Autour de l’idée des « Copiaus de demain » : découvrir le théâtre à l’école, venir en formation, inventer le théâtre d’aujourd’hui…
« Un grand paysage se développe devant moi. Depuis près de vingt ans que je le contemple, il s’offre toujours nouveau. Je le découvre chaque jour. […] Deux collines parfaites l’encadrent, chargées de leur faix bien ordonné de vignobles, entre lesquelles le petit ruisseau qu’on devine tire un rideau de peupliers. Mais le regard passe outre, vers Beaune et Volnay, vers Meursault et Montrachet. À l’extrême horizon, le pays se relève. C’est la ligne du Jura. Mais la pensée s’engage sur la plaine invisible, en direction de la Saône qui s’étale, du Rhône qui roule, et de la mer. La petite route nue qui serpente est le seul lien tangible qui nous unisse au reste du monde. […] Avant de s’éloigner du village, la blanche traînée de la route passe devant un long bâtiment percé d’une porte cochère au centre et de dix ouvertures plus petites sous un toit de tuiles grossières. C’est la cuverie, à peu près morte aujourd’hui, mais qui fut jadis animée d’une vie intense, au temps où de jeunes comédiens précurseurs avaient pris leurs assises entre ses quatre murs. »
Jacques Copeau, « Ma Cuverie »,
Figaro Littéraire, 24/25 octobre 1942.
La chambre de Jacques Copeau. Archives Maison Jacques Copeau |
La Cuverie,
vue de la Maison. |