En 1996, l’historien Jean Chesneaux pointait les limites de l’histoire historienne : à n’être tournée que sur le seul passé et à oublier que celui-ci « n’a de réalité que dans le mouvement du temps », elle risquait de se rendre aveugle au fait même d’habiter le temps. En ce sens, estimait-il, « le passé et l’histoire sont bien trop importants pour être laissés aux seuls historiens ». Cette critique participait chez Chesneaux d’une réflexion sur le droit au temps, sur le déni dont il était l’objet et sur la nécessité de sa reconquête : il invitait à travailler l’épaisseur du présent plutôt qu’à céder aux sirènes d’un « présentéisme » « qui tronçonne le temps en dissociant passé, présent et avenir », de telle manière à faire du temps un lieu fort de notre culture politique…
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L’histoire de France peine encore, notamment dans les grands récits et les synthèses, à sortir d’un récit qu’on pourrait dire « internaliste », dans lequel les seules formes d’explication et de contextualisation mobilisées relèvent d’évolutions, de focales, d’institutions, de cohérences internes, prises dans le territoire national et son archéologie. En dépit de nombreuses invitations à prendre la mesure de tous les acteurs, toutes les dynamiques et toutes les territorialités autres que « nationales » qui ont pu contribuer à l’histoire de France, celle-ci reste marquée par ce qu’il est convenu d’appeler un « nationalisme méthodologique », quand nombre d’historiens d’autres pays, comme la Grande-Bretagne, les États-Unis ou l’Allemagne ont déjà expérimenté avec profit une telle ouverture…
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En 1825, les socialistes sont dans les premiers balbutiements de leur histoire. Trente-cinq ans plus tard, leur élan s’interrompt au fond des prisons de Napoléon III, en exil ou dans le silence. Au cours de ces années trop souvent négligées, ils dénoncent les désordres et les injustices de leur temps tout en élaborant une nouvelle connaissance du lien social, de la solidarité et de l’union… Thomas Bouchet, Vincent Bourdeau, Edward Castleton, Ludovic Frobert et François Jarrige [dir.], Quand les socialistes inventaient l’avenir. Presse, théories et expériences, 1825-1860, Paris, La Découverte, 2015. ISBN : 978-2-7071-8591-4 |
On nous a annoncé le passage au postnational ou au supranational. Comme si la nation était un lien d’appartenance dépassé, un symbole archaïque renvoyant à un imaginaire du sang, du sol, de l’ADN, ou encore une catégorie obsolète de la modernité se référant à un improbable « vouloir vivre ensemble ». À l’opposé, certains aujourd’hui prônent le retour à une communauté nationale fondée sur une identité culturelle qui devrait être homogène et enracinée… Olivier Camy, Théorie de la nation. Éléments pour une approche phénoménologique de la nation, Paris, Mimesis, 2015. ISBN : 978-88-575-2743-7. |
L’INAO s’est imposé peu à peu comme un acteur central de la viti-viniculture contemporaine puis a élargi son action à d’autres filières en s’engageant dans une politique de qualité. En 2015, il fête le 80e anniversaire de la création des AOC et du Comité National des Appellations d’Origine, sa première dénomination, ce qui lui donne une longévité remarquable parmi les organismes agricoles… Serge Wolikow et Florian Humbert [dir.], Une histoire des vins et des produits d'AOC. L'INAO, de 1935 à nos jours, Dijon, EUD, 2015. |
Populaire et glorifié durant la Grande Guerre, le « Pinard » a été plus qu’une simple boisson pour les poilus jetés au cœur des combats. Distribué sans compter, il a « nourri » des millions d’hommes et a été, très tôt, le seul recours face aux horreurs du conflit… Christophe Lucand, Le pinard des Poilus. Une histoire du vin en France durant la Grande Guerre (1914-1918), Dijon, EUD, 2015. |
Comme chaque année, les doctorant(e)s du Laboratoire de recherche histoire Rhône-Alpes organisent leur journée d'étude, consacrée cette année à la question des archives de la répression. Cette journée d'étude aura lieu à Lyon, le 20 octobre 2015. Elle s'adresse à des doctorant.e.s et jeunes chercheurs en histoire, mais aussi venus d'autres disciplines des sciences humaines.
Fin de réception des propositions : 15 juin 2015.
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Programme de recherche pluriannuel (2014-2016), PatrimEph (Patrimonialisation des Ephémères) propose d’interroger la place des éphémères dans notre patrimoine. Il s’agit non seulement d’analyser le paradoxe que constitue la patrimonialisation de ces petits documents du quotidien (libelles, pamphlets, tracts, étiquettes, affiches, prospectus…), mais aussi d’interpréter le rôle de ces imprimés dans la construction de notre histoire culturelle, dans une perspective diachronique large (XVIe-XXIe siècles) et comparatiste (avec une dimension européenne)…
Fin de réception des propositions : 10 juillet 2015.
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Notre corps change au gré de nos expériences et tout au long de notre histoire. Qu’ils soient subis ou volontaires, ces changements peuvent s’associer à une évolution identitaire, et engager un réajustement des équilibres entre l’individu et son entourage. Ces journées d’étude transdisciplinaires se veulent être un moment de confrontation autour de différents enjeux qui se dégagent des modifications corporelles.
L’objectif est de faire dialoguer les chercheurs – débutants et confirmés – avec les acteurs de terrain. Les conférences, tables rondes et ateliers sont proposés comme des espaces d’échange à travers lesquels se constituera une « réflexion participante » à caractère expérimental.
Fin de réception des propositions : 31 juillet 2015.
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La Fondation Médéric Alzheimer, soucieuse de soutenir les jeunes chercheurs en sciences humaines et sociales ou en santé publique qui ont choisi de consacrer leur thèse de doctorat à la maladie d’Alzheimer et aux handicaps cognitifs liés au vieillissement, lance un appel à candidatures pour son prix de thèse 2015.
Date limite de soumission des candidatures : repoussée au 7 juillet 2015 .
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La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares – Ministère du travail) lance un appel à projets de recherche sur la formation professionnelle des salariés seniors.
Cet appel à projets de recherche vise à comprendre, d’un côté, comment les employeurs font évoluer les compétences de leurs salariés en deuxième partie de carrière et, de l’autre côté, de quelle façon et dans quelle mesure les salariés s’approprient les moyens mis à leur disposition pour se former. Il s’agit à la fois d’identifier les freins à une politique efficace de formation des travailleurs seniors et de repérer les facteurs de réussite. Transversalement, il s’agit d’interroger différents acteurs de l’entreprise sur la pertinence d’une catégorie « salariés seniors » tant en termes de besoins de formation, de compétences requises et de moyens pour les acquérir.
Date limite de réception des projets de recherche : 20 juillet 2015.
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La lettre du Centre Georges Chevrier n° 36 - juin 2015
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Secrétaire de rédaction : Lilian Vincendeau
Avec la collaboration d'Éloïse Dreure