Dominants et dominés au travail

Sommaire

C’est au rapport bilatéral entre dominants et dominés au sein d’un contexte socio-professionnel que se rattachent les deux premiers textes de ce numéro de Transversales. Si Maël Tauziède-Espariat décrit les tensions croissantes au sein de la Communauté des peintres et sculpteurs de Paris au xviiie siècle, issues de la domination des artisans sur les artistes, autrement dit de l’argent sur l’esprit et le talent, Véronique Charvolin aborde un conflit hospitalier contemporain, né de la revendication d'un statut visible par le corps médical des sages-femmes, acteur essentiel de la naissance, aux côtés des médecins obstétriciens. Les deux articles recensent les causes profondes de ces déséquilibres latents avant de retracer les étapes de la conquête d’un statut revalorisé.

Les deux derniers articles abordent les déséquilibres sociétaux qu’a suscités la politique coloniale de la fin du xixe siècle et du xxe siècle. Claudy Chêne souligne les formes de réactions diffuses et individuelles puis visibles et collectives, de la main d’œuvre exploitée des engagés tonkinois en Nouvelle-Calédonie et aux Nouvelles-Hébrides.

À partir de l’étude des sources de l’Internationale Communiste, Eloïse Dreure rend compte de l’hégémonie de la société coloniale de l’Algérie française des années 1920 à 1945, et en particulier de celle exercée par les adhérents d’origine européenne au sein du SFIC. L’auteur examine plus spécifiquement les tentatives des militants communistes de sensibiliser les populations locales à leur situation de dominés. Au sein même du parti, elle exprime les conflits d’intérêts en jeu et les monopoles défendus, par les résistances internes auxquelles furent confrontés les militants communistes.


Publication des actes de la journée d'étude doctorale du CGC du 21 janvier 2016
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