Focus - mars 2015


Le politique affiché :
une vision autochromée de l'engagement
par les Archives de la Planète d'Albert Kahn

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Les Archives de la Planète d’Albert Kahn constituent le fonds visuel (photographique et filmique) mondial le plus important de la période de l’entre-deux-guerres. Elles représentent un témoignage unique : à la fois sur les sociétés de par le monde, mais aussi et surtout sur la société française et les clivages politiques du moment.


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Qui était Albert Kahn ?

Albert Kahn avec le prince et la princesse Kitashirakawa dans un salon de sa villa. A droite, Elisabeth Sauvy, accompagnatrice de la princesse, Cap Martin, février 1923, autochrome attribué à Roger Dumas (inv. C1370X), Département des Hauts-de-Seine, Musée départemental Albert Kahn, Collection Archives de la Planète.

Albert Kahn, banquier fortuné et pacifiste engagé, s’inscrit dans le vaste champ des utopistes du début du XXe siècle. Visant une meilleure connaissance du monde et des peuples, il va consacrer sa vie et sa fortune à la réalisation de projets ayant pour finalité l’établissement de la paix universelle. Ce personnage atypique a pour volonté d’observer, d’enregistrer les changements, les évolutions des sociétés et des peuples. Dans cette perspective, il réalise les premières archives visuelles mondiales (photographiques et cinématographiques), les Archives de la Planète. De 1898 à 1931, cet idéaliste résolument pragmatique, crée également de nombreuses institutions destinées à favoriser la coopération internationale entre les peuples. Ainsi, ses bourses « Autour du Monde » offrent à de futurs enseignants normaliens l’opportunité de voyager et de découvrir les réalités du monde. Ces boursiers confrontent alors leurs expériences avec les intellectuels et hommes influents de l’époque au sein de la société « Autour du Monde » et du Comité national d’études sociales et politiques (CNESP), deux centres de documentation sociale qui comparent les solutions apportées aux maux de l’humanité dans divers pays.

Les analyses du CNESP s’effectuent en direction des différentes catégories sociales. Les images fixes ou en mouvement commandées par Kahn servent à illustrer les réflexions et à appuyer les démonstrations. Outre les études générales sur les rapports au capital et au travail, l’organisation de Kahn se penche notamment à maintes reprises sur les conditions de l’émancipation de la femme, et sur l’ouvrier et ses conditions de vie. Ce qui n’empêche pas le Comité d’examiner la situation matérielle du fonctionnaire, ainsi que celle de la bourgeoisie ou celle des agriculteurs. Le CNESP signale les changements des structures de la société française, équilibrée autour de trois groupes : monde rural, peuples ouvriers, bourgeoisie et classes moyennes.

L'exposition

Grâce au Musée départemental Albert Kahn ayant procédé aux restaurations numériques des photographies, cette exposition peut présenter des documents inédits. Les autochromes des affiches politiques, dont les tirages photographiques à l’époque de Kahn n’avaient pas été totalement développés, souvent pour des raisons de temps, donnent ici le « relief » des divers partis et mouvements politiques de la période. Après une description des perspectives d’Albert Kahn, l’exposition aborde les tendances politiques des années d’après-guerre jusqu’aux années 1930 qui font échos directement aux photographies d’affiches présentées. Enfin, le montage d’un ensemble d’extraits de films sur les mêmes thématiques sociales et politiques appuie cette vision dynamique du monde démocratique, se construisant tant à partir des élections que des rassemblements revendicatifs. À travers ses archives, Albert Kahn observe les grandes évolutions des courants, et reçoit dans sa propriété de Boulogne un grand nombre de personnalités politiques de droite (tels que Louis Lyautey ou Maurice Barrès), comme de gauche (Ferdinand Buisson, André Morizet, Henri Sellier, ou encore Marcel Sembat) ; qu’ils soient élus ou candidats, ministres (entre autres André Honnorat, Nicolaos Politis, Léon Bourgeois), ou bien syndicalistes (à l’exemple de Félix Doumenq ou de Léon Jouhaux).









 

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La lettre du Centre Georges Chevrier n° 33 - mars 2015

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Avec la collaboration d'Éloïse Dreure