Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin" UMR 7366 CNRS-uB |
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Territoires contemporains | |
L’Internationale communiste 1919-1943. Approches transnationales | ||||||
Le projet mondial du Kominterm à l’épreuve des réalités nationales. Histoire globale et analyses transnationales | ||||||
Serge Wolikow | Résumé | Mots-clés | Sommaire | Texte | Auteur | Annexes | Notes | Références | Outils | |||||
RÉSUMÉ
L’histoire de l’Internationale communiste constitue un terrain pertinent pour l’histoire globale. Au regard du projet initial par lequel la IIIe Internationale se présentait comme le parti mondial de la révolution, il s’agit d’étudier comment cette ambition se heurta finalement aux obstacles constitués par les réalités nationales. Pour autant le Komintern eut une influence transnationale qui finalement se structura à la faveur de la guerre mondiale, esquissant ainsi la construction d’un mouvement communiste international centré autour de l’URSS qui s’efforça d’en assurer l’unité. |
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MOTS-CLÉS
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SOMMAIRE
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TEXTE | ||||||
Ayant eu l’occasion de travailler depuis de longues années sur l’histoire de l’Internationale communiste (IC), avant et après l’ouverture des archives, je reviens dans ce texte sur l’activité de cette organisation internationale en croisant préoccupations méthodologiques et approche transversale. Le terrain choisi est celui de la question dite nationale selon une formulation classique dans le vocabulaire stéréotypé des organisations communistes. Pour éclairer notre démarche il faut indiquer préalablement pourquoi et comment les changements survenus dans le contexte historiographique ouvrent la possibilité d’aborder d’une manière globale la part du national et du transnational dans le devenir du projet de parti mondial dans la période fondatrice du Komintern Il y a trente ans l’historiographie de l’Internationale communiste a été largement renouvelée par l’ouverture, même incomplète, de ses archives jusqu’alors très peu accessibles. La masse documentaire, progressivement inventoriée puis analysée, a permis de répondre à des questions posées de longue date mais aussi d’en envisager de nouvelles. Le bouleversement documentaire a eu un impact méthodologique sur le travail historique amené à s’approprier les données nouvelles fournies par le dépouillement d’archives massives et hétérogènes. De nouveaux domaines ont pu être explorés comme ceux des processus décisionnels et du fonctionnement des organisations, celui de la répression mais aussi la formation et le contrôle des militants et des cadres surtout dans le cadre national. Depuis une dizaine d’année l’historiographie de l’Internationale connaît d’autres modifications substantielles sous l’effet des problématiques de recherche qui traversent l’histoire contemporaine. La première dimension est celle de la globalité du monde, devenue l’échelle de référence. L’histoire globale et l’histoire mondiale qui s’affirment au cours des années 2000 deviennent des paradigmes essentiels dans de nombreux travaux d’histoire sociale et politique. On retrouve cette préoccupation dans divers ouvrages et articles sur le mouvement communiste mondial publiés cette dernière décennie [1]. Elle n’est pas déclinée nécessairement de manière identique, puisque certaines publications juxtaposent approches nationales et mondiales tandis que d’autres insistent sur la transnationalisation des activités communistes. Il reste que l’élargissement de l’analyse au plan mondial permet de repenser les études comparées mais également de se risquer à interroger la dimension mondiale du phénomène communiste aussi bien en longue période tout au long du xxe siècle que sur le temps plus court des premières décennies du communisme. Une difficulté, quand on envisage d’embrasser l’histoire d’ensemble du Komintern, c’est son importante hétérogénéité, laquelle tranche avec le discours tenu par l’organisation qui, tout au long de son existence, a affirmé officiellement son unité voire son monolithisme. Bien que sa durée de vie ait finalement été très courte, son activité comme son image ont considérablement évolué et varié en fonction d’un contexte politique mondial lui-même particulièrement instable et changeant au cours de la période. Au plan géographique, le déploiement de l’Internationale communiste est à la fois inédit par son ampleur mais fortement inégal et différencié selon les régions du monde, les sociétés, les situations politiques concrètes. Il faut donc se garder de généraliser à partir de tel ou tel épisode isolé si on ne le resitue pas dans la durée globale des 24 années de vie de l’IC. Ajoutons également que l’impact effectif de l’organisation a largement dépassé sa durée officielle d’existence, de telle sorte que certaines de ses actions ont eu des effets durables bien au-delà de 1943, mais peu explicites parce que l’image de l’Internationale communiste a été rapidement effacée de la mémoire du mouvement communiste par la suite. L’histoire du Komintern peut ainsi s’enrichir des préoccupations de l’histoire globale qui sur ce terrain a commencé à faire ses preuves dans plusieurs domaines ces dernières années (voir, dans l’introduction de ce numéro, la bibliographie des recherches récentes). Cependant, il nous semble que l’histoire politique proprement dite du Komintern constitue encore un chantier de recherche. Cela peut sembler paradoxal, tout pourrait semblé réglé puisque le Komintern s’affirme, dès 1920, comme le parti mondial de la révolution. Ce discours est évidemment fondamental bien que trop souvent oublié mais il est pourtant entendu que l’auto-proclamation ne suffit pas : il y a une marge entre l’annonce et le résultat effectif. Précisément ce qui paraît intéressant dans le cas qui nous intéresse, celui du Komintern, c’est le contraste entre la globalisation politique initiale affirmée comme projet et sa non réussite du moins in fine en tant que telle. Un indice visible de cet échec est la persistance du fait national, qui loin d’être dépassé sort renforcé au terme de la période. Cela ne signifie pas absence d’impact d’ensemble sur la politique mondiale. La notion d’échec indéniable est cependant relative et n’a de sens que rapportée au projet politique initial car il convient en revanche de prendre en compte comment le mouvement communiste mondial a été un facteur des processus de globalisation politique au sens des interconnexions renforcées et de la dissémination des modèles de partis politiques. Paradoxalement, alors que l’Internationale communiste a été porteuse de projets transnationaux originaux, les partis communistes, après 1945, sous la forme du mouvement communiste international, ne les ont pas valorisé. Quand on revient sur quelques aspects fondamentaux de cette histoire il faut également savoir franchir certaines barrières chronologiques, c’est le cas en particulier de la question nationale. Celle-ci, Silvio Pons l’a bien montré dans ses travaux, reste au cœur des contradictions du mouvement communiste mondial jusqu’à la fin du xxe siècle. Les approches historiques de la question nationale dans le Komintern se sont longtemps appuyées sur les textes et les documents produits par les différentes instances des directions et commissions successives de l’organisation. Nous renvoyons sur ce point à la bibliographie citée en introduction de ce volume. Ces travaux très nombreux ont souligné de manières différentes mais convergentes que le mouvement communiste au long de son histoire n’avait jamais pu se débarrasser de la dimension nationale, soit qu’il la dénonce et la récuse comme dépassée, soit qu’il l’accepte comme un levier ou un épisode historique transitoire avant au bout du compte de la reconnaître comme une donnée incontournable. De quoi cette évolution générale a-t-elle été le symptôme ? Aujourd’hui il semble opportun d’élargir la réflexion afin d’analyser et d’étudier comment, sinon pourquoi, le projet transnational et mondial à l’origine de l’Internationale communiste a été confronté très tôt puis a buté sous différentes formes contre les réalités nationales. L’évocation de celles-ci appelle une remarque terminologique qui d’entrée nous permet d’évoquer l’ambivalence de l’Internationale communiste. Dans son discours interne le terme de « question nationale » est polysémique, avec un usage incertain. Il sert à décrire et à désigner la réalité nationale de sociétés et d’États constitués forts différemment – qu’ils soient dits bourgeois, impérialistes ou bien dominés, colonisés. Mais le terme est également employé pour évoquer la politique, les problèmes comme les réussites des partis communistes en tant qu’ils sont des sections nationales d’un parti qui se conçoit comme global [2]. Cette ambivalence dans les usages du terme national se retrouve également quand on passe à l’échelle mondiale. Le qualificatif d’international caractérise l’activité de l’Internationale dans son ensemble comme celle de ses différentes organisations dites auxiliaires, dans le domaine syndical, ouvrier et paysan, dans le domaine de la mobilisation humanitaire, de la solidarité internationale, etc. En fait, si l’on s’en tient à leur projet fondateur du début des années 1920, il s’agit d’organisations transnationales dont l’espace d’action est mondial. Mais le terme d’international désigne également la situation internationale du capitalisme, les rapports de forces interétatiques ; ainsi par exemple quand est affirmée en 1925 par Zinoviev lors du 5e congrès du Kominterm tout à la fois la stabilisation relative de la situation internationale et la crise générale du capitalisme avec à l’appui la justification du mot d’ordre de bolchevisation pour tous les partis communistes. Le projet global de l’Internationale communiste s’est développé successivement sur plusieurs registres qui ont pu cependant se chevaucher au cours de son existence. Le premier est, aux origines, l’affirmation transnationale et mondiale du projet et de l’activité de l’Internationale. Cette dimension primordiale et essentielle est associée à l’idée d’un foyer initial, la Russie révolutionnaire, mais qui est attachée à la représentation d’une fédération soviétique mondiale. Cette première déclinaison globale s’efface progressivement. Vient ensuite, dès la fin des années 1920, le temps de l’adaptation des formes d’organisation aux réalités nationales et rapports de forces internationaux, avec également le déplacement de l’enjeu révolutionnaire sur le terrain national en interaction avec l’organisation internationale restructurée et subordonnée davantage à l’État soviétique et à la défense de ses intérêts. Arrive enfin l’échec d’une stratégie mondiale efficiente et de ses formes d’organisations transnationales, acté par la dissolution de l’Internationale communiste en mai 1943. Désormais l’URSS prend en charge la coordination du mouvement communiste international selon une formule qui se fragmente dès les années 1950 puis se fracasse dans la décennie suivante. Lorsqu’en 1943 Staline évoque les raisons qui conduisent à la dissolution de l’Internationale communiste, il n’hésite pas indiquer que le projet fondateur en 1919 était porteur d’illusions. Il ne le proclame pas publiquement aussi clairement mais, dans son journal, Dimitrov rapporte des propos qui dénigrent la possibilité dès le départ de diriger et de coordonner un mouvement révolutionnaire mondial. À chaque fois l’argument avancé est celui de l’irréductible diversité nationale. I. La révolution comme projet mondial La création de l’Internationale communiste en mars 1919 puis juillet 1920, est inséparable de la révolution russe mais aussi de la guerre mondiale de plus de quatre années qui a non seulement ravagé une partie de l’Europe mais aussi concerné les différents continents. Il ne s’agit pas ici de revenir en détail sur les origines du Komintern mais il faut quand même souligner l’importance du contexte. Il est indissociable de la défense de la révolution russe mais aussi du climat de guerre civile internationale qui affecte une partie des pays européens, des zones du Moyen-Orient, de l’Extrême-Orient sans ignorer les secousses sociales qui agitent le continent américain et le Sud de l’Afrique. Les premiers discours des dirigeants bolcheviks témoignent de l’impact de ce contexte sur la formation de leur projet révolutionnaire mondial : « La victoire de la révolution prolétarienne est assurée dans le monde entier : la constitution de la République Soviétique Internationale est en marche » [3]. Le champ de l’action révolutionnaire est ainsi conçu mondialement par les dirigeants bolcheviks et tous ceux qui se rallient à l’Internationale communiste. L’année 1920 marque l’apogée de cette ambition de constituer un mouvement révolutionnaire mondial avec en son centre l’Internationale communiste appuyée sur le pouvoir soviétique et entourée d’organisations transnationales pour mobiliser et diffuser les idéaux révolutionnaires ou tout simplement organiser la solidarité autour de la révolution russe. Les partis communistes, en voie de formation, sont envisagés comme des sections nationales d’un seul parti mondial, celui de la révolution. Les caractéristiques nationales, à ce moment-là, sont considérées comme tactiquement importantes – il faut tenir compte des traditions et des situations concrètes pour se faire comprendre –, mais la stratégie de l’Internationale communiste est dominée par l’espérance d’un mouvement révolutionnaire mondial. L’Internationale communiste et les partis qui la composent ont à accomplir une œuvre immense. L’internationale communiste est appelée à devenir le grand état-major de l’armée prolétarienne internationale qui grandit sous nos yeux. Le mouvement communiste international se développe avec la rapidité d’une avalanche. La révolution prolétarienne internationale s’étend. L’Internationale communiste doit savoir l’organiser et la diriger. La mission de l’Internationale communiste, ce n’est pas seulement de préparer la victoire, de guider la classe ouvrière pendant la conquête du pouvoir, c’est aussi de diriger toute l’activité de la classe ouvrière après cette conquête. [4] Sans doute, dès 1921, lors du 3e congrès de l’Internationale, Trotsky reconnaît que le processus sera plus long que prévu, d’où le mot d’ordre de front unique, mais il reste que la perspective de la révolution mondiale persiste. Dans le discours et la pratique de l’Internationale communiste cette référence persiste même si elle s’affaiblit à partir de 1924, en particulier du fait des affrontements qui traversent la direction du parti communiste russe. Lors du 6e congrès, en 1928, Boukharine fait aboutir le projet de programme de l’Internationale, à l’occasion duquel il théorise une représentation globale de la révolution comme un processus de longue durée résultant de la combinaison de l’action du prolétariat des grands pays capitalistes, de la mobilisation des paysans des pays coloniaux et dominés, et du rôle de l’URSS engagée dans la construction d’une société nouvelle. Corrélativement sont prises les dernières grandes initiatives transnationales comme la création à Bruxelles de la Ligue anti-impérialiste ou encore l’action coordonnée avec le mouvement noir américain [5]. Avec le contrôle stalinien sur l’Internationale communiste, affirmé dès 1929, ces perspectives laissent place à une eschatologie révolutionnaire globale associée à la crise économique et à l’annonce d’une nouvelle guerre impérialiste. En fait, à partir de ce moment, l’Internationale communiste s’attache principalement à la mise en œuvre d’une stratégie mondiale unique dite « classe contre classe », avec un contrôle serré des partis communistes, dont la fidélité à l’URSS devient la première exigence. Il y a donc persistance voire même renforcement de l’emprise sur les partis communistes en fonction d’objectifs tactiques principalement guidés par la situation économique et politique de l’URSS, en Europe surtout. L’adoption en 1935 de la ligne antifasciste de front populaire par le 7e congrès ne bouleverse pas cette tendance, d’autant que la politique de Front populaire est explicitement dissociée de la perspective révolutionnaire. En fait, dès cette époque, l’Internationale communiste, dont les structures sont très affaiblies avant même que la répression ne vienne frapper une partie de ses cadres, voit son rôle fortement diminuer. Il en va de même pour toutes les organisations dites auxiliaires, par exemple le Krestintern ou le Profintern, dissous dès les années 1930. La disparition précoce de ces organisations auxiliaires atteste d’un infléchissement sinon d’un échec du projet mondial initial. Pour l’illustrer on peut se reporter aux travaux sur l’Internationale syndicale rouge de Reiner Tosstorff ou encore à ceux de Jean Vigreux sur le Krestintern. Pour autant on ne saurait ignorer l’impact des premières années de l’implantation communiste, que ce soit en Afrique Australe ou en Amérique latine [6]. II. Les paradoxes de la prise en compte des réalités nationales La prise en compte des réalités nationales par l’Internationale est très précoce, même au moment où l’on espérait encore une propagation rapide de la révolution. Dès le début des années 1920 des bureaux sont créés à Amsterdam, à Berlin ou à Tachkent pour coordonner l’activité de l’Internationale communiste dans différentes zones. Les émissaires et les envoyés de l’Internationale tels Humbert-Droz, Manouilsky, Gouralski ou encore Geroe puis Fried ou Codovilla participent à l’activité des directions des partis communistes, en Europe mais aussi en Asie ou en Amérique Latine. De 1926 à 1935, des bureaux régionaux ont en charge de suivre la politique des partis selon leurs zones géographiques : c’est la reconnaissance d’une différenciation qu’il faut prendre en compte. Pourtant il s’agit avant tout d’un dispositif opérationnel sans qu’il entraîne une réflexion globale sur les spécificités nationales de l’action révolutionnaire. Quand certains révolutionnaires locaux s’y attachent ils sont vite dénigrés et mis à l’écart, bien qu’ils jouent un rôle essentiel dans l’acclimatation nationale du communisme : c’est le cas par exemple au Pérou avec l’épisode de Mariategui qui développe une analyse marxiste appliquée à son pays [7]. Durant toute la période la référence aux réalités nationales est ambivalente. Sont distingués dans un premier temps le nationalisme des grandes puissances impérialistes à rejeter en bloc et les revendications nationales des peuples dominés et des minorités marginalisées. Les aspirations à l’indépendance nationales des peuples coloniaux et opprimés sont soutenues par les communistes qui dans les années 1920 les prennent en charge ou s’allient aux forces nationalistes. Après l’échec de la révolution chinoise et le massacre des communistes par les nationalistes, l’Internationale communiste amorce un tournant en avançant la thèse selon laquelle seuls les partis communistes peuvent assurer une lutte révolutionnaire d’émancipation autant sur le plan social que sur le plan national. C’est la rupture avec les partis nationalistes considérés comme bourgeois ou féodaux, en Inde, en Afrique du Nord ou au Moyen-Orient. Au plan transnational, l’Internationale communiste se soucie désormais de forger dans chaque pays des partis capables de mettre en œuvre cette orientation. Il s’agit en particulier d’assurer la discipline des dirigeants, l’application des orientations décidées par le centre mais aussi la formation de nouveaux cadres par le biais des écoles internationales, la diffusion des revues et des ouvrages publiés avec le soutien de l’Internationale [8]. Même si ces structures ne sont pas des lieux de débats ouverts, les commissions nationales constituées pour examiner la situation d’un parti communiste ou les réunions périodiques des différents bureaux géographiques à partir de 1926 permettent pourtant des échanges contradictoires où se confrontent expériences et points de vue. La suppression de ces structures en 1935, justifiée par l’autonomie des partis nationaux, indique une rupture dans l’organisation du Komintern avec la suppression des modalités qui pouvaient encore rassembler les différents partis. La nouvelle organisation en secrétariats internationaux en charge des différents zones géographiques renforce encore le système de direction et la centralisation à Moscou du contrôle des différents partis. La transformation des structures régionales de direction de l’Internationale communiste est officiellement justifiée par la capacité des partis communistes à développer leur politique par leurs propres moyens. En fait, ce qui disparaît ce sont les dernières instances permettant aux cadres des partis de rencontrer collectivement les dirigeants de l’Internationale. Les grands secrétariats géographiques mis en place sont des instances qui transmettent les instructions, récupèrent les rapports envoyés par les sections et périodiquement auditionnent un envoyé du parti, leur découpage reflète et prend acte des rapports de forces internationaux, des zones [9]. La répression qui affecte dès 1935 les cadres de l’IC accélère sa transformation en un organisme de transmission et de contrôle des directives générales sans que désormais l’IC puisse vraiment connaître et débattre des situations nationales [10]. Les secrétariats comme la présidence de l’IC ou encore les commissions politiques du Présidium sont des lieux où sont examinées sans être discutées les décisions préalablement élaborées par Staline et son entourage. III. Heurs et malheurs des activités transnationales L’évolution des actions transnationales, dont un grand nombre ont été bien étudiées, permet de mesurer l’ambition mais aussi l’affaiblissement des manifestations mondiales organisées par le Komintern. Durant la première décennie de grandes mobilisations sont organisées autour de thèmes commun par les organismes de l’Internationale. C’est par exemple, en 1921 sous l’égide du Secours ouvrier international, la campagne pour le soutien à la Russie révolutionnaire pour lutter contre la famine. C’est également la mobilisation internationale, relayée fortement par le Secours rouge international au cours de l’été 1927, contre l’exécution de Sacco et Vanzetti [11]. La même organisation mène par ailleurs l’action mondiale contre la guerre avec une journée internationale le 1er aout 1929 et de multiples campagnes pour la défense de l’URSS. Il y a aussi les journées mondiales contre le chômage, à l’initiative de l’Internationale syndicale rouge en mars 1930 et février 1931 [12]. l’Internationale des sports prend en charge l’organisation des Spartakiades à Moscou en 1928 et à Berlin en 1931 comme alternatives aux Jeux Olympiques [13]. Mais dans la décennie suivante ces organisations transnationales périclitent ainsi que les campagnes qu’elles s’efforçaient d’organiser. Elles laissent la place à des mobilisations internationales d’un nouveau type dont l’initiative est assurée selon des modalités différentes. Prenons l’exemple de l’action contre la guerre et le fascisme : l’Internationale communiste appuiera en 1932 et 1933 la formation d’un Comité international constitué à l’appel d’Henri Barbusse et Romain Rolland avec la participation d’organisations non communistes. De même la mobilisation des artistes et intellectuels révolutionnaires au départ assurée par des organismes du Komintern est ensuite relayée par une initiative internationale, le Congrès des intellectuels contre le fascisme, qui se tient à Paris en juin 1935 [14]. À chaque fois, les organisations communistes n’apparaissent plus en tant que telles dans des comités d’initiatives ad hoc ; c’est encore le cas avec le Rassemblement universel pour la paix constitué lors du congrès de Bruxelles du 3 au 6 septembre 1936 [15]. L’orientation antifasciste de front populaire, adoptée non sans réticences et nuances lors du 7e congrès, devient la ligne officielle de l’Internationale et la référence obligée pour les différents partis, quelle que soit leur situation. Au centre de cette orientation il y a la réhabilitation de la dimension nationale désormais prise en compte par les partis communistes qui ne veulent pas laisser au fascisme l’exclusivité de l’attachement national, comme Georges Dimitrov ou Maurice Thorez l’expliquent avec insistance [16]. La manière dont cette orientation est déclinée diffère évidemment selon les pays, particulièrement en fonction de leur histoire politique. Qu’y a-t-il de commun entre les situations par exemple de la France et de la Grande-Bretagne ? L’histoire comparée et croisée a sur ce point montré son intérêt dans le cadre de l’histoire européenne, particulièrement autour du cas des partis communistes français et italien [17]. Sur ce point l’imbrication des influences entre les deux partis est complexe et riche à travers en particulier l’expérience antifasciste en France mais aussi en Espagne. L’histoire comparée aujourd’hui, notamment à l’échelle internationale, porte sur les transferts, les circulations, les emprunts et donc les croisements. Il y a une nouvelle manière de concevoir la comparaison en mobilisant des notions comme celle d’imbrication ou d’interaction, de transfert politique et culturel plutôt que celles d’opposition ou de distinction. L’orientation de front populaire très eurocentrée, en dépit de certains développements en Amérique du Sud, comme au Chili, n’est pas sans effet collatéraux, dans de nombreuses régions du monde colonial, car elle remet à plus tard la question de l’indépendance des colonies aussi bien françaises qu’anglaises du fait notamment des accords de l’URSS avec les démocraties occidentales. Ainsi pour le PCF, en dépit de la création d’un parti communiste algérien, on ne peut parler en 1939 que d’une nation en voie de formation. Dès lors les partis communistes dans les pays coloniaux sont en difficulté avec les mouvements nationalistes, aussi bien en Afrique du Nord qu’en Asie [18]. De même, la mobilisation en faveur de la défense de la République espagnole a le soutien du Komintern, mais celui-ci n’est pas directement en charge de l’organisation politique sur le terrain. L’action est déléguée au parti communiste espagnol ainsi qu’aux volontaires étrangers des brigades internationales. La campagne internationale de recrutement des volontaires et d’assistance pour l’Espagne est, en 1936 et 1937, confiée au PCF qui reçoit cette responsabilité de la part de Dimitrov et de la direction du Komintern. Mais celui-ci reste en retrait tandis que finalement les brigades internationales sont placées sous l’autorité du Parti communiste espagnol. Pourtant la décision de retrait des volontaires étrangers en Espagne et en particulier des Brigades est prise dans l’été 1938 après de nombreuses négociations diplomatiques entre le gouvernement républicain et le gouvernement soviétique dans le cadre du comité international concernant la non-intervention en Espagne. L’immense mouvement de solidarité internationale antifasciste a d’une certain façon tourné court même si l’influence communiste a progressé et l’audience internationale de l’URSS s’est affirmée. On mesure les ambivalences de l’orientation de front populaire quand on la considère du point de vue de l’histoire globale de l’Internationale communiste. La diversité des situations nationales transparaît au prisme de l’orientation de front populaire car les gains d’influence que les partis communistes obtiennent dans les pays de démocratie politique sont inexistants dans les zones coloniales. De même que l’antifascisme relègue à l’arrière-plan le projet révolutionnaire, l’image de l’Internationale communiste est éclipsée par celle de l’URSS perçue comme rempart contre le fascisme. Dès cette époque, l’Internationale communiste en tant qu’organisation n’a plus la capacité de mener une campagne internationale mais au mieux de relayer des décisions de sa direction sur la thématique de l’antifascisme où elle s’efface derrière l’action des partis communistes. Cet effacement de l’Internationale communiste est donc le produit de différents facteurs parmi lesquels il ne faut pas sous-estimer les coupes sombres que la répression exerce dans ses rangs. Le fonctionnement de ses organismes centraux est affaibli sinon paralysé par l’élimination de nombre de ces cadres explicitement suspectés de longue date par Staline de « cosmopolitisme », ce qu’il confie à Dimitrov dès 1937 [19]. Lorsqu’en septembre 1939, à la suite de la signature du pacte germano-soviétique, la nouvelle orientation concernant la guerre impérialiste est adoptée par l’Internationale après une entrevue de Dimitrov et Manouilsky avec Staline, on peut considérer que l’Internationale communiste a perdu l’initiative sinon la capacité à engager une campagne internationale sur une thématique à propos de laquelle elle a été tenue dans l’ignorance. Elle doit relayer sans tarder la décision prise par Staline. Dimitrov comme Marty vont s’y employer à travers des publications et des courriers qui relaient vers les partis communistes des décisions qui affirment la fin de l’orientation adoptée lors du 7e congrès de l’IC, donc la remise en cause de la politique de front populaire antifasciste. Cette réorientation qui concerne essentiellement les partis communistes européens et américains ne va pas sans difficultés du fait de l’hétérogénéité des situations dans lesquelles se trouvent les différents partis, d’autant que les liaisons rendues très difficiles doivent s’opérer clandestinement et surtout par télégrammes chiffrés [20]. La portée de la dissolution de l’Internationale communiste en mai 1943 apparaît quand on l’inscrit dans une approche globale et transnationale qui prend en compte la conjoncture politique et militaire mondiale. La réflexion aujourd’hui peut s’appuyer sur des sources devenues accessibles des années 1990 à nos jours, en particulier les documents du Comité exécutif et du Présidium ainsi que le Journal de Dimitrov [21]. De longue date des études publiées avaient croisé l’évolution en long terme et la conjoncture globale du conflit mondial pour interpréter une initiative dont Staline apparaissait clairement comme le protagoniste [22]. La reconstitution de la dissolution peut aujourd’hui s’appuyer sur une documentation qui permet de mesurer comment la réflexion politique transnationale a justifié la mise à l’écart du projet politique global incarné par l’Internationale communiste. Si l’affaiblissement des moyens de l’Internationale est évoqué dans les discussions par un personnage important comme Kolarov, ancien responsable du Krestintern, la plupart des arguments avancés par Staline ou Jdanov insistent sur la diversité des situations des partis communistes, flagrante depuis le début de la guerre et qui s’accentue au printemps 1943. Cette argumentation qui met en avant la nécessité pour les partis communistes de s’ancrer dans leur réalité nationale, au besoin en changeant de nom, pour mieux réaliser un rassemblement autour d’eux reçoit l’approbation explicite des dirigeants qui comme Maurice Thorez ont impulsé et en grande partie réussi depuis le printemps 1941 à mettre en œuvre une politique d’alliance patriotique et antifasciste. Pour d’autres dont le combat reste particulièrement minoritaire, la perplexité est perceptible, comme en témoignent les interrogations du communiste allemand W. Pieck. L’initiative début mai provient clairement de Staline qui, dans le cadre de ses tractations avec Churchill, à propos de la Pologne et avec les États-Unis concernant l’ouverture d’un second front, veut d’autant plus les rassurer que les services de la propagande nazi, à l’initiative de Goebbels, ne cessent, après la victoire de Stalingrad, d’agiter l’épouvantail de la bolchevisation de toute l’Europe comme programme porté par l’Internationale communiste. Le poids de ces circonstances ne doit pas dissimuler qu’il s’agit d’un projet mûri de longue date. Pour Togliatti, dans un article consacré en 1959 à l’histoire de l’Internationale, il ne faisait pas de doute que dès le 7e congrès le fonctionnement centralisé du Komintern n’avait plus de raison d’être du fait de la complexité des combats mais aussi de l’influence accrue des partis communistes aussi bien en France ou en Espagne qu’en Chine [23]. La lecture du journal de Dimitrov nous montre comment l’Internationale, pour mettre en œuvre sa ligne politique en Europe de l’Ouest à partir de 1936, fit appel régulièrement aux initiatives du PCF pour réunir sinon organiser les partis communistes autour du soutien à l’Espagne puis contre la politique munichoise. Avec la nouvelle ligne inaugurée par la signature du pacte germano-soviétique, la direction de l’Internationale doit faire face à l’hétérogénéité croissante des situations dans lesquelles les partis communistes se trouvent, en témoigne la difficulté pour émettre des mots d’ordre pour le 1er mai qui vaillent pour tous les partis. À l’automne 1940, le parti communiste américain est autorisé à rompre son affiliation à l’Internationale communiste. Staline incite les dirigeants de l’Internationale à envisager la disparition de l’Internationale et à rendre les partis communistes complètement indépendants. La question évoquée auprès des dirigeants communistes présents en URSS comme Thorez ou Togliatti est prise en charge par Jdanov, qui théorise les formulations de Staline contre le cosmopolitisme dont il accuse de longue date l’Internationale. Jdanov, dans une intervention citée par Dimitrov, donne le mode d’emploi de ce qu’il appelle le « bon nationalisme ». Selon lui il y a la nécessité de développer l’idée d’un mariage entre un nationalisme sain et bien compris et l’internationalisme prolétarien. L’internationalisme prolétarien doit reposer sur ce nationalisme dans les divers pays. (Le cam. Staline a expliqué qu’entre le nationalisme bien compris et l’internationalisme prolétarien, il n’y a pas et ne peut avoir de contradiction. Le cosmopolitisme sans patrie, refusant le sentiment national et l’idée de patrie, n’a rien à voir avec l’internationalisme prolétarien. Ce cosmopolitisme prépare le terrain pour le recrutement d’espions, d’agents de l’ennemi). [24] L’attaque allemande quelques semaines plus tard diffère une décision finalement reportée. L’organisation centrale de l’IC, déplacée dans l’Oural, à Oufa, dès l’automne 1941, est dédiée désormais au soutien des partis communistes engagés dans la lutte antifasciste aux côtés de la guerre patriotique menée par l’URSS. En juin 1943, la dissolution de l’Internationale communiste est présentée en interne par Staline comme une mesure réaliste qui permet d’en finir avec les illusions qui avaient présidé à la naissance de l’Internationale en 1919. « Nous avons surestimé nos forces quand nous avons créé le Komintern et nous avons pensé que nous pourrions diriger les mouvements dans tous les pays. Là était notre faute. Laisser exister plus longtemps le Komintern cela reviendrait à discréditer même l’Internationale, ce que nous ne voulons pas ». Sa conclusion sur le véritable internationalisme prolétarien atteste bien de sa manière d’envisager désormais le communisme international. « L’initiative prise renforcera sans aucun doute les partis communistes, [sous forme de] partis nationaux, et dans le même temps renforcera l’internationalisme des masses populaires dont la base est l’Union soviétique. » [25] |
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AUTEUR Serge Wolikow Professeur émérite d’histoire contemporaine Université de Bourgogne-Franche-Comté, LIR3S-UMR 7366 |
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ANNEXES |
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NOTES
[1]
Romain Ducoulombier et Jean Vigreux (dir.),
Le PCF, un parti global (1919-1989). Approches transnationales
et comparées, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2019.
[2]
Romain Ducoulombier et Jean Vigreux, op. cit.
[3]
Lénine, « Discours de clôture du 1er
Congrès, 6 mars 1919 », dans Lenine, Œuvres complètes, t. 31, Édition de
Moscou, 1962.
[4]
Grigori Zinoviev, « Ce qu’a été
jusqu’ici l’Internationale communiste et ce
qu’elle doit être », dans
Les questions les plus pressantes du mouvement ouvrier
international, Petrograd, 1920, p. 163.
[5]
Frederik Petersson, « La ligue anti-impérialiste : un
espace transnational restreint, 1927-1937 », Monde(s),
vol. 10, n° 2, 2016. Holger Weiss, « Between
Moscow and the African Atlantic. The Comintern Network of Negro
Workers », Monde(s), vol. 10, n° 2, 2016.
[6]
Allison Drew, « Bolshevizing Communist Parties: The
Algerian and South African Experiences », International Review of Social History, vol. 48,
n° 2, 2003 ; Mia Roth,
The Communist Party in South Africa, Racism, Eurocentricity,
and Moscow, 1924-1950, Partridge Africa, 2016.
[7]
Jean-Ganesh Leblanc, « Le Pérou de Mariategui et Haya de la
Torre : une décennie de définition
idéologique », Nuevo Mondo Mundos Nuevo [En ligne],
Questions du temps présent, mis en ligne le 8 octobre 2019, disponible
sur :
http://journals.openedition.org/nuevomundo/77848.
[8]
Serge Wolikow, « Le livre et l’édition dans le
monde communiste européen », dans Jean-Numa Ducange,
Julien Hage et Jean-Yves Mollier (dir.),
Le Parti communiste français et le livre. Écrire et
diffuser le politique en France au xxe siècle (1920-1992), Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2014.
[9]
Voir en annexe de ce numéro la réorganisation en secrétariats
personnels par zone géographique.
[10]
William J. Chase,
Ennemies Within the Gates? The Comintern and the Staliniste
Repression, 1934-1939, New Haven, Yale University Press, 2001.
[11]
Lisa McGirr, « The Passion of Sacco and Vanzetti: A
Global History », The Journal of American History,
vol. 93, n° 4, 2007.
[12]
Reiner Tosstorff, The Red International of Labour Unions (RILU) 1920-1937,
Chicago, Haymarket Books, 2018.
[13]
André Gounot, « Les Spartakiades internationales,
manifestations sportives et politiques du communisme »,
Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique [En
ligne], n° 88, 2002. En ligne :
https://doi.org/10.4000/chrhc.1582.
[14]
Sandra Teroni et Wolfgang Klein (éd.),
Pour la défense de la culture. Les textes du Congrès
international des écrivains, Paris, juin 1935, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2005.
[15]
Les Peuples répondent Oui : Le monde entier pour la paix
Le congrès universel pour la paix.
https://pandor.u-bourgogne.fr/img-viewer/BMP/bra64/viewer.html?ns=bra64_001.jpg.
[16]
Serge Wolikow, « Le PCF et la nation au temps du Front
populaire », dans Annie Bleton-Ruget et Serge Wolikow
(dir.),
Antifascisme et Nation, les gauches européennes au temps
du front populaire, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 1998.
[17]
Serge Wolikow, « Problèmes méthodologique et
perspectives historiographiques de l’histoire comparée
du communisme », Cahiers d’Histoire. Revue d’histoire critique
[En ligne], nos 112-113, 2010. En ligne :
https://doi.org/10.4000/chrhc.2116.
[18]
Sur ce dossier on peut se référer au colloque
organisé par la Fondation Gabriel Péri, la Fondazione
Gramsci et le Centre d’histoire sociale de
l’université Paris 1, à Rome, les 12-13
décembre 2019, sous l’intitulé :
« Una storia minor ? I communisti occidentali,
l’antimperialismo e la decolonizzazione in
Africa », en cours de publication.
[19]
Journal de Dimitrov, 11 février 1937, Staline indique
« Vous tous au Komintern travaillez pour aider
l’ennemi… », Dimitrov, Journal 1933-1949, Paris, Belin, 2005.
[20]
Bernhard H. Bayerlein, Mikhaïl Narinski, Brigitte Studer
et Serge Wolikow (éd.),
Moscou-Paris-Berlin, Télégrammes chiffrés du
Komintern (1939-1941), Paris, Taillandier, 2003.
[21]
Voir sur ce point en particulier : Mikhail Narinski, Il Komintern e la seconda guerra mondiale / Natal’ ja Lebedeva, Perugia, Éd. Guerra,
1996 ; Fridrikh I. Firsov, Harvey Klehr et John Earl
Haynes, Secret Cables of the Comintern 1933-1943, New Haven,
Yale University Press, 2014.
[22]
Annie Kriegel, « La dissolution du
“Komintern” », Revue d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale,
n° 68, 1967 ; Fernando Claudin, La crise du mouvement communiste, t. 1, Paris, Maspero,
1972.
[23]
Palmiro Togliatti, « Alcuni problemi della storia
dell’internazionale communista », Rinascita,
juillet-août 1959, p. 467-481.
[24]
Dimitrov, Journal 1933-1949
, op. cit., 10 mai 1941, p. 470.
[25]
Dimitrov, Journal 1933-1949, op. cit., 22 mai 1943, p. 810.
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RÉFÉRENCES Pour citer cet article : Serge Wolikow, « Le projet mondial du Kominterm à l’épreuve des réalités nationales. Histoire globale et analyses transnationales », dans L’Internationale communiste 1919-1943. Approches transnationales, Serge Wolikow [dir.], Territoires contemporains - nouvelle série [en ligne], 17 décembre 2020, n° 13, disponible sur : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC.html. Auteur : Serge Wolikow. Droits : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC/credits_contacts.html ISSN : 1961-9944 |
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