Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin" UMR 7366 CNRS-uB |
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Territoires contemporains | |
Écrire l’histoire du théâtre. L’historiographie des institutions lyriques françaises (1780-1914) | |||||||||||||||||||||
Une histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen publiée par le docteur Jules-Édouard Bouteiller entre 1860 et 1880 | |||||||||||||||||||||
Joann Élart | Résumé | Mots-clés | Sommaire | Texte | Auteur | Annexes | Notes | Références | Outils | ||||||||||||||||||||
RÉSUMÉ
Une histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen est un ouvrage incontournable pour les Rouennais, curieux, érudits ou historiens du théâtre. Il s’inscrit plus généralement dans un vaste mouvement national qui consiste à publier des études locales sur l’histoire des théâtres de France dans la seconde moitié du xixe siècle et dans la première moitié du xxe siècle. Il est également l’un des premiers à paraître en 1860 et semble être considéré comme un modèle du genre, qui inspirera d’autres études, notamment celle sur les théâtres du Havre de Charles Vesque. Cet article propose dans un premier temps de reconstituer le parcours de son auteur, Jules-Édouard Bouteiller (1822-1878), qui est absent de tous les dictionnaires. Médecin et hygiéniste, Bouteiller est l’auteur de nombreuses études médicales qui seront passées en revue afin de mettre en perspective ses trois études théâtrales. Ces dernières seront présentées dans un second temps : c’est sous ce pseudonyme (J.‑E. B.) qu’il publie en effet son Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen en quatre livraisons entre 1860 et 1880, ses deux Boieldieu à Rouen avec ses deux suppléments entre 1875 et 1877, et enfin, son Théâtres de société de Rouen. Dans un troisième temps, il s’agira d’analyser la méthode qui construit le discours de l’historien de page en page, en distinguant clairement interventions de l’auteur et transcriptions de sources, en mettant en place une structure interne aux chapitres qui impose une organisation raisonnée à l’ouvrage, en contournant l’écueil du récit purement anecdotique. |
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SOMMAIRE
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TEXTE | |||||||||||||||||||||
Les deux sciences qui sont peut-être les plus difficiles, la politique et la médecine, sont celles sur lesquelles tout le monde raisonne sans en savoir le premier mot [1]. Je puis aussi ajouter qu’il y a la plus étroite connexité entre toutes les recherches historiques, et que les historiens, fussent-ils partis de points bien différents, se rencontrent toujours sur quelque terrain. Ce terrain est bien souvent le théâtre [2]. |
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Au xixe siècle, et en particulier dans la seconde moitié du xixe siècle, l’histoire des théâtres en France est une affaire d’érudition. Si l’on met de côté les musicographes célèbres, qui publient les synthèses parisiennes, pilotent les organes de presse spécialisés ou dirigent les grands dictionnaires, qui se souvient de Léon Lefebvre [3], Léandre Moreau [4], Arnaud Detcheverry [5], Charles Vauclin [6], Adolphe Gilles [7], Henri Geispitz [8], Charles Vesque [9], ou encore, Jules-Édouard Bouteiller ? Leurs points communs ? Certainement pas leur profession et probablement pas la pratique de la musique ou du théâtre en société, mais assurément une passion pour la scène et pour l’histoire locale, doublée d’un lien fort avec les sociétés savantes. En Seine-Inférieure, département qui ne constitue qu’une petite partie de la Normandie, ce ne sont pas moins de quatre érudits qui ont laissé un héritage précieux pour les générations suivantes : pour Rouen, Jules-Édouard Bouteiller suivi de Charles Vauclin et de Henri Geispitz ; au Havre, Charles Vesque, inspiré par les travaux de Bouteiller. Un survol rapide de la bibliographie montre que la bibliothèque des histoires des théâtres des départements se constitue à partir de la seconde moitié du xixe siècle et connaît un prolongement jusqu’à la Seconde Guerre mondiale. Si l’on met de côté les quelques manuscrits isolés, les premières histoires imprimées sont celles de Rouen (Bouteiller) et de Bordeaux (Devetcherry) en 1860, après quoi on trouve celles de Marseille (Moreau) en 1872, du Havre (Vesque) en 1875 et 1877, de Lille (Lefebvre) en 1907, et à nouveau de Rouen (Geispitz) en 1913 et 1940. De cette liste incomplète, « J.‑E. B. de Rouen » alias Jules-Édouard Bouteiller est assurément un des pionniers, non seulement en raison de l’intérêt qu’il porte à cette matière mobile et éphémère qu’est le spectacle, mais également par la méthode qu’il emploie pour la figer et la transmettre aux générations futures. Nous nous intéresserons tout d’abord à la vie, à la carrière et à l’œuvre de Jules-Édouard Bouteiller, cet érudit amoureux des théâtres rouennais dont l’œuvre pourtant très connue des historiens du spectacle est celle d’un docteur en médecine inconnu des dictionnaires. Nous tâcherons ensuite de présenter ses trois contributions dans le domaine du spectacle : Boieldieu à Rouen (1875-1877), Les Théâtres de société à Rouen (1877) et les quatre volumes de l’Histoire complète et méthodique des théâtres à Rouen (1860-1880). Nous analyserons enfin les méthodes employées par Bouteiller pour explorer son objet d’étude, afin d’établir le profil d’un historien moderne ayant produit ses écrits entre le Second Empire et la Troisième République. Les histoires des théâtres en Seine-Inférieure (de gauche à droite) l’Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen de Jules-Édouard Bouteiller (t. 2, 1863) ; l’Histoire du Théâtre-des-Arts de Charles Vauclin (ms.) ; l’Histoire du Théâtre-des Arts de Rouen de Henri Geispitz (t. 1, 1913) ; l’Histoire des Théâtres du Havre de Charles Vesque (t. 1, 1875) © BnF (images 1, 3, 4) ; Bibliothèque municipale de Rouen, [Ms. g 916 (image 2) I. Mais qui est le docteur Jules-Édouard Bouteiller ? Constatons d’emblée l’indigence des renseignements sur la vie et la carrière de Jules-Édouard Bouteiller : aucune notice biographique ne semble avoir été publiée dans les dictionnaires du xixe siècle, aucun dossier personnel n’a été constitué à la Bibliothèque municipale de Rouen (fichier 92N), aucune étude n’existe sur ce médecin ayant pourtant occupé des postes clés aux niveaux local et national. C’est donc à partir d’éléments épars que nous avons tenté de reconstituer une première trame biographique, qui pourra être complétée par un travail sur les archives, notamment à partir des registres de l’état civil et des passeports conservés aux Archives municipales de Rouen, ou encore de la série 207 J des Archives départementales de Seine-Maritime qui conserve les archives de la Société de médecine de Rouen. Deux ressources numériques apportent un rapide éclairage, notamment sur sa naissance et son décès : le SUDOC [10] et le site du Comité des travaux historiques et scientifiques (CTHS). Par ailleurs, si la fiche auteur est très mal renseignée dans le catalogue de la Bibliothèque nationale de France, ses ouvrages sont en revanche bien représentés et servent de jalons à sa carrière. Parallèlement, cette compilation complétée par les notices de la Bibliothèque municipale de Rouen permet de situer dans une perspective bibliographique ses ouvrages abordant l’histoire théâtrale rouennaise. Jules-Édouard Bouteiller est né le 22 avril 1822 à Rouen, où il est mort le 13 novembre 1878 [11]. Externe en médecine en 1844, interne provisoire en 1845 et interne en 1847 [12], il soutient une thèse de doctorat en médecine à la faculté de Paris le 13 octobre 1849, intitulée Des plaies par armes à feu [13]. Membre de la Société anatomique de Paris en 1847, il est titularisé en 1848 et intègre le comité. Il en devient membre honoraire le 11 novembre 1853 [14], l’année où il est nommé vice-président de la Société de médecine à Rouen [15]. Il commence à exercer à Rouen le 1er janvier 1850 [16] et a été également médecin de la compagnie des chemins de fer du Nord [17]. Comme son père, il est un militant de la propagation de la vaccine, « la plus belle conquête de la médecine moderne [18] », qui lui valut de recevoir plusieurs médailles d’or, notamment en 1855 des mains du ministre de l’agriculture, du commerce et des travaux publics [19]. Membre de plusieurs sociétés savantes, il publie ses premières études en signant « Dr Bouteiller fils » ou « Dr J. Bouteiller » – pour distinguer ses publications de celles de son père, également docteur en médecine. Entre sa première et sa seconde présidence de la Société de médecine de Rouen, de 1855 à 1867, il remplit la fonction de secrétaire de correspondance, pour laquelle une « infatigable activité » le conduit à « la publication des actes […] sous forme d’un journal périodique, dont il fut un des initiateurs et le seul rédacteur. À chaque page sa plume s’y montrait soucieuse avant tout de vrais intérêts de la science et de la profession [20]. » On lui reconnaît déjà cette rigueur que l’on retrouvera plus tard dans les histoires des théâtres de Rouen. En 1851, Bouteiller fils signe seul son premier essai intitulé Corps étranger des voies aériennes. Trachéotomie, guérison [21] ; après quoi, il publie dans la foulée, en 1852, deux traités en collaboration avec Henri Duclos, docteur en médecine : Des convulsions survenues pendant le travail d’un accouchement à terme [22] et un Traité d’hygiène populaire [23]. Sur la page de titre de ce dernier ouvrage, les deux auteurs sont présentés comme ex-internes des Hôpitaux de Paris ; on apprend également que « ce traité, envoyé à l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Rouen, pour le concours de 1852, a valu aux Auteurs une Médaille d’or de 200 francs [24]. » La préface commence par une dédicace « à vous, bon ouvrier, et à votre fidèle compagne […] ; à vous deux, qui, tout le jour, travaillez avec courage pour nourrir vos vieux parents et pour élever vos jeunes enfants [25]. » On cerne tout de suite la dimension pédagogique et philanthropique de l’entreprise éditoriale, destinée à prévenir les maladies en appliquant de simples préceptes d’hygiène et à rejeter les préjugés colportés par les charlatans. S’inscrivant dans le courant hygiéniste du xixe siècle [26], l’ouvrage aborde les thèmes de la propreté, des vêtements, des habitations, de la tempérance, des aliments et des boissons, du travail, de l’exercice et du repos, de l’hygiène de la femme, de l’hygiène des malades, de l’hygiène relative aux professions, et enfin de l’hygiène morale. Évoquons brièvement les autres publications des années 1850 : en 1853, l’Installation de la Crèche Saint-Maclou dans un nouveau local [27] ; en 1856, Le jardin des plantes de Rouen, réédité la même année [28] ; en 1857, en collaboration avec Armand Goubaux, Variété nouvelle de monstre double parasitaire, famille de Polyméliens, genre Notomèle [29] (il signe « Dr Jules Bouteiller fils ») ; toujours en 1857, il rédige la Table analytique générale des matières contenues dans les Bulletins de la Société anatomique de Paris, pour les trente premières années [30]. Les années 1860 sont tout autant productives. Il y a tout d’abord en 1863 le mémoire De l’Asphyxie et des soins à donner aux asphyxiés qui propose un « résumé du cours élémentaire professé par M. le Dr J. Bouteiller dans les séances générales de la Société des sauveteurs de la ville de Rouen [31]. » Le 24 mars 1866, il publie avec ses confrères Merry Delabost et Édouard-Hyacinthe Lebrument, la lettre de Vingtrinier insérée dans L’Union médicale du 22 mars 1866, suivie de leur réponse et de leurs rectificatifs à des faits « dénaturés, travestis, torturés, confondus » portant sur la vaccination [32], soulignant chez Bouteiller le souci de la transparence. Le 15 novembre 1866, autre polémique dans le milieu des médecins rouennais, Bouteiller adresse une lettre à la Commission administrative de l’association des médecins de la Seine-Inférieure pour dénoncer la suppression sans son consentement de plusieurs passages du compte-rendu annuel qu’il avait produit en tant que secrétaire de l’association [33]. La lettre commence par ces mots : Dans un pays civilisé, quand une Commission se donne la tâche de faire imprimer un manuscrit qu’elle a demandé à son auteur, jamais elle ne se permet sans le consentement de ce dernier, de supprimer des passages de ce manuscrit, ni d’altérer certaines phrases. Agir autrement, c’est violer une des lois des convenances et de la politesse. C’est cependant ce que vous venez de faire à mon égard ; j’en appelle à tous nos confrères [34]. » Bouteiller ajoute que « par les suppressions et les changements que vous avez fait subir à mon œuvre, vous avez voulu complaire à celui qui a tort, au détriment de ceux qui ont raison. » De la lecture de cette lettre, on apprend par ailleurs que Bouteiller exerce la fonction de secrétaire de cette association depuis neuf ans, autrement dit, depuis 1857. Des Épidémies de variole et des moyens d’en prévenir la formation est la publication d’un mémoire lu au Congrès médical de Lyon en septembre 1872 [35]. Il renvoie à une publication plus importante, Travaux du Conseil central d’hygiène publique et de salubrité pendant les années 1870 et 1871 [36], qui cherche d’une part à analyser les causes de la grande épidémie de variole venant alors de décimer la France, et d’autre part à étudier les moyens à employer pour prévenir la formation ou arrêter la marche de l’épidémie grâce à la vaccine. La couverture fournit quelques indications sur les titres du « Dr Jules Bouteiller » : président de la Société de médecine de Rouen (qu’il a présidée trois fois), médecin en chef des épidémies, secrétaire général de la première session médicale de France (Rouen, 1863), membre de la deuxième session (Lyon, 1864), vice-président de la troisième (Bordeaux, 1865), vice-président de la quatrième (Lyon, 1872), etc. En 1875, il publie Ma pratique obstétricale dans les actes du congrès de Lille organisé en 1874 par l’Association française pour l’avancement des sciences [37]. C’est une sorte de synthèse de son carnet de bord des 346 accouchements qu’il a pratiqués, « sans y manquer jamais, depuis vingt-cinq ans que j’exerce la médecine à Rouen, du 1er janvier 1850 au 31 décembre 1874 inclusivement [38]. » Il précise en note de bas de page qu’il a été autorisé à livrer son manuscrit le 1er janvier 1875, « afin de me laisser terminer ma vingt-cinquième année. » Ce ne sont là que quelques contributions du docteur Jules-Édouard Bouteiller, dont les petits papiers sont nombreux, perdus dans les comptes rendus des associations ou des sociétés dont il était membre ou qu’il présidait. On lui doit par exemple des notices nécrologiques [39], mais également différents rapports produits pour le Conseil central d’hygiène publique et de salubrité de la Seine-Inférieure. Il rédige notamment ceux de 1873, sur les maladies observées dans l’arrondissement de Rouen [40], sur l’épidémie de choléra [41], ou encore sur l’épidémie de choléra des gallinacés [42]. Il signe également le rapport sur les épidémies et les maladies observées en 1876 dans l’arrondissement de Rouen [43]. Il rapporte par ailleurs sur les travaux de ses confrères, à l’exemple du rapport du 23 décembre 1873 sur l’école de la parole d’Achille Loisel [44]. Enfin, signalons d’autres ouvrages qui s’inscrivent encore dans le courant hygiéniste, comme De la résistance comparative des arbustes et des arbres plantés au voisinage des fabriques et produits chimiques [45] ou De l’influence de la fabrication du gaz d’éclairage sur les ouvriers qui y sont employés [46]. Pour terminer ce parcours bibliographique, ajoutons que Jules-Édouard Bouteiller est nommé membre résidant de la Société libre d’émulation de Rouen à la séance du 21 juillet 1875 [47], et ce, jusqu’à sa mort en 1878 [48]. Parallèlement, il intègre la section des sciences physiques et naturelles de la Société [49] et participe régulièrement à des jurys décernant des prix aux élèves les plus méritants des cours de la Société. Il rend compte également des nouvelles publications, comme les Bulletins de la Société havraise d’études diverses et de la Société d’histoire naturelle de Colmar, respectivement aux séances du 17 octobre 1877 et du 9 janvier 1878. Jules-Édouard est le fils de Modeste-Frédéric Bouteiller (ca 1795-29 janvier 1863 [50]), ancien élève de l’École polytechnique et docteur en médecine, spécialiste de la vaccine [51]. Membre résidant reçu en 1820 [52], il préside la Société libre d’Émulation de Rouen entre 1839 et 1840 [53] avant d’en devenir membre honoraire en 1843 [54]. Le père de notre Bouteiller est abondamment cité dans les Bulletins, participant avec d’autres à faire connaître « suivant l’usage adopté par la société, par des rapports nombreux, les découvertes, les perfectionnements de tout genre dans les arts industriels, mentionnés dans les ouvrages périodiques que reçoit la compagnie [55]. » Modeste-Frédéric, déjà père de Jules-Édouard, est pourtant prénommé Bouteiller fils en 1828, et ce pour le distinguer de son propre père, Jacques-Modeste Bouteiller, lui-même membre honoraire de la Société reçu en 1804 [56] et archiviste dans le bureau de la Société [57]. Ancien chef d’institution à Rouen, « pendant plus de vingt ans, il y forma un grand nombre d’élèves qui aujourd’hui occupent dans la société les rangs les plus honorables [58]. » Secrétaire des comices agricoles, il avait été élu maire de Cailly où il passait sa retraite. Son décès est annoncé dans le Journal de Rouen du 11 avril 1837, où l’on apprend qu’une « maladie prompte et cruelle vient d’enlever à sa famille et à ses nombreux amis M. Jacques-Modeste Bouteiller [59] », qui était donc le grand-père de Jules-Édouard. II. Un certain « J.‑E. B. de Rouen » C’est sous le pseudonyme « J.‑E. B. de Rouen » que Jules-Édouard Bouteiller publie toutes ses études théâtrales : anonymat de pacotille, puisque, dans la notice nécrologique que lui consacre le Journal de Rouen en 1878, il est déjà reconnu comme l’auteur, « entre autres ouvrages, [d’]une intéressante Histoire des Théâtres de Rouen, et, en dernier lieu, [d’]une Histoire des Théâtres de Société [60]. » Remarquons au passage qu’aucune de ses contributions scientifiques ne fait l’objet d’une recension particulière dans cette chronique nécrologique… Sous ce pseudonyme, il publie l’Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen en quatre livraisons entre 1860 et 1880, deux éditions de Boieldieu à Rouen et ses deux suppléments entre 1875 et 1877, et enfin, les Théâtres de société de Rouen en 1877. La question de l’anonymat est d’ailleurs assumée dans la préface de son Histoire complète et méthodique : Nous ne faisons pas, du reste, de cette publication un objet destiné à nous attirer quelque renommée, – à telles enseignes que nous gardons l’anonyme, – encore moins cédons-nous à l’appât du lucre, puisque nous ne tirerons que le nombre d’exemplaires nécessaires au recouvrement de nos frais. Puissent ces deux considérations nous attirer l’indulgence de nos lecteurs [61] ! On le voit, Bouteiller a nourri très tôt une passion pour ces sujets légers et d’érudition historique, parallèlement à l’exercice de son métier. Présentons succinctement chacune de ces productions, en commençant par Boieldieu à Rouen, en poursuivant par les Théâtres de société et en terminant avec l’Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen. En 1875, en marge du Centenaire Boieldieu [62], Jules-Édouard Bouteiller fait paraître dans la Chronique de Rouen un feuilleton en douze épisodes, intitulé Boieldieu à Rouen [63]. Il termine le douzième épisode par ces mots : « malgré le nombre des articles que nous venons de consacrer à Boieldieu, nous sommes loin d’avoir tout dit ; mais, dans un journal, il est des bornes qu’il faut savoir ne pas dépasser [64]. » Ces textes paraissent tardivement, après les fêtes qui ont lieu en juin, mais coïncident avec la date-anniversaire du compositeur célébré en grandes pompes le 16 décembre 1875. L’auteur rassemble en recueil ses douze chroniques dans une publication parue en 1875 [65], au terme de laquelle on apprend que le point final a été mis à « Rouen, le 11 juin 1875, veille des fêtes du Centenaire [66]. » Ce sont douze aspects de la vie et de l’œuvre de Boieldieu qui sont assemblés les uns après les autres dans un ordre plus ou moins imposé par le récit biographique [67], assortis de quelques transcriptions de sources puisant notamment dans la correspondance. Cet opuscule est réédité la même année chez Giroux et Fourey, éditeurs qui ont déjà publié nombre de ses études médicales [68]. Cette réédition propose une version largement étendue – qui passe de 20 à 102 pages ! –, contenant une seconde partie inédite datée du 31 décembre 1875, date qui laisse supposer une réédition plutôt en 1876… La couverture de cette seconde édition est illustrée par Jules Adeline, célèbre illustrateur rouennais, dont on devine le monogramme en bas à droite : on y voit Boieldieu dirigeant à l’archet les chanteurs du Théâtre des Arts de Rouen, probablement le soir de la première de La Dame blanche le 25 février 1826 ; il est placé derrière la cabine du souffleur, dos à l’orchestre et au public selon l’usage de l’époque. Les deux éditions de Boieldieu à Rouen de Jules-Édouard Bouteiller (1875) © Bibliothèque municipale de Rouen, [N m 983 et [N m 39 La page de titre insiste encore sur la question de l’anonymat, qui est commune à toutes ces publications, de la première édition au dernier supplément. Enfin, la dédicace à Alfred Baudry à la page suivante peut sembler anodine, mais à y regarder de près, il y aurait là une piste éclairant les sources de son Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen. Il n’hésite pas à tutoyer son « excellent ami » : « tu m’as permis bien souvent de puiser dans tes souvenirs si nombreux et si précis. Aussi, en t’offrant cette dédicace, je me suis proposé de consacrer notre vieille amitié et de te remercier de ton précieux concours. » Cette dédicace ajoutée à la seconde édition prend toute son importance quand on se souvient qu’Alfred Baudry (1828-1884) appartient à la famille des imprimeurs rouennais proche de Gustave Flaubert – son frère Frédéric s’est distingué comme le grand défenseur des sources de Salammbô. Alfred est d’ailleurs souvent sollicité par Flaubert pour mener des recherches minutieuses dans les collections de la Bibliothèque de Rouen, comme en témoigne cette lettre de Flaubert datant de février ou de mars 1855 : « Vous êtes le plus charmant homme et meilleur zig du monde. J’ai dévoré votre lettre qui me sert énormément depuis dix jours. Je ne fais que l’arranger, et vous retrouverez même plusieurs de vos phrases. Cela est superbe ! Vous m’avez envoyé des détails excellents [69]. » C’était un homme qui entretenait un cabinet de curiosités, l’un des plus impressionnants de mémoire de contemporains. C’était aussi un homme qui pouvait se porter acquéreur de fonds gigantesques, car c’est précisément lui qui acheta en 1855 l’ancien fonds du Théâtre des Arts, qu’il vendra en juin 1861 à la ville de Rouen pour la somme de 5 000 F [70]. Étrange réflexe, penserons-nous, que d’acheter 120 mètres linéaires de partitions en matériel : volonté de sauvegarde du patrimoine local ?, intérêt pour la musique ou le théâtre ?, simple réflexe de collectionneur ? Toujours est-il que Bouteiller semble avoir puisé dans ses collections et ses souvenirs pour écrire ses études théâtrales, comme le montre cet exemple tiré des Théâtres de société de Rouen dont il sera question plus loin : « je n’ai pu en savoir plus long sur ce théâtre [place de la Rougemarre], faute de survivants. Il est fort heureux, que grâce à l’obligeance de mon ami Alfred Baudry, je puisse publier les statuts dont il est possesseur et qu’il garde précieusement, avec tout le soin religieux d’un collectionneur émérite [71]. » Le même Alfred Baudry est cité parmi les sociétaires du théâtre de rue des Iroquois [72], dont on peut supposer qu’il est le « sociétaire qui a bien voulu me renseigner [sur le répertoire de la société] [73]. » Plus généralement, une multitude de détails publiés dans ce même ouvrage confirmerait l’importance du réseau, du tissu social, dans lequel Bouteiller évoluait et à partir duquel il réunissait de l’information : par exemple, quand on lit ceci « cette lettre n’a pas été envoyée à M. Henri Barbet [maire de Rouen]. En effet, M. Lucas [ancien directeur du théâtre Saint-Jean] en possède aujourd’hui l’original, avec les signatures autographes au nombre de vingt-sept [74] », on peut en déduire sans trop de difficulté que Bouteiller connaissait ce Lucas, chez qui il a pu lire la lettre et duquel il a dû recueillir les souvenirs [75]. Fermons la parenthèse pour ajouter que cette seconde édition de Boieldieu à Rouen est enfin complétée par deux suppléments, le premier produit pour le 101e anniversaire de Boieldieu le 16 décembre 1876 [76], et le second pour le 102e anniversaire de Boieldieu [77]. Bouteiller signe à la fin de cet opus, « Rouen, le 16 décembre 1877 » : sa disparition prématurée en mars 1878 explique probablement pourquoi il n’y a pas de troisième supplément l’année suivante. « Communiqué à Mr Lormier dont l’avis sur cette œuvre me ferait plaisir / J.‑E. B. » Envoi de Jules-Édouard Bouteiller à Charles Lormier, page liminaire de son Théâtres de société à Rouen, un des exemplaires conservés à la Bibliothèque municipale de Rouen. Cet envoi confirme encore les liens entre Bouteiller et les milieux érudits rouennais, ici Charles Lormier, célèbre bibliophile dont l’importante bibliothèque fait l’objet d’une vente au début xxe siècle [78]. © Bibliothèque municipale de Rouen, [N m 716 Passons maintenant au Théâtres de société de Rouen publié en 1877, toujours sous couvert d’anonymat (« J.‑ E. B. »), à la date du 25 décembre 1876 [79]. Comme l’ouvrage précédent, il comporte une dédicace à M. de Manne, conservateur honoraire de la Bibliothèque nationale à Paris : « vous n’êtes pas tout à fait étranger à l’œuvre que j’ai entreprise ; en vous dédiant ce livre, je fais donc acte de gratitude et de justice. » Dans l’avant-propos, Bouteiller place sa publication dans une perspective incluant sa grande histoire, l’Histoire des théâtres à Rouen. Il écrit en effet dans l’introduction : on peut dire que l’histoire des théâtres d’une ville est le feuilleton de l’histoire. C’est le feuilleton de l’histoire de la ville de Rouen que j’ai voulu faire en publiant, en 1860, l’Histoire complète et méthodique des Théâtres de Rouen depuis leur origine jusqu’à nos jours. Aujourd’hui, je viens faire un feuilleton plus modeste de cette même histoire […], le petit bout de feuilleton qui se voit au-dessous de la troisième page du journal, à la suite du maître feuilleton [80]. L’ouvrage procède de la même manière : il propose un état des sources et des connaissances sur l’activité discrète de trente-trois théâtres de société de Rouen entre 1775 et 1876 : date de fondation, directeurs, statuts, correspondances, répertoire, troupes, etc. C’est un siècle de la vie cachée des spectacles que met à nu Bouteiller, malgré les lacunes qu’un tel sujet suppose, malgré une conclusion [81], qui, au final, concentre entre 1812 et 1850 l’activité de telles sociétés, tremplins pour le lancement de plusieurs carrières publiques. Mais cette époque est révolue, ce qui n’échappe pas à Bouteiller qui ajoute que « s’essayer à l’art dramatique n’est pas dans les mœurs actuelles » et que « la mode n’en reviendra probablement jamais [82]. » Les deux études théâtrales de Bouteiller © Collection personnelle de l'auteur (image 1) ; BnF (image 2) Enfin, l’Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen depuis leur origine jusqu’à nos jours, est un ouvrage en quatre volumes publiés par « J.‑E. B. (de Rouen) » entre 1860 et 1880. Les trois premiers tomes imprimés chez Giroux et Renaux sont livrés très tôt, entre 1860 et 1867 : le premier tome en 1860 (532 p.) porte sur l’histoire des théâtres à Rouen avant 1776, puis sur celle du Théâtre des Arts (saisons 1776-1801) ; le deuxième tome en 1863 (552 p.) et le troisième tome en 1867 (544 p.) décrivent les saisons suivantes au Théâtre des Arts (1801-1817, puis 1817-1833). Évidemment, on était en droit d’espérer que Bouteiller continua cette série en soutenant ce rythme, c’est-à-dire en livrant un nouvel opus tous les trois ans environ : nous aurions alors vu paraître en 1870 la suite des saisons théâtrales jusqu’en 1850 ; en 1873, jusqu’en 1867 ; et en 1877, jusqu’à « nos jours » comme le titre le promettait et comme le début de l’ouvrage l’annonçait [83]. Or pour une raison non élucidée, Bouteiller met de côté cette entreprise systématique à partir de 1867, et ce n’est qu’en 1880 qu’est publié à titre posthume le quatrième et dernier tome [84], qui comporte environ 500 pages (pagination multiple [85]). Ce volume est fatalement inachevé : après l’analyse complète des saisons 1834-1837, l’éditeur précise que « les notes laissées par l’auteur s’arrêtant à la fin de l’année 1835-1836, nous n’avons pu terminer l’histoire du Théâtre-des-Arts que par un résumé fort succinct [86]. » Concernant la période qui s’étend de 1836 à 1876 (année de l’incendie du Théâtre des Arts), l’ouvrage se contente en effet de dresser une liste assez indigente. Est ajoutée ensuite une histoire achevée de la seconde salle rouennaise, le Théâtre-Français, et ce jusqu’en 1835, après quoi l’éditeur propose encore un résumé succinct jusqu’en 1876. Suit enfin le début de l’histoire du Cirque de Saint-Sever, inachevée. Cette vaste entreprise agit encore puissamment en 1876 sur la réputation de son auteur qui se considère, dans son autre ouvrage Théâtres de société à Rouen, comme « un historien du Théâtre-des-Arts de Rouen [87] », réduisant au final son Histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen à celle du principal d’entre eux. Pour présenter son projet et l’intérêt de son ouvrage, Bouteiller introduit sa préface par un dialogue imaginaire :
Dans une ville comme la nôtre, où le goût du
théâtre est, pour ainsi dire, devenu une tradition, il
n’est guère de réunions dans lesquelles la conversation ne
tombe bientôt sur le spectacle. D’abord on s’entretient de
la troupe engagée pour l’année qui s’écoule,
puis on en vient à faire des comparaisons.
Pour départager ces lyricomanes, Bouteiller conclut que « mille autres points de dissidence surgissent à la fois et chacun se prend à désirer qu’il existe un livre pour se renseigner [89]. » C’est pourquoi il envisage son étude comme un répertoire organisé, qui permet, même sans index, de trouver et de vérifier des renseignements sur telle année théâtrale ou telle autre. III. Une approche complète et méthodique Jules-Édouard Bouteiller est l’un des premiers auteurs à consacrer une étude historique portant sur les théâtres d’une commune française, et surtout l’un des premiers à réfléchir à une méthode de traitement systématique appliquée à la rédaction d’un tel ouvrage. Cette méthode construit le discours de page en page, en distinguant clairement les interventions de l’auteur des transcriptions de sources, mais également en mettant en place une structure interne aux chapitres qui ne bouge pas et qui impose une organisation raisonnée à l’ouvrage, l’objectif étant in fine de produire une histoire complète et méthodique. Cette approche, qui pourrait sembler froide au premier abord, permet à l’auteur de contourner l’écueil du récit purement anecdotique, pour s’engager dans une véritable démarche scientifique : « Jusqu’à présent, il n’y en a pas eu, mais nous prétendons combler cette lacune, non pas seulement pour offrir un guide à ceux qui aiment à s’entretenir du théâtre, mais encore, et surtout, pour consacrer la mémoire des faits importants [90]. » C’est ce qui distingue notamment le ton de Bouteiller de celui de Vesque [91] par exemple, beaucoup plus anecdotique. Analysons la construction du discours chez Bouteiller. 1) Du corpus La notion de corpus est immanente aux études de Bouteiller : elle est définie par le titre même de l’ouvrage, sans véritablement faire l’objet d’une introduction vouée à en délimiter précisément les pourtours. En revanche, Bouteiller revient régulièrement sur les limites de son sujet quand, justement, il en sort, et quand, du coup, il éprouve le besoin de se justifier. Il écrit par exemple : « si, malgré mon titre : Théâtre des sociétés de Rouen, j’ai dit quelques mots du théâtre de société fondé à Sotteville-lès-Rouen [ville située en banlieue rouennaise], c’est que les deux principaux sociétaires, MM. Marc et Bérenger, avaient été sociétaires de plusieurs théâtres de ce genre à Rouen [92]. » Et Bouteiller de conclure en s’adressant au lecteur : « Le lecteur l’aura compris. » Plus loin, au sujet du théâtre de Maromme, ville située à proximité de Rouen, il écrit de même : « il en est de ce théâtre comme du précédent ; si j’en parle, c’est que j’y retrouve des noms déjà connus [93]. » À propos d’un autre théâtre, celui de la rue des Iroquois, à moitié théâtre de société et théâtre de salon, Bouteiller rapproche quelques caractéristiques de ce théâtre hydride de « ce qui caractérise le genre de théâtre dont nous avons entrepris l’histoire [94]. » 2) De la distance, du discours à la première personne et des limites Bouteiller expose des faits, mais prend la parole pour apporter un commentaire personnel, pour présenter une source ou faire durer le suspense sur sa découverte : par exemple, « j’ai trouvé dans un journal du temps l’annonce que voici [95] » ou « j’ai trouvé une lettre du 13 novembre 1820 [96] ». Cette manière d’écrire à la première personne invite le lecteur à suivre Bouteiller dans son cabinet de travail : « j’ai sous les yeux les statuts et les règlements de la société. J’en extrais les dispositions principales [97] » ou encore, « j’ai sous les yeux, et je transcris une lettre [98] ». Et plus encore, Bouteiller établit un lien de transparence et de confiance avec son lecteur : « je les ai lus tous [des rapports aujourd’hui non localisés] et je puis dire que tous sont frappés au bon coin [99] ». Autrement dit, lecteurs, faites-moi confiance, ce que je vous raconte est la vérité. Par opposition, il utilise également le nous de modestie quand il n’est pas impliqué plus que cela : par exemple, « nous verrons plus loin [100] » ou « nous consacrerons […] un chapitre spécial à cette réunion d’amateurs [101] ». Ce jeu de va-et-vient entre le je et le nous n’interdit pas quelques réparties spirituelles, voire satiriques, mais toujours exclamatives (« Heureux temps que 1821 [102] !!! » ; le « Très-libéral M. le Marquis de Martainville [103] ! » ; « Cinq considérants, cinq erreurs [104] ! » ; « L’argument est original [105] ! » ; « Très-franc, M. Fleury !… comme Tartuffe [106] » : « Ô vicissitudes des monuments eux-mêmes [107] ! » ; « La morale n’avait rien à craindre en pareil cas [108] ! »), ou encore quelques avis ou jugements personnels tranchés (« cette lettre est d’une platitude remarquable [109] »). À propos du rapport produit après les représentations données au Théâtre Saint-Jean, que Bouteiller juge « sérieux et vrai », il ajoute qu’il est « bien différent des comptes-rendus actuels des journaux de Rouen (la Chronique exceptée), qui donnent des éloges pompeux à tout le monde, depuis l’artiste de talent jusqu’aux derniers des cabotins [110]. » En revanche, le discours est toujours raisonné et raisonnable, reconnaissant ses limites quand elles sont atteintes : « autant de points qu’il m’a été impossible d’éclaircir jusqu’à ce jour [111] » ; « je n’en sais pas plus long sur cette société dramatique d’amateurs [112] » ; ou, à la fin de l’introduction de son Histoire complète et méthodique, il écrit que « l’histoire de l’ancien théâtre de Rouen est encore à compléter, nous nous empressons de le reconnaître, mais nous aurons du moins planté un grand nombre de jalons utiles pour ceux qui voudront l’entreprendre [113]. » 3) De l’exposé des démarches Régulièrement, Bouteiller fait l’exposé des démarches qui l’ont conduit à son sujet. Par exemple, il écrit : Ces trois articles […] ont attiré l’attention d’un littérateur très-distingué de Paris, […] M. de Manne ; il s’est adressé à moi pour savoir où était passé le fameux manuscrit de M. Jourdain et m’a prié de l’acquérir pour lui. J’ai pris des informations auprès des personnes les plus âgées de la ville, et je suis arrivé à reconstituer en partie l’histoire d’un autre théâtre de société […] Du manuscrit, aucune révélation ! lorsque, mettant en ordre une foule de notes historiques sur le vieux Rouen, j’ai retrouvé l’analyse faite par moi-même [etc.] C’est avec un vif plaisir que j’ai remis la main sur mon travail oublié, et je ne puis mieux faire que de l’utiliser aujourd’hui [114]. Cet exemple assez parlant invite encore le lecteur à suivre Bouteiller dans son cabinet de travail, tout en lui dévoilant en toute transparence quelques anecdotes sur sa démarche d’historien et en particulier sur les sources utilisées.4) De la transparence critique et de la référence aux sources Le plus gros défaut de Bouteiller, commun à tous ses écrits sur le théâtre ou sur Boieldieu, est, généralement, de ne pas utiliser un système de notes infrapaginales, ce qui n’est pas surprenant pour l’époque, mais ce qui rend la localisation des sources extrêmement délicate : extraits tirés de la presse, correspondance entre le préfet et le maire, procès-verbaux de censure, témoignages de « survivants » – comme il nomme ces acteurs du passé –, souvenirs personnels, etc., autant de sources non localisées qui fournissent pourtant des informations très précises à l’exposé des faits. Prenons un exemple pour illustrer notre propos : la représentation donnée le 10 octobre 1829 par la société des amateurs de Belfond au profit de la souscription pour le monument de Pierre Corneille [115]. La synthèse de Bouteiller puise abondamment dans l’annonce et le compte rendu publiés dans deux numéros du Journal de Rouen, qui naturellement ne sont pas cités (10 et 11 octobre 1829) ; on y retrouve le programme précis, les auteurs des pièces, la recette, la copie textuelle de formules imprimées dans la source (sans guillemets). Mais Bouteiller fournit par ailleurs des éléments inédits, dont la source n’est pas connue (archives ? autres périodiques ?) : le nom de la société d’amateurs (Belfond), le nom de l’amateur récitant le discours de Casimir Delavigne (M. Godin), le renoncement des auteurs des pièces à leurs droits d’auteur, et enfin, les substitutions de couplets improvisés pour la circonstance par un amateur dans un vaudeville de Scribe. Cette méthode de l’exposé sans références est expédiée en quelques lignes dans la préface de son Histoire complète et méthodique : C’est en effet une gloire pour notre ville que d’avoir vu se former dans son sein, au contact de son goût pur et éclairé, les principaux artistes qui ont brillé dans la capitale. En recherchant dans les annales de Rouen, on trouve à peine consignés les faits qui établissent cette vérité ; il nous a fallu, pour rassembler tout ce qu’il importe de savoir sur la question théâtrale, aller puiser à plus d’une source ; nous nous sommes adressé à toutes celles qui nous ont présenté un caractère suffisant d’authenticité, et nous croyons avoir ainsi composé un ouvrage digne de nos compatriotes, auxquels nous l’offrons [116]. Ajoutons toutefois que Bouteiller recourt parfois, mais rarement, aux notes de bas de page : son Théâtres de société de Rouen (152 p.) en compte seulement neuf, dont sept servent à préciser ou corriger un détail (date, nom, auteur ou fait), et deux renvoient à une même référence bibliographique [117]. Toutefois, l’absence totale de notes – et de bibliographie – est parfois comblée par différents moyens intégrés discrètement à l’exposé. Premièrement, le renvoi à ses propres archives, à ses propres renseignements : par exemple « je possède, relativement à lui, des renseignements très-précis [118] », après quoi il donne des références aux périodiques ; ou encore cette lettre de D. L. adressée aux directeurs du Théâtre des Arts de Rouen le 1er juillet 1798, lettre publiée à l’origine dans les Affiches et annonces de Rouen (source non retrouvée) et qui est rapportée in extenso par Bouteiller : « Cette lettre, – qui n’a pas besoin de commentaires, – était perdue pour la génération actuelle ; nous avons eu un plaisir infini à la retrouver et à la reproduire [119]. » Deuxièmement, la citation de sources directement intégrée dans le corps de l’exposé : par exemple, « dans le numéro 47 (10 décembre 1865) de l’Intermédiaire des chercheurs et curieux, page 713, on lit [120] », ou « dans une lettre de lui, écrite à la date du mois de novembre 1865, on voit qu’en 1816 il a assisté [121] », ou encore, « M. A. Gautier […] vient de faire paraître un très-intéressant travail intitulé le Collège de Rouen, aujourd’hui Lycée de Corneille [122]. » Troisièmement, le renvoi à ses propres écrits : à propos de M. Godin, « décédé aujourd’hui, […] fabricant de billards à Rouen » et « M. Gautier-Lamotte, […] avoué à Rouen », Bouteiller renvoie, entre parenthèses et en italiques, à « (Histoire des théâtres de Rouen, par J. E. B. Théâtre Français, page 246) [123] » ; ou encore, pour compléter sa démonstration, il précise : « mais l’Histoire des Théâtres de Rouen (tome III, page 434) nous renseigne davantage [124] » ; enfin, pour montrer la porosité entre les scènes des théâtres privilégiés et des théâtres de société, Bouteiller se cite, toujours avec cette modestie à la troisième personne du singulier : « dans le deuxième volume de l’Histoire des Théâtres de Rouen, M. J.‑E. B. s’exprime ainsi à la page 100 [125] ». De même, Bouteiller renvoie à sa propre correspondance quand il écrit « voici la copie d’une lettre que j’ai reçue de M. Caron [126], le sympathique baryton du Grand-Opéra », et qui lui écrit : « Monsieur, je reçois à l’instant votre lettre et je m’empresse de vous donner les quelques renseignements que vous me demandez sur les représentations dans lesquelles j’ai paru en société [127]. » Caron conclut en espérant que ses souvenirs pourront être de quelque utilité, ce que Bouteiller confirme en utilisant le vouvoiement et en adressant directement à Caron ses remerciements presque de manière radiophonique : « Merci, M. Caron. Non-seulement votre lettre peut m’être de quelque utilité, mais encore elle me suffit. Affaire à vous pour dire beaucoup en peu de mots, multa paucis [128]. » Quatrièmement, l’utilisation de sources orales, car n’oublions pas que ces ouvrages décrivent des faits qui ont moins d’un siècle et que les témoins du passé, toujours vivants pour certains, pouvaient encore relater leurs souvenirs. En conclusion de son Théâtres de société à Rouen, Bouteiller écrit à ce propos que cet opuscule « aurait gagné à être composé plus tôt, parce qu’il eût été plus facile de trouver des survivants [129] », ce qui insiste plus qu’il n’y paraît sur l’importance des sources orales ; il termine sa conclusion à s’adressant directement aux lecteurs de 1876 et à ces « survivants », sous forme d’allusion de connivence non résolue : « mais ceux qui ont fait l’honneur de nous lire savent que l’idée de ce travail est sortie d’une circonstance toute fortuite [130]. » De nombreux exemples peuvent être relevés : « j’ai retrouvé l’analyse faite par moi-même de ce manuscrit que M. Jourdain m’avait prêté quelques années avant sa mort. Ce monsieur Jourdain était un menuisier-rampiste, très-grand amateur de livres et bouquiniste au besoin [131] » ; ou encore, « je n’ai pu en savoir plus long sur ce théâtre [place de la Rougemarre], faute de survivants [132] » ; « j’ai été assez heureux pour rencontrer deux personnes qui ont assisté à plusieurs représentations dans ce local, M. Bovet, ex-horloger de la rue Malpalu, décédé en 1875, et M. Prentout, ex-brasseur de bière, rue Martainville, décédé en 1876 [133] » ; « ce grand jour [14 août 1830, représentation des sociétaires de Belfond au Théâtre des Arts de Rouen au profit des blessés des Trois Glorieuses], quelques sociétaires survivants n’ont pas oublié – rari nantes in gurgite vasto, – […] M. Varin, leur ancien directeur – qui vit encore, – me disait en mai dernier (1876) que, dans cette soirée [etc.] [134] » ; « il entrait à ce théâtre 200 à 300 personnes. Ce nombre était au-dessous de la vérité, d’après certaines personnes, qui m’ont affirmé que la salle […] pouvait contenir 450 personnes [135]. » De même, dans son Histoire complète et méthodique, Bouteiller convoque les souvenirs du directeur du Théâtre des Arts de l’année 1825-1826… en avril 1865 ! Il écrit en effet : « nous tenons ce détail du directeur lui-même » et précise en note de bas de page que « M. Morel habite Maltreville, commune de Saint-Pierre près Vernon (avril 1865) [136] ». A contrario, Bouteiller utilise parfois la source orale pour mieux la contredire ou faire taire une fausse rumeur : « demandez aux sociétaires survivants du théâtre Saint-Jean de quel incendie il s’agit, ils vous répondront que c’était [celui-ci]. Or, ce sinistre a eu lieu le 28 novembre 1843. Donc, il y a erreur. Mes recherches, tant dans les journaux de l’époque que dans les rapports quotidiens de la compagnie des sapeurs-pompiers de Rouen, m’ont prouvé qu’il s’agissait de l’incendie terrible arrivé le 27 novembre 1842 [137] ». Bouteiller est parfois le propre témoin de son récit, qui peut alors glisser vers l’anecdote, vers le « vécu » : par exemple, quand il raconte le souvenir d’une représentation où un acteur amateur jouait les didascalies sans s’en rendre compte [138] » ou « une petite anecdote politique […] à la fin de 1830 [139] », ou encore « je me rappelle cette petite anecdote [140] » de ce souffleur qui soufflait trop bien ! 5) De la transcription diplomatique des sources Bouteiller signale souvent une transcription fidèle à la source, par exemple : « on a écrit sur le registre de l’administration, la déclaration suivante, dont nous respectons le style et l’orthographe [141] » ; « qu’on en juge par la copie textuelle que voici [142] » et il précise ensuite « en marge on a mis [143] » ; ou encore, « cette dernière phrase est textuelle [144]. » La méthode méticuleuse de Bouteiller semble parfois exagérée, quand il propose une transcription presque photographique de la source qui respecte la mise en page et les enrichissements typographiques de l’original. Le comble est atteint avec la transcription de l’entête d’un papier à lettres vierge [145] ! Remarquons que Bouteiller emploie toujours les guillemets pour les transcriptions fidèles à la source [146], ce qui n’est pas le cas quand il paraphrase une source qu’il ne veut pas transcrire en intégralité mais simplement résumer [147]. C’est ce qu’il propose notamment quand il établit la liste des comédiens ou le répertoire exploité [148]. Notons enfin que Bouteiller adopte quelques réflexes modernes quant aux méthodes de l’historien : dans ses transcriptions de sources, Bouteiller emploie les italiques pour souligner une intervention de sa part (« Suivent les signatures [149] », « Suivent trois signatures illisibles [150] » ou « Suit la signature illisible [151] »), mais également le « sic » entre parenthèses pour signaler une transcription erronée mais conforme à la source : « “ils se proposent, avec votre permission, jouer (sic) les vaudevilles et comédies tolérées (sic) par les lois [152]” ». Il intervient également dans la citation de la source pour souligner par un « textuel » entre parenthèses la présence d’un mot qui confère un sens particulier à la phrase : « “l’ordre et la décence seront saintement (textuel) respectés [153]” », ce qui débouche sur une conclusion personnelle teintée d’ironie : « L’autorisation a été accordée… Évidemment ! puisqu’on devait s’amuser saintement ! » Cette méthode qui permet au lecteur de savoir qui parle (la source ou l’historien) est parfois employée dans un paragraphe construit sur la paraphrase d’une source sans guillemets [154]. On trouve ainsi l’intervention « ici le nom vrai [155] » pour confirmer au lecteur que « un tel » est bien le nom utilisé dans la source. 6) Des études structurées Les ouvrages de Bouteiller sur le théâtre sont organisés de manière rationnelle et logique, ce qui en fait des ouvrages presque encyclopédiques – à la différence près qu’ils sont tous, hélas, dépourvus d’index. Cette manière tient essentiellement dans la construction d’une superstructure qui régit l’ensemble de l’ouvrage, lui imposant un cadre contraignant visant au traitement exhaustif. Cette grande rigueur structurelle produit des synthèses observant toujours un protocole bien défini. Par exemple, chaque chapitre de son petit opuscule Théâtres de société à Rouen est consacré à une société ; les chapitres sont ensuite assemblés de façon chronologique de 1775 à 1876. Cette superstructure atteint un sommet avec son Histoire complète et méthodique qui applique une méthode infaillible sur quatre volumes. Si l’on met de côté toute la première partie consacrée aux origines des théâtres à Rouen [156], chaque chapitre est consacré, grosso modo, à une année théâtrale au Théâtre des Arts de Rouen [157], au Théâtre-Français [158] ou au Cirque de Saint-Sever [159], dont l’exposé suit à peu près le modèle que nous présentons ci-après, inspiré du canevas de l’année théâtrale 1825-1826 [160]. Après quelques mots sur la « direction » – sur fond de censure du Tartufe cette année-là –, il est question de la « soirée d’ouverture » – date de représentation, compte rendu détaillé, programme, accueil du public, artistes mis à contribution, discours, anecdotes (on se trompe de buste pour célébrer Tartufe… en amenant sur scène celui de Corneille !) – ; on en vient ensuite aux « débuts », en ne présentant que les titres des œuvres exploitées et classées par genre, avant de dresser l’état de la troupe formée à l’issue de ces débuts – pour chaque artiste sont précisés son emploi et son salaire annuel, les artistes étant répartis par genre (comédie et opéra), puis par sexe et dans l’ordre décroissant des salaires perçus (notons ici l’importance des notes infrapaginales utilisées pour préciser de nombreux détails relatifs aux débuts des artistes) – et l’état du personnel – décorateur, régisseur, chefs d’orchestre, composition des membres de l’orchestre et du chœur classés méthodiquement par pupitre. S’ouvre ensuite une partie consacrée à la « politique au théâtre », qui résume l’intrusion du fait politique dans l’espace du théâtre : autour du Tartufe ; sacre du couronnement du Charles X et fêtes au théâtre dont celle honorée par la présence de la duchesse de Berry (programme, compte-rendu précis de la soirée, transcription des compliments et des discours prononcés) ; anniversaire de la mort de Louis XVIII (fermeture du 16 septembre) ; anniversaire de la mort de Marie-Antoinette (le 16 octobre, mais sans relâche) ; fête du roi (le 4 novembre) ; anniversaire de la mort de Louis XVI couplé avec celui de Marie-Antoinette (le 21 janvier, cette fois-ci avec relâche). La politique cède la place à la « censure », puis aux « représentations extraordinaires » pour lesquelles Bouteiller indique le répertoire à l’affiche : le chanteur Lafont de l’Académie royale de Musique (7 juillet 1825), fête Corneille (29 juin), Jenny Vertpré du Théâtre des Variétés (dix représentations), les jeunes élèves de Mullin dans le genre du ballet-pantomime (six représentations), Camille du Théâtre-Français accompagnée de Mlle Dupont de l’Odéon (quatre représentations), Léontine Fay et son père (six représentations), anniversaire de la naissance de Molière le 14 janvier, Bernard-Léon du Gymnase (huit représentations), ou Talma accompagné de Mme Petit-David du Théâtre-Français (dix représentations). Ensuite, il est question du « bénéfice des hôpitaux » (programme, produit, anecdotes), puis des autres « bénéfices » pour les victimes de l’incendie de la ville de Salins dans le Jura et celles de l’incendie du Cirque-Olympique (programme, produit, anecdotes). Commence alors une importante partie consacrée au « répertoire » et présentée de manière méthodique et synthétique [161] : il est réparti dans quatre genres (tragédie, drame, comédie et vaudevilles, opéra), pour chacun desquels sont présentées d’abord les « nouveautés » puis le « répertoire maintenu » – pour lequel sont précisées les reprises –, classé dans l’ordre alphabétique des titres. Bouteiller utilise également un système de renvois pour éviter les redites entre ces différentes parties ; chaque nouveauté est l’objet d’un petit commentaire (date de création rouennaise, quelques remarques), voire d’un développement plus important (notamment pour les premières représentations de La Dame blanche à Rouen, qui est sans surprise, un événement). En complément du répertoire propre au théâtre sont ajoutées des parties consacrées aux « concerts » (concert au bénéfice du violoniste Lafont), aux « intermèdes musicaux » (ouvertures ou extraits d’œuvres concertantes programmés dans les soirées théâtrales) et aux « bals ». Enfin, chaque chapitre termine bien souvent par une liste d’« incidents » de la saison, qui rassemble outre les incidents réels, les faits divers ou quelques rares documents – pour l’année 1825-1826, quelques autres considérations autour du Tartufe, ou autour des débuts ; mort de Mlle Florini à Paris « à la suite d’un accouchement [162] » qui avait été première chanteuse à roulades à Rouen entre 1822 et 1823 ; mort d’Antoine Granger, ancien comédien et directeur du Théâtre des Arts entre 1801 et 1818 ; lettre inédite de Boieldieu sur les préparatifs de la première représentation de La Dame blanche à Rouen ; protestations et désapprobations du public, dont cette anecdote d’une princesse de Navarre (dans Jean de Paris de Boieldieu), qui, croyant avoir été « outragée par un signe improbateur pour une faute qu’elle venait de commettre, et [s’étant] adressée directement au public pour se justifier en s’excusant sur l’état de malaise où elle se trouvait », est sifflée bruyamment – une artiste ne devant jamais parler aux spectateurs –, sifflets « qui ne cessèrent pas avant qu’on l’eût emportée sans connaissance hors de la scène [163]. » Et Bouteiller de conclure cette anecdote, et par la même occasion son chapitre, par un bon mot : « Aujourd’hui [1865-1867] on tolère tout ; je dis tout [164]. » 7) D’une pensée descriptive plutôt qu’analytique Ainsi, l’analyse transversale, thématisée, problématisée, est délaissée au profit d’un exposé exhaustif et scientifique, même s’il est vrai que le système d’écriture, répétitif et chronologique, peut lasser le lecteur ayant entrepris une lecture linéaire. La pensée de Bouteiller procède par collage successif de sources qu’il ne fait qu’introduire, ce qui est souvent le cas quand il compile une série de sources administratives (arrêtés, correspondance, statuts, etc.) [165]. C’est précisément ce collage organisé au sein d’un chapitre qui structure l’exposé, qui relègue la pensée analytique au second plan. Faut-il interpréter cette prise de distance comme un renoncement vis-à-vis de l’interprétation ou de l’extrapolation ? Pas toujours, à l’exemple de ce « cela me fait supposer que [166] » qui articule un énoncé de faits et une conclusion extrapolée.
Une analyse plus approfondie reste à produire sur l’ensemble de l’œuvre de Bouteiller, mais les quelques exemples choisis soulignent un esprit rigoureux, méticuleux et méthodique, autant dans ses essais médicaux que dans ses études théâtrales. Malgré la difficulté de localiser les sources, les histoires de Bouteiller restent des ouvrages de compilation, celle de sources inédites ou rares, véritables photographies de documents disparus ou introuvables, dont l’objectif ultime est « de conserver le souvenir du temps passé [167]. » L’importance accordée à la transcription de sources, et en même temps la difficulté, voire l’impossibilité de les localiser aujourd’hui, font de ces ouvrages des imprimés de première main, beaucoup plus sérieux et modernes que ne le sont toutes ces hagiographies embellies produites à son époque. L’histoire de la première salle rouennaise commence par exemple par deux petits paragraphes introduisant la transcription complète d’une source… sur vingt-six pages [168] ! Pour compiler ces sources précieuses, Bouteiller puise dans ses archives, dans celles de son ami Alfred Baudry ou de ses autres connaissances, dans celles des institutions civiles de son temps, peut-être même dans celles du Théâtre des Arts parties en fumée lors de l’incendie de 1876, mais également dans ses souvenirs et dans ceux de nombreux témoins – ces « survivants » comme il les nomme. On le voit, Bouteiller est un historien contemporain de son époque, qui a su piéger et figer les sources fragiles de son temps, qu’elles soient écrites ou orales, privées ou publiques. Sa méthode d’investigation est au service de la transmission de sources et de faits, qu’il faudrait aujourd’hui pouvoir indexer dans une base de données : un très gros défaut de ces histoires, celles de Bouteiller et des autres historiens des théâtres de son époque, tient en effet dans l’absence d’index qui est un frein à la recherche et qui rend très difficile l’utilisation ponctuelle ou croisée de tels ouvrages. Il est toutefois possible d’envisager prochainement un traitement systématique de ces histoires en les indexant dans une base de données [169] que l’on pourrait interroger par un moteur de recherche et à partir duquel on pourrait consulter les informations précieuses qu’elles conservent. |
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AUTEUR Joann Élart Maître de conférences en musicologie Université de Rouen, GRHIS-EA 3831 |
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ANNEXES
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NOTES
[1]
Jules-Édouard Bouteiller et Henri Duclos, Traité d’hygiène populaire, Rouen,
Brière, août 1852, p. 5.
[2]
Jules-Édouard Bouteiller, Les Théâtres de société de Rouen, Rouen,
Schneider, 1877, p. 149. Ce sont les derniers mots de cet
ouvrage, qui sont également les ultimes mots publiés
avant le décès de l’auteur.
[3]
Léon Lefèbvre,
Histoire du Théâtre de Lille de ses origines à
nos jours, Lille, Levebvre-Ducrocq, 1907, 5 vol.
[4]
Léandre Moreau,
Histoire du théâtre à Marseille : le
Grand-théâtre (1792-1793), Marseille, Samat, 1872, 38 p.
[5]
Arnaud Detcheverry,
Histoire des théâtres de Bordeaux, depuis leur
origine dans cette ville jusqu’à nos jours, Bordeaux, Delmas, 1860, 366 p.
[6]
Histoire du Théâtre-des-Arts par Ch. Vauclin.
Répertoire alphabétique et date de chacune des
représentations de toutes les œuvres lyriques
jouées au Théâtre-des-Arts, du commencement du
xixe siècle au 14 juillet 1912, Bibliothèque municipale de Rouen, [Ms. g 916,
1300 f.
[7]
Collection Gilles, Archives municipales de Montpellier [9S1-9S19 (neuf registres et
dix cahiers de [1790] à 1908). Voir dans ces actes Sabine
Teulon-Lardic, « La Collection Gilles : valoriser un
siècle de programmation au Théâtre de Montpellier
(1790-1908) ».
[8]
Henri Geispitz, Histoire du Théâtre des Arts de Rouen 1882-1913,
Rouen : t. I (1882-1913, d’après le manuscrit de
Charles Vauclin), Lestringant, 1913 ; t. II (1913-1940),
Lecerf, 1951.
[9]
Charles-Théodore Vesque, Histoire des théâtres au Havre, 1717 à 1872,
Le Havre, Labottière : t. I (1717-1836), 1875 ;
t. II (1836-1850), 1877, 604 p.
[10]
Catalogue SUDOC, disponible sur : http://www.sudoc.abes.fr,
consulté le 16 mai 2016.
[11]
L’autorité la plus complète est publiée par
Vincent Delmas, « Bouteiller Jules
Édouard », CTHS [en ligne], disponible sur
http://cths.fr/an/prosopo.php?id=105459, page consultée le 16 mai 2016).
[12]
Delmas, op. cit.
[13]
Jules-Édouard Bouteiller, Des plaies par armes à feu, Rignoux, 1849.
[14]
Delmas, op. cit.
[15]
Journal de Rouen
, n° 321, 16 novembre 1878, p. 2.
[16]
Jules-Édouard Bouteiller, Ma pratique obstétricale, Paris, Association française pour l’avancement des
sciences, 1875, p. 1.
[17]
Journal de Rouen, n° 321, 16 novembre 1878, p. 2.
[18]
Ibid.
[19]
Ibid.
[20]
Ibid.
[21]
Jules-Édouard Bouteiller,
Corps étranger des voies aériennes.
Trachéotomie, guérison, Paris, Plon frères, 1851, 7 p. (extrait de la Gazette des hôpitaux, 2 août 1851).
[22]
Jules-Édouard Bouteiller et Henri Duclos,
Des convulsions survenues pendant le travail d’un
accouchement à terme, Paris, Rignoux, 1852, 43 p.
[23]
Jules-Édouard Bouteiller et Henri Duclos, Traité d’hygiène populaire, Rouen,
Brière, août 1852, 84 p. Il signe
« Bouteiller fils ».
– L’ouvrage est couronné par la
Société libre d’émulation de Rouen
d’après le rapport de M. Caneaux prononcé dans la
séance du 15 décembre 1852 (Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen,
Rouen, Rivoire, 1852-1853, p. 93.)
[24]
Ibid., page de titre.
[25]
Ibid., p. 3.
[26]
Voir Gérard Jorland, Une Société à soigner.
Hygiène et salubrité publiques en France au xixe siècle, Paris, Gallimard, 2010, 368 p.
[27]
Jules-Édouard Bouteiller,
Installation de la Crèche Saint-Maclou dans un nouveau
local, Rouen, Rivoire, 1853.
[28]
Jules-Édouard Bouteiller, Le Jardin des plantes de Rouen, Rouen, Julien, 1/1856, 39 p. ; Rouen, Julien, 2/1856.
[29]
Jules-Édouard Bouteiller et Armand Goubaux,
Variété nouvelle de monstre double parasitaire,
famille de Polyméliens, genre Notomèle (Is. Geoffroy
Saint-Hilaire). Description et considérations
tératologiques, Paris, Masson, 1857, 21 p.
[30]
Jules-Édouard Bouteiller,
Table analytique générale des matières contenues
dans les Bulletins de la Société anatomique de Paris,
pour les trente premières années (30 volumes,
1826-1855), suivie d’une table des compte rendus,
discours, etc., d’une table des membres du bureau, et
d’une table des membres de la Société et des
présentateurs, Paris, Masson, 1857, X-341 p.
[31]
Jules-Édouard Bouteiller,
De l’Asphyxie et des soins à donner aux
asphyxiés, résumé du cours élémentaire
professé par M. le Dr J. Bouteiller dans les séances
générales de la Société des sauveteurs de
la ville de Rouen, Rouen, Giroux et Renaux, 1863, 15 p.
[32]
Jules-Édouard Bouteiller, Merry Delabost et
Édouard-Hyacinthe Lebrument, Lettre et réponse sur
la vaccination
en réponse à une lettre de M. Vingtrinier
insérée dans l’Union médicale, Rouen, Boissel, mars 1866, 15 p.
[33]
Jules-Édouard Bouteiller,
Lettre adressée à la Commission administrative de
l’association des médecins de la
Seine-Inférieure, Rouen, Giroux et Renaux, novembre 1866, 8 p.
[34]
Ibid., p. 1.
[35]
Jules-Édouard Bouteiller,
Des Épidémies de variole et des moyens d’en
prévenir la formation, Lyon, Vingtrinier, 1872, 24 p.
[36]
Jules-Édouard Bouteiller,
Travaux du Conseil central d’hygiène publique et de
salubrité pendant les années 1870 et 1871, Rouen, Boissel, 1872, 288 p.
[37]
Jules-Édouard Bouteiller, Ma pratique obstétricale, Paris, Association française pour l’avancement des
sciences, 1875, 10 p.
[38]
Ibid., p. 1.
[39]
Jules-Édouard Bouteiller,
Notice nécrologique sur le Dr J. B. M. Parchappe, Rouen, Boissel, 1866 ; id., Notice nécrologique sur M. H. Baroche, Rouen, Boissel,
[1877], 7 p.
[40]
Jules-Édouard Bouteiller,
Rapport sur les maladies qui ont été observées
dans l’arrondissement de Rouen, pendant
l’année 1873, Rouen, Boissel, 1874, 20 p. (extrait du « Conseil
central d’hygiène publique et de salubrité de la
Seine-Inférieure », année 1873-1874).
[41]
Jules-Édouard Bouteiller,
Rapport sur l’épidémie de choléra de 1873,
en ce qui concerne l’arrondissement de Rouen, Rouen, Boissel, 1874, 60 p. (extrait du « Conseil
central d’hygiène publique et de salubrité de la
Seine-Inférieure », année 1873-1874).
[42]
Jules-Édouard Bouteiller,
Rapport sur l’épidémie de choléra des
gallinacés, en 1873, en ce qui concerne
l’arrondissement de Rouen, Rouen, Boissel, 1874, 11 p. (extrait du « Conseil
central d’hygiène publique et de salubrité de la
Seine-Inférieure », année 1873-1874).
[43]
Jules-Édouard Bouteiller,
Rapport sur les épidémies et les maladies qui ont
été observées dans l’arrondissement de
Rouen, en 1876, Rouen, Boissel, 1876, 29 p.
[44]
Jules-Édouard Bouteiller, « École de la parole.
Institut des bègues. Orthopédie », rapport du
23 décembre 1873, dans Achille Loisel,
Travaux orthopédiques et orthologiques, résultats
obtenus au moyen de procédés particuliers, Rouen, Giroux et Fourey, 1878, p. 31-40.
[45]
Jules-Édouard Bouteiller,
De la résistance comparative des arbustes et des arbres
plantés au voisinage des fabriques et produits chimiques
[suivi d’un 2e mémoire sur le même
objet], Rouen, Boissel, 1875.
[46]
Jules-Édouard Bouteiller,
De l’influence de la fabrication du gaz
d’éclairage sur les ouvriers qui y sont
employés, Anvers, Buschmann, 1876.
[47]
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1875-1876, Rouen, Lecerf, 1876, p. 288.
[48]
Il figure dans les listes des membres résidants entre 1874 et
1879, domicilié au 31 rue Saint-Nicaise à Rouen.
Voir :
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1874-1875, Rouen, Lecerf, 1875, p. 314 ; idem, année 1875-1876, Rouen, Lecerf, 1876,
p. 329 ; idem, année 1876-1877, Rouen, Lecerf, 1877, p. 585 ; idem, année 1877-1878, Rouen, Lecerf, 1878,
p. 287 ; idem, année 1878-1879, Rouen, Lecerf, 1879, p. 464. Voir sa notice
nécrologique dans Journal de Rouen, n°
321, 16 novembre 1878, p. 2.
[49]
Voir :
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1874-1875, Rouen, Lecerf, 1875, p. 315 ; idem, année 1875-1876, Rouen, Lecerf, 1876,
p. 330 ; idem, année 1876-1877, Rouen, Lecerf, 1877, p. 588 ; idem, année 1877-1878, Rouen, Lecerf, 1878,
p. 289 ; idem, année 1878-1879, Rouen, Lecerf, 1879, p. 466.
[50]
D’après le « bulletin
nécrologique » du Journal de Rouen, n o 30, 30 janvier 1863, p. 3, où
l’on apprend qu’il était alors âgé de 67
ans. Voir sa notice nécrologique dans
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1864-1865, Rouen, Boissel, 1865, p. 313-317.
[51]
À titre d’exemple, il est cité dans un compte rendu
sur la propagation de la vaccine, à travers l’analyse
qu’il a faite d’un rapport sur les travaux du conseil
de salubrité de Rouen (Séance publique de la
Société libre d’Émulation de Rouen, tenue
le 6 juin 1832, Rouen, Baudry, 1833, p. 27). En 1839, « M. le
Président […] fait remarquer que M. Bouteiller
s’est attiré la reconnaissance du pays par son
activité à y répandre les bienfaits de la
vaccine » (Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1839, Rouen, Baudry, 1839, p. IV).
[52]
Domicilié au n° 6 rue de l’École,
Modeste-Frédéric Bouteiller figure sur les listes des
membres résidants jusqu’en 1842. Voir Séance publique de la
Société libre d’Émulation de Rouen, tenue
le 6 juin 1829, Rouen, Baudry, 1829, p. 185 ; idem, le 6 juin 1830, Rouen, Baudry, 1830, p. 180 ; idem, le 6 juin 1831, Rouen, Baudry, 1831,
p. 216 ; idem, le 6 juin 1832, Rouen,
Baudry, 1833, p. 236 ; idem, le 6 juin 1833, Rouen, Baudry, 1834, p. 148 ; idem, le 6 juin 1834, Rouen, Baudry, 1835, p. 339 ; idem, le 6 juin 1836, Rouen, Baudry, 1836,
p. 248 ;
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1839, Rouen, Baudry, 1839, p. 231 ; idem, année 1842, Rouen, Baudry, 1842, p. 193.
[53]
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1839, Rouen, Baudry, 1839, p. 220.
Discours prononcé à la séance publique de la
Société libre d’Émulation de Rouen, du 6 juin 1840, Rouen, Lefèvre, 1840.
[54]
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1842-1843, Rouen, Lefevre, 1843, p. 204. À la Séance du 25
février 1843, « M. Bouteiller, médecin, demande
à passer dans les membres honoraires. Accordé,
conformément au règlement. » Il figure sur la
liste des membres honoraires jusqu’en 1860-1861. Voir :
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1842-1843, Rouen, Lefevre, 1843, p. 210 ; idem, année 1843-1844, Rouen, Rivoire, 1844,
p. 140 ; idem, année 1845-1846, Rouen, Rivoire, 1846, p. 241 ; idem, année 1850-1851, Rouen, Rivoire, 1851,
p. 273 ; idem, année 1851-1852, Rouen, Rivoire, 1852, p. 173 ; idem, année 1852-1853, Rouen, Rivoire, 1853,
p. 185 ; idem, année 1853-1854, Rouen, Rivoire, 1854, p. 223 (il rejoint la
« section des sciences physiques et
naturelles », p. 233) ; idem, année 1854-1855, Rouen, Péron, 1855,
p. 123 ; idem, année 1855-1856, Rouen, Péron, 1856, p. 125 ; idem, année 1856-1857, Rouen, Péron, 1857,
p. 207 ; idem, année 1858-1859 et 1859-1860, Rouen,
Péron, 1860, p. 268 ; idem, année 1860-1861, Rouen, Boissel, 1861,
p. 502.
[55]
Séance publique de la
Société libre d’Émulation de Rouen, tenue
le 9 juin 1827, Rouen, Baudry, 1827, p. 5. Quelques exemples : en 1828,
« l’observation de M. Decaux, membre correspondant
de la société, sur une luxation spontanée
incomplète, qui n’a occasionné aucune douleur dans
l’articulation ilio-fémorale, a été
l’objet d’un rapport par M. Bouteiller fils, qui
signale cet exemple de succès pour faire l’éloge
des talents du chirurgien qui a heureusement réussi dans cette
réduction » (Séance publique de la
Société libre d’Émulation de Rouen, tenue
le 6 juin 1828, Rouen, Baudry, 1828, p. 35) ; ou encore, la même
année, « Bouteiller fils » rend compte de
l’ouvrage de Tougard, Des vices et des abus de l’instruction criminelle, et
rend « un juste tribut d’éloges à
l’auteur, qui n’a été excité dans son
travail que par des vues bienfaisantes et
philanthropiques » (ibid., le 6 juin 1828, Rouen, Baudry, 1828, p. 25) ;
rapport de Bouteiller fils sur un mémoire de M. Avenel
« relatif aux règles générales pour la
ligature des artères, recueillies aux leçons de clinique
de M. le professeur Lisfranc » (idem, le 6 juin 1829, Rouen, Baudry, 1829, p. 16) ;
rapport de Bouteiller fils sur un mémoire « relatif aux monstruosités dites par inclusion, [qui] a mis
à la portée de tous des observations et des explications
entièrement nouvelles sur un fait de physiologie fort
intéressant, qu’il n’appartenait […]
qu’à un maître de traiter dignement, et qui
fait le plus grand honneur à M. Le Sauvage, professeur de
médecine à Caen, qui en est l’autre » ( idem, le 6 juin 1830, Rouen, Baudry, 1830,
p. 19) ; en 1835, rapports sur une notice médicale
sur les médecins normands par M. Duval, sur une note sur
la littérature scandinave par M. Frère, sur la folie
pellagreuse par M. Brière de Boesmont (idem, le 6 juin 1835, Rouen, Baudry, 1836, p. 58, 60 et
61) ; « Mémoire sur la nécessité
d’instituer à Rouen une vérification
régulière des décès, présenté à
M. le Maire » (Bulletin de la Société libre d’Émulation
de Rouen,
Rouen, Rivoire, 1852-1853, p. 114-123) ; « M.
le docteur Bouteiller, en venant de reprendre place parmi nous, a
lu, sur la mnémotechnie, un mémoire où il constate,
par des considérations justes et ingénieuses, la
naissance de ce moyen pour étendre et compléter
l’instruction, qui n’est que la mémoire des
choses » (Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1839
, Rouen, Baudry, 1839, p. 150-151) ;
« M. Bouteiller fait un rapport fort curieux sur le Daguerréotype : La possibilité de fixer passagèrement les images était connue dès le
siècle dernier. […] M. Bouteiller fait aussi un rapport
sur le Diorama, dont les effets sont dus à des
procédés de peinture et d’éclairage,
inventés par M. Daguerre, et développés dans les
tableaux : la Messe de Minuit, l’Éboulement de la Vallée de Goldau et le Temple de Salomon » (idem, année 1840, Rouen, Baudry, 1840,
p. VI-VII).
[56]
Domicilié au n° 19 rue de
l’Épée, puis au n° 193 rue Beauvoisine en
1833 et chez son fils en 1834, Jacques-Modeste Bouteiller figure
dans les listes des membres honoraires jusqu’en 1837.
Voir : Séance publique de la
Société libre d’Émulation de Rouen, tenue
le 6 juin 1829, Rouen, Baudry, 1829, p. 182 ; idem, le 6 juin 1830, Rouen, Baudry, 1830, p. 178 ; idem, le 6 juin 1831, Rouen, Baudry, 1831,
p. 214 ; idem, le 6 juin 1832, Rouen,
Baudry, 1833, p. 234 ; idem, le 6 juin 1833, Rouen, Baudry, 1834, p. 146 ; idem, le 6 juin 1834, Rouen, Baudry, 1835, p. 336 ; idem, le 6 juin 1836, Rouen, Baudry, 1836,
p. 246 ;
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1837 (1er trimestre),
Rouen, Baudry, 1837, p. 234. Il est présent lors du
passage du Premier Consul à Rouen le 19 décembre 1803
(Discours de Vauquelin, Président, pour la séance
publique inaugurant le cinquantenaire de la société, idem, année 1843-1844, Rouen, Rivoire,
1844, p. 4).
[57]
Séance publique de la
Société libre d’Émulation de Rouen, tenue
le 6 juin 1829, Rouen, Baudry, 1829, p. 181. À titre posthume, en 1848,
il est question du catalogue des ouvrages déposés dans
les archives de la Société, dressé par Bouteiller
père, archiviste (Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1847-1848, Rouen, Rivoire, 1848, p. 175).
[58]
Journal de Rouen, n° 101, 11 avril 1837, p. 1.
[59]
Ibid.
[60]
Journal de Rouen, n° 321, 16 novembre 1878, p. 2. Bien que les
titres des ouvrages cités ne soient pas tout à fait
exacts, il n’y a aucun doute possible :
« J.‑E. B. de Rouen » est bien
Bouteiller. Voir également plus loin l’avant-propos des Théâtres de société de Rouen.
[61]
Jules-Édouard Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen
, t. 1, Rouen, Giroux et Renaux, 1860, p. 2.
[62]
Voir Joann Élart, « Le Centenaire de Boieldieu
à Rouen en 1875 », dans Joann Élart et Yannick
Simon [dir.],
Le Théâtre des Arts de Rouen au temps de Claude Monet, Magazine éphémère n° 1 (publié dans
le cadre de Normandie Impressionniste 2013), Rouen, Presses
universitaires de Rouen et du Havre, avril 2013, p. 4-8.
[63]
Chronique de Rouen, du 2 décembre 1875 au 2 janvier 1876.
[64]
Conclusion du douzième et dernier épisode du feuilleton
« Boieldieu à Rouen » publié par
Jules-Édouard Bouteiller dans Chronique de Rouen, 24e année, n° 3, 9 janvier 1876,
p. 2.
[65]
Jules-Édouard Bouteiller, Boieldieu à Rouen,
Rouen, Deshays, 1/1875, 20 p.
[66]
Ibid., p. 20.
[67]
Voici le plan de la première édition de Boieldieu à Rouen publié en 1875 sans tête de
chapitre, sans intertitre et sans table générale :
sa naissance, sa famille, les sociétés savantes
rouennaises qu’il a fréquentées, ses concerts
rouennais de la période révolutionnaire aux
côtés notamment de Garat ce « divin
chanteur », la liste des ouvrages, La Dame blanche, Les Deux nuits, sa mort et ses funérailles, sa
maison, sa statue, les Rouennais, Rouen. La seconde édition
reprend la première, en intégrant des chapitres
inédits (soulignés ici en italiques) et en
développant des parties existantes (soulignées ici par un
astérisque) : (première partie)
anecdote du jeune Boieldieu enfermé au théâtre, naissance, famille, sociétés savantes rouennaises,
concerts rouennais de la période révolutionnaire, liste
des ouvrages*, première de Béniowski, La Dame blanche*, Les Deux nuits*, projet de conservatoire à Rouen,
fête organisée dans les ruines de Jumièges en
l’honneur de Boieldieu, mort et funérailles*, maison, les Rouennais*, Rouen* ;
(seconde partie) centenaire de juin 1875, centenaire de décembre 1875, centenaire à l’Opéra-Comique, centenaire au Havre,
partition des Deux nuits conservée à la
Bibliothèque municipale de Rouen ;
une lettre inédite de Boieldieu ;
supplément. Le premier supplément apporte de nouveaux
éléments : « le petit Boiel [sic] à
l’épreuve », « une lettre
inédite de Boieldieu », « mort de
Boieldieu », « hommage rendus par les
Marseillais à la mémoire de Boieldieu »,
« 101e anniversaire » suivi du
programme des réjouissances. Le second supplément apporte
encore de nouveaux chapitres : « la statue de
Boieldieu », « un concert sous la Première
République », « les gloires de la
patrie », « hommage à
Boieldieu », « le 102e
anniversaire » suivi du programme des réjouissances.
[68]
Jules-Édouard Bouteiller, Boieldieu à Rouen,
Rouen, Giroux et Fourey, 2/1875, 102 p.
[69]
Flaubert Correspondance II (1851-1858), édition présentée, établie et annotée
par Jean Bruneau, Paris, Gallimard, 1980, t. II,
p. 570-572.
[70]
Joann Élart,
Catalogue des fonds musicaux conservés en Haute-Normandie,
t. I : Bibliothèque municipale de Rouen,
vol. 1 : Fonds du Théâtre des Arts (xviiie et xixe siècles), Rouen, Publications de l’Université de Rouen, 2004,
p. XXIII-XXV.
[71]
Bouteiller, Les Théâtres de société de Rouen, op. cit., p. 16.
[72]
Op. cit., p. 138.
[73]
Op. cit., p. 139.
[74]
Op. cit., p. 117.
[75]
Autre exemple de ce que nous avançons : « au
moment de clore ce chapitre, je reçois, par l’entremise
de M. Laurence jeune, les renseignements suivants fournis par
son frère aîné » (op. cit.,
p. 125).
[76]
Jules-Édouard Bouteiller, [1er] supplément
à la 2e édition de l’ouvrage Boieldieu
à Rouen, Rouen, Lapierre, 1877, 16 p. (brochure extraite
du nouvelliste de Rouen, le 16 décembre 1876).
[77]
Jules-Édouard Bouteiller,
2e supplément à la 2e
édition de l’ouvrage Boieldieu à Rouen, Rouen, Giroux et Fourey, [1877], 16 p.
[78]
Catalogue de la bibliothèque de feu M. Charles Lormier, Paris, Paul et fils et Guillemin, 4 vol., 1901-1905.
[79]
Bouteiller, Les Théâtres de société de Rouen, op. cit., p. 146.
[80]
Op. cit., p. 2.
[81]
Op. cit., p. 146.
[82]
Op. cit., p. 146.
[83]
« L’histoire des théâtres de Rouen sera,
pour nous, celle du grand théâtre actuel, du
théâtre de la place du Vieux-Marché
[Théâtre-Français] et du Cirque Saint-Sever, depuis
leur fondation jusqu’à nos jours »
(Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 1, op. cit., p. 3, début de
l’« introduction » ; nous soulignons
dans la source).
[84]
Ce qui est confirmé par l’ajout de la mention
« Fin du quatrième et dernier volume »
à la fin de l’ouvrage, juste avant les tables. Voir
Jules-Édouard Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 4, Rouen, C. Métérie, 1880, p. 15 de
l’histoire du Cirque Saint-Sever.
[85]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 4, op. cit. L’ouvrage rassemble la fin de
l’histoire du Théâtres des Arts (161 p.),
l’histoire du Théâtre-Français (317 p.),
l’histoire du Cirque Saint-Sever (15 p.), des tables
(10 p.) et des pages intercalaires.
[86]
Op. cit., p. 160.
[87]
Bouteiller, Les Théâtres de société de Rouen, op. cit., p. 148.
[88]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 1, op. cit., p. 1.
[89]
Ibid., p. 2.
[90]
Ibid., p. 2.
[91]
Charles-Théodore Vesque, Histoire des théâtres au Havre, 1717 à 1872,
Le Havre, Labottière : t. I (1717-1836), 1875 ;
t. II (1836-1850), 1877, 604 p.
[92]
Bouteiller, Les Théâtres de société de Rouen, op. cit., p. 134.
[93]
Ibid., p. 135.
[94]
Ibid., p. 137.
[95]
Op. cit., p. 24.
[96]
Op. cit., p. 55.
[97]
Op. cit., p. 102.
[98]
Op. cit., p. 112.
[99]
Op. cit., p. 107.
[100]
Op. cit., p. 26.
[101]
Ibid., p. 29.
[102]
Ibid., p. 30.
[103]
Op. cit., p. 62. Bouteiller commente ainsi l’opinion personnelle
du maire de Rouen adressée au préfet quant à
l’existence des théâtres de société.
[104]
Op. cit., p. 96. Bouteiller conteste ainsi les cinq points motivant le
refus du préfet à autoriser l’établissement de
la Société Valette.
[105]
Ibid., p. 100.
[106]
Op. cit., p. 111. Critique à peine voilée de Bouteiller
à l’encontre du directeur privilégié des
théâtres de Rouen qui est parvenu à ses fins en
faisant fermer la salle Saint-Jean, théâtre de
société pouvant nuire à ses intérêts.
[107]
Op. cit., p. 119. Bouteiller rappelle que le théâtre
Saint-Jean avait été d’abord synagogue,
théâtre bourgeois puis loge maçonnique.
[108]
Ibid., p. 124. Bouteiller de conclure qu’au théâtre
de la rue du Bac, « les rôles de femmes étaient
tenus par des jeunes gens déguisés », allusion
à l’idée répandue – souvent
injustement –, que les théâtres de
société pouvaient être des lieux de débauche
qui faisaient l’objet d’une étroite surveillance.
[109]
Op. cit., p. 29.
[110]
Op. cit., p. 106. Ce rapport était signé par « Un spectateur » ou intitulé « Opinion des vieux qui s’y connaissent, transcrite par le
secrétaire Commode » ou encore « Opinion des vieux qui s’y entendent un peu, transcrite
par le secrétaire un tel ». Bouteiller exclut la Chronique de Rouen dans
laquelle il écrivait.
[111]
Op. cit., p. 22.
[112]
Op. cit., p. 55.
[113]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres à Rouen, t. 1, op. cit., p. 22.
[114]
Bouteiller, Les Théâtres de société à Rouen, op. cit., p. 6-7.
[115]
Op. cit., p. 71-73. Voir sur ce sujet Joann Élart,
« D’un centenaire à l’autre : les
hommages à Pierre Corneille à Rouen entre 1784 et
1884 », dans Joann Élart et Yannick Simon
[dir.], Nouvelles perspectives sur le spectacle en province,
Rouen, Presses universitaires de Rouen et du Havre (à
paraître en 2017).
[116]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 1, op. cit., p. 2.
[117]
Bouteiller, Les Théâtres de société de Rouen, op. cit., p. 26 et 78. La référence est une
« Notice sur Houdard jeune (Jean-Charles) par Houdard
(Edmond), un de ses fils, – Rouen, –
1874 » (p. 26) et « Notice sur Houdard
jeune, par son fils Edmond Houdard » (p. 78) sans
rappel du lieu et de la date d’édition.
[118]
Op. cit., p. 5.
[119]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 1, op. cit., p. 427.
[120]
Bouteiller, Les Théâtres de société de Rouen, op. cit., p. 5.
[121]
Op. cit., p. 52.
[122]
Op. cit., p. 147. Référence complète : Alexandre
Gautier,
Le collège de Rouen aujourd’hui Lycée Corneille, Paris, Dupont, 1876, 46 p. Sorti en 1876, vraisemblablement
pendant l’impression de Théâtres de société à Rouen,
Bouteiller ajoute un addenda pour revenir sur quelques détails
de son exposé. Il écrit que « la
démonstration que j’ai tentée dans ma préface
se trouve faite par le rapprochement qui vient s’offrir
à moi [à travers l’ouvrage de Gautier], au moment
où je mets la dernière main à mon
œuvre. » (Op. cit., p. 149).
[123]
Op. cit., p. 63. Le renvoi est exact.
[124]
Op. cit., p. 73. Le renvoi est exact.
[125]
Op. cit., p. 148. Le renvoi est exact, mais la citation est
remaniée, Bouteiller précisant dans son texte
d’origine de nombreux détails : il ajoute le titre
secondaire à l’œuvre de Chénier, Fénelon (« ou les Religieuses de Cambray »), la situant dans
une saison théâtrale (« que dans cette campagne
théâtrale : 1803-1804 ») ; il traduit
également les dates du calendrier républicain en
calendrier grégorien, précise le nom du préfet, ceux
des trois directeurs du « Théâtre de
Rouen », devenu
« Théâtre-des-Arts ». Il supprime
enfin un « au contraire » qui perd son sens
dans cette citation sortie de son contexte.
[126]
Eugène Caron (Rouen, 1834-1903).
[127]
Op. cit., p. 135.
[128]
Ibid., p. 136.
[129]
Op. cit., p. 146.
[130]
Ibid., p. 146.
[131]
Op. cit., p. 7.
[132]
Ibid., p. 16.
[133]
Op. cit., p. 51.
[134]
Op. cit., p. 73. Locution latine : de rares naufragés
flottent sur le vaste abîme.
[135]
Op. cit., p. 111.
[136]
Jules-Édouard Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 3, Rouen, Giroux et Renaux, 1867, p. 234.
[137]
Bouteiller, Les Théâtres de société de Rouen, op. cit., p. 108. Notons que Bouteiller
révèle ici quelques fonds d’archives utilisés
pour ses recherches, dans le but précis de contredire les
sources orales. À plusieurs reprises est employée cette
manière d’exposer quelques faits connus pour mieux les
corriger par un « cela est une erreur » (ibid., p. 129).
[138]
Op. cit., p. 26-27.
[139]
Op. cit., p. 91-92. On fait suspendre à la porte d’un
théâtre un drapeau tricolore, sur la partie blanche
duquel on avait peint la liberté enchaînée, en signe
de protestation contre la décision des autorités
d’interdire une pièce patriotique. Et Bouteiller de
réagir : « Louis-Philippe pouvait-il être
déjà un tyran ! »
[140]
Op. cit., p. 121.
[141]
Op. cit., p. 8.
[142]
Ibid., p. 11.
[143]
Ibid., p. 12.
[144]
Op. cit., p. 68.
[145]
Op. cit., p. 25.
[146]
Op. cit., p. 53-54.
[147]
Op. cit., p. 11-16, ou 36-50.
[148]
Op. cit., p. 27-29.
[149]
Op. cit., p. 9, 19, 54.
[150]
Op. cit., p. 21.
[151]
Op. cit., p. 91.
[152]
Ibid., p. 97.
[153]
Ibid., p. 98.
[154]
Op. cit., p. 111.
[155]
Ibid., p. 106.
[156]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 1, op. cit., p. 3-22 (qui constitue en fait
l’« introduction » générale de
son Histoire).
[157]
Bouteiller consacre une grande partie de son histoire au
Théâtre des Arts : premier volume (introduction
exceptée), deuxième, troisième et début du
quatrième volume.
[158]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 4, op. cit., « Histoire du
Théâtre-Français » (publiée à la
suite de l’histoire du Théâtre des Arts qui termine
à la p. 161), 317 p. (nouvelle pagination).
[159]
Op. cit., « Histoire du Cirque Saint-Sever »
(publiée à la suite de l’histoire du
Théâtre-Français), 15 p. (nouvelle pagination).
[160]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 3, op. cit., 1867, p. 231-278.
[161]
Par souci de clarté dans son Théâtres de société à Rouen,
Bouteiller produit également des tables synthétiques pour
présenter le répertoire. Par exemple, le répertoire
du Théâtre de Belfond est organisé par genre et
réparti en trois familles : I. Vaudeville et opéra
comique ; II. Comédie ; III. Tragédie
(Bouteiller, Les théâtres de société de Rouen, op. cit., p. 79-80). Dans chaque famille, les titres
d’œuvres observent un classement alphabétique, avec
retrait à la ligne à chaque changement de lettre :
« Adolphe et Clara. – Ambroise ou voilà ma Journée. [Saut de
ligne] Le Bal champêtre. – Le Bénéficiaire. – Le Bourguemestre de Saardam. [Saut de ligne] La Chercheuse d’esprit. – [etc.] » ( ibid., p. 79).
[162]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 3, op. cit., p. 274. Cette précision,
soulignée dans la source, ne pouvait pas échapper au
docteur Bouteiller qui publiera en 1875 Ma pratique obstétricale.
[163]
Ibid., p. 278.
[164]
Ibid., p. 278. Le mot « tout » est en capitales
dans la source.
[165]
Bouteiller, Les Théâtres de société de Rouen, op. cit., p. 17-22 (Société L.
Delamare) ; p. 60-80 (Théâtre de
Belfond) ; etc.
[166]
Op. cit., p. 132.
[167]
Ibid., p. 146 (conclusion).
[168]
Bouteiller,
Histoire complète et méthodique des
théâtres de Rouen, t. 1, op. cit., p. 24-50. Il s’agit de la
requête tendant à obtenir l’autorisation de
construire une salle de spectacle approuvée par le
gouvernement le 28 juillet 1773. Cette source est peut-être
conservée aujourd’hui dans le Chartrier de la ville de
Rouen en dépôt aux Archives départementales de
Seine-Maritime, ce qui reste à vérifier.
[169]
La base de données Dezède que nous
développons aux universités de Rouen et Paul-Valéry
Montpellier III, possède déjà un module permettant
une indexation des sources, mais qui n’est pas encore
adapté à l’indexation à la page pour les
livres (en cours de développement). Cette base est
particulièrement conçue pour accueillir ce type de
projet, car elle gère des milliers d’autorités
(individus, œuvres, événements, rôles,
ensembles, lieux et institutions) et de sources, données qui
permettraient justement cette indexation des histoires des
théâtres en France. Voir Joann Élart, Yannick Simon
et Patrick Taïeb [dir.], Dezède [en ligne]. https://dezede.org/.
[170]
Dans la séance du 15 avril 1850 de la Société libre
d’Émulation, « Rapport de M. Caneaux sur une
thèse de docteur en médecine, dont M. Bouteiller fils a
fait hommage à la Société » (Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1849-1850
, Rouen, Rivoire, 1849, p. 150).
[171]
Ouvrage couronné par la Société libre
d’Émulation de Rouen d’après le rapport de M.
Caneaux prononcé lors de la séance du 15 décembre
1852 (Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen,
Rouen, Rivoire, 1852-1853, p. 93).
[172]
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1875-1876, Rouen, Lecerf, 1876, p. 340.
[173]
Bulletin des travaux de la Société libre
d’Émulation de Rouen, année 1877-1878, Rouen, Lecerf, 1878, p. 264.
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RÉFÉRENCES Pour citer cet article : Joann Élart, « Une histoire complète et méthodique des théâtres de Rouen publiée par le docteur Jules-Édouard Bouteiller entre 1860 et 1880 », dans Écrire l’histoire du théâtre. L’historiographie des institutions lyriques françaises (1780-1914), Séverine Féron et Patrick Taïeb [dir.], Territoires contemporains - nouvelle série [en ligne], 27 novembre 2017, n° 8, disponible sur : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC.html. Auteur : Joann Élart. Droits : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC/credits_contacts.html ISSN : 1961-9944 |
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