Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin" UMR 7366 CNRS-uB |
|
Territoires contemporains | |
Les formes brèves du politique | ||||
Les formes brèves du politique. Introduction | ||||
Vincent Chambarlhac | Résumé | Mots-clés | Sommaire | Texte | Auteur | Annexes | Notes | Références | Outils | |||
RÉSUMÉ
|
||||
MOTS-CLÉS
|
||||
SOMMAIRE |
||||
TEXTE | ||||
Les textes présentés dans cette nouvelle livraison de Territoires contemporains sont pour partie issus du colloque « Les formes brèves de l’imprimé au numérique (xixe-xxie siècle) » qui se tint à Dijon les 16 et 17 mars 2017 [1]. Il s’agissait de questionner la forme brève, de l’imprimé au numérique, du xixe siècle au xxie siècle à l’heure où se multiplie la construction de corpus dématérialisés, à l’heure où ce qui relève de la littérature grise, du non-livre, focalise davantage l’attention des chercheurs en SHS. Ces formes brèves de l’imprimé au numérique s’analysent comme un dispositif majeur de la culture écrite et iconique, dans leur matérialité et leur virtualité numérique, leurs usages et leurs réceptions. Il faut, en préalable, rappeler la fortune politique et culturelle des imprimés politiques dans les sociétés d’Europe occidentale, un rôle encore accru depuis l’avènement de la culture de masse dans la seconde moitié du xixe siècle, portée par la « civilisation du journal » [2]. Composées dans l’urgence, réactifs sur l’actualité, feuilles, tracts, dessins, caricatures et brochures, mais aussi cartes postales, papillons et vignettes de toutes sortes, ainsi que et plus récemment liées aux blogs, aux tweets, etc., ces formes brèves rejoignent le massif plus englobant des éphémères [3]. Ces formes brèves, comme dispositif de communication jouent un rôle important dans plusieurs domaines, dont on ne donne ici que quelques exemples : formation militante, expression des conflictualités contemporaines, mais également support de migration de contenus iconiques, dispositifs littéraires du bref, etc. Elles sont constamment le lieu d’interactions multiples. Elles agencent des rapports multiples dans le temps et l’espace européen par la migration et l’itération des schèmes qu’elles portent, apparaissent comme des vecteurs d’expériences et de mémoires dans l’espace public. Elles constituent de cette manière un filtre et/ou une interface entre les acteurs de cet espace. La révolution du numérique a semblé rendre obsolète l’impact médiatique des formes brèves de l’imprimé quand simultanément cette évolution technologique pressait les SHS (histoire, histoire de l’art, sciences politiques, science de l’info-com) de les analyser. Aujourd’hui l’avènement des modes de communication que résume le Web 2.0 redouble ce besoin d’analyse. Le dispositif numérique rompt-il avec les modes de circulation, de communication et de réception des formes brèves, ou souligne-t-il par la dématérialisation, l’instantanéité, et la démultiplication virtuelle du contenu, le rôle de ces formes brèves ? L’interrogation du colloque, à laquelle ces textes apportent une réponse fondée sur des études de cas, épousait plusieurs directions. Le premier questionnement portait sur la forme brève comme dispositif majeur de la culture écrite et iconique, souvent premier lieu d’accès à celle-ci : soit la forme brève comme un art de faire déployé dans l’espace public autorisant toute une série d’opérations relevant du collage, du braconnage de textes et d’images. La piste suivie empruntait aux travaux de Michel de Certeau, dont notamment la note critique qu’il consacrait aux mazarinades [4]. Au-delà, la forme brève devient le lieu d’une littérarisation de l’expression politique, littéraire, esthétique, indiquant souvent par son caractère d’artefact, le passage des régimes de l’oralité à l’écrit. C’est ainsi un éphémère à part entière, au statut fragile, dont il s’agit autant d’étudier les conditions de circulation, d’appropriation, que les modalités, pour les historiens notamment, de sa collecte et de son archivage. Ainsi appréhendées, arpentées, les formes brèves s’observent comme le lieu d’une culture politique, esthétique, médiatique, spécifique. |
||||
AUTEUR Vincent Chambarlhac Maître de conférences en histoire contemporaine Université de Bourgogne-Franche-Comté, LIR3S-UMR 7366 |
||||
ANNEXES |
||||
NOTES
[1]
Pour écouter l’ensemble des interventions : Vincent
Chambarlhac, Jean-Numa Ducange et Julien Hage (organisateurs),
2017, Les formes brèves, de l’imprimé au
numérique (xixe-xxie siècle)
[en ligne], colloque, Dijon, Université de Bourgogne,
disponible sur
https://lir3s.u-bourgogne.fr/phonotheque/m-175, page consultée le 23/06/2021.
[2]
Dominique Kalifa et al., La civilisation du journal,
Paris, Nouveau monde éditions, 2011.
[3]
Ce colloque s’inscrit ainsi dans la continuité du labex
patrima, et de son programme patrimeph auquel participait le CGC
(désormais LIR3S). Cf. Florence Ferran et Olivier Belin,
« Les Éphémères, un patrimoine à
construire [PatrimEph : Patrimonialisation des
éphémères], Fabula / Les colloques [en
ligne], disponible sur :
https://www.fabula.org/colloques/sommaire2882.php, page consultée le 23/06/2021.
[4]
Michel de Certeau, « L’expérimentation
d’une méthode : les mazarinades de Christian
Jouhaud », Annales ESC, année 1986,
vol. 41, n° 3, p. 507-512.
|
||||
RÉFÉRENCES Pour citer cet article : Vincent Chambarlhac, « Les formes brèves du politique. Introduction », dans Les formes brèves du politique, Vincent Chambarlhac [dir.], Territoires contemporains - nouvelle série [en ligne], 13 juillet 2021, n° 14, disponible sur : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC.html. Auteur : Vincent Chambarlhac. Droits : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC/credits_contacts.html ISSN : 1961-9944 |
||||
OUTILS |