Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin"
UMR 7366 CNRS-UBE
Territoires contemporains


Miroir du football, un autre sport dans la presse rouge ? (1958-1979)
À la poursuite du « beau jeu » : les sélectionneurs de l’équipe de France à la barre de Miroir
Laurent Grün
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RÉSUMÉ

Les sélectionneurs de l’équipe de France de football, à l’exception de Just Fontaine et à un degré moindre de Michel Hidalgo, ont fait l’objet de critiques acerbes de la part du Miroir du football. Les principaux griefs des journalistes ont trait à leur frilosité tactique et leurs penchants défensifs qui se situent aux antipodes du « beau jeu » prôné par le Miroir. En étudiant tous les matchs internationaux disputés par l’équipe de France A entre 1960 et 1979, nous révèlerons le décalage entre le jeu idéalisé par le magazine et le style effectif de la sélection nationale, attesté par les mauvais résultats obtenus au niveau international. Cette dissonance met en évidence la primauté accordée par le Miroir au style au détriment du résultat, à l’opposé des visées de réussite prônées par le pouvoir politique dès les débuts de la Ve République.

MOTS-CLÉS
Mots-clés : Miroir du football, football, équipe nationale, journalistes, sélectionneurs
Index géographique :  
Index historique :
SOMMAIRE
I. La fin des illusions ou l’inexorable déclin (1960-1966)
  1)  Un modus operandi de plus en plus contesté
  2) Delenda betonus
II. Après l’épisode Fontaine, de Charybde en Scylla (1966-1973)
  1) Un carpe diem de courte durée
  2) Georges Boulogne, persona non grata
III. Vers la rédemption : de la déception incarnée par Kovács à l’espoir initié par Hidalgo (1973-1979)
  1) L’illusion Kovács, un regrettable statu quo
  2) Michel Hidalgo, rapidement persona grata

TEXTE

Introduction. À la poursuite du nec plus ultra : les discours sur le jeu de l’équipe de France, reflet des projections de Miroir

Les différents matchs internationaux disputés par l’équipe de France de football entre 1960 et 1979 ont tous sans exception fait l’objet d’analyses détaillées dans les différents numéros de Miroir du football. À travers les propos des journalistes se dessinent leurs ambitions quant au style de jeu qu’ils souhaiteraient voir pratiquer par la sélection nationale. En corollaire, leurs critiques, qu’elles soient positives ou, le plus souvent, négatives, conduisent à une imputation en responsabilité des sélectionneurs ou entraîneurs successifs et plus généralement, du fonctionnement d’un football professionnel français encore balbutiant dans les années 1960 voire même au début des années 1970 [1]. L’objet de cet article est bien de mettre en évidence le décalage le plus souvent abyssal, mais parfois moins prononcé, entre les représentations d’un football idéal, voire idéalisé [2] par Miroir, et celles du jeu effectif produit par l’équipe de France. Pour ce faire, un plan chronologique permettra de relever le passage presque brutal d’une vision de plus en plus négative du jeu produit à des espérances marquées envers des lendemains qui chantent. Une première partie soulignera le délitement du style de jeu entre 1960 et 1966, après les prestations controversées lors de la Coupe du monde de 1966 sous la houlette de Henri Guérin. Une seconde partie, consacrée à la période qui chemine des furtifs espoirs entrevus en 1967 jusqu’à la fin du mandat de Georges Boulogne en 1973, mettra en évidence une aggravation de la situation aux yeux des journalistes de Miroir. Enfin, la bascule entre le désenchantement consécutif à la nomination de Ștefan Kovács entre 1973 et 1975 et les progrès évidents de la sélection nationale obtenus sous la houlette de Michel Hidalgo après 1975 constitueront l’objet de la dernière partie.

Les titres des articles rédigés par les journalistes sont significatifs : cinglants, ironiques, désabusés, ou à l’inverse optimistes lorsque l’équipe de France joue selon leurs souhaits, ils méritent une lecture attentive, dans la mesure où les expressions utilisées emploient des formules-choc qui symbolisent l’intransigeance de la rédaction par rapport à l’usage du « beau jeu ».

I. La fin des illusions ou l’inexorable déclin (1960-1966)

1) Un modus operandi de plus en plus contesté

La campagne de l’équipe de France lors de la Coupe du monde 1958 en Suède aurait pu engager la sélection nationale vers un avenir pavé de succès. En réalité, ce succès est l’arbre qui cache la forêt, car la décennie 1960 restera dans les mémoires comme la décennie noire du football français [3]. La seconde moitié de l’année 1960, si elle ne sonne pas le glas des espoirs placés dans la sélection nationale, se caractérise comme un « voyage au bout de l’impuissance [4] ». En effet, après un match nul en Pologne et deux défaites en Suède et en Suisse (cette dernière sur le score de 2-6), les journalistes de Miroir, ainsi que selon les dires de ces derniers, leurs confrères français, s’accordent à déplorer le niveau de jeu de l’équipe nationale, mise sur pied par un comité de sélection composé des anciens internationaux Alex Thépot, Georges Verriest et Jean Gautheroux. Dès la parution du premier numéro se met en place une rhétorique du « beau jeu » dans les colonnes de Miroir [5]. Dès lors, seul le jeu tourné vers l’offensive reçoit les faveurs des journalistes. À l’inverse, dès lors que les stratégies défensives des tricolores sont dévoilées, elles rencontrent une désapprobation immédiate. « De bonnes dispositions… gâchées par une tactique défensive [6] », tels sont les commentaires émis après une défaite en Espagne sur le score de 0-2.

La frilosité du désormais unique sélectionneur Georges Verriest se traduit par un renforcement de la défense avec un nombre de joueurs conséquent dévolu à la protection du but français. Pour autant, les commentaires soulignent quelques qualités inhérentes au collectif tricolore, ponctuées par la volonté des attaquants de transmettre rapidement le ballon. Cependant, les récriminations journalistiques relatives aux conceptions défensives de l’équipe de France vont en s’amplifiant au fil des matchs internationaux. Ainsi, le sélectionneur est accusé d’engager son équipe nationale dans l’impasse d’une tactique tout d’abord qualifiée de « défense renforcée-contre-attaque [7] », puis rapidement taxée de « béton », une stratégie ultra-défensive basée sur le marquage individuel couplé à l’ajout d’un joueur supplémentaire en couverture [8].

Le « béton », voilà l’ennemi. Les journalistes de Miroir réfutent cette tactique, coupable de produire un football ennuyeux et dénué d’improvisation. Ce faisant, ils s’inscrivent contre la primauté du résultat en vigueur dans l’univers du football, comme du sport en général depuis le milieu des années 1940 et la fin de la seconde guerre mondiale [9]. À l’inverse, la plupart des pays européens souscrivent à cette culture de la victoire [10], parfois en cultivant des tactiques qui ne visent pas forcément à produire un football chatoyant, à l’instar de l’Inter de Milan qui a conquis le titre de champion d’Europe en 1964 et 1965 sous la conduite de son entraîneur Helenio Herrera en utilisant la tactique du catenaccio, très similaire à celle du « béton ».

À l’inverse des conceptions de Miroir, les sélectionneurs français successifs recourent à cette stratégie, en partie parce qu’ils considèrent que contrairement aux joueurs de l’équipe de France de 1958 tels que Kopa, Fontaine, Piantoni, Vincent, Douis ou Wisnieski, le talent de leurs successeurs, notamment au poste d’attaquant, n’est pas du même acabit [11]. C’est une des raisons qui les poussent à persister dans leurs choix de placer « le football français sous le règne du béton [12] ». Henri Guérin, devenu entraîneur de la sélection dirigée par Georges Verriest, ne renonce pas à ce système. « Le béton officialisé : Guérin a évolué : il a adopté officiellement le système le plus rétrograde [13]. » Les options privilégiées par Guérin déclenchent d’autant l’ire des journalistes de Miroir qu’elles conduisent à une dégradation de la qualité du jeu produit.

Depuis 1945 nous avons suivi l’équipe de France sur tous les stades d’Europe et nous pouvons témoigner que jamais elle n’a fait aussi piètre figure que ce dimanche de Pâques 1965, sur le stade de l’Étoile rouge. Depuis cinq ans, elle a pourtant encaissé les camouflets en série [14]...

Ce commentaire lapidaire sanctionne une défaite de l’équipe de France en Yougoslavie lors d’une rencontre qualificative pour la Coupe du monde de 1966. Le désormais sélectionneur-entraîneur unique est accusé de recourir à un « “hurrah-football” des temps préhistoriques [15] ». La déchéance de la sélection nationale est avérée et contraste avec la politique de prestige mise en place par le général de Gaulle et son commissaire aux Sports Maurice Herzog, avec pour prétention de faire rayonner la France au niveau international [16]. Même devant des adversaires d’un statut reconnu comme inférieur, les footballeurs français sont en incapacité de produire un football de qualité, à l’image de leur victoire 3 à 0 face au Luxembourg [17]. Pour Miroir, les Français ne sont pas les uniques coupables de l’utilisation de cette tactique honnie par ses journalistes. À l’issue d’un match nul 0 à 0 contre l’équipe d’Italie, qui utilise un système de jeu identique, paraphrasant Victor Hugo, l’épitaphe « Auteuil morne plaine ! Morne théâtre d’un morne match ! » figure dans un article [18].

1) Delenda betonus [19]

Malgré le piètre spectacle donné par la sélection tricolore, cette dernière parvient à se qualifier pour la phase finale de la Coupe du monde 1966 en Angleterre. Mais lors des deux premiers matchs disputés par les Français se révèle un problème de fond. Le sélectionneur Henri Guérin et ses adjoints Lucien Jasseron et Robert Domergue font pratiquer le « béton » aux tricolores, alors que les joueurs nantais qui constituent l’ossature de la défense tricolore sont habitués à pratiquer la défense en ligne dans leur club [20]. Ce système de jeu exige des défenseurs davantage d’adaptation et d’observation afin notamment d’utiliser le hors-jeu pour mettre hors de position les attaquants adverses. Après un match nul contre le Mexique à la faible réputation internationale puis une défaite face à l’Uruguay, l’équipe de France est contrainte de s’assurer la victoire face au pays hôte afin de se qualifier pour les quarts de finale de la compétition.


Figure 1. Miroir du football, août 1966, no 84, p. 11. [1e photographie de la page 11, Mexique-France 1-1. Une image du béton français (…)].
© Avec l’aimable autorisation de l’Association des amis de François Thébaud.

Une fronde menée par les joueurs nantais, représentés par Robert Budzinski, incite les sélectionneurs à modifier le système de jeu pour ce dernier match.

La craine des réactions de l'opinion publique devant un troisième désastre imminent incita Guérin à céder devant la pression des joueurs nantais dont Budzinski était le porte-parole. Jasseron, le plus farouche partisan du béton, mit en veilleuse son instinct de l'autorité [21].

Aux yeux des journalistes de Miroir, malgré la défaite sur le score de 0-2 et l’élimination qui s’ensuit, les supporters des tricolores ont pu assister à « une métamorphose… grâce à la défense en ligne [22] ». Les Anglais ont été au cours de ce match mis 16 fois hors-jeu grâce à l’utilisation de cette tactique, à tel point que le score final ne reflète pas la physionomie de la rencontre : une « équipe de France libérée [23] », malgré la défaite 0-2 contre l’Angleterre.

En fait, le jeu pratiqué par l’équipe nationale menée par ses entraîneurs et sélectionneurs successifs durant cette période 1960-1966 s’inscrit dans la lignée de celui qui est pratiqué dans le Championnat de France professionnel. Si c’est un « professionnalisme de résignation [24] » qui avait été adopté en France en 1932, 30 ans plus tard, le championnat en est resté à des formes primitives de la professionnalisation [25], l’entraînement des joueurs restant insuffisamment intensif et ces derniers demeurant peu convaincus eux-mêmes d’exercer un véritable métier [26].

II. Après l’épisode Fontaine, de Charybde en Scylla (1966-1973)

1) Un carpe diem de courte durée

Suite à ces résultats désastreux et peu conformes à la vision de l’élite sportive véhiculée par le commissaire aux Sports Herzog, la Fédération française de football (FFF) met un terme au mandat de Henri Guérin, un renvoi que Miroir avait par ailleurs réclamé avec insistance [27], et nomme provisoirement José Arribas et Jean Snella à la tête de l’équipe de France. Preuve que ce n’est pas la sélection nationale qui est visée, mais le jeu qu’elle produit, ces derniers, qui sont respectivement entraîneurs du FC Nantes et de l’AS Saint-Étienne, bénéficient de commentaires très favorables malgré une défaite 2-4 en Hongrie.

Mais rendons pour l’instant à Arribas et Snella l’hommage qu’ils méritent. En libérant l’équipe de France des consignes de jeu destructif, ils ont rendu à ses joueurs, et à tout le football français, la conscience de leur valeur. Ils ont permis d’effectuer un grand pas [28].

La nomination de Just Fontaine, une légende du football français, renforce les espérances en un avenir meilleur, qui serait symbolisé par un football offensif et une rénovation en profondeur du football d’élite [29]. Malheureusement, cette embellie entrevue est de courte durée dans la mesure où Just Fontaine se heurte à l’hostilité des dirigeants du football français et surtout à celle de l’Amicale des entraîneurs personnifiée par leur chef Georges Boulogne [30], à l’instigation de son limogeage après à peine deux matchs officiels [31]. Deux défaites face à la Roumanie (1-2) et en URSS (2-4) scellent le sort du meilleur buteur officiel de la Coupe du monde malgré les promesses entrevues [32] et l’excellence du jeu pratiqué [33], suscitant l’indignation du magazine [34].

Dès lors, la nomination de Louis Dugauguez ne fait que renforcer la combativité du Miroir, dans la mesure où celui-ci, malgré une victoire 4-1 en Pologne, se voit reprocher de suivre les traces d’Henri Guérin en devenant à son tour le chantre du « béton [35] ». La dégradation du jeu pratiqué par la sélection nationale redevient le leitmotiv du Miroir : « Jamais une formation tricolore n’avait donné une impression de semblable liquéfaction [36]. » À nouveau, fidèle à ses convictions, le magazine réclame la démission du sélectionneur « dont la faillite n’est plus à démontrer [37] ».


Figure 2. Miroir du football, octobre 1967, no 99, p. 9. [1e photographie de la page 9, Le béton tricolore (…)].
© Avec l’aimable autorisation de l’Association des amis de François Thébaud.

En réalité, c’est l’élimination quasi certaine de l’équipe de France de football par les modestes amateurs norvégiens, sanctionnée par une défaite 0-1 à Strasbourg, qui donne du poids aux griefs de Miroir au regard de ce fiasco [38].

2) Georges Boulogne, persona non grata

Lorsque Georges Boulogne accède au poste de sélectionneur de l’équipe de France, c’est peu dire qu’il n’est pas le candidat rêvé par Miroir. Ce dernier, qui est déjà instructeur national depuis 1958 et de surcroît en charge de la formation des entraîneurs français [39], s’est fait un ennemi déclaré du magazine, qui lui reproche non seulement d’amplifier les conceptions ultra-défensives de ses prédécesseurs, mais de les ériger en doctrine auprès de tous les entraîneurs professionnels français [40].

Il y a même une forme de détestation qui s’établit entre les deux parties, même si dans ses interviews, Georges Boulogne ne cite jamais expressément le magazine. Moins d’une année après sa nomination à la tête de l’équipe de France, le sélectionneur est accusé de faire de la sélection nationale « la risée de l’Europe [41] » après une défaite 1-0 en Autriche qui la place au même rang que les nations de seconde zone. Les journalistes ne retrouvent aucune trace du style de jeu qu’ils préconisent depuis le premier numéro : aucune utilisation d’arguments offensifs tels que le centre en retrait [42], les échanges courts au service du jeu collectif, l’utilisation de deux ailiers, le recours à la défense en ligne, etc. Au contraire, la frilosité offensive des tricolores les désespère, au point qu’ils n’hésitent pas à qualifier les prestations de fiasco [43] ou à souligner l’impuissance [44] de la « bande à Boulogne », un qualificatif qui perdure durant tout l’exercice du sélectionneur, à gagner les matchs à enjeu (ceux qui comptent pour la qualification aux compétitions internationales) et surtout à produire un jeu séduisant.

Collectivement et constructivement, la « bande à Boulogne » a atteint le fond de l’abîme. Il parait difficile de jouer plus mal qu’elle l’a fait [45].

Le point culminant de la critique est atteint en mai 1973, alors qu’une défaite 0-2 en URSS consacre l’élimination définitive de la phase finale de la Coupe du monde 1974 qui doit se tenir en Allemagne.

Le premier de ces défauts, c’est la conception ultra-défensive du jeu, qu’elle a appliqué sans discontinuer depuis le début du règne de Boulogne [46].


Figure 3. Miroir du football, juin 1973, no 194, p. 5. [1e photographie de la page 5, France-URSS. Un type de spectacle auquel (…)].
© Avec l’aimable autorisation de l’Association des amis de François Thébaud.

Comme cela a été le cas pour ses prédécesseurs Guérin et Dugauguez, Boulogne n’échappe pas à la vindicte de Miroir qui en plusieurs occasions demande sa démission, laquelle n’intervient concrètement qu’à l’été 1973. En réalité, l’homme a agi pour assurer son avenir au sein de la FFF, puisqu’il a manœuvré pour se faire nommer Directeur technique national (DTN) avec le soutien de l’Amicale des entraîneurs de football dont il est le secrétaire général. Il occupera d’ailleurs cette fonction jusqu’à sa retraite en 1982.

Cette période 1966-1973 est donc marquée non seulement par le délitement du jeu de l’équipe de France, mais également par son incapacité à obtenir des succès dans les compétitions internationales. Le cas du football détonne, alors que par ailleurs dans de nombreuses disciplines, le sport français a vécu une sorte d’apothéose entre 1964 et 1968 [47], même si les succès se font moins nombreux dès la fin des années 1960 et au début des années 1970.

III. Vers la rédemption : de la déception incarnée par Kovács à l’espoir initié par Hidalgo (1973-1979)

1) L'illusion Kovács, un regrettable statu quo

La nomination du roumain Ștefan Kovács en tant que sélectionneur national résulte des relations diplomatiques pacifiées entre le gouvernement Pompidou et le régime roumain. S’il étonne les observateurs européens et même français [48], Miroir est assez lucide pour ne pas céder à un optimisme exacerbé. Le sélectionneur roumain est en effet auréolé de deux prestigieux titres de champion d’Europe des clubs champions, qu’il vient d’obtenir à la tête de l’Ajax d’Amsterdam. Mais Miroir dénonce aussitôt une forme de mystification opérée par la FFF, puisqu’en réalité c’est son prédécesseur, le décrié Georges Boulogne, qui a insisté pour le recruter à ce poste [49]. Dès lors, même si Kovács arrive en France auréolé du prestige lié à ses succès européens précédents, il n’est pas ménagé par les journalistes, les diatribes à son encontre étant monnaie courante. Si le ton est moins acerbe que celui qui était employé à l’égard de Boulogne, en revanche, il n’est pas épargné par les remarques cinglantes qui fustigent le manque de direction de l’équipe de France, son absence d’ambition offensive, ainsi que la propension du sélectionneur à se dédouaner des échecs ou de la qualité du jeu pratiqué en faisant endosser la responsabilité aux joueurs. Après une défaite 2-1 en Allemagne, le magazine préconise une voie à suivre pour le sélectionneur roumain, qui est celle de tourner résolument le dos aux conceptions tactiques de son prédécesseur.

Prisonnier d’une fonction dont il n’avait pas mesuré les difficultés, Kovács n’a qu’une faible chance d’éviter un échec d’autant plus pénible que son arrivée a suscité d’immenses illusions (nous ne les avons pas partagées) : rompre sans équivoque avec le faux réalisme qui a mené l’équipe de France au second plan des nations européennes, et adopter un plan de jeu offensif constructif [50].

Si le ton des articles est parfois moins véhément, c’est que les journalistes concèdent quelques initiatives heureuses à Kovács, notamment celle d’avoir sélectionné Jean-Marc Guillou à l’âge de 28 ans, alors que, malgré (ou à cause de) ses qualités de créateur, ce dernier avait été superbement ignoré par Boulogne [51]. Et de l’avis unanime de la presse française, le rayonnement du joueur améliore la qualité du jeu proposé par les tricolores [52], même s’il ne peut empêcher l’élimination des Bleus de la phase finale du Championnat d’Europe des nations après une défaite sur le score de 1-2 en RDA [53].

Le parcours du sélectionneur roumain se conclut par un match nul 0-0 contre la Belgique, qui s’inscrit dans la lignée de rencontres de piètre qualité disputées pendant son mandat.

Le plus mauvais match de l’équipe de France depuis des années, ce France-Belgique ? Il faut avoir la mémoire courte pour l’affirmer sur un ton péremptoire. Car depuis douze ans, le chapitre des parties noires de la sélection tricolore est assez riche pour laisser perplexe au moment de la distribution des oscars [54]

Prétendre que le bilan de Kovács est plus que mitigé est un euphémisme que Miroir se garde d’employer. En revanche, le choix de son successeur le laisse davantage circonspect, sans doute en raison du pedigree de ce dernier [55].

2) Michel Hidalgo, rapidement persona grata

S’il a contre lui d’avoir été l’adjoint de Boulogne puis de Kovács, Michel Hidalgo présente néanmoins la particularité d’avoir non seulement été un très bon joueur, d’ailleurs titulaire d’une sélection en équipe de France en 1962, mais surtout d’avoir été de 1964 à 1969 le président de l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP), le syndicat des joueurs professionnels, ce qui ne peut déplaire à la rédaction du magazine. D’emblée, les commentaires semblent impartiaux, ainsi qu’en témoigne l’analyse du premier match nul (2-2) contre la Tchécoslovaquie disputé sous sa direction.

L’avenir nous en dira un peu plus sur les desseins réels de Michel Hidalgo concernant l’équipe de France. La première impression en tout cas a été favorable [56].

En réalité, cette perception initiale des ambitions offensives se confirme au fil des rencontres disputées par l’équipe de France, qu’elles soient amicales ou non. Ce sont aussi bien les intentions du sélectionneur que la qualité du jeu pratiqué qui sont relevées par Miroir.

L’élément positif, observé à Copenhague, c’est donc l’état d’esprit dans lequel la rencontre fut abordée. Un déploiement offensif. Sans offensive d’envergure, c’est exact ! Mais là, c’est au niveau de la réalisation, et non des intentions, que les Français ont pêché. Une amélioration à porter au crédit du sélectionneur [57].

Après ce match nul 1-1 au Danemark, la rupture avec le système de jeu au mieux prudent, au pis ultra-défensif de ses prédécesseurs est mise en exergue. De surcroît, les succès dans les matchs qualificatifs aux grandes compétitions confortent Miroir dans son analyse : du « beau jeu » nait la réussite. Après la victoire 3-1 contre la Bulgarie qui ouvre l’accès à la Coupe du monde en Argentine, le magazine cible les caractéristiques qui distinguent Hidalgo de Kovács, qui était adepte d’un football total, « tous devant », mais le plus souvent « tous derrière », voire de Boulogne, partisan d’un « football commando » basé sur la défense puis la contre-attaque.

Dès son installation, il a immédiatement parlé un langage différent, opposé. Partisan d’un football rationnel, il a immédiatement opté pour la spécialisation et la complémentarité [58].

S’il a bien opté pour un jeu offensif, Hidalgo s’est appuyé sur le recours à deux ailiers véritables spécialistes de leur poste tels que Didier Six et Dominique Rocheteau en ces années-là, et un système en « 4-3-3 » avec au milieu de terrain un joueur très orienté vers l’attaque, un rôle remarquablement tenu par Michel Platini. Avant la Coupe du monde en Argentine, le bilan de la sélection nationale de Michel Hidalgo est tout simplement le meilleur jamais enregistré, avec 7 victoires et 7 matchs nuls pour seulement 2 défaites. Selon un principe de circularité positive, ces résultats ont engendré une prise de conscience des joueurs, désormais persuadés qu’ils peuvent évoluer en toute sérénité.

La confiance, découlant de résultats satisfaisants, a gagné les sélectionnés. Devant le Brésil, on a vu des échanges de passes dans la surface de réparation française, indices évidents d’une audace, d’une confiance qui encore ont pour avantage d’impressionner l’adversaire [59].

Malgré l’élimination lors du tour préliminaire de la Coupe du monde en Argentine, l’équipe de France ne démérite pas, pas davantage que son style de jeu ne déçoit les observateurs. Sur cette lancée, le crédit de Michel Hidalgo auprès de Miroir est tel que même les défaites, comme celle enregistrée en Tchécoslovaquie sur le score de 0-2, déclenchent des commentaires laudateurs.

Les joueurs français ont fait preuve d’audace, d’imagination, d’un sens tactique développé, non seulement pour contrarier l’organisation de jeu de l’adversaire, mais pour imposer un style court, précis [60].

Ce style de jeu, évidemment imputé en premier lieu à Hidalgo, permet désormais à l’équipe de France de grimper au firmament du football international. Lorsque parait le dernier numéro de Miroir, ce dernier pose la question de la qualité du jeu pratiqué, arguant que les tricolores proposent ce qui se fait de mieux au niveau européen [61] ».

En fait, Miroir n’a pas conscience, le peu de recul historique l’en empêche, que Michel Hidalgo capitalise sur une réforme que Georges Boulogne a contribué à faire émerger : la création des centres de formation issue de la première Charte du football professionnel signée en 1973 [62], qui concourt à une réelle professionnalisation du football français. Il est vrai que contrairement à Kovács et Boulogne qui doutaient de la qualité de leur effectif, Hidalgo a choisi un style résolument offensif, s’appuyant pour cela sur des joueurs de qualité internationale comme Michel Platini, Maxime Bossis, Dominique Bathenay, Dominique Rocheteau… tout en réalisant l’amalgame avec des joueurs plus chevronnés comme Jean-Marc Guillou, Marius Trésor ou Bernard Lacombe.

Conclusion : du casus belli au nec plus ultra

De la parution du premier numéro de Miroir à celle du dernier exemplaire en 1979, la critique des sélectionneurs de l’équipe de France de football a toujours été intimement liée au style de jeu pratiqué, sans réellement accorder d’importance au résultat des rencontres [63]. En ce sens, on peut souligner le respect de cette éthique par le magazine au gré des différentes nominations à la tête des tricolores. Ces formes de procès intentées par Miroir ont conduit à l’acquittement, voire la réhabilitation (si besoin était) de quelques sélectionneurs qui ont échappé à la vindicte des journalistes : Just Fontaine, dont le court mandat n’a pas permis de valider (ou d’invalider) les promesses entrevues dans les colonnes du magazine ; Michel Hidalgo, qui au contraire, a pris le contrepied de ses prédécesseurs pour octroyer de la liberté aux joueurs et les inciter à adopter un style résolument offensif ; Jean Snella et José Arribas, sélectionneurs par intérim, ont également été relativement épargnés, dans la mesure où, conservant leurs prérogatives d’entraîneurs de club à Saint-Étienne et Nantes, ils faisaient pratiquer un jeu séduisant à leurs formations respectives, qu’ils tentaient de faire reproduire à la sélection nationale. Le profil de ces hommes ainsi que leur passé de joueur, à part dans le cas d’Arribas, a possiblement joué en leur faveur.

À l’inverse, depuis le début des années 1960, les sélectionneurs comme Georges Verriest, puis Henri Guérin, Louis Dugauguez, Georges Boulogne surtout, et même Ștefan Kovács, n’ont pas bénéficié d’une telle mansuétude. En réalité, celui qui a personnifié le rôle de repoussoir de Miroir et a souvent été cloué au pilori est bien Georges Boulogne qui en retour manifestait la même aversion envers le magazine. Celui-ci, du fait de sa toute-puissance et de son immunité au sein de la FFF, de même qu’en raison de son intransigeance, a constitué une cible d’autant plus idéale que ses principes de jeu et sa doctrine étaient l’inverse de ceux préconisés par Miroir [64]. Les autres protagonistes cités, parce qu’ils avaient partie liée avec Boulogne au sein de la FFF, de l’Amicale des entraîneurs puis de la DTN, constituaient des suspects par nature. Leurs choix tactiques n’ont cependant jamais contribué à inciter Miroir à modifier sa position à leur égard.

Cependant, même si ce n’est pas l’objet de cette contribution, reste à savoir si cet objectif de « beau jeu » défendu par Miroir n’était pas trop idéalisé et ne correspondait pas à une période déjà révolue, celle où la manière est primordiale au détriment du résultat. Or cette position ne s’inscrit nullement dans les volontés de prestige de l’État des années 1960 ni dans cette mondialisation [65] du football qui s’accélère dans les années 1970. Dénigrer systématiquement le « béton » qui a permis à un club comme l’Inter de Milan de remporter des succès européens au mitan des années 1960, c’est peut-être adopter une attitude archaïque face à la modernité, que Michel Winock taxe de « complexe de Poulidor » pour ce qui concerne la France [66]. Reprocher à Ștefan Kovács ce football où tout le monde attaque et tout le monde défend, c’est finalement ne pas prendre le train d’un football total qui de plus en plus devient le modèle des décennies suivantes. Et tresser les louanges de Michel Hidalgo, jusqu’à laisser entendre que l’équipe de France est devenue le nec plus ultra en Europe, c’est à la fois dénier la part d’héritage qu’il a reçue de ses prédécesseurs, qu’il a d’ailleurs reconnue a posteriori [67], mais également rester malgré tout fidèle à la ligne de conduite édifiée dès son origine : l’amour du « beau jeu » et l’exaltation des vertus du football [68].

AUTEUR

Laurent Grün
Docteur en histoire
CRULH, Université de Lorraine


ANNEXES

NOTES


[1] Jean-Michel Faure, Charles Suaud, Le football professionnel à la française, Paris, Presses universitaires de France, 1999.
[2] Jérôme Latta, « La politisation du sport (les mercredis des révolutions) », Podcast Paroles d’histoire [en ligne], no 336, 2024, disponible sur https://parolesdhistoire.fr/index.php/2024/05/16/336-la-politisation-du-sport-les-mercredis-des-revolutions-avec-jerome-latta-et-francois-da-rocha-carneiro/, page consultée le 14/09/2024.
[3] Florent Le Du, « Le Mondial 1958, un éclair dans la nuit bleue », 1904-2022. Une histoire populaire des bleus, hors-série L’Humanité, 2022, p. 42-43.
[4] François Thébaud, « Voyage au bout de l’impuissance », Miroir du football, novembre 1960, no 11, p. 19-21.
[5] Par exemple François Thébaud, « Kopa, incarnation du jeu constructif », Miroir du football, janvier 1960, no 1, p. 29.
[6] François Thébaud, « La défaite (trop sévère) de Madrid n’a pas effacé le match nul (heureux) du Parc », Miroir du football, mai 1961, no 17, p. 18-19.
[7] Pierre Lameignère, « Les tricolores dans le cul-de-sac d’une tactique négative », Miroir du football, janvier 1962, no 25, p. 17.
[8] François Da Rocha Carneiro, « Béton et ligne. Controverses tactiques autour de l’équipe de France de football des Sixties », dans Philippe Liotard [dir.], Le sport dans les Sixties. Pratiques, valeurs, acteurs, Reims, EPURE, 2016, p. 51-64.
[9] Marianne Amar, Nés pour courir, Fontaine, Presses universitaires de Grenoble, 1987.
[10] Paul Dietschy, « Italie : la montée en puissance », Outre-Terre, 2004, no 8, p. 145-153. En ligne : https://doi.org/10.3917/oute.008.0145.
[11] Ibid.
[12] François Thébaud, « Le football français sous le règne du béton », Miroir du football, octobre 1962, no 35, p. 18-19.
[13] François Thébaud, « Mais rien de nouveau dans la sélection nationale… où se préparent des lendemains qui déchantent », Miroir du football, novembre 1964, no 60, p. 9.
[14] François Thébaud, « Le plus mauvais match de l’équipe de France depuis vingt ans », Miroir du football, mai 1965, no 66, p. 5-7.
[15] François Thébaud, « L’équipe à Guérin et son style préhistorique », Miroir du football, juillet 1965, no 68, p. 11.
[16] Jean-Luc Martin, Histoire de l’éducation physique sous la Ve République. L’élan gaullien, 1958-1969, Paris, Vuibert, 2004.
[17] François Thébaud, « Le public de Marseille a vu le plus pauvre des matchs de l’équipe de France contre le plus inoffensif de ses adversaires », Miroir du football, novembre 1965, no 73, p. 18-19.
[18] Pierre Lameignère « C’est ça le béton », Miroir du football, avril 1966, no 77, p. 21-22.
[19] Titre librement inspiré de Delenda Carthago, célèbre locution latine.
[20] François Da Rocha Carneiro, « Béton et ligne », art. cité, p. 54-59.
[21] François Thébaud, « Sans Guérin, Jasseron et Domergue… Tout aurait été possible », Miroir du football, août 1966, no 84, p. 11-12.
[22] Ibid.
[23] Ibid.
[24] Alfred Wahl, « Un professionnalisme de résignation en France », Sociétés & Représentations, 1998, no 7, p. 67-75. En ligne : https://doi.org/10.3917/sr.007.0067.
[25] Jean-Michel Faure, Charles Suaud, Le football professionnel, op. cit.
[26] Laurent Grün, Entraineur de football en France. Histoire d’une profession de 1890 à nos jours, Arras, Artois Presses Université, 2016.
[27] François Thébaud, « Qui a naufragé l’équipe de France ? », Miroir du football, septembre 1966, no 85, p. 14-17.
[28] Francis Le Goulven, « Une vraie victoire ? », Miroir du football, octobre 1966, no 86, p. 3.
[29] François Thébaud, « La rénovation », Miroir du football, mars 1967, no 91, p. 3.
[30] Laurent Grün, « Georges Boulogne, Self-Proclaimed Guide of French Soccer Coaches, 1956-1982 », Sports Coaching Review, 2023, no 14, p. 84-98. En ligne : https://doi.org/10.1080/21640629.2023.2237670.
[31] François Thébaud, « Comment “l’Amicale” des entraîneurs a préparé la “liquidation” de Fontaine », Miroir du football, juillet-août 1967, no 97, p. 7-8.
[32] François Thébaud, « Une équipe de France offensive qui réalisera ses magnifiques promesses… », Miroir du football, avril 1967, no 92, p. 3.
[33] Pierre Lameignère, « L’éblouissante première mi-temps des tricolores a confirmé leurs possibilités », Miroir du football, juin 1967, no 96, p. 6-7.
[34] François Thébaud, « On ne tue pas une idée », Miroir du football, juin 1967, no 96, p. 3.
[35] François Thébaud, « Un béton tricolore plus rigoureux… et aussi désespérant que celui de Guérin », Miroir du football, octobre 1967, no 99, p. 5-7.
[36] François Thébaud, « La débâcle de Belgrade. 1-5. Sans précédent en compétition officielle », Miroir du football, juin 1968, no 107, p. 11-15.
[37] François Thébaud, « L’ossature stéphanoise des tricolores n’a pas résisté au 4-3-3 défensif de Dugauguez », Miroir du football, novembre 1968, no 112, p. 5-7.
[38] Pierre Lameignière, « Miroir du football ouvre le dossier de la crise », Miroir du football, novembre 1968, no 113, p. 5-8.
[39] Laurent Grün, « L’invention de la formation des entraîneurs (1941-1991) : entre construction identitaire professionnelle et pérennisation des “valeurs” du football », Sciences sociales et Sport, 2018, no 11, p. 133-163. En ligne : https://doi.org/10.3917/rsss.011.0133.
[40] Laurent Grün, « Georges Boulogne », art. cité.
[41] François Thébaud, « L’équipe de France (de Boulogne) est devenue l’égale de Chypre et de Malte », Miroir du football, novembre 1970, no 139, p. 5-7.
[42] Paul Kervelec, « Le centre en retrait. La plus redoutable des passes… en profondeur », Miroir du football, janvier 1960, no 1, p. 10-11.
[43] François Thébaud, « La défaite de Colombes, un fiasco tactique », Miroir du football, octobre 1971, no 154, p. 17-19.
[44] François Thébaud, « À Sofia, dans un stade aux trois-quarts vide… Pour “mourir en beauté”, il fallait avoir vécu… », Miroir du football, décembre 1971, no 158, p. 5-7.
[45] Jean Boully, « Bucarest, avant-dernière station du calvaire de la “bande à Boulogne” », Miroir du football, mai 1972, no 167, p. 19-22.
[46] François Thébaud, « Moscou, terminus », Miroir du football, juin 1973, no 194, p. 5-7.
[47] Paul Dietschy, Patrick Clastres, Sport, société et culture en France du xixe siècle à nos jours, Paris, Hachette, 2006.
[48] Laurent Grün, « Un roumain pour la France, Ștefan Kovács », 1904-2022. Une histoire populaire des bleus, hors-série L’Humanité, 2022, p. 65. En ligne : https://doi.org/10.3917/hum.hs2.0065.
[49] François Thébaud, « La mystification continue. Kovács choisi par Boulogne ! », Miroir du football, juin 1973, no 195, p. 23.
[50] François Thébaud, « Gelsenkirchen, c’était l’occasion d’oser. Kovács l’a laissée échapper », Miroir du football, octobre 1973, no 202, p. 19-21.
[51] Ibid.
[52] François Thébaud, « Kovács ou Guillou ?… Qui a modifié le style de l’équipe de France ? Et dans quelles limites ? », Miroir du football, septembre 1974, no 226, p. 5-7 ; Jean Boully, « La victoire de Guillou », Miroir du football, septembre 1975, no 247, p. 16-19.
[53] Jean Boully, « L’anéantissement du “commando” Kovács », Miroir du football, octobre 1975, no  250, p. 12-14.
[54] François Thébaud, « 0-0. Un raccourci saisissant et édifiant de la carrière tricolore de Kovács », Miroir du football, novembre 1975, no 252, p. 5-6.
[55] François Da Rocha Carneiro, « Grands témoins : Michel Hidalgo », Football(s), 2022, no 1, p. 137-147. En ligne : https://preo.ube.fr/football-s/index.php?id=129.
[56] Jean Boully, « Équipe de France version “Hidalgo” : un mieux… », Miroir du football, avril 1976, no 261, p. 5-10.
[57] Robert Ichah, « Hidalgo à un croisement », Miroir du football, septembre 1976, no 272, p. 6-7.
[58] Francis Le Goulven, « L’équipe de France et son avenir », Miroir du football, novembre 1977, no 304, p. 26-27.
[59] Robert Ichah, « Un palmarès qui s’explique… Des audaces, des progrès… et des réserves », Miroir du football, avril 1978, no 312, p. 3-5.
[60] Robert Ichah, « La symphonie inachevée », Miroir du football, avril 1979, no 337, p. 2-5.
[61] Francis Le Goulven, « Qui joue mieux en Europe ? », Miroir du football, septembre 1979, no 347, p. 3-8.
[62] Laurent Grün, Entraineur de football en France, op. cit.
[63] Laurent Grün, « Le Miroir du football vs France football dans les années 1960. Cheveux longs contre idées courtes ? », dans Philippe Liotard [dir.], Le sport dans les Sixties, op. cit., p. 33-50.
[64] Laurent Grün, « Georges Boulogne », art. cité.
[65] Alan McDougall, Contested Fields. A Global History of Modern Football, Toronto, University of Toronto Press, 2020.
[66] Michel Winock, Chronique des années 1960, Paris, Seuil, 1987, p. 138-142.
[67] François Da Rocha Carneiro, « Grands témoins », art. cité.
[68] Maurice Vidal, « Pourquoi ? », Miroir du football, janvier 1960, no 1, p. 3.

RÉFÉRENCES

Pour citer cet article :

Laurent Grün, « À la poursuite du « beau jeu » : les sélectionneurs de l’équipe de France à la barre de Miroir », dans Miroir du football, Olivier Chovaux et Karen Bretin [dir.], Territoires contemporains - nouvelle série [en ligne], 29 septembre 2025, n° 21, disponible sur : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC.html.
Auteur : Laurent Grün
Droits : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC/credits_contacts.html
ISSN : 1961-9944


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