Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin"
UMR 7366 CNRS-uB
Territoires contemporains


Histoire documentaire du communisme
Les représentants de la SFIC et de ses organisations satellites à l'Internationale communiste : une approche prosopographique
Marc Giovaninetti
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RÉSUMÉ

De 1919 à 1943, pendant toute l’existence de l’Internationale communiste, sa section française, le PCF, comme toutes les autres, était représentée à Moscou par un « délégué » permanent siégeant sur place pour une durée déterminée. Il en allait de même pour les organisations satellites des partis nationaux auprès des organisations internationales ad hoc, syndicales et de jeunesse particulièrement. L’article se propose d’une part de recenser les militants chargés de cette responsabilité, de déterminer les critères qui les désignaient, fort variables, et de pointer leurs activités, fort diverses.

MOTS-CLÉS
Mots-clés : Internationale communiste ; Parti ; Jeunesses communistes ; militant ; délégué ; représentant
Index géographique : URSS ; France ; Paris-Moscou
Index historique : xxe siècle
SOMMAIRE
I. Introduction
II. Qui étaient les délégués français à l’Internationale communiste ?
III. Selon quels critères étaient choisis les représentants français à l’IC ?
IV. Que faisaient à Moscou les délégués des organisations françaises ?
V. Conclusion : des hommes-clé du système communiste

TEXTE

I. Introduction

Pendant toute la période de l'existence du Komintern, de 1919 à 1943, les principaux partis communistes nationaux ont eu un « délégué » à Moscou, un représentant permanent siégeant sur place, chargé de faire l’intermédiaire entre leur organisation matricielle à tous, cette IIIe Internationale, ou Internationale communiste, et la « section nationale » dont ils relevaient. Bien que leur rotation fût assez rapide, un an, guère plus dans la plupart des cas, leur stabilité était généralement supérieure à celle des « délégués » réciproques, les émissaires de l’Internationale communiste dépêchés de Moscou vers tous les points du monde, dont les missions étaient le plus souvent temporaires, sauf, à partir de la période stalinienne, dans certains pays d’une importance stratégique particulière – les plus connus étant Eugen Fried en France ou Vittorio Codovilla en Espagne.

Ce qui existait pour l’IC et ses sections nationales concernait de la même manière ou à peu près, du moins en théorie, ses différentes organisations satellites, l’Internationale communiste des jeunes, ou KIM, l’Internationale syndicale rouge ou Profintern, l’Internationale sportive rouge ou Sportintern, l’Internationale paysanne rouge ou Krestintern, etc.

Cette étude, sans prétendre à l’exhaustivité, s’intéresse à l’ensemble des délégués français, prioritairement à ceux du PCF-SFIC (Section française de l’Internationale communiste) et de la FJCF (Fédération des Jeunesses communistes de France), les mieux renseignés, en y adjoignant ceux des autres organisations satellites qui ont pu être identifiés.

Les lister, pour commencer, n’est pas si simple, tant cette fonction paraît soumise à aléas. Il y a parfois des vacances, parfois des doublons, deux délégués sur un même poste, ou au contraire, un même délégué cumulant plusieurs représentations, syndicale et politique par exemple ; souvent des confusions ou des continuités avec des élèves de l’ÉLI (École léniniste internationale) ou avec des délégués aux divers congrès communistes qui se réunissaient à Moscou, voire avec des militants français, au dévouement et à la fiabilité avérés, mais simples fonctionnaires employés à l’IC, parfois pendant de longues années, traducteurs ou secrétaires ; ou avec des élus français à l’un des organes de direction de l’IC ou ses satellites, mais qui ne se rendaient à Moscou qu’à l’occasion d’un plenum ou, même s’ils y résidaient durablement, comme André Marty ou Raymond Guyot dans les années 1930, assuraient une effective fonction dirigeante dans l’appareil international. Quelques Français, Jacques Doriot ou Octave Rabaté par exemple, furent aussi, pendant un temps de leur vie militante, non pas les représentants de leur organisation à Moscou, mais des émissaires de l’Internationale vers d’autres destinations, à l’instar de Fried ou Codovilla. Il y eut enfin des moments où le secrétariat de l’IC a été dédoublé, avec velléité de décentralisation de Moscou vers l’Europe occidentale, Berlin ou Paris. Nous nous bornerons ici aux hommes (pas de femmes…) dont la présence et la responsabilité de représentation sont attestées à Moscou au moins pour une durée de plusieurs mois.

Aucune étude spécifique ne leur a été consacrée. Mais on les rencontre dans les ouvrages de référence sur l’Internationale communiste, ceux de Pierre Broué ou de Serge Wolikow, la biographie de Boris Souvarine par Jean-Louis Panné, celle d’Eugen Fried par Annie Kriegel et Stéphane Courtois, ou les thèses consacrées à certains de ces kominterniens français, celle d’Aurélien Durr ou de l’auteur de cette contribution [1]. Les notices biographiques du Maitron ou du Dictionnaire biographique de l’Internationale communiste constituent l’outil le plus précieux, susceptibles de confirmer ou d’infirmer la fonction de tel ou tel militant [2]. Lors de leur consultation pour diverses études, les archives du RGASPI, à Moscou [3], livrent également des noms ou des activités de certains d’entre eux. Enfin, ne négligeons pas les témoignages rédigés sous forme de mémoires par nombre de ces personnalités communistes qui furent des habituées des bureaux moscovites dans l’entre-deux-guerres : Jules Humbert-Droz, Albert Vassart, Lise London, André Tollet, Giulio Cerreti, Enrique Castro Delgado [4].

II. Qui étaient les délégués français à l’Internationale communiste ?

La liste de ces hommes, présentée en annexe, permet de distinguer quatre grandes périodes, quant au choix par le PCF de son représentant à « La Mecque », comme ils disaient parfois entre eux, par ironie.

Jusqu’aux années 1925-1926, il s’agissait essentiellement, surtout pour le délégué du parti lui-même, d’un dirigeant expérimenté, au professionnalisme et à la compétence établis, déjà membre en vue de la direction de son organisation nationale, voire même son dirigeant le plus reconnu. Tel était le cas, incontestable, d’Alfred Rosmer, de Boris Souvarine, d’Albert Treint, d’Amédée Dunois, ou, pour les Jeunesses, de Jacques Doriot, dont l’ascension n’était pas encore achevée en 1921-1923, mais évidemment programmée ; pour la CGTU, Joanny Berlioz, qui se maintint sa vie durant à des postes de responsabilité importants, mais moins en vue, pouvait encore passer, en ces années-là, comme un dirigeant d’avenir promis aux plus hautes fonctions. Remarquons que les âges de ces militants étaient alors très variables, depuis la quarantaine assurée de Rosmer à la vingtaine pas encore consommée de Souvarine. Tous, à l’exception de Jean Duret [5], s’étaient déjà distingués à la SFIO ou à la CGT avant la scission du congrès de Tours. Seul le cas d’Henri Robinson (Léon Harry), représentant des Jeunesses communistes français bien que né en Belgique de parents originaires d’Europe orientale, est un peu particulier, puisque lors de sa délégation au KIM (en résidence à Berlin davantage qu’à Moscou semble-t-il), en 1921-1922, il était déjà un militant internationaliste à la valeur reconnue, polyglotte et rompu à l’action clandestine.

Dans un deuxième temps, qu’on peut prolonger jusqu’à la fin de l’année 1931 – marquée en France par l’épilogue de la crise du groupe dit de la Jeunesse – la typologie des délégués est plus confuse, à l’image des turbulences et remises en question qui secouaient alors l’URSS et le mouvement communiste international. On rencontrait alors à Moscou des dirigeants de leur organisation d’origine aux qualités militantes reconnues, tels que Jean Crémet, Alfred Bernard ou Henri Barbé pour le parti lui-même – ils étaient plus jeunes, souvent, que ceux de la période précédente, mais parce que les cadres du PCF s’étaient eux-mêmes rajeunis –, le même Barbé, François Billoux ou Gustave Galopin pour les Jeunesses, Joseph Tommasi, Alexandre Delobelle ou Octave Rabaté pour le syndicat, Charles Martel pour les paysans. Mais intercalés avec ceux-ci, d’une façon qui semble assez aléatoire, se distinguent aussi bien des jeunes, prometteurs mais non encore reconnus comme de futurs dirigeants assurés : Armand Pillot, Robert Alloyer ou André Ferrat pour le parti, Georges Fouilloux, Georges Roudil ou Ambroise Croizat pour les jeunes, ce dernier également représentant de la CGTU, pour qui apparaît de même Léon Mauvais ; et on peut également rattacher à cette catégorie René Rousseau, représentant des sportifs français.

Le troisième temps couvre l’essentiel des années 1930, marquées par la suprématie stalinienne et les grands procès et purges qui décimèrent l’élite soviétique et les cadres communistes. Pour l’IC, ce fut une phase de déclin, dans la mesure où la révolution mondiale n’était plus à l’ordre du jour. En France, les militants communistes s’investissaient alors de plus en plus exclusivement sur le terrain national (ou les champs de bataille espagnols pour beaucoup d’entre eux) ; à Moscou n’étaient envoyés comme délégués que des hommes au dévouement certes sans faille, mais à la stature encore mal définie ; ou bien des militants expérimentés, anciennes gloires communistes « placardisés », comme on dit de nos jours de cadres qu’une entreprise veut exclure du staff opérationnel. René Arrachard, Georges Cogniot, voire André Marty, frais émoulu parmi le personnel dirigeant malgré son âge déjà mûr quand il siégeait à Moscou de 1931 à 1933, relèvent de la première catégorie pour le parti ; Michel Luciani, Jean Poulmarch, Jean Hemmen, André Tollet, Victor Joannès pour la jeunesse. Pierre Semard, Albert Vassart et Gaston Monmousseau, quant à eux, étaient clairement d’anciens dirigeants relégués, qui acceptaient leur exil de plus ou moins bon gré.

Monmousseau, d’ailleurs, fut le dernier représentant reconnu de la CGTU au Profintern, Vassart et Arrachard, délégués du parti, assurant ensuite aussi le rôle syndical, tant que la CGTU resta distincte de la CGT ; s’y ajoutait André Tollet, qui ne représentait en titre que les jeunes du syndicat. Et quant aux autres organisations internationales auxiliaires, sportive ou paysanne, elles avaient pratiquement cessé toute activité, supplantées dans les priorités du moment par les organisations antifascistes ou d’amitiés avec l’URSS. Cependant, à partir de 1935, la présence française restait fortement assurée, et d’une façon plus impérieuse, par les deux personnalités promues au secrétariat des deux organisations qui restaient encore efficientes, Marty pour l’IC, Guyot pour l’ICJ.

La dernière période n’est signalée que pour compléter la revue. L’IC, à partir de 1938, se maintenait sous perfusion, moribonde et déjà condamnée. Des délégués y furent encore nommés pour les quelques mois qui précédèrent la déclaration de guerre, mais davantage pour la forme que pour une activité vraiment constructive. Sur Jules Decaux, originaire du Nord et appuyé par Maurice Thorez, ou sur le Lyonnais Julien Airoldi, les jugements portés par Fried et Marty, puis par Pedro Delgado étaient d’une grande sévérité [6] ; ce dernier, certes devenu très amer et caustique quand il rédigea ses mémoires, considérait que le dernier délégué français « ne dit ni ne fait jamais rien » [7]. Et quant à Raymond Latarget, dernier délégué français en titre à l’ICJ, il supportait des appréciations plus nuancées, mais il ne resta que quelques mois, après avoir été nommé in extremis en remplacement de Léonce Granjon qui déclina la place. Une fois la guerre déclarée, et jusqu’à la dissolution de 1943, la représentation française à l’IC resta constituée non plus de « délégués », mais de dirigeants du PCF exilés à Moscou par volonté soviétique, Thorez, Marty, Arthur Ramette, Guyot.

À côté de cette liste de délégués avérés, il convient de mentionner un certain nombres de collaborateurs ou assistants qui tinrent ce rôle de fait ou par les hasards de leur vie militante : Marcel Maizières, pour le parti, en 1927-1928, Marcel Lebas, en réalité élève à l’École léniniste, pour les Jeunesses, en 1930, Claude Servet, juif originaire d’Odessa et d’abord militant suisse, dans les années 1933-1935, quand il était interdit en France.

Parmi ces militants français, dont très peu dépassaient les 40 ans, ne se distingue donc aucune femme – mais pas davantage parmi les cadres dirigeants en France même, à partir de la relégation de Suzanne Girault et jusqu’à l’éphémère consécration de Danielle Casanova. Quelques figures féminines méritent cependant d’être signalées. La plus notoire est Rosa Michel, qui resta pendant de longues années, et jusqu’à la fin, une secrétaire et traductrice importante de l’IC, accomplissant les missions les plus diverses [8] ; mais jamais elle ne tint la place de représentante du PCF auprès de cet organisme. Il en fut de même, à un degré encore moindre, de Rosa Olszanski [9], qui apparaît dans les dernières années comme la femme française la plus efficace dans ce qui restait encore d’activités de l’IC.

En revanche, nombre d’idylles se sont nouées entre les jeunes communistes dépêchés « là-bas » par leur parti, et des militantes, soviétiques, françaises ou d’autres origines connues sur place : Adrien Mouton y épousa la Russe Zoïa Kouznetskaïa, qui rentra et vécut avec lui en France par la suite ; Albert Vassart se lia à Cilly Geisenberg, une juive d’origine allemande qui travaillait au Secours rouge international ; elle divorça pour lui et ne le quitta plus, rompant en même temps que lui en 1939 avec le Parti communiste ; Jean-Baptiste Nau épousa lui aussi une Soviétique pendant qu’il était secrétaire du Sportintern, mais lui choisit de passer le reste de sa vie à Moscou ; son successeur pour le mouvement sportif, René Rousseau, fit la connaissance sur place de Lucienne Marrane, dactylo à l’IC, séparée de Georges Marrane, qu’il épousa plus tard à Paris ; leur contemporain à Moscou Gustave Galopin s’éprit d’une toute jeune femme, Ida Drogotziner, qu’il épousa sur place, et qui eut quelques difficultés pour rentrer ensuite en France avec lui bien qu’elle y fût née [10] ; un de ses successeurs pour les JC, Jean Hemmen, connut de même à Moscou celle qui allait devenir sa femme, une Française, Paulette Kérihuel, qui travaillait au secrétariat de Dimitri Manouilski. Et la liste n’est sans doute pas complète. Pour mémoire, c’est aussi à Moscou que se lièrent les destins de Rosa Michel et de Walter Ulbricht, ou ceux de Lise Ricol et Artur London. En revanche, André Ferrat avait connu à Paris son épouse Jeanne Drogotchiner – elle pourrait être la sœur aînée d’Ida Galopin – ; et de même pour André Tollet et son épouse également d’origine polonaise, Freda Strykowska [11] ; l’une et l’autre accompagnèrent à Moscou leur mari, et y occupèrent un emploi dans l’appareil international [12].

III. Selon quels critères étaient choisis les représentants français à l’IC ?

N’importe quel militant envoyé à Moscou pour une délégation ou un travail auprès d’un organisme international devait disposer de la pleine et entière confiance de l’appareil communiste. C’était évidemment un préalable, qu’il fût un militant connu et expérimenté ou un néophyte prometteur. Quelques délégués furent ainsi récusés, ou rejetés, par leur parti plus que par l’IC. Deux exemples seulement en attestent à coup sûr : celui de Jean Crémet, suspecté d’opposition politique en 1927, mais qui put retourner ensuite à Moscou pour y remplir d’autres tâches, avant sa mystérieuse « disparition » physique en Chine en 1931 [13] ; et celui de Savoie, pressenti pour remplacer Nau au Sportintern ; refusant d’appliquer la ligne du « sport prolétarien », il fut d’abord « éjecté » de la direction de la FST en France, René Rousseau prenant sa place à Paris puis à Moscou, où Savoie, apparemment, ne se rendit jamais [14].

Le dévouement au parti, le choix du professionnalisme et de la discipline militants une fois assurés, avec un seuil minimum de compétence supposé, les autres critères, s’ils existaient, semblent beaucoup plus flous, variables en tout cas.

Ne nous attendons pas à ce que les militants proposés aient une compétence d’internationaliste ou de polyglotte reconnue. Le fait est même assez rare. Dans les premiers temps, de tels délégués existaient : Alfred Rosmer, brillant intellectuel, infatigable voyageur, maniait parfaitement l’anglais et s’initia sans difficultés à l’allemand et au russe ; Boris Souvarine (Lifschitz de son vrai nom, né en Ukraine), Jean Duret (polonais d’origine, alias François Koral), Léon Harry (Henri Robinson, idem, anglicisation par son père de son nom de Rabinsohn) avaient aussi cette stature. Eux étaient français presque par hasard, du fait des migrations de leurs familles, comme c’était le cas de bien d’autres cadres ou employés du Komintern, comme Rosa Michel (Marie Wacziarg de son vrai nom), ou Rosa Olszanski ; et plus encore, de ceux d’Europe centrale, à la nationalité changeante ou mal définie. Passées les premières années, les polyglottes assurés ne furent plus que deux : André Ferrat, qui avait suivi des études supérieures et maîtrisait l’allemand, la langue la plus utilisée au Komintern, et Georges Cogniot, dans la dernière période, un intellectuel encore plus titré et parlant couramment non seulement le russe mais au moins quatre ou cinq autre langues [15]. Les autres n’apprirent que des rudiments d’une des deux langues les plus utilisées, parfois à l’occasion d’un séjour prolongé en prison, le plus souvent sur place. Mais à Moscou, ils restaient généralement confinés dans leur « groupe de langue », et s’appuyaient pour les échanges en réunions ou assemblées, ou pour le maniement de leurs documents de travail, sur une vaste cohorte de traducteurs et d’interprètes.

Le critère le plus fréquent, dans le choix du délégué à Moscou, semblait bien être, outre sa disponibilité, de tester les capacités de jeunes militants prometteurs, dont le séjour prolongé devrait renforcer encore l’attachement à la « patrie du socialisme », et améliorer les capacités militantes au contact des communistes soviétiques et des fonctionnaires du Komintern. Une sorte de stage probatoire, donc, au-delà, et parfois en prolongement de la scolarité à l’ÉLI. Nombre de délégués des Jeunesses communistes relevaient de ce cas : Mouton, Alloyer, Fouilloux, Croizat, Coutheillas, Luciani, Pourlmach, Hemmen, Latarget. Mais certains délégués du PCF ou de la CGTU s’y conforment aussi, comme Fernand Bellugue, Armand Pillot, René Arrachard ou les deux derniers, Jules Decaux et Julien Airoldi. Tous n’ont d’ailleurs pas été consacrés à l’issue de leur séjour moscovite, ou sont restés cantonnés à des responsabilités intermédiaires ; on pense notamment à Adrien Mouton, Armand Pillot, Michel Luciani ou Jean Hemmen, qui ont peut-être montré certaines limites.

Parmi les délégués des Jeunesses, certains appartenaient déjà à l’équipe dirigeante au moment de leur envoi à Moscou : Doriot, Billoux, Galopin, Guyot, Joannès. Il s’agirait alors de tester leur capacité à assurer la direction suprême de leur organisation nationale, ou d’occuper un poste de responsabilité important dans l’appareil du Parti. La situation était la même pour certains militants encore assez jeunes choisis comme délégués du parti ou du syndicat, comme Ferrat et Alloyer, Croizat – qui resta à Moscou délégué de la CGTU après l’avoir été des Jeunesses – ou  Léon Mauvais.

Plus prosaïquement, dans les années 1925-1930 marquées en France par une très forte répression anticommuniste, des militants de valeur, déjà promus aux postes dirigeants, furent envoyés à Moscou pour les soustraire aux poursuites, à une arrestation et un emprisonnement certains. Tel est le cas de Joseph Tommasi, un dirigeant d’importance au milieu des années 1920 ; ou celui, bien connu, de Jean Crémet, dont la disparition clandestine de France donna cours à la plaisanterie de « As-tu vu Crémet ? », reprise en titre dans leur biographie par Faligot et Kauffer ; mais aussi d’Henri Barbé, quelques années plus tard (et avant la disparition définitive de Crémet), promis, en concurrence avec Thorez (lequel se trouvait alors en exil à Bruxelles, avec Ferrat, pour des raisons analogues), aux plus hautes responsabilités, mais mis à l’abri à Moscou pendant deux ans, à la fois comme représentant des Jeunesses et du Parti. Octave Rabaté, à la valeur syndicale et politique reconnue, était comme Crémet inculpé en France dans une affaire d’espionnage industriel au profit de l’URSS. Et Raymond Guyot, déjà numéro deux des JC en 1930, était condamné par contumace pour propagande antimilitariste et insoumission ; son séjour d’un an à Moscou lui gagna le droit d’être promu comme numéro un [16].

Enfin, on reconnait une dernière catégorie de délégués à quelques gloires communistes sur le déclin. Ces ex-dirigeants, jugés assez sûrs pour continuer à mériter la confiance soviétique, étaient contraints de laisser la place en France à de nouvelles têtes plus dociles ou plus adaptées à un tournant politique décidé « là-bas ». Le cas de Treint l’illustre à merveille : considéré comme zinoviéviste, il fut envoyé à Moscou représenter la SFIC quand Zinoviev était lui-même supplanté et écarté par Staline, mais pas encore honni et persécuté ; Alfred Bernard, considéré comme droitier, était dans la même situation, après une progression fulgurante mais éphémère ; Pierre Celor aussi, pendant les huit premiers mois de l’année 1931, déjà disgracié avec Barbé avant d’être désigné comme tête de turc de la « conspiration » du prétendu groupe de la Jeunesse. Moins grave, certes, fut le cas de Gaston Monmousseau, qui resta jusqu’à sa mort un dirigeant en vue et respecté. Mais à la faveur de la crise de 1931, Benoît Frachon lui fut définitivement préféré pour diriger le mouvement syndical ; la délégation à Moscou devait apparaître au militant vieillissant (à peine quarante ans…) comme un poste honorifique et consolateur. La situation était la même pour Pierre Semard et Albert Vassart, écartés du bureau politique dans les mêmes années.

On sait cependant que Monmousseau n’accepta pas son sort sans renâcler, de même que Semard [17]. C’est que désormais, les attraits du séjour à Moscou ne faisaient plus illusion, surtout pour des communistes expérimentés comme eux. Vassart, de tempérament plus modéré, ne manqua pas dans ses mémoires de dénoncer les dysfonctionnements qui le choquaient dans la société et la vie quotidienne soviétiques [18] ; il est vrai qu’en les rédigeant, il n’était plus le communiste qu’il avait été, mais il n’en avait pas moins retenu nombre de faits significatifs.

Plus significatif encore, sans doute, dès 1928, quand les anathèmes échangés entre les dirigeants soviétiques, ou plutôt de la part de l’équipe stalinienne à l’encontre de ses opposants trotskistes ou zinoviévistes, atteignaient à l’injure, le séjour moscovite ne semblait plus guère tenter les militants français qui naguère idolâtraient ces hommes désormais fustigés. En 1928, à l’issue des congrès de l’été à Moscou, les Jeunesses communistes ne trouvèrent aucun candidat susceptible de relever Ambroise Croizat, un jeune militant encore un peu tendre qui cumulait pourtant déjà la représentation des jeunesses et du syndicat [19]. Le responsable déjà aguerri Galopin, délégué au congrès du KIM, accepta de prolonger son séjour comme représentant des JC français, pour ce qui ressemblait désormais à une forme de corvée. Et Octave Rabaté, traqué en France, n’eut guère d’autre choix que d’assurer la mission équivalente que lui confia la CGTU. En 1935, alors que la situation politico-sociale en France se présentait sous des aspects exaltants pour les militants ouvriers, il s’avéra également difficile de trouver des successeurs à Arrachard et Tollet, malgré les navettes désormais plus aisées entre les capitales française et soviétique. Pour le PCF, ce fut le docile (et russophone) Georges Cogniot qui s’y colla, et pour les JC, Victor Joannès, en réalité affecté à l’ÉLI, dut tenir place de délégué, comme l’avaient déjà fait Fouilloux, Roudil et Poulmarch avant lui, ainsi que Lebas, utilisé comme second par Guyot en 1930 – pour les jeunes, la confusion des genres était évidemment plus facile. Notons encore que le dernier délégué des JC, Raymond Latarget, suppléait encore en 1939 à une défection, pour des raisons inconnues, de Léonce Granjon [20], sollicité dès 1938 pour remplacer Guyot, lequel, en réalité, n’était pas le délégué français mais le secrétaire général du KIM. À la fin de 1937, ce dernier avait préféré rentrer en France pour exercer son mandat de député. La place de représentant des JCF à l’ICJ était donc restée vacante pendant plus de deux ans, entre 1936 et 1939, et on ne peut manquer de mettre en corrélation ces dates avec celles des Grands Procès et de la Grande Terreur en Union soviétique, pendant lesquelles même un militant communiste inébranlable ne devait guère se sentir tenté par un séjour dans une chambre de l’hôtel Lux, réservé aux étrangers, où des arrestations s’opéraient toutes les nuits.

IV. Que faisaient à Moscou les délégués des organisations françaises ?

Sur ce point, les archives du RGASPI fournissent une mine de renseignements. Nous puiserons nos informations des correspondances entre dirigeants des Jeunesses communistes, conservées en nombre significatif, au moins pour la deuxième moitié des années 1920, quand les échanges étaient encore assez libres et sincères, et l’activité de l’IC à son apogée.

À la lecture de ces courriers ou rapports, les tâches du représentant à Moscou étaient fort diverses. Comme l’indiquait son intitulé, il avait d’abord à assurer des fonctions de représentation, d’une part et surtout dans les commissions ad hoc prévues par l’IC, mais aussi dans différents congrès, assemblées et réunions locaux ou régionaux organisés par l’État soviétique. Voici François Billoux, délégué des JC français, qui en décembre 1926 attendait avec impatience l’arrivée de celui qui devait le seconder, Ambroise Croizat. Il se plaignait, pour l’heure, de son volume de travail à cause de toutes les commissions où il était affecté. Quand son camarade serait là, il lui laisserait la commission d’agit-prop, celle du sport et « peut-être » celle de l’organisation, lui-même gardant la commission « anti » [antimilitariste] où il était « leiter » [dirigeant], la commission paysanne, celle des enfants, la commission anglaise, romane, orientale, et celle de la « rédaction ». Il ajoutait qu’il avait aussi chaque semaine une réunion avec « la délégation du Parti » : Crémet, Treint, Delobelle, Dalais (sic) [Franz Dahlem ?, celui-ci, un dirigeant allemand, aurait été chargé au nom de l’IC de superviser le parti français [21]], « ce qui permet de liquider beaucoup de petites histoires ». À propos de ces histoires, le Suisse Jules Humbert-Droz, qui remplit aussi cette mission de supervision des Français, imputait à Treint une « atmosphère d’intrigues continuelles » aux mois de mars et avril 1927 (et en fait depuis toujours…) [22].

En revanche, entre les responsables des JC, au moins dans ces années-là, les relations étaient excellentes, à lire la tonalité des courriers qu’ils échangeaient, ce que confirmait Ferrat quelques années plus tard, quand les épisodes Treint et Crémet furent évacués : « Ici la commune va bien, […] excellent état d’esprit […], grande homogénéité [23]… »  – cependant, Ferrat s’irrita bientôt contre Barbé à cause des « mesures d’organisation » prises à l’encontre de plusieurs membres du bureau politique des JC qui remettaient en question la tactique « classe contre classe ». Toujours dans son même courrier, Billoux estimait « bonnes » les relations avec « l’école » [les jeunes Français intégrés à l’ÉLI], et annonçait qu’après quinze jours de vacances début janvier, il « prendra Fouilloux [élève à cette école] avec lui pour travailler » [24].

Les demandes les plus fréquentes de Moscou à Paris concernaient le « matériel », sur lequel le représentant à l’IC devait se baser pour rendre compte des activités de son organisation nationale ; et en retour, il lui revenait de commenter celles-ci après leur discussion dans les différentes instances compétentes. Ces demandes et ces commentaires constituaient la base essentielle des courriers échangés, avec les nouvelles concernant le travail ou l’attitude de tel ou tel militant. Contentons-nous de l’exemple un peu marginal mais significatif de Chavanne [le premier pseudonyme de Servet] demandant à Billoux de la « littérature de langue juive » pour le groupe des jeunes juifs de Paris [25] ; ou de celui beaucoup plus banal de Barbé réclamant les numéros de l’Avant-Garde, l’organe de la JC, qu’il n’a pas reçus [26]. Les demandes de la part du délégué à Moscou, ou de son correspondant à Paris, se faisaient parfois pressantes, car ledit matériel, essentiellement constitué de compte-rendu, rapports, résolutions, brochures et journaux, arrivait mal, ou en retard. Billoux, encore lui, rentré en France, se plaint, en vue du Comité central des JC qu’il a organisé, de n’avoir « toujours reçu aucune résolution du Congrès mondial », clos depuis trois mois ; « ce n’est pas une méthode très sérieuse » ajoute-t-il [27]. Guyot fulmine de même contre le « Sportintern [qui] n’a encore rien foutu : il faudra vous passer des projets de thèses », écrit-il à ses camarades en charge de la FST (Fédération sportive du Travail) à Paris [28]. Et Galopin, plus sérieux qu’à l’accoutumée, répond aux remontrances de Billoux que tout a été envoyé : « ça doit bloquer à Moscou », conclut-il avec lucidité [29].

Cependant, plus pressante encore que la demande de matériel, bien que plus discrète, celle d’argent préoccupait les militants au premier chef, car à la fin des années 1920, la situation des JC, davantage que celle du PCF, était presque désespérée. « N’oublie pas mes roubles pour mes articles du KIM, je suis à sec », écrit Barbé à « mon vieux François » [30] ; et « Pépé », le trésorier des JC, réclame de même « des sous » à « mon cher Billoux », car « ici, on est fauchés comme les blés » [31]. « Henri » relance « François » : « pense au pognon, la situation est terrible » [32] ; puis c’est Galopin, généralement plus facétieux, qui s’inquiète : « Pépé n’a encore rien reçu… » [33]. Enfin Billoux annonce la bonne nouvelle, en langage voilé : il a fait parvenir « chez la mère Barbé » à Saint-Denis « cent-trente brochures à traduire », plus dix de sa part, dont il prescrit la répartition, trente pour sa mère, dix pour la souscription et soixante « pour diminuer son stock » à la fédération [34].

Ces courriers échangés entre des hommes qui s’estimaient et se faisaient confiance fourmillent enfin de renseignements, certains anecdotiques, d’autres plus précieux, sur les trajectoires ou les responsabilités individuelles ou les pratiques militantes. Galopin, très lié à Billoux, mêlait dans ses courriers des informations politiques et des questions personnelles : « nous avons décidé de reporter la conférence nationale… De cette façon, Victor-Ambroise [Croizat] voit son départ une fois de plus retardé… Ta mère me demande de tes nouvelles ; écris-lui, Fouilloux de même » [35] ; ou encore : « Suzanne Girault a reçu une volée magistrale » au comité central, tandis que « la môme Lucille est rentrée [de Moscou] en bon état » [36] ; enfin, « ce vieil ami Ferrat a réintégré nos murs le lendemain du départ d’Ambroise, de retour des GdV [les “gueules de vache”, l’armée]. Il va diriger l’Agit-Prop avec Pierre… Notre congrès est prévu à Pâques, en même temps que celui des Genossen [les Allemands] » [37].

Dans un autre registre, plus conspiratif, Alloyer informe Billoux que « le jeune socialiste que nous avons est un jeune communiste envoyé spécialement par nous dans la JS pour le travail de désagrégation » [38] ; ou Billoux, qui précise que « Jo » [Ducroux/Dupont] est reparti en Chine « pour notre compte » [celui des Jeunes] s’occuper du travail « ami » [sic, antimilitariste] [39] . On suit aussi, outre les mouvements des uns et des autres, les évolutions vers l’opposition de certains militants français, comme Albert Cornette ou Maurice Déglise [40].

IV. Conclusion : des hommes-clé du système communiste

Toutes les correspondances franco-soviétiques entre secrétariat national et délégation à l’Internationale ne sont certes pas marquées par la même franchise et camaraderie gouailleuse que celles de Galopin, Billoux et quelques-uns de leurs proches. Le poids du stalinisme, l’éviction du groupe dit de la Jeunesse (auxquels appartenaient la plupart des militants mentionnés dans cette dernière partie) eurent pour effet de rendre les échanges beaucoup plus austères et formels ; prudence et méfiance caractérisent le style « langue de bois » qui s’imposa alors. Mais n’oublions pas cependant que la présence de ces représentants français à Moscou, quelles que furent leur capacité et leur méticulosité (la première qualité caractérisait plutôt un Galopin, la seconde un Billoux), et ce pendant une vingtaine d’années, assure aux chercheurs l’essentiel des archives sur lesquelles ils peuvent appuyer leurs travaux concernant non seulement l’Internationale communiste et ses succursales, mais aussi leurs diverses sections nationales, française pour ce qui nous intéresse ici. Hormis journaux, brochures et tracts diffusés en France même, et quelques archives privées, parfois versées dans des centres de conservation publics, l’essentiel des documents internes qui permettent d’analyser la politique, la pratique et les hommes du PCF jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, sont passés entre les mains des délégués français à Moscou, avant qu’une copie n’en fût versée à l’Institut du marxisme-léninisme, devenu depuis le RGASPI.

Ces hommes sont restés ensuite dans l’obscurité ; ou ils y sont retombés avec l’effondrement du système soviétique après avoir connu une certaine notoriété, comme Monmousseau, Marty, Semard, Crémet, Souvarine, Croizat ou Tollet. Mais leur rôle de trait d’union entre le mouvement communiste français et sa matrice soviétique fut absolument essentiel.

Terminons avec une statistique qu’on peut diversement interpréter : sur la cinquantaine de militants français recensés comme représentants à l’IC, une quinzaine seulement ont quitté le parti communiste avant la fin de leur vie. Moins d’un tiers ? La proportion est assurément inférieure à celle de ceux, même en se restreignant aux seuls cadres permanents, qui ont déserté ou ont été exclus au gré des épisodes de leur carrière militante. Le séjour à Moscou, bien qu’il revêtît assez rapidement un caractère plutôt rebutant qu’exaltant, ne semble donc pas avoir contribué à décourager les cadres communistes français les plus engagés.

AUTEUR
Marc Giovaninetti
Docteur et professeur agrégé
Chercheur associé au Centre d’Histoire Sociale du xxe siècle-UMR 8058

ANNEXES
Listes des militants français délégués connus à Moscou
Listes des militants français délégués connus à Moscou

NOTES
[1] Pierre Broué, Histoire de l’internationale communiste, 1919-1943, Paris, Fayard, 1997 ; Serge Wolikow, L'Internationale communiste (1919-1943). Le Komintern ou le rêve déchu du parti mondial de la Révolution, Éditions de l'Atelier, Ivry-sur-Seine, 2010 ; Jean-Louis Panné, Boris Souvarine, le premier désenchanté du communisme, Paris, Robert Laffont, 1993 ; Annie Kriegel et Stéphane Courtois, Eugen Fried, le grand secret du PCF, Seuil, Paris, 1997 ; Aurélien Durr, Albert Treint, itinéraire politique (1914-1939), Université Paris 13, thèse d’histoire, 2006 ; Marc Giovaninetti, 50 ans au cœur du système communiste : Raymond Guyot, un dirigeant du PCF, Université Paris 13, thèse d’histoire, 2009.
[2] Jean Maitron et Claude Pennetier (dir.), Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier français, période 1914-1939, tomes 16 à 44, éditions Ouvrières, 1981-1993, notices consultables sur le Maitron-en-ligne, tout comme celles du Komintern, l’histoire et les hommes, de José Gotovitch et Mikhaïl Narinski (dir.), éditions de l’Atelier, 2001.
[3] Les Archives d'État russe d'Histoire sociale et politique, qui conservent les anciens fonds documentaires de l’Institut du Marxisme-Léninisme.
[4] Jules Humbert-Droz, Mémoires, tome 2, De Lénine à Staline. Dix ans au service de l’Internationale communiste, 1921-1931, La Baconnière, Neuchâtel, 1971 ; Albert Vassart, « Mémoires », Les Cahiers d’Histoire sociale, nos 3, 4, 5, 6, 8, 9, 10, 1994-1998 ; Lise London, Le Printemps des camarades, Paris, Seuil 1996 ; André Tollet, Ma Traversée du siècle. Mémoires d’un syndicaliste révolutionnaire, éditions VO, Paris, 2002 ; Giulio Cerreti, À l’ombre des deux T. 1924-1964 : 40 ans avec Palmiro Togliatti et Maurice Thorez, Paris, Julliard, 1973 ; Enrique Pedro Delgado, J’ai perdu la foi à Moscou, Paris, Gallimard, 1950.
[5] Cf. Aurélien Durr, op. cit., comme représentant précédant Albert Treint à Moscou.
[6] Notice « Decaux Jules » du Maitron ; Annie Kriegel et Stéphane Courtois, op. cit.
[7] Enrique Pedro Delgado, op. cit.
[8] Notice « Michel Rosa » du Maitron, et RGASPI 495-18, secrétariats du CE de l’IC.
[9] RGASPI, 517-2, fonds Thorez, et 517-3, fonds Marty.
[10] RGASPI, 495-270-706, dossier Galopin.
[11] André Tollet, op. cit.
[12] Pour tous ces militants, à l’exception de ceux qui bénéficient d’une note particulière, cf. leur notice dans le Maitron.
[13] Notice « Crémet Jean » du Maitron ; Roger Faligot et Rémi Kauffer, As-tu vu Crémet ?, Paris, Fayard, 1991.
[14] RGASPI, 517-1-722, f. 5 et 9, et L’Avant-Garde, n° 227, 3 mars 1928.
[15] Notices du Maitron pour Rosmer, Duret, Robinson, Rosa Michel et Cogniot. ; RGASPI 517-1-597, f. 87 pour Ferrat.
[16] Notices du Maitron pour tous ces militants.
[17] Idem pour Monmousseau et Semard.
[18] Albert Vassart, op. cit.
[19] RGASPI, 533-10-3241, f. 2.
[20] Notice « Latarget Raymond » du Maitron.
[21] Notice « Dahlem Franz » du Maitron.
[22] Aurélien Durr, op. cit.
[23] Archives du PCF aux Archives départementales de Seine-Saint-Denis, microfilm du fonds 517 du RGASPI 3Mi6/ 54, séq. 374, lettre de Ferrat à Barbé du 22 mars 1930.
[24] Idem, lettre de Barbé à Ferrat d’octobre 1930.
[25] Id., 517-1-597, f. 32, lettre du 3 février de Chavanne à Billoux.
[26] Id., 517-1-719, f. 7, lettre du 9 avril 1928 de Barbé (?) au secrétariat des JC.
[27] Id., 517-1-718, f. 3-5, lettre du 4 décembre 1928 de Billoux au secrétariat de l’ICJ.
[28] Id., 517-1-719, f. 26-29, lettre du 16 juillet 1928 de Guyot à Gatignon.
[29] Id., 517-1-597, f. 47, lettre du 16 février 1927 de Galopin à Billoux.
[30] Id., f. 19, lettre du 27 janvier 1927 de Barbé à Billoux.
[31] Id., f. 46, lettre du 16 février 1927 de « Pépé » à Billoux.
[32] Id., f. 71, lettre du 2 mars 1927 de Barbé à Billoux.
[33] Id., f. 82, lettre du 16 mars 1927 de Galopin à Billoux.
[34] Id., f. 126, lettre du 27 février 1927 (?) de Billoux à « Pépé ».
[35] Id., f. 30, lettre du 3 février 1927 de Galopin à Billoux.
[36] Id., f. 91, lettre du 7 avril 1927 de Galopin à Billoux et Croizat.
[37] Id., f. 85, lettre du 30 mars 1927 de Galopin à Billoux et Croizat.
[38] Id., f. 57, lettre du 23 février d’Alloyer à Billoux.
[39] Id., f. 87, lettre du 1er avril 1927 de Billoux et Croizat au secrétariat de la FJCF à Paris.
[40] Id., pour Cornette f. 52, 94, 115, 118, lettres du 23 février 1927 de Schüller à Billoux, du 13 avril de Galopin à Billoux et Croizat, du 5 août (2 lettres) de Billoux au secrétariat des JC ; pour Déglise f. 57, 94, lettres cit.

RÉFÉRENCES

Pour citer cet article :
Marc Giovaninetti, « Les représentants de la SFIC et de ses organisations satellites à l'Internationale communiste : une approche prosopographique » dans Histoire documentaire du communisme, Jean Vigreux et Romain Ducoulombier [dir.], Territoires contemporains - nouvelle série [en ligne], 3 mars 2017, n° 7, disponible sur : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC.html.
Auteur : Marc Giovaninetti.
Droits : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC/credits_contacts.html
ISSN : 1961-9944

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