Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin" UMR 7366 CNRS-uB |
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Territoires contemporains | |
Histoire documentaire du communisme | ||||||
26 septembre 1939 : la dissolution des organisations communistes | ||||||
Louis Poulhès | Résumé | Mots-clés | Sommaire | Texte | Auteur | Annexes | Notes | Références | Outils | |||||
RÉSUMÉ
La dissolution du PCF et des organisations qui lui sont liées doit être replacée dans le mouvement de droitisation progressive des radicaux, en réaction au Front populaire dont ils s’attachent à démanteler une grande partie des acquis dès l’accession d’Édouard Daladier au pouvoir en avril 1938. L’anticommunisme est pour le chef du gouvernement un instrument pour resserrer les rangs, à la fois dans l’opinion comme au sein du Parlement, en faisant droit à une revendication émise par la droite dès la mi-1938. Mis au ban de la communauté nationale comme membres du parti de l’étranger, les communistes s’assimilent facilement au bouc émissaire constitué par les étrangers et permettent, en désignant un ennemi intérieur, de renforcer la cohésion nationale dans le contexte d’une inaction militaire quasi-totale. |
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MOTS-CLÉS
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SOMMAIRE
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TEXTE | ||||||
Le Parti communiste français reste un parti important en septembre 1939, par le nombre de ses adhérents (proche de 250 000), de ses municipalités (300, contre 150 avant 1935), de ses parlementaires (74 députés et 2 sénateurs) et par son influence dans la classe ouvrière. Il souffre cependant du reflux du Front Populaire, qui suscite une désillusion des sympathisants, du Pacte germano-soviétique signé le 23 août 1939, qui entraîne une désorientation et une fuite des adhérents, de la mobilisation militaire, qui envoie nombre de ses militants aux armées. Depuis la fin du mois d’août 1939, il subit en outre une très forte répression (135 condamnations dans le seul département de la Seine entre le 26 août et le 7 septembre 1939) [1]. La saisie et l’interdiction de ses journaux, dès le 25 août, puis l’interdiction de toute réunion publique, à partir du 27 août, le mettent dans l’impossibilité de s’expliquer publiquement. La mesure prise par le gouvernement le 26 septembre 1939 frappe donc un parti sensiblement affaibli, à qui elle se propose de donner le coup de grâce. I. Le décret de dissolution et sa mise en œuvre Le texte du décret, publié au Journal officiel du lendemain, est assez bref [2]. De façon significative, il commence par viser la Troisième internationale : Article premier. Est interdite, sous quelque forme qu’elle se présente, toute activité ayant directement ou indirectement pour objet de propager les mots d’ordre émanant ou relevant de la Troisième internationale communiste ou d’organismes contrôlés en fait par cette Troisième internationale. C’est d’abord et avant tout l’Internationale communiste dont l’activité est interdite, quelle que soit la forme qu’elle adopte en France. Il s’agit d’exprimer l’idée que si une mesure est prise contre le parti communiste, c’est parce qu’il constitue une émanation de cette organisation internationale, qu’il n’est pas un parti français mais bien un parti de l’étranger. L’article 2 définit la portée de la mesure, en termes d’organisations : Art. 2. Sont dissous de plein droit le parti communiste (SFIC), toute association, toute organisation ou tout groupement de fait qui s’y rattachent et tous ceux qui, affiliés ou non à ce parti, se conforment dans l’exercice de leur activité, à des mots d’ordre relevant de la Troisième internationale communiste ou d’organismes contrôlés en fait par cette Troisième internationale. Cette portée apparaît très générale. Le parti n’est pas seul touché, toutes les organisations, associations, voire tous les groupements de fait (sans que la personnalité morale ne leur ait été nécessairement conférée, mais considérés comme se rattachant à lui), sont également dissous. Au surplus, si les activités sont interdites et les organisations dissoutes, les biens qu’elles peuvent posséder seront liquidés, le décret renvoyant à plus tard les modalités d’application : « Des arrêtés du ministre de l’Intérieur fixeront en tant que de besoin les conditions de liquidation des biens des organismes dissous. » L’article suivant précise la portée de l’interdiction en ce qui concerne les matériels et publications : Art. 3. Sont interdites la publication, la circulation, la distribution, la mise en vente, l’exposition aux regards du public et la détention en vue de la distribution, de l’offre, de la vente ou de l’exposition des écrits, périodiques ou non, des dessins et, d’une façon générale, de tout matériel de diffusion tendant à propager les mots d’ordre de la Troisième internationale ou des organismes qui s’y rattachent. On relève que la détention elle-même de matériel de propagande tombe également sous le coup de la loi, sous la condition très vague que le détenteur de ce matériel se propose de le diffuser. Enfin, le dernier article opérationnel énonce les peines encourues : Art. 4. Sans préjudice de l’application du décret du 29 juillet 1939 relatif à la sureté extérieure de l’État, les infractions au présent décret sont punies d’un emprisonnement d’un an à cinq ans et d’une amende de 100 à 5 000 fr. Les peines prévues à l’article 42 du code pénal pourront être prononcées par le tribunal. Ces peines (prison et amendes) sont lourdes, alors même que s’appliquent également les peines prévues en matière de sûreté extérieure de l’État et qu’elles peuvent s’accompagner de privation des droits civiques, civils et de famille [3]. La dissolution est mise en œuvre avec célérité. Le ministre de l’Intérieur Albert Sarraut donne ses instructions le soir du 26 septembre à tous les préfets de France et au gouverneur de l’Algérie, déterminant le mode opératoire : perquisition ; saisie de documents et de matériels ; fermeture et mise sous scellés des locaux [4]. À Paris et dans la Seine, l’opération, lancée dès quatre heures le matin du 27 septembre, mobilise plusieurs centaines de policiers. Des centaines de sites doivent être visités. Les documents établis par la préfecture de police permettent de préciser la chronologie dans le département de la Seine, de très loin le plus important [5]. En six semaines, l’essentiel des organisations communistes est dissout : au 30 septembre, les principales organisations, PCF, organisations de jeunesse, organisations dites de masse (mouvement pour la paix, personnes âgées, femmes, locataires, paysans) ainsi que la société d’édition de L’Humanité. La deuxième semaine, les organisations étrangères sont principalement visées. Après un répit d’une semaine, les opérations reprennent à partir du 10 octobre, de façon plus dispersée. Le 16 octobre, c’est le tour d’une organisation d’importance, le Secours populaire de France et des colonies. À partir du 20 octobre, les opérations portent sur les organisations de banlieue, avec une centaine d’organismes dissous en une semaine, principalement dans les domaines de l’enfance (patronages municipaux ou laïques) ; du sport (surtout les « clubs sportifs ouvriers ») ; de la culture (musique surtout, Harmonies ou sociétés de tambours et clairons) ; et un domaine social, plus varié (« Sous du soldat », comités intersyndicaux). Certaines associations à la composante politique limitée ne comptent que quelques adhérents : « les Amis de la Boule ferrée » de Malakoff ou les « Rigol’s man » de Stains, par exemple. Par la suite, des actions complémentaires sont menées, avec le 1er novembre, un gros morceau : l’ARAC (Association républicaine des Anciens combattants), dispositif majeur de l’influence communiste avec ses 93 permanences locales à Paris, 191 en Seine-banlieue. Certains organismes, bien que dirigés par des communistes, jouent cependant un rôle social important : colonies de vacances, bibliothèques, coopératives, mais aussi les syndicats. Leur dissolution pure et simple est difficile à envisager. La solution adoptée a consisté à combiner deux options : soit écarter les dirigeants communistes, en conservant les structures ainsi épurées, c’est le rôle des instances elles-mêmes ; soit dissoudre les organismes récalcitrants lorsque l’épuration n’est pas possible, puis reconstituer quelques semaines plus tard un organisme recouvrant le même champ d’activités, sans ses éléments communistes. C’est le rôle de l’État, dans un partage des tâches avec les dirigeants les mieux disposés à l’égard du gouvernement. À la CGT, l’action d’épuration démarre début octobre, par l’exclusion des dirigeants communistes ou d’organisations qu’ils dirigent. À Paris, les syndicats qui refusent de s’associer à la condamnation du pacte germano-soviétique sont exclus de la bourse du Travail le 6 novembre. Les opérations de dissolution des syndicats débutent le 8 novembre à Paris. Quarante organisations sont dissoutes en deux jours. L’action reprend avec vigueur la semaine d’après, avec 26 structures dissoutes. Par la suite, le stock des organisations considérées comme communistes s’épuisant, l’action se ralentit. La Vie ouvrière, le journal de la tendance communiste de la CGT, est interdit le 25 janvier. À la date du 1er mars 1940, le ministre peut ainsi avancer le chiffre de 93 structures syndicales dissoutes dans la Seine en additionnant structures proprement syndicales et organismes sociaux qui en dépendent. Quinze autres s’y ajoutent par la suite : six en avril, mais encore deux en mai et trois en juin. Sous l’occupation, trois structures seront encore dissoutes, début février et début mars 1941. En Seine-et-Oise, à la même date, ce sont 36 unions locales ou sections syndicales qui auront connu le même sort. Dans ce dernier département, le directeur de la police d'État de Seine-et-Oise demande à tous les commissaires de police de se rapprocher des syndicalistes socialistes pour obtenir des renseignements sur l’attitude des dirigeants de leurs syndicats, « avec discrétion mais insistance » précisant qu’il s’agit de « reconstituer très vite les syndicats que notre action libère de l’emprise communiste » [6]. Dans l’importante Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT) qui fédère les nombreux clubs sportifs ouvriers, il est procédé comme à la CGT. Le 10 décembre, sa commission exécutive prononce l’exclusion de 48 clubs et décide la déchéance de 21 comités régionaux, dont celui de la région parisienne. Elle exclut aussi les dirigeants communistes de ses instances dirigeantes. La dissolution des structures purement locales est passée au second plan, ne portant que sur quelques organismes par la suite. Les opérations reprennent en janvier et février 1940 avec 19 organisations dissoutes, dont douze sportives. À partir de mars 1940, le rythme des dissolutions se réduit. Ce sont encore trente-cinq organismes qui sont dissous dans la Seine, dont quinze structures professionnelles ou syndicales, le dernier l’étant le 13 mai… 1941. Sur les vingt-huit organismes dissous de mars à juin 1940, on compte encore onze structures locales, onze syndicats ou organismes professionnels et cinq structures à vocation nationale. Sur les sept organismes dissous en 1941, cinq sont locaux. Le bilan des opérations n’est pas sans poser quelques problèmes. Le ministre Albert Sarraut indique au Sénat le 19 mars 1940 [7] que 1 295 organisations ont été dissoutes dans la France entière. La comparaison entre la Seine et la Seine-et-Oise montre que les préfets n’ont pas eu les mêmes conceptions de la statistique. Dans la Seine, le préfet Roger Langeron a compté 301 organisations, dont 93 organisations syndicales, soit 208 hors syndicats ; en Seine-et-Oise le préfet Robert Billecard a recensé 49 groupements dont 36 organisations syndicales et 13 hors syndicats. Soit 208 organisations hors syndicats dans la Seine, contre 13 seulement en Seine-et-Oise [8]. En fait, dans la Seine, hormis les grandes organisations (PCF, jeunesses communistes, ARAC, Paix et liberté, Secours populaire, Vieux travailleurs), comptées chacune pour un groupement, les autres structures sont dispersées ; à l’inverse en Seine-et-Oise, toutes les organisations sont regroupées, alors qu’en détail, elles sont au nombre de 170. Le résultat est évidemment plus flatteur dans la Seine, très nettement plus modeste en Seine-et-Oise. En outre, c’est la nature même des organisations dissoutes qui pose question. On constate l’absence d’organisations culturelles, notamment musicales en Seine-et-Oise, alors qu’elles sont très nombreuses en Seine-banlieue ; à l’inverse dans la Seine, on remarque l’absence de comités de chômeurs, qui sont 38 en Seine-et-Oise. Alors même qu’entre les deux départements, il ne peut y avoir de telles différences qui tiennent aux modes d’action communistes, il est probable que les préfets ont une conception différente de l’étendue des organisations communistes. En tout état de cause, de telles données ne sont pas comparables, du fait de leur hétérogénéité, et leur total n’a pas grand sens. Deux commentaires du chef du gouvernement, Édouard Daladier, énoncés dans le télégramme expédié aux ambassadeurs de France le 29 septembre 1939, peuvent être retenus comme résumant les objectifs poursuivis : Les dispositions du décret sont telles qu’elles coupent court, par avance, à toute velléité qu’aurait le Parti communiste de se reconstituer d’une façon ou d’une autre et de regrouper ses forces sous une étiquette quelconque. […] Le décret a essentiellement pour but d’empêcher que ne puisse subsister à l’arrière un organisme prenant ses consignes hors de nos frontières. […] Il était nécessaire que […] tout lien fut rompu avec des éléments de l’étranger qui, en masquant le plus souvent leurs agissements de considérations sentimentales et idéologiques, poursuivent, en réalité, une œuvre de dissociation [9]. II. L’opération politique Au-delà de ces éléments factuels, il importe de s’interroger sur le sens de cette mesure. Qu’est-ce qui a porté Édouard Daladier à prendre une mesure extrême à l’égard de son ancien allié au sein du Rassemblement populaire ? Pour comprendre la dissolution, il apparaît indispensable de la remettre en perspective. On observe en effet un mouvement de droitisation des radicaux qui prend naissance tôt, dans un contexte de fort développement de l’anticommunisme. Les radicaux sont entrés dans le Rassemblement populaire portés par un grand mouvement unitaire, qui s’est développé à la suite des événements de février 1934. Deux ensembles d’événements les font évoluer rapidement : les grèves de 1936 et la guerre d’Espagne. La panique saisit alors le petit patronat et gagne la classe moyenne – deux groupes sociaux qui constituent la base sociale et militante du parti radical. Cette évolution comporte deux conséquences : un mouvement de balancier politique des radicaux vers la droite, mais aussi une radicalisation des droites dans le rejet du Front populaire. Le glissement des radicaux vers la droite se manifeste en plusieurs étapes. D’abord, par la composition du gouvernement Daladier en avril 1938, sans participation socialiste, mais avec des personnalités de droite, Paul Reynaud et Georges Mandel principalement. Il se poursuit par la mise en œuvre rapide de mesures xénophobes, avec le décret-loi du 5 mai 1938 sur le séjour des étrangers, renforcé plus tard par le décret-loi du 12 novembre 1938 sur la police des étrangers. Le discours du chef du gouvernement en août 1938 pour « remettre la France au travail », suivi d’une nouvelle réglementation sur la durée du travail constitue un virage. Les accords de Munich le 30 septembre 1938 opèrent une cassure dans la majorité, seuls les communistes et deux députés isolés votant contre. Le vote des pleins pouvoirs le 5 octobre 1938 manifeste plus clairement encore l’existence de cette nouvelle majorité avec l’appui donné au gouvernement par une partie importante des droites. Après le congrès radical de Marseille de fin octobre 1938, le train des décrets Reynaud début novembre poursuit cette évolution. Il s’agit d’en finir avec 1936, afin de « rétablir l’équilibre économique et financier de la France progressivement en trois ans », selon l’expression de Reynaud lui-même, de retourner à l’équilibre budgétaire et de libérer l’économie et les finances « de toutes les entraves qui les paralysent ». L’évolution est parachevée par la répression brutale de la grève générale du 30 novembre 1938 et, en politique étrangère, par la visite de Ribbentrop à Paris le 6 décembre 1938. Parallèlement, les droites opèrent une radicalisation que manifeste le développement du Parti social français qui devient de très loin le premier parti de France en 1938. Devant la très forte concurrence qu’il constitue pour les radicaux, leur réponse consiste à infléchir progressivement leur action vers la droite pour tenter de lui résister sur son propre terrain. Dans le même temps, une campagne pour la dissolution du PC-SFIC est lancée à l’été 1938. Elle compte trois temps, avant et après Munich, pour culminer à la fin de l’année. En août 1938, une première salve est tirée par la Fédération républicaine. Son organe hebdomadaire, La Nation, relie situation intérieure et situation internationale pour stigmatiser le danger communiste : À l’intérieur, le communisme politique et syndical poursuit partout son agitation qui a pour objet de briser dans les mains des producteurs eux-mêmes l’économie nationale. À l’extérieur, le communisme belliqueux et agressif dirigé par Moscou allume un nouveau foyer de guerre. Nous demandons à notre gouvernement s’il est raisonnable, en présence d’une telle situation, de tolérer chez nous les ferments de guerre civile et de guerre étrangère, que le communisme renferme. Programme et agissements sont notoires et ils demandent que soient prises à leur égard des mesures de sécurité nationales. Mais quand ? Tout de suite. Le danger est immédiat [10]. La campagne se poursuit le 24 septembre 1938 : « Le simple bon sens politique prévaudra-t-il assez au gouvernement pour aider le génie de la France à débarrasser les ouvriers français du bolchévisme, maitre de corruption, de mensonge et de trahison [11] ? ». La demande de dissolution est encore lancée mezza-voce. Après Munich, la campagne s’amplifie et elle se manifeste par des aller retour entre les deux principales formations parlementaires de la droite. La Fédération républicaine lance le 8 octobre 1938 : « Le communisme, installé au cœur de ce pays […] est un paradoxe monstrueux et insoutenable. […] Ce paradoxe et ce scandale doivent cesser ». Le groupe de la Fédération républicaine à la Chambre poursuit dans son communiqué : « Le groupe souligne, une fois de plus, le danger des menées, trop longtemps tolérées, de ce parti » [12]. Début novembre La Nation réclame une « épuration » en réponse « au plan criminel des bolchevistes ». Elle demande la dissolution du parti, « le camp de concentration et des juges d’instruction pour ses chefs », le rejet hors des administrations des fonctionnaires communistes « qui trahissent l’État qui les paye en cherchant à créer des foyers d’agitation révolutionnaire » [13]. Le congrès de la Fédération républicaine, à la mi-novembre 1938, proclame : Nous ne cessons de répéter que le communisme, qui vise à la destruction de notre civilisation et qui veut la guerre comme préface à sa révolution, n’est pas une doctrine mais un crime. Nous ne cessons de répéter que le parti communiste n’est pas un parti comparable aux autres partis français, mais une secte d’agitateurs aux ordres de l’étranger et que, dans tout pays civilisé et dans une démocratie d’abord, il doit être mis hors la loi [14]. Du côté de l’Alliance démocratique, formation dirigée par un Pierre-Étienne Flandin qui s’est signalé par l’envoi d’un message de félicitation à Hitler pour la conclusion des accords de Munich, le parti déclare à la suite de son congrès de novembre 1938 : « Il n’est pas d’autorité et de stabilité gouvernementale sans le vote préalable d’une réforme électorale profonde […], à la stricte condition que les seuls partis politiques autorisés soient des partis français ayant rompu tout lien avec une obédience étrangère ou internationale [15] ». Le 25 novembre 1938, le bulletin du parti est plus explicite : Le parti communiste avait fait du Front populaire et des gouvernements qui lui étaient inféodés les instruments de son action. Le Front populaire est mort et ses débris ne peuvent plus se rejoindre ; dès lors il ne reste plus au parti de Moscou que le recours à la violence et à la révolution. C’est pourquoi comme l’Alliance démocratique l’a demandé dans son récent congrès, il doit être mis hors-la-loi [16]. Enfin, alors que la grève générale prévue pour le 30 novembre se prépare, la Fédération républicaine lance un rappel dans La Nation le 26 novembre : « La CGT tend à devenir de plus en plus une succursale du parti communiste. Et cela pose un grave problème social, un problème dont on ne sortira que par la dissolution de l’un et de l’autre [17]. » Dans le contexte de la répression d’après la grève, la campagne atteint son maximum d’intensité en décembre. Le 8 décembre, la Fédération républicaine vote en faveur du gouvernement sur la politique générale. Son porte-parole René Dommange indique que ce vote est dû à la fermeté montrée par le gouvernement le 30 novembre, et il réclame très officiellement la dissolution du parti communiste, par l’application de la loi sur la dissolution des ligues : « Je demande au Gouvernement d’appliquer la loi que les communistes ont voté le 10 janvier 1936 et de dissoudre le parti communiste, comme ayant pour but de porter atteinte à l’intégrité du territoire nationale et comme voulant attenter à la forme républicaine du Gouvernement » [18]. Une brochure, diffusée à 120 000 exemplaires par la Fédération républicaine, demande : « Le gouvernement qui va imposer inexorablement des sacrifices écrasants aux Français de France tremblerait-il devant les agitateurs communistes ? » tout en proclamant : « Notre patrie ne se relèvera que lorsqu’elle sera redevenue française. […] C’est à dire lorsqu’un Gouvernement digne de ce nom, fidèle à son devoir, aura décrété la dissolution du parti communiste ». Dans un meeting organisé le 10 décembre 1938 à Bayonne devant 3 000 personnes, Jean Montigny député radical de droite, déclare : La France a été trompée, affaiblie, ruinée par le Front Populaire dont la faillite est ouverte et dont les débris sont épars. À l’appel de M. Daladier, une majorité nationale s’est formée dont les groupes centristes et modérés forment l’élément principal. Avec un complet désintéressement, ils ne formulent aucune exigence de personne : la seule condition de leur appui est que le gouvernement de la République assure le salut national, le relèvement intérieur, la paix dans la dignité. Mais les évènements démontreront qu’il ne pourra y parvenir qu’en détruisant le communisme [19]. Quelques jours plus tard, désignant le communisme, il demande à la Chambre que « la France soit débarrassée de cette pègre internationale » [20]. La campagne s’élargit avec la publication, le 16 décembre 1938, d’un appel de 430 journaux, diffusé par l’Agence de presse Inter-France. Parmi les 430 journaux, on trouve neuf quotidiens parisiens et 81 quotidiens de province [21]. Leur liste est publiée en affiche, sous le titre « 430 journaux demandent au Parlement de mettre fin aux menées étrangères sur notre territoire », avec comme chapeau : Forts de la confiance de leurs dix millions de lecteurs représentant toutes les opinions, les journaux dont les noms suivent ont publié dans leurs colonnes, le 16 décembre et les jours suivants, un pressant « Appel au Parlement » afin qu’il mette un terme à l’action du parti communiste. L’appel dénonce l’action de discorde et la volonté d’insurrection des organisations communistes dirigées par un gouvernement étranger [22]. Il s’agit de demander au Parlement « de mettre fin aux menées étrangères sur notre territoire », d’une organisation qui « se fait appeler le Parti communiste français », « entretenue et dirigée par un gouvernement étranger » se proposant rien moins que « la ruine de la civilisation de l’Occident » par « la guerre civile, la guerre étrangère, la destruction de nos biens et nos libertés ». Après un argumentaire sur chacun de ces points, le texte poursuit, visant l’opposition des communistes aux accords de Munich : « Malgré le discrédit dont il est frappé depuis le mois de septembre, où il est apparu aux yeux de tous comme le parti de la guerre et l’instrument d’intérêts étrangers, le Parti communiste n’a rien perdu de sa puissance ». Avant de conclure : « La dissolution s’impose », il proclame : « La France doit, elle aussi, rejeter hors de la communauté nationale toutes les factions que l’étranger a installées sur notre sol et, pour commencer, la plus active, la plus dangereuse, celle qui aujourd’hui travaille publiquement à briser son effort de redressement : le Parti Communiste ». La campagne pour la dissolution a été lancée à droite, mais la gauche modérée y est sensible rapidement. Louis-Oscar Frossard, en octobre 1938, exprime le souhait d’un gouvernement d’union nationale moins les communistes « qui se sont exclus ». À la question « et s’ils continuent leur besogne de sabotage et de guerre », il répond vivement : « Il faudra les boucler » [23]. Les accusations contre les communistes, accusés de saboter l’économie française, de ruiner la confiance, de viser la dictature, d’être le cheval de Troie de Moscou s’imposent progressivement dans le milieu radical. L’anticommunisme devient partie intégrante du programme du parti et un élément important de sa droitisation progressive [24]. Gaston Jèze, un des penseurs radicaux les plus éminents, va même encore plus loin puisqu’il écrit ainsi dans L’Ère nouvelle le 15 décembre 1938, qu’entre « les antimarxistes et les marxistes (SFIO et communistes) », il n’y a « aucune coalition possible. Les démocrates français doivent unir leurs efforts pour abattre l’ennemi national : le marxisme. La restauration du pays ne pourra être obtenue que par la défaite complète du marxisme, doctrine révolutionnaire de guerre sociale et de dictature démagogique » [25]. À la fin de 1938, ces forces politiques, essentiellement de droite ont pensé l’heure venue d’obtenir la dissolution du parti communiste. La conjoncture est favorable à l’anticommunisme, en faisant fond sur l’isolement des communistes après Munich et dans la foulée de la répression du mouvement ouvrier après la grève du 30 novembre 1938. De la part du gouvernement Daladier, une décision de dissolution du PCF aurait conclu avec éclat, par une mesure retentissante, l’évolution des radicaux vers la droite. Elle aurait, en outre, bloqué toute perspective d’un accord de défense avec l’URSS. Néanmoins, le sujet n’était pas encore mûr et le prétexte pas encore suffisamment formé pour que le gouvernement saute le pas. La pression échoue. Au début de 1939, la conjoncture n’est plus propice à la revendication de dissolution du PCF. En mars 1939, avec la poursuite du dépeçage de la Tchécoslovaquie et l’annexion de Memel, l’échec de Munich devient manifeste. À l’été 1939, les événements s’accélèrent. En juillet 1939, la campagne pour la dissolution reprend. Elle se fonde presqu’exclusivement sur le thème du complot. Le 12 juillet 1939, la Fédération républicaine met en garde les Français contre « Le péril communiste » : Le groupe constate avec inquiétude l’intensification des menées de l’Internationale communiste dans le pays, dans les usines travaillant pour la défense nationale et jusque dans l’armée. Il déclare que le soutien qu’il a jusqu’à présent accordé au gouvernement lui fait un devoir d’attirer l’attention du pays sur les graves dangers que les manœuvres communistes font courir à la sécurité nationale [26]. Le 22 juillet 1939, La Nation renchérit, sous le titre « Le danger communiste » : « Que se passera-t-il le jour où, devant l’inertie gouvernementale, les communistes auront retrouvé leur crédit d’antan sur les masses ouvrières ? Un renouveau de l’agitation sociale n’est-il pas à craindre ? […] Il faut prévenir pareilles éventualités quand il est encore temps. C’est déjà moins facile qu’il y a six mois. ». Elle poursuit le 5 août 1939 : « La France est aujourd’hui le seul pays où la propagande soviétique soit encore possible. Partout ailleurs, le communisme a été extirpé ou mis hors d’état de nuire : chez nous, il est encore libre de parler, d’agir, de manœuvrer, d’agiter l’opinion et les populations [27]. » La grande presse prend le relais. Le Temps titre ainsi le 5 août sur « L’agitation communiste », affirmant que le parti communiste prépare minutieusement dans les ateliers et les chantiers un nouveau juin 1936. Il reprend la même thématique le 7 août : « Nous souhaitons que les travailleurs français aient assez de clairvoyance pour éviter de tomber dans le piège qui leur est tendu. Mais nous souhaitons aussi que le gouvernement ne laisse pas se former les foyers de désordre que le parti communiste, de son propre aveu, veut créer. » Le 19 août 1939, La Nation dans un grand article titré « Il faut dissoudre le parti communiste », lance un cri d’alarme devant le développement de l’activité communiste. S’appuyant sur l’opinion d’un dirigeant syndical anticommuniste selon lequel un nouveau juin 1936 se prépare, elle proclame : « La propagande communiste […] est une menace pour l’ordre public et pour la paix. Il faut dissoudre le parti communiste. » « Daladier va-t-il continuer par sa maladresse à faire le lit du communisme ? Ce n’est pas pour cette tâche que les nationaux l’ont jusqu’ici soutenu de leurs votes [28]. » La droite tente donc une relance à l’été 1939 pour obtenir l’interdiction du PCF mais, comme l’écrit La Nation, « c’est déjà moins facile qu’il y a six mois ». Pour autant, la pression envers le chef du gouvernement est transparente : ce n’est pas pour « faire le lit du communisme » que la droite a voté pour lui. III. La dissolution du PCF, parachèvement de l’évolution droitière des radicaux Le Pacte germano-soviétique, signé le 23 août 1939, s’il constitue un coup de tonnerre pour l’opinion publique, n’est pas une surprise pour le gouvernement, informé depuis plusieurs mois de cette possibilité. C’est ce qu’indique Édouard Daladier à la commission des affaires étrangères de la Chambre le 29 septembre 1939 : « Depuis plusieurs mois, nous avions appris, notamment de source allemande très sûre, que certains membres du Gouvernement du Reich […] souhaitaient renverser complètement la politique suivie jusque-là par le Troisième Reich à l’égard de la Russie [29]. » Les Soviétiques, quant à eux, n’avaient pas fait mystère, dès mars 1939, de leur refus de se laisser empêtrer dans des négociations avec les Anglais et les Français, ainsi que Staline l’avait manifesté dès mars 1939 : « Nous ne tirerons pas les marrons du feu pour d’autres ». Sur le fond, le gouvernement sait que le Pacte constitue un rééquilibrage en faveur de l’URSS au détriment de l’Allemagne, comme l’analyse froidement l’ambassade de France en URSS à la fin octobre 1939 : La subordination dans laquelle l’Allemagne se trouve depuis le 3 septembre vis-à-vis de la Russie constitue pour cette dernière une chance inespérée, comme il ne s’en produit pas deux en plusieurs siècles. En effet, si la Grande Bretagne et la France n’avaient pas tenu leurs engagements à l’égard de la Pologne, l’Allemagne eut été tranquille à l’ouest et après avoir écrasé la Pologne en trois semaines eut eu les mains libres contre la Russie [30]. L’indignation gouvernementale n’est qu’une façade, si l’on en croit la déclaration de Daladier à la commission des affaires étrangères du Sénat le 9 octobre 1939 : « La diplomatie franco-anglaise peut être appelée à bénéficier un jour des équivoques et des réserves qui subsistent dans la ligne de conduite de l’URSS à l’égard de l’Allemagne. » À cette occasion, il déclare partager l’analyse du Foreign Office qui considère « que l’entente germano-russe ne paraît ni assez étroite, ni assez durable, ni assez sincère pour que nous ne nous réservions pas la possibilité de mener à Moscou, le moment venu, une action diplomatique opportune » [31]. Le pacte est cependant du « pain béni » pour ceux qui agissent en faveur de la dissolution. Aux thèmes du parti de l’étranger, fondement de l’anticommunisme depuis la naissance du PCF, du fauteur de guerre étrangère, développé à partir de la guerre d’Espagne et ravivé avec la crise de Munich, du complot communiste en faveur de l’agitation sociale, réactivé périodiquement, le pacte permet d’ajouter le thème de la trahison. Dès le 24 août, Le Jour écrit : La position du parti communiste prouve que celui-ci est toujours prêt à prendre la défense d’une puissance étrangère même lorsque ses intérêts sont manifestement opposés à ceux de la France. Mais il est bon que l’aveu de la trahison ait été apporté. Le gouvernement doit au moral de la nation de mettre dans l’impossibilité de nuire un parti et des hommes qui ne cessent de prendre ouvertement leurs consignes de l’étranger. Si le propos peut s’interpréter de façon minimale (interdire les publications communistes), tout autant que maximale (interdire le parti), le communiqué de la Fédération républicaine publié dans La Nation le 26 août 1939, juste après la saisie des journaux communistes, va plus loin. Il « dénonce avec indignation l’attitude du parti communiste et du journal L’Humanité qui prennent aujourd’hui position contre les intérêts de la France et contre la paix. Il demande instamment au gouvernement de ne pas tolérer davantage, à l’heure où nous sommes, l’action néfaste d’hommes qui acceptent ouvertement des consignes de l’étranger [32]. » L’article du 2 septembre 1939, sous le titre « La collusion bolchevo-fasciste », enfonce le clou : Le gouvernement a heureusement mis fin à cet abominable bourrage de crâne, à cette apologie de la trahison en suspendant sine die les deux feuilles. Ces actes sont louables, mais insuffisants. La défense de la Patrie exige qu’on mette sans tarder le parti communiste – qui n’est pas un parti français – hors de la communauté nationale, et qu’on mette hors d’état de nuire les traîtres que Moscou entretient sur notre sol [33]. Un dirigeant des jeunes radicaux, Roland Manescau, demande, également le 26 août 1939, qu’une action vigoureuse soit entreprise contre le parti qui en France se revendique directement « d’un des apaches du syndicat constitué par Hitler et Staline : le parti communiste », poursuivant : « Des mesures énergiques s’imposent à son égard : sa dissolution et, s’il le faut, l’arrestation de ses chefs » [34]. Le Matin titre le 1 er septembre 1939 « Le communisme fléau du monde n’a plus sa place en France » et proclame par la plume de son éditorialiste, le sénateur de l’Alliance démocratique Jean Fabry : « Ne permettons plus aux chefs communistes de recruter en France pour le compte et le service des soviets ». L’interdiction de la presse communiste et le début de la répression des militants ont été largement perçus dans l’opinion comme une étape. En témoignent, entre autres, un simple document d’archives, le compte rendu fait par le commissaire de police de Chelles le 26 août 1939, sur la réaction des communistes au pacte germano-soviétique et à la saisie des journaux. Il indique que la saisie des journaux n’a provoqué aucune réaction chez les militants qui « se tiennent d’autant plus calmes qu’ils craignent la dissolution de leur Parti », ajoutant : « Cette dissolution serait très favorablement accueillie par la grande majorité de l’opinion publique, qui juge très sévèrement les dirigeants communistes qui restent encore inféodés à Moscou » [35]. À la lumière de la campagne pour la dissolution, menée plusieurs mois durant avant les évènements de la fin d’août et de septembre 1939, le choix du gouvernement Daladier, d’abord d’interdire les journaux communistes, puis d’achever ce premier pas en interdisant le parti, s’éclaire. La faiblesse de la riposte des communistes en réponse à la saisie de leurs journaux, tant ils sont déconcertés par le Pacte germano-soviétique, assommés par la répression, dévitalisés par la mobilisation, montre au chef du gouvernement que le champ se libère. Le très large consensus réalisé contre les communistes l’a convaincu qu’il était possible d’aller plus loin et de bénéficier ainsi, à bon compte, d’un surcroît de popularité et de renforcer les appuis politiques dont il jouit. D’autant que l’invasion de l’Est polonais par les troupes soviétiques à partir du 17 septembre 1939 radicalise encore antisoviétisme et anticommunisme, plus que jamais confondus dans l’opinion. Daladier voit ainsi dans l’anticommunisme l’occasion de resserrer les rangs, à la fois dans l’opinion, comme au sein du Parlement, en leur offrant un bouc émissaire en pâture. Intégrant ce marqueur de droite qu’est la dissolution, un tel choix permet de s’attacher plus étroitement cette mouvance politique, parachevant ainsi avec éclat le glissement à droite du parti radical dans la liquidation du Front populaire. Les communistes, mis au ban de la communauté nationale comme membres du parti de l’étranger, s’assimilent dès lors facilement au repoussoir constitué par les étrangers eux-mêmes visés par les premières mesures de son gouvernement. À défaut d’un ennemi extérieur qu’on ménage, un ennemi intérieur de ce type, étrangers et parti de l’étranger mêlés, fait parfaitement l’affaire pour renforcer la cohésion nationale, dans le contexte difficile à justifier d’une inaction militaire quasi totale trois semaines après les débuts d’une guerre qualifiée bientôt de « Drôle de guerre ». |
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AUTEUR Louis Poulhès Doctorant Université de Bourgogne-Franche-Comté, Centre Georges Chevrier-UMR 7366 |
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ANNEXES |
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NOTES
[1]
Archives Préfecture de police (APPo), BA/2447.
[2]
Journal Officiel, lois et décrets, 27 septembre 1939, p. 11770.
[3]
L’article 42 du code pénal, auquel il est fait référence, porte sur la faculté qu’ont les tribunaux correctionnels
d’interdire en tout ou en partie, l'exercice des droits civiques, civils et de famille : de vote, d'élection,
d'éligibilité ; d'être appelé ou nommé aux fonctions de juré ou autres fonctions publiques ; d'être
appelé ou nommé aux emplois de l'administration ou d'exercer ces fonctions ou emplois ; de vote et de suffrage dans les
délibérations de famille ; d'être tuteur ou curateur, si ce n'est de ses enfants et sur l'avis seulement de la famille ;
d'être expert ou employé comme témoin dans les actes ; de témoignage en justice autrement que pour y faire de simples
déclarations.
[4]
Fonds Daladier, AN 496AP/27 (3DA12), dossier 2 « mesures contre les communistes ».
[5]
APPo, BA/2443 à 2445.
[6]
Archives Départementales (AD) Val d’Oise, 1/Z/381 ; AD Yvelines, 4M2/70.
[7]
Le bilan est établi par les préfectures à la fin février 1940.
[8]
AD Yvelines 4M2/70.
[9]
Archives Daladier, AN 496AP/16 (3DA1), dossier 2.
[10]
H. Bourgin, « Le communisme et la guerre », La Nation. Bulletin de la Fédération républicaine, 24
septembre 1938, p. 619.
[11]
H. Bourgin, « Les menaces de guerre, la classe ouvrière et ses meneurs communisme et la guerre », La Nation. Bulletin de la Fédération républicaine, 27 août 1938, p. 554.
[12]
La Nation. Bulletin de la Fédération républicaine, 8 octobre 1938, p. 652.
[13]
« Épuration », La Nation. Bulletin de la Fédération républicaine, 3 novembre 1938, p. 785.
[14]
Rapport de Fernand Laurent sur la politique intérieure au Congrès national de la Fédération républicaine de novembre 1938,
p. 88. Hors-série inséré dans La Nation entre le 25 février et le 4 mars 1939.
[15]
L’Alliance démocratique, 18 novembre 1938.
[16]
L’Alliance démocratique, 25 novembre 1938.
[17]
La Nation. Bulletin de la Fédération républicaine, 26 novembre 1938, article de Marcel Petitjean.
[18]
Journal officiel, Débats, Chambre, 9 décembre 1938, p. 1657 col. 3.
[19]
Le Figaro, 12 décembre 1938.
[20]
Jean-François Eck, « Les droites sus aux communistes ! », dans Jean-Pierre Azéma, Antoine Prost et Jean-Pierre
Rioux (dir.), Le Parti communiste français des années sombres : 1938-1941, Paris, Seuil, 1986, p. 52.
[21]
La liste est conservée aux AN/19940497.
[22]
L’appel est publié, notamment, dans Le Figaro, 16 décembre 1938.
[23]
Jean-François Eck, « Les droites sus aux communistes ! », op. cit., p. 52.
[24]
Serge Berstein, « Les radicaux : il existe désormais un ennemi à gauche », dans Jean-Pierre Azéma, Antoine
Prost et Jean-Pierre Rioux (dir.), op. cit., p. 54-61.
[25]
Cité par Le Figaro, 16 décembre 1938.
[26]
La Nation. Bulletin de la Fédération républicaine, 22 juillet 1939, p. 541.
[27]
Ibidem, p. 546.
[28]
Ibidem, p. 518.
[29]
Archives Daladier AN 496AP/16 (3DA1), dossier 4 sous-dossier b.
[30]
Archives Daladier, AN 496AP/16 (3DA1) dossier 2 sous-dossier b, dépêche du 29 octobre 1939.
[31]
Archives Daladier AN 496AP/16 (3DA1) dossier 4 sous-dossier b.
[32]
La Nation. Bulletin de la Fédération républicaine, 26 août 1939, p. 540.
[33]
Ibidem, p. 551.
[34]
Serge Berstein, « Les radicaux : il existe désormais un ennemi à gauche », op. cit., p. 61.
[35]
AD Seine-et-Marne, M/4230.
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RÉFÉRENCES Pour citer cet article : Louis Poulhès, « 26 septembre 1939 : la dissolution des organisations communistes » dans Histoire documentaire du communisme, Jean Vigreux et Romain Ducoulombier [dir.], Territoires contemporains - nouvelle série [en ligne], 3 mars 2017, n° 7, disponible sur : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC.html. Auteur : Louis Poulhès. Droits : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC/credits_contacts.html ISSN : 1961-9944 |
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