Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin"
UMR 7366 CNRS-uB
Territoires contemporains


Histoire documentaire du communisme
Le PCF et l’internement en France des volontaires internationaux de retour d’Espagne : l’impossible solde de tout compte du projet kominternien de Brigades internationales
Édouard Sill
Résumé | Mots-clés | Sommaire | Texte | Auteur | Annexes | Notes | Références | Outils
RÉSUMÉ

En août 1938, Joseph Staline acquiesça à la demande du gouvernement républicain espagnol de démobiliser les Brigades internationales, dans une tentative désespérée d’obtenir de la communauté internationale un retrait des forces expéditionnaires germano-italiennes en Espagne. Quelques mois plus tard, en février 1939, plusieurs milliers de volontaires internationaux échouaient dans les camps d’internement  français après la Retirada. Le PCF fut alors chargé du lourd fardeau de trouver une solution pour  extraire les vétérans internés en France. Le parti français  fut le récepteur bien malgré lui d’une liquidation impossible, celle des Brigades internationales, projet désormais caduque du Komintern et sacrifié à l’aune de la volte-face stratégique de Staline en Europe durant l'été 1939.

MOTS-CLÉS
Mots-clés : Guerre d'Espagne ; Brigades internationales ; Komintern ; Parti communiste français ; volontariat transnational combattant ; internement administratif ; pacte germano-soviétique
Index géographique : France ; Espagne
Index historique : xxe siècle ; Seconde Guerre mondiale ; Guerre d'Espagne
SOMMAIRE
I. La porte close française
II. Un capital humain inestimable
III. L’espoir trahi : le refus de l’accueil des vétérans en Union soviétique
IV. La transmission du problème aux sections nationales du Komintern
V. La recherche d’une solution diplomatique au cas par cas
VI. Le réengagement des vétérans dans l’armée française
VII. Un échec inéluctable

TEXTE

Lorsqu’en 1936 une grande remue d’hommes dirigea vers l’Espagne républicaine plusieurs dizaines de milliers de volontaires étrangers, le problème du retour, ou plutôt de l’après-guerre, ne fut posé par personne. Cela ne signifie en aucun cas que les volontaires partaient pour un aller simple en Espagne. La victoire attendue contre les militaires soulevés et leurs alliés germano-italiens devait pourvoir à cette question. En septembre 1938, le gouvernement républicain espagnol décida, avec l’accord de Staline et dans une ultime tentative pour obtenir l’arrêt des interventions militaires italiennes et allemandes, du retrait unilatéral des combattants étrangers engagés dans ses armées. La question du devenir des vétérans devint saillante. La SDN mit en place un dispositif de retrait d’Espagne dont les postulats ne furent pas respectés par les pays concernés. Près de 12 500 étrangers furent démobilisés et installés dans des camps provisoires en Catalogne. Les trois-quarts étaient membres des fameuses Brigades internationales, les autres, en majorité sud-américains, venaient d’autres formations de l’armée républicaine. En réalité, seuls les vétérans ressortissants d’un pays démocratique purent quitter l’Espagne. En janvier 1939, la moitié des « Internationaux [1] » attendaient encore une destination vers un pays d’accueil.

Projet politique plutôt que militaire, créé de toute pièce par le Komintern, sur une proposition des cadres du PCF et de la MOI en septembre 1936, l’entreprise grandiloquente de Brigades internationales échouait sur les plages du Roussillon tandis que la République espagnole agonisait. Environ 6 000 vétérans majoritairement Allemands, Autrichiens, Italiens, Balkaniques, Baltes, Polonais et Tchécoslovaques, mais également de nombreux Marocains et Sud-Américains, furent internés en France dans des camps de concentration relégués dans les départements pyrénéens, faute d’un État acceptant de les accueillir.

Jusqu’en septembre 1939, diverses démarches furent entreprises pour clore positivement l’aventure initiée trois ans plus tôt dans les Brigades internationales. En juin 1940, les 4 000 derniers Internationaux quittaient le camp de Gurs, et le statut de vétérans d’Espagne, pour le camp du Vernet où ils rejoignirent la masse des « étrangers indésirables » internés administrativement par la France. Entre-temps, la signature du Pacte germano-soviétique, le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale puis la dissolution du PCF  scellèrent irrémédiablement leur sort. Leur abandon ne fut pas le fait du Komintern et de ses sections nationales mais provint d’une décision de Staline, dont les intérêts géopolitiques étaient alors à l’exact opposé de ceux de 1936. C’est avant tout le PCF et le délégué du Komintern, André Marty, qui furent chargés du lourd fardeau de « solder les comptes » des Brigades internationales et de trouver notamment une solution pour les vétérans internés en France. Le parti français fut chargé d’une impossible mission humanitaire et dut orchestrer des campagnes-prétextes sans moyens et à rebours de la situation internationale.

I. La porte close française

Le grand recrutement de volontaires initié à l’automne 1936 et organisé par les partis communistes pour constituer des Brigades internationales avait rassemblé en majeure partie des immigrés venus d’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord. La moitié d’entre eux vint de France. À leur départ, ils s’étaient placés, sans le savoir, dans une situation administrative délicate. Les préfectures constatèrent laconiquement leurs infractions : « Ces étrangers n’ont fait aucune déclaration de départ dans leur mairie respective. Ils ont, de ce fait, rompu leur contrat collectif [2] ». Dès le 18 novembre 1936, le ministre des Affaires étrangères Yvon Delbos donna instruction aux consuls en Espagne de ne pas donner suite aux volontaires étrangers en situation irrégulière sollicitant l’autorisation de rentrer en France [3]. Cette politique prévalut également dans la plupart des autres pays. Durant leur absence, le décret du 2 mai 1938 avait durci le régime du séjour des étrangers et la législation fut une nouvelle fois renforcée le 12 novembre 1938 par la création d'une nouvelle catégorie, l’étranger dit « indésirable » [4]. La situation administrative des volontaires immigrés résidant légalement en France fut elle aussi bouleversée, la majeure partie d’entre eux ne purent prétendre revenir dans leur département d’origine [5]. Ils se retrouvèrent dans la même situation que leurs compatriotes n’ayant pas d’antécédents avec la France.

Les règles déterminées par la commission de non-intervention prévoyaient que les combattants retirés d’Espagne seraient orientés vers le pays dont ils étaient ressortissants. Ils devaient alors être dirigés vers un pays qui leur donnerait la garantie de ne pas les poursuivre. La commission de la SDN n’avait donc pas envisagé la situation spécifique d’une grande partie des volontaires des Brigades internationales, ceux venus des immigrations. Seuls la Belgique et le Royaume-Uni acceptèrent le retour des immigrés résidant légalement sur leur territoire avant leur départ puis, suivant certaines restrictions, les États-Unis et la France. Les autres pays s’y opposèrent. Allemands, Autrichiens, Italiens et Tchécoslovaques étaient dans une situation insoluble, au même titre que les Bulgares et Polonais qui avaient été déchus de leur nationalité à cause de leur engagement en Espagne.

Un rapport interne du Komintern avait  alerté à l’été 1937 sur la situation juridique de certains ressortissants, sans qu’aucune disposition ne soit prise [6]. Les Brigades internationales s’étaient, de plus, opposées à toutes les intercessions diplomatiques d’États tiers pour faire sortir d’Espagne a minima les blessés et les déserteurs, en jugeant ces propositions « défaitistes ». La grande déroute des gouvernementaux en Aragon, au printemps 1938, précipita les choses. Des accords de rapatriement sanitaire furent conclus en 1938, mais très vite, ces derniers furent remis en cause [7]. D’autre part, la France, alors en mobilisation partielle, souhaitait le retour de ses seuls ressortissants tandis que les représentants des Brigades internationales essayaient au contraire d’y inclure les immigrés partis de France, le libre passage des autres et l’accueil en France des volontaires blessés ou mutilés. Des instructions dans ce sens furent données au PCF, mais le président du Conseil, Édouard Daladier, s’y opposa catégoriquement, dans le souci d’entendre la forte réprobation de l’opinion de droite et conservatrice, violemment hostile à l’accueil, même provisoire, des volontaires non français.

En décembre 1938, un vaste projet d’évacuation des étrangers sans pays d’accueil fut élaboré dans le plus grand secret entre le Komintern et le président mexicain Cardenas, et deux convois furent préparés [8] . Mais le 3 janvier 1939, les forces hispano-italiennes déclenchèrent une grande offensive visant à faire sauter le réduit catalan. Un groupe de combat informel fut constitué sur la base des étrangers des camps de démobilisation, qui prit la forme de trois pseudo-brigades internationales. Pris dans la déroute, les Internationaux passèrent la frontière française le 7 février, avec l’armée de Catalogne défaite. Les convois vers le Mexique avaient naturellement été annulés et ne furent jamais réétudiés, bien qu’espérés longtemps encore.

La masse des Internationaux se retrouva coincée par la solution transitoire durable adoptée par le gouvernement français : l’internement administratif des étrangers revenus d’Espagne dans des camps de fortune. Les non-Espagnols furent regroupés tout d’abord dans les camps d’Argelès et de Saint-Cyprien, simples carrés de barbelés sur les plages où ils demeurent plusieurs semaines. En avril 1939, ils furent déplacés vers le camp de Gurs (Pyrénées Atlantiques) et répartis par nationalité. Le 6 mai 1939, la police opéra une rafle parmi les vétérans non-français en convalescence près de Paris et ils furent eux aussi envoyés à Gurs [9]. Trois autres camps concentrèrent des Internationaux : la forteresse de Collioure (Pyrénées Orientales) accueillit ceux considérés comme dangereux, le camp du Vernet (Ariège) les disciplinaires, et le Rieucros (Lozère) les femmes, soit environ 120 internées. Seul un tiers d’entre eux avait été libéré en septembre 1939 [10]. En juin 1940, les 4 000 derniers Internationaux étaient tous envoyés au camp du Vernet. Un an plus tard, la plupart y demeuraient encore, dans l’espérance d’être accueillis dans un pays neutre ou en URSS [11].

II. Un capital humain inestimable

Le 27 août 1938, lorsque le Komintern accéda à la demande du gouvernement républicain espagnol de démobiliser les Brigades internationales et de faire sortir d’Espagne les soldats étrangers, André Marty et le Comité central du Parti communiste d’Espagne furent chargés de « la conduite organisée de l’évacuation et du reclassement à venir des volontaires [12] ». Les modalités furent discutées par le comité exécutif, suivant les instructions de Staline et Voroshilov. Marty fut renvoyé en Espagne le 2 septembre 1938 pour la mise en œuvre effective du retrait, de la sélection et de l’extraction de certains cadres, destinés à être envoyés ou renvoyés en URSS [13]. Le politburo du Komintern chargea les partis communistes européens et américains de trouver une destination pour les autres volontaires, sans proposer de solution d’accueil. Ces opérations auraient dû être finalisées en Espagne, mais la chute soudaine et inattendue de la poche catalane et le passage en France précipitèrent le dispositif dans une improvisation totale et un imbroglio bureaucratique. Le PCF devint un protagoniste imprévu dans la liquidation des Brigades internationales, activité dont le PCE était auparavant chargé auprès du Komintern.

Dirigeant « historique », politique et militaire, des Brigades internationales et délégué du Komintern, André Marty n’eut de cesse d’attirer l’attention du Komintern sur le fait que l’épreuve du feu en Espagne avait été une formidable école de cadres, dont il fallait impérativement tirer bénéfice et sauver le potentiel. Les vétérans des Brigades internationales étaient désormais selon lui « à 80 % des cadres », c'est-à-dire un « capital humain merveilleux » disponible [14]. Pour cela, il fallait les faire sortir des camps, mais avant tout les identifier formellement et empêcher toute corruption de ce creuset militant. La démobilisation militaire des Brigades internationales ne s’accompagna donc pas d’une démobilisation politique, bien au contraire.

Un effort considérable fut porté dans les camps de démobilisation en Espagne puis dans les camps d’internement en France pour maintenir un puissant esprit de corps. Les internés demeuraient des volontaires des Brigades internationales, maintenus dans un fort encadrement politique, renforcé par les réflexes grégaires dus à la situation de détention. La vivacité de l’action politique dans les camps et l’extraordinaire activité culturelle créèrent un facteur de cohésion identitaire, atténuant la désespérance et assurant le maintien d’une communauté légitime [15]. Pour maintenir cet état d’esprit, le travail d’épuration des rangs déjà entrepris en Espagne fut poursuivi et accéléré. Les mauvais éléments, les renégats et les « trotskistes », furent traqués et dénoncés dès les premiers jours de l’installation sur les plages du Roussillon [16]. Cela aboutit à la constitution de deux catégories de vétérans selon les critères du Komintern : les « vrais » et les « faux ». La propagande du PCF s’employa à faire la démonstration que la relégation et l’hostilité dont souffraient les « vrais » Internationaux de la part des autorités et d’une partie de l’opinion publique, était due à la présence d’ennemis infiltrés parmi les volontaires, « des agents de l’espionnage nazi ou italien fasciste » et des criminels de droit commun [17]. Dans les campagnes de solidarité en faveur des Internationaux internés, cette discrimination envers les vétérans en rupture avec le Parti fut affirmée avec force [18]. La crainte des cadres communistes fut bientôt incarnée par le regroupement d’une centaine de vétérans en rupture de ban dans un baraquement, rassemblant à Gurs environ 200 vétérans en majorité germanophones, immédiatement ostracisés par les cadres politiques du camp [19]. Les stratégies dilatoires de l’URSS à propos des internés aggravèrent nettement ces états de fait.

III. L’espoir trahi : le refus de l’accueil des vétérans en Union soviétique

Nombreux furent ceux qui, militants communistes ou compagnons de route, ont dénoncé l’odieux abandon des vétérans des Brigades internationales par la Patrie du socialisme, à leur départ d’Espagne [20]. L’URSS était en effet, pour l’immense majorité des vétérans communistes sans perspective de retour, une destination naturelle et un espoir d’exil. Cette issue était également celle attendue par les autorités françaises. En 1937 déjà, un délégué du Komintern signalait à Moscou qu’un grand nombre de volontaires gravement blessés ou mutilés demandaient leur envoi en URSS [21]. Pourtant, absolument aucune évacuation sanitaire vers l’URSS n’eut lieu durant la guerre d’Espagne. Dans les camps, après l’abandon de l’espoir d’exil, la pression était forte sur les partis communistes à ce sujet. Si les rapports faits au Komintern sont unanimes sur la grande discipline des internés, ils attestent également du murmure parcourant les baraquements : pourquoi tous les blessés et mutilés ne vont-ils pas en URSS ? Des pétitions furent même adressées à l’ambassade d’URSS à Paris, au grand dam du PCF [22]. Un « Mouvement des mutilés » fut organisé par quelques internés à Gurs en juillet. Il fut immédiatement dénoncé comme une « campagne antisoviétique » et un « chantage » [23]. Des instructions de fermeté furent données, le mouvement s’arrêta, mais non les protestations. Les discours publics étaient pourtant d’une toute autre nature. Les meetings de solidarité et les articles de dénonciation du gouvernement français appelaient au contraire à imiter l’exemple de l’accueil soviétique. Des chiffres fantastiques circulèrent sur le nombre de réfugiés prétendument accueillis en URSS, un journal de vétérans internés à Argelès affirmait que 80 000 personnes y avaient trouvé refuge [24]. L’Humanité se montrait plus prudente dans les détails, mais opposait sans embarras l’égoïsme des démocraties à la générosité soviétique [25].

Après l’entrée en France de l’armée républicaine et des survivants des Brigades internationales, le politburo VKP(b) autorisa le 14 février 1939 l’évacuation vers l’URSS d’une liste de 300 cadres du Komintern, bientôt réduite à 247 [26]. Le très faible quota de volontaires autorisés à partir pour l’URSS ouvrit la voie à une concurrence féroce entre les différentes sections nationales du Komintern, pour faire inscrire leurs propres cadres et volontaires, méritants ou prometteurs, blessés ou non. Et divers canaux interférèrent dans le choix des ex-brigadistes autorisés à partir vers « la Maison » [27]. Seuls 147 de la liste initiale furent envoyés en URSS, les 100 autres venant d’une liste constituée par André Marty, d’abord les grands blessés, puis les éléments les plus exceptionnels [28].

En avril 1939, l’URSS avait accueilli seulement 200 Internationaux grands mutilés et 500 familles ibériques [29]. Trois convois vers l’URSS furent organisés, concernant à chaque fois moins d’une centaine de vétérans. Le dernier eut lieu en juillet, à grands renforts de publicité dans la presse communiste et celle des camps, afin de faire taire les rumeurs selon lesquelles l’URSS ne faisait rien. En définitive, l’URSS prit en charge moins de 500 Internationaux, soit environ un dixième des internés. Seule la moitié des 466 survivants des 589 officiers et cadres étrangers partis d’URSS pour l’Espagne fut autorisée à revenir, malgré l’insistance de Dimitrov [30]. En effet, par un courrier de Dimitrov à Staline, nous savons que le Politburo avait accepté le fait qu’environ 3 000 vétérans soient accueillis [31]. Ses nombreuses demandes, y compris à propos de personnels de l’IC, demeurèrent lettres mortes.

IV. La transmission du problème aux sections nationales du Komintern

Le PCF fut le principal opérateur du Komintern dans l’application de ses directives concernant les vétérans des Brigades internationales et pour l’organisation des campagnes internationales initiées à ce sujet. La section française de l’Internationale communiste dut également improviser en urgence un dispositif humanitaire et logistique. Les questions sanitaires, le tri et le suivi des bagages, l’accompagnement des démarches administratives, l’organisation de la correspondance, la mise en place d’un service juridique, l'obtention des cartes de travail, la lutte contre les rumeurs, la réorganisation de sections communistes de dizaines de nationalités dans les camps d’internement, mais également et surtout : le maintien de l’espoir et le soutien au moral des internés. En cela, il fut épaulé par la galaxie d’organisations de masse et de comités ad hoc mis en place par le Komintern durant la guerre d’Espagne et par le Secours Rouge International (SRI), dont sa puissante antenne française, le Secours Populaire Français et des Colonies.

Mais les initiatives étaient dispersées, sans coordination efficace et se gênaient entre elles. Les patronages nationaux de chacun des groupes de volontaires continuèrent leur action vers leurs ressortissants mais de forts contrastes existaient entre eux, ce qui fut source de récriminations dans les camps. Le principal comité français, le Comité d’aide à l’Espagne Républicaine, ne disposait plus des ressources nécessaires du fait de ses trop nombreuses activités caritatives. L’association des anciens combattants en Espagne, l’AVER, avait été un échec cuisant malgré ses prétentions. Ses quelques 700 affiliés, un vétéran français survivant sur dix, ne pouvaient être un réseau de soutien efficace et elle était déjà lourdement accablée par le soutien aux familles. La Maison du Blessé de Paris (l’hôpital d’Eaubonne, établissement privé du PCF) dispensait ses soins à 2 049 blessés et à 450 autres à Gurs [32]. Le chef d’œuvre du Komintern dans l’action de solidarité avec l’Espagne républicaine, la Centrale Sanitaire Internationale (CSI), parachevait le dispositif par des campagnes qui rapportaient le gros des dons en argent et en nature, venant d’Amérique du Nord et de Scandinavie. Mais elle fut, elle aussi, complètement débordée par les demandes, et son activité dans les camps fut interrompue en mars 1939 par les autorités françaises, avant de reprendre en 1940. Enfin, début 1939, le Comité Central du PCF avait décidé brusquement de la dissolution des comités d’aide locaux au profit du seul SPFC, suscitant rancœur et amertume chez de nombreux militants et achevant la déstructuration de l’appareil de solidarité. Chacun des groupes nationaux à Gurs recevait des colis collectifs issus des solidarités et une somme d’argent, à l'exception des internés ostracisés. Les internés nécessitaient environ 40 000 francs par mois en mars 1940, sans parler des sommes à trouver pour les formalités administratives et les voyages de retour des libérés [33].

Les contacts entre le PCF et les camps passèrent par deux réseaux, d’une part celui de l’AVER et d’autre part une équipe installée à Perpignan et travaillant directement avec André Marty, composée notamment de Louis Champion « Charles » et Yvonne Robert [34]. Ils assuraient la visite régulière de tous les camps, servaient d’agents de liaison avec les cadres supérieurs enfermés à Collioure ou au Vernet (Luigi Longo, Franz Dahlem, etc.) et étaient chargés de la rédaction du journal de liaison du PCF dans les camps : Trait d’Union. D’autres s’occupaient spécifiquement des exfiltrations et évasions autorisées par le bureau politique du PCF, les « Bretons » venant de « Bretagne » selon le code usité [35]. Les directives officielles diffusées à l’intérieur du camp étaient, à l’inverse, tout à fait opposées aux évasions individuelles : le Trait d’Union suppliait : « On fait tout ce que l’on peut donc ne vous évadez pas », tandis que le journal des volontaires hongrois en février 1939 fustigeait les internés « en fuite » [36].

V. La recherche d’une solution diplomatique au cas par cas

Dès les premiers jours d’installation sur les camps des plages, les rapports envoyés au PCF traduisirent l’absence de directives concernant un plan directeur de sortie des Internationaux internés. Du fait de son mandat reçu en août 1938 du Komintern, André Marty préconisait pourtant en mars 1939 une liquidation rapide des camps, avant le 1er avril, par le retour dans leur pays de tous les volontaires qui le pouvaient, les autres devant être dispersés entre différents pays démocratiques [37]. La ligne tenue par le PCF était de faire admettre par la France la différence de statut juridique entre les Espagnols et les Internationaux. Ces derniers devaient être présentés comme des civils, et non comme des militaires d'un pays tiers, entrés en France par un cas de force majeur. André Marty avait obtenu l’accord de principe du ministre des Affaires étrangères, Georges Bonnet, pour que les Italiens soient dirigés vers la Tunisie et que soient délivrées aux Tchécoslovaques des cartes de travail en France. Les immigrés qui résidaient en France avant leur départ ou ayant servi dans l’Armée française devaient être libérés, en échange d’un engagement pour la durée de la guerre, au cas où la France serait attaquée [38].

Le Komintern organisa en mars et août 1939 une grande campagne de sensibilisation, dont les points d’orgue furent L’Appel pour l’Espagne des partis communistes européens et américains le 26 janvier 1939, la Conférence internationale pour la paix de mai 1939, et enfin la Conférence internationale d’aide aux réfugiés espagnols en juillet 1939, parachevant celle organisée par le PCF en juin [39]. Mais les résolutions adoptées à ces occasions ne firent pas illusion sur l’impuissance des organisations associées [40]. Tout dépendait en fait des pressions réalisées en France par le PCF. Les résultats furent bien chiches. La tentative d’interpellation du gouvernement par le groupe communiste à la Chambre le 17 mars 1939 à propos des Internationaux internés fut un fiasco. Le sujet avait été totalement détourné de son propos par une offensive habile des députés d’extrême-droite. Ils parvinrent à imposer un long réquisitoire contre les crimes commis dans les Brigades internationales par André Marty qui requit une défense difficile assurée par l’intéressé lui-même [41]. Cette occasion manquée passée, un espoir demeurait dans l’adoption du décret concernant la mobilisation des étrangers en cas de guerre.

VI. Le réengagement des vétérans dans l’armée française

André Marty s'était persuadé, à tort, depuis le mois de juin 1938, que l’Armée française envisageait un dispositif visant à réemployer les Internationaux revenus d’Espagne [42]. Depuis juillet 1938, les étrangers en âge d’être mobilisés et bénéficiant du droit d’asile en France pouvaient être soumis à des « prestations » militaires, mobilisation étendue en mars et par décret en avril 1939. Mais les Espagnols et Internationaux de Gurs ne furent finalement pas immédiatement concernés. L'adoption du décret du 12 avril 1939 incita pourtant André Marty à s’appuyer sur celui-ci pour obtenir une libération des internés en échange de leur promesse d’engagement dans une sorte de continuité de la geste  des Brigades internationales : « dans une guerre que la France est obligée [de] mener contre les agresseurs fascistes – car c’est de cette guerre qu’il s’agit – pour les volontaires de la liberté des Brigades internationales il n’y a qu’une place : celle à côté du soldat de la République française [43] ». Les commissaires politiques du camp de Gurs furent chargés de veiller à l’application parmi les vétérans de la consigne de reprise des armes.

Sur ce point, les Internationaux furent partagés. Les Polonais souhaitaient pouvoir combattre en Pologne. Les Baltes et les Balkaniques estimaient que les risques étaient réels chez eux également [44]. Tchécoslovaques, Italiens et Roumains étaient, quant à eux, favorables au fait de se porter volontaires en France [45]. Inversement, les Allemands étaient hésitants et préféraient ne pas devoir se battre, ni dans l’armée française ni dans l'armée allemande [46]. Les consignes furent tout de même consciencieusement appliquées et les internés multiplièrent les démonstrations de francophilie auprès des autorités françaises, notamment lors du 150e anniversaire de la prise de la Bastille, qui fut l’occasion de festivités remarquées et de parades martiales dans les camps. Malgré les marques de fidélité à la France et les promesses d’engagement de la part des vétérans des Brigades internationales, aucune proposition concrète ne fut engagée par le Ministère de Défense Nationale et de la Guerre, par refus politique assumé.

VII. Un échec inéluctable

L’annonce du pacte de non-agression, signé le 23 août 1939 entre l’URSS et l’Allemagne nazie, provoqua une grande stupéfaction à Gurs et davantage de confusion, quoique la discipline de parti fût respectée. Dès lors, la situation des vétérans internés, déjà précaire, devint sans espoir. Le PCF et ses organisations satellites furent dissous un mois plus tard, et les relais entre le camp et l’extérieur sévèrement entravés. Après la signature du Pacte, le discours du PCF prit l’exact contre-pied des positions tenues précédemment. Le gouvernement était accusé de forcer les Internationaux à s’enrôler dans la Légion étrangère. André Marty ajouta à son histoire officielle des Brigades internationales, demeurée inédite, un addendum sous forme de conclusion, accusant les « impérialistes français » d’utiliser les ex-brigadistes comme chair à canon, « pour une guerre qui n’est pas celle des travailleurs » [47].

En effet, le refus de l’armée française d’intégrer des étrangers volontaires pour la durée de la guerre s’était assoupli fin septembre 1939, avec la création de trois Régiments de Marche de Volontaires Étrangers rattachés à la Légion. Mais le réengagement ne rencontra cette fois aucun enthousiasme, du fait de l’interdiction formelle du Komintern d’autoriser les engagements dans la Légion étrangère. Le sondage effectué par le commandement de Gurs auprès des internés, deux jours après la déclaration de guerre, est éloquent : la moitié des Internationaux refusèrent de reprendre les armes [48]. Au printemps 1940, la fameuse vague d’engagement des étrangers internés en France ne concerna pas beaucoup de vétérans des Brigades internationales et seul un nombre négligeable d’entre eux intégra les Compagnies de travailleurs étrangers (CTE) et leurs héritières vichystes (GTE).

L’Internationale Communiste décida en septembre 1939 du lancement d’une nouvelle campagne d’agitation dans les « pays encore neutres » (pays scandinaves, Suisse, Belgique et Hollande, USA, Mexique et Chili) pour obtenir de leur part l’accueil des vétérans [49]. Cette campagne incantatoire mais aphone, et sans moyens d’action, véritable écran de fumée devant l’abandon décidé et assumé par Staline, demeura la ligne suivie durant les deux années suivantes [50]. L’échec, prévisible, fut patent : la diplomatie soviétique empêcha toute action réelle du Komintern, et ses sections nationales étaient dispersées, déstructurées ou détruites en Europe. Pourtant, André Marty accusa durement la direction du SRI pour sa faillite et dénonça l’inaction des partis européens et américains. Dans un déni total des réalités, il proposait en janvier 1941 qu’on autorise les vétérans « pas trop compromis » (par rapport aux autorités de leur pays) à pouvoir « demander leur retour » vers la Tchécoslovaquie, les pays balkaniques et l’Italie, et que des campagnes soient menées dans ces pays pour exiger leur retour [51]. Il recommandait que l’Union Soviétique réclame ses « nouveaux citoyens » parmi les internés, c'est-à-dire les vétérans baltes, bessarabiens et les Polonais des territoires annexés. Ce projet n’eut pas de suite. Même en URSS, la situation des vétérans était bien maussade. Considérés comme des émigrés séjournant à titre provisoire et isolés, aucune des directives adoptées en octobre 1939 à leur propos ne fut suivie d’effet. Ils ne furent même pas autorisés à rejoindre l’armée, ni intégrés à la production.

De février à mai 1939, seuls 2 374 vétérans des Brigades internationales avaient réussi à s’extirper de l’internement [52]. Les autres sombrèrent dans la nuit de l’Occupation. Les alertes reçues par le Komintern concernant l’arrestation de vétérans italiens et allemands demeurèrent vaines, aucun sauvetage ne fut organisé, y compris pour ceux qui étaient de nationalité soviétique [53]. Néanmoins, une part importante des internés parvint à rejoindre les rangs de la Résistance, à partir de l’automne 1941.

Le PCF fut le récepteur bien malgré lui d’une liquidation impossible, celle des Brigades internationales, projet démesuré voulu trois ans auparavant par un Komintern au sommet de ses capacités de projection politique et opérationnelle. Durant les huit mois précédant sa propre dissolution en septembre 1939, le PCF ne put qu’accompagner l’abandon par l’Union Soviétique des vétérans d’Espagne, interné ou non, sans capacité réelle d’agir efficacement et suivant une ligne politique extérieure à géométrie variable. En 1939, il n’y avait plus d’interlocuteur ni d’intercesseur. Chaque solution de liquidation avancée se retrouva à un moment donné en porte-à-faux avec les choix soviétiques, pour finir brisée nette par le pacte germano-soviétique. Le projet de Brigades internationales fut de bout en bout une entreprise propre au Komintern, principalement portée par le PCF et déconnectée des options diplomatiques poursuivies par l’Union soviétique. Un quart des Internationaux survivants furent soldés sur le compte de la realpolitik soviétique.

AUTEUR
Édouard Sill
Doctorant en histoire contemporaine
École Pratique des Hautes Études (EPHE), SAPRAT-EA 4116

ANNEXES

NOTES
[1] Le terme « brigadiste » parfois employé dans la littérature contemporaine est un hispanisme impropre et postérieur aux faits.
[2] Archives départementales de Moselle AD 57 304 M 185 : Le Commissaire Spécial à Monsieur le Sous Préfet de Thionville. Thionville le 2 novembre 1936.
[3] Centre des Archives Diplomatiques de Nantes CADN Madrid Ambassade Série B. 563 Guerre civile 2/D3 Volontaires français. Yvon Delbos au Consul général de Valence. Demandes de passeports présentés par des Français. Paris 18 novembre 1936.
[4] Décret du 12 novembre 1938 relatif à la situation et à la police des étrangers.
[5] AD 57 304 M 185 : Ministère de l’Intérieur. DGSN. DPTE. Le Ministre de l’Intérieur à Monsieur le Gouverneur Général de l’Algérie, à Monsieur le Préfet de Police et à Messieurs les Préfets. Paris, 28 novembre 1938. Les ouvriers spécialisés bénéficièrent d’aménagements.
[6] Ronald Radosh, Mary R. Habeck et Grigory Sevostianov, Spain Betrayed. The Soviet Union and the Spanish Civil War, New Haven-Londres, Yale University Press, 2001, document 75, p. 471.
[7] Centre russe pour la conservation des archives en histoire politique et sociale RGASPI 545.6.19 : Note sur les volontaires Nord-américains et Canadiens. De Marty à Gallo, s.d. [mai 1938] ; CADN Dossier Barcelone Consulat Série C. 63 Recrutement militaires. Le consul Général de Barcelone au délégué des Brigades internationales à Barcelone. Barcelone, 15 juillet 1938.
[8] RGASPI 545.6.14 : Asociación de los Antiguos Combatientes de la Republica Española. Janvier 1939.
[9] Centre d’Histoire Social de Paris. Archives André Marty CHS AM9 Dossier Les réfugiés espagnols et les anciens volontaires internés en France 1938 1939. Volontaires Internationaux, blessés, mutilés, malades en traitement. S.d. [mai ou juin 1939]
[10] Claude Laharie, Le Camp de Gurs : 1939-1945 : un aspect méconnu de l’histoire de Vichy, Pau, J & D, 1993, p. 113.
[11] RGASPI 545.2.58 : Appel des anciennes Brigades internationales internés (sic) en France depuis deux ans. S.d. [1941]
[12] Georgi Dimitrov, Journal 1933-1949, Paris, Belin, 2005, p. 216.
[13] Alexander Dallin et Fridrikh Igorevich Firsov, Dimitrov & Stalin, 1934-1943: Letters from the Soviet Archives, New Haven-Londres, Yale University Press, 2000, p. 78.
[14] RGASPI 495.2.266 : Rapport sur les Brigades Internationales, discours du Camarade André Marty. Rapport d’André Marty devant le Présidium du Parti Communiste d’Union Soviétique. Moscou, 26 aout 1939, p. 68.
[15] Jean-Claude Villegas, « La culture des sables : presse et édition dans les camps de réfugiés » dans Jean-Claude Villegas (dir.) Plages d’exil. Les camps de réfugiés en France, 1939, Nanterre-Dijon, BDIC-Université de Bourgogne, 1989, p. 133-140.
[16] Parmi les Italiens et les Allemands notamment, la présence d’un nombre important de vétérans issus des anciens bataillons internationaux anarchistes ou poumistes et de déserteurs des Brigades internationales inquiéta particulièrement les cadres communistes.
[17] CHS AM9 Dossier Les réfugiés espagnols et les anciens volontaires internés en France 1938-1939 - CIARE : Lettre de Prosper Môquet et Charles Michels au Ministre de l’Intérieur Albert Sarraut. Paris, 7 juillet 1939.
[18] CHS AM9 Dossier Les réfugiés espagnols et les anciens volontaires internés en France 1938-1939 - CIARE : Le scandale des camps de concentration va-t-il cesser ? Résolution du congrès de l’Union Syndicale des Travailleurs des Métaux et Similaires de la RP les 8 et 9 juillet 1939.
[19] RGASPI 545.4.40 Memorandum des Anciens Volontaires Autrichiens de l’Armée Républicaine Espagnole au camp de Gurs. [1939 ou 1940]
[20] Arthur Koestler est l’auteur du témoignage le plus implacable, dans son essai autobiographique paru à Londres en 1941 : Scum of the Earth (La lie de la terre).
[21] Ronald Radosh et alii, Spain Betrayed…, op. cit., document 46, p. 233.
[22] RGASPI 545.6.13b : Rapport d’informations du 7 avril 1939. Perpignan, 7 avril 1939.
[23] RGASPI 545.6.13b : Lettre d’« Hannibal » à « Gilbert ». 9 juillet 1939.
[24] Ester Balàzs, « Les volontaires hongrois des Brigades internationales dans les camps d’internement français de 1939 à 1940 », Arkheia. Revue d’Histoire. Histoire, Mémoire du 20e siècle, n° 4, 2000, p. 49.
[25] « Solidarité et humanité envers les glorieux volontaires de la Liberté a exigé la conférence nationale d’aide aux réfugiés espagnols », L’Humanité, 13 juin 1939, p. 3.
[26] Alexander Dallin et alii, Dimitrov & Stalin…, op. cit., p. 79.
[27] RGASPI 545.6.56 : Lettre d’Edo à Marty. S.l., 25 avril 1939 ; Lettre de « Camille » [André Marty] au Consul [censuré, consul soviétique Souritz à Paris], Paris, 4 mai 1939.
[28] RGASPI 545.6.56 : Brigades internationales. Sur les départs à la Maison. Par « Camille » [André Marty]. Paris, 11 mai 1939, p. 4.
[29] « Droit d’asile » par Marcel Cachin, L’Humanité, 22 avril 1939, p. 1.
[30] RGASPI 495.76.22 : Secrétariat de Dimitrov. Lettre de Dimitrov à Voroshilov et Staline du 3 décembre 1938.
[31] RGASPI 495.76.22 : Secrétariat de Dimitrov. Lettre de Dimitrov et Manuilski à Staline, 26 août 1939. Cité dans David Kowalsky, Stalin and the Spanish Civil War. Deuxième partie : The Campaigns of Solidarity and Soviet Humanitarian Aid to The Spanish Republic, p. 19. En ligne : http://www.gutenberg-e.org/kod01/kod07.html.
[32] RGASPI 517.3.27 : Effectif général des Internationaux blessés et malades au 1er août 1939 ; Marcel Cachin, Carnets 1906-1947, sous la direction de Denis Peschanski, tome IV 1935-1947, Paris, CNRS Éditions, 1997, p. 654.
[33] Archives de la Préfecture de Police de Paris APP BA 1665 Révolution Espagnole - CSI : Projet d’aide sanitaire pour mars 1940. 1er mars 1940.
[34] Denis Peschanski, La France des camps. L’internement 1938-1946. Paris, Gallimard, 2002, p. 70-71.
[35] RGASPI 545.6.13b : Rapport d’informations du 31 mars 1939. Perpignan, 31 mars 1939.
[36] RGASPI 545.4.69 : Trait d'union. Bulletin des Camps des volontaires internationaux. Édité par l'Amicale des Volontaires de la Liberté. [février 1939] ; Ester Balàzs, « Les volontaires hongrois… », op. cit., p. 49.
[37] RGASPI 545.6.13 : Comment liquider les camps des volontaires internationaux. 8 mars 1939.
[38] CHS AM9 Dossier Les réfugiés espagnols et les anciens volontaires internés en France 1938 1939 – CIARE : Annexe I. Propositions concernant les Volontaires Internationaux internés dans les camps de concentration. [Marty, mai ou juin 1939] ; RGASPI 495.10a.236 : Sobre la cuestión de los refugiados españoles y de los combatientes de las Brigadas internacionales. 16 juin 1939.
[39] « Solidarité et humanité envers les glorieux volontaires de la Liberté a exigé la Conférence nationale d’aide aux réfugiés espagnols», L’Humanité, 13 juin 1939, p. 3 ; « 600 délégués de 28 nations à la Conférence d’aide aux réfugiés espagnols et internationaux ouverte hier à Paris », L’Humanité, 16 juillet 1939, p. 3 ; André Marty, Une solution humaine et française. Comment en finir avec les camps de républicains espagnols. Discours à la Conférence internationale de Paris des 15 et 16 juillet 1939. Suivi d’un extrait de la résolution votée : Huit mesures immédiatement réalisables, Paris,  Bureau d’éditions, 1939, 32 pages.
[40] L’IOS et la FSI, approchées par Cachin et Thorez sur demande de Dimitrov, refusèrent de s’associer.
[41] Journal Officiel de la République Française. Débats Parlementaires. Questions écrites et réponses des ministres à ces questions. Chambre des Députés 16ème Législature. Session extraordinaire de 1939. 47ème séance. 1ère séance du Vendredi 17 mars 1939. Suite de la discussion d’interpellations relatives aux réfugiés espagnols, p. 1022.
[42] RGASPI 517.3.16a : Lettre d’André Marty à « Le Gros » [Maurice Tréand]. Barcelone, 2 juin 1938.
[43] RGASPI 545.6.2a : Aide-mémoire annoté d’André Marty. S.d. [mars 1939].
[44] RGASPI 545.6.2a : Aide-mémoire annoté d’André Marty. S.d. [avril 1939 ?].
[45] RGASPI 545.6.13b : Rapport d’informations du 7 avril 1939. Perpignan, 7 avril 1939.
[46] RGASPI 545.6.13b : Rapport d’informations. S.d. par Yvonne Robert [mars 1939]
[47] RGASPI 517 .3.20 : L’épopée sublime. Volontaires internationaux en Espagne. Brouillon d’André Marty, septembre ou octobre 1939, p. I-III.
[48] Claude Laharie, Le Camp de Gurs…, op. cit., p. 132.
[49] Bernhard Bayerlein, Mikhail Narinsky, Brigitte Studer et Serge Wolikow, Moscou-Paris-Berlin. Télégrammes chiffrés du Komintern. 1939-1941, Paris, Tallandier, 2003. Document 20, p. 82.
[50] Idem, document 242, p. 400-401.
[51] RGASPI 495.2.77 : Propositions pour régler la situation des anciens volontaires des Brigades Internationales. Lettre de Marty à Manuilsky. 29 janvier 1941.
[52] RGASPI 495.76.22 : Secrétariat de Dimitrov. Lettre de Dimitrov et Manuilski à Staline, 26 août 1939.
[53] Bernhard Bayerlein et alli., Moscou-Paris-Berlin…, op. cit., document 255, p. 422.

RÉFÉRENCES

Pour citer cet article :
Édouard Sill, « Le PCF et l’internement en France des volontaires internationaux de retour d’Espagne : l’impossible solde de tout compte du projet kominternien de Brigades internationales » dans Histoire documentaire du communisme, Jean Vigreux et Romain Ducoulombier [dir.], Territoires contemporains - nouvelle série [en ligne], 3 mars 2017, n° 7, disponible sur : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC.html.
Auteur : Édouard Sill.
Droits : http://tristan.u-bourgogne.fr/CGC/prodscientifique/TC/credits_contacts.html
ISSN : 1961-9944

OUTILS
Imprimer Credits Plan du site Contact Imprimer
Imprimer Contact Plan du site Credits Plug-ins