Transversales - Les journées doctorales du CGC

2012-2013

Coordonnées par François Jarrige

 

Les doctorants du Centre Georges Chevrier organisent des journées de réflexion collectives, pluridisciplinaires et ouvertes à tous, autour d'un thème, d'un objet, permettant à de jeunes chercheurs de se rencontrer, de faire dialoguer leurs objets de recherches et de confronter leurs points de vue.

Chaque journée sera introduite par ses organisateurs et conclue par un intervenant extérieur – chercheur, universitaire, professionnel – qui viendra apporter un éclairage scientifique et personnel sur le sujet débattu.

 

 

  • 10 janvier 2013 - 14 h. - 18 h. - salle des séminaires de la MSH - Que peut le corps ?

Dans l’Ethique, Spinoza affirme : « Personne n’a encore jamais dit que peut un corps ». Si cette phrase se présente d’abord comme une provocation et une remise en cause d’une grande partie de la philosophie qui l’a précédée, elle précise cependant l’une des grandes lignes directrices de sa pensée. Organisée autour des notions d’effort et de puissance, la démarche de Spinoza aboutit à cette conclusion que l’essence d’un corps ne peut s’envisager que par rapport à ses capacités. Un corps n’existe que comme l’ensemble des actions qu’il peut produire et comme l’ensemble des effets qu’il peut subir.

Dire que peut un corps, c’est d’abord interroger les limites qui encadrent sa capacité à agir et à subir sans entrer dans un processus de décomposition. C’est ensuite comprendre comment ces limites sont elles-mêmes produites à travers une série de faits politiques, sociaux, économiques et techniques. Si le corps est action et passion, il faut pour le définir envisager ces processus de construction. Enfin, le corps se donne aussi comme signe : pour lui-même à travers les affects ; mais aussi pour autrui. Il faut donc aussi interroger cette construction du corps comme signification sociale.

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  • 14 mars 2013 - 14 h. - 18 h. - salle des séminaires de la MSH - Habiter l’espace : territoire(s) et (dé)limitations de soi

A la confluence des disciplines du Centre Georges Chevrier, cette journée a pour objectif d’ouvrir un dialogue sur l’espace entendu comme lieu de vie et de projection mentale, considéré dans sa dimension anthropologique et sociale. 

Comment les individus définissent-ils leur espace ? De quelle manière cette délimitation influe-t-elle sur le comportement des individus et des communautés ? Réciproquement, quels peuvent être les ressorts subjectifs qui président à l’aménagement des espaces publics et privés ?   

Cette journée sera conçue comme une traversée de territoires – notion que l’on entendra dans sa plus vaste extension – au sein desquelles les subjectivités se déploient et participent à créer autant d'« intérieurs », de collectifs et d’échanges. Questionné à différentes échelles, le territoire sera ainsi envisagé tant dans la perspective de son rôle pour la construction de l’identité que dans sa fonction d’agent politique de premier ordre.

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  • 16 mai 2013 - 14 h. - 18 h. - salle des thèses de la MSH - Fonctions du rire en société(s)

Nous proposons, au cours d’une journée d’étude consacrée au rire, d’interroger plus particulièrement sa fonction au sein de la société. Car si le rire est le propre de l’homme, il caractérise l’homme qui vit en société et nous en apprend autant sur l’un que sur l’autre. Si l’homme rit en – et de la – société, l'inverse est valable et mérite d'être interrogé : la société rit à son tour de l'individu. Elle caricature l'individu, paradoxalement dans ses aspects les plus impersonnels : la société moque en l'homme un certain nombre de caractéristiques constitutives, communes à tous les êtres humains (ce peuvent être des défauts, aussi variés que l'avarice, l'ambition, le sérieux…). Le rire semble pouvoir remplir une fonction très utile d’indicateur sur ce qui est considéré comme « risible » par la société à un moment T (et qui est donc sujet à variation). Une autre fonction est celle, libératrice, cathartique, proposée par exemple par les carnavals.

Mais le rire semble en même temps refuser une  originalité trop manifeste. « Quiconque s’isole s’expose au ridicule » disait Bergson, soulignant par cette formule à quel point le rire sanctionne un excès de singularité qui éloignerait trop l’individu de la société. Il s’agit donc de questionner cette dialectique entre individu et société : d'un côté, un rire bénéfique et libérateur, pour l'individu à l'égard de la société comme pour la société à l'égard de l'individu ; de l'autre, un rire à l'aspect plus ambivalent voire délétère, dans le sens qu'il impose une norme d’autant plus contraignante qu’elle est implicite, déployant une sorte de carcan peu favorable à l’expression de la personnalité. Nombre d'interactions entre rire, individu et société sont envisageables ; cette journée d'étude s'imagine comme un lieu capable d'accueillir des approches très diverses, afin de mieux donner à penser la question des fonctions du rire au sein des sociétés humaines.

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Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin"
UMR 7366 CNRS-uB

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