L’année 2018 célébrait à la fois le 20e anniversaire
de la disparition et le 110e anniversaire de la naissance de Paul
Misraki. Compositeur prolifique, livrant plus de 180 partitions
pour l’écran, il est l’auteur de chansons demeurées dans le
patrimoine génétique de la chanson en France.Près de soixante
années de création où le Music-Hall, avec les Collégiens de
Ray Ventura, promoteur d’un Jazz « Swing » à la française
d’avant-guerre, côtoie la chanson et le cinéma.
Ce sont ces différentes facettes d’un « règne discret » (Le Monde,
1992) que retrace cette exposition, la première entièrement
consacrée à Paul Misraki.
Des reproductions de documents
exceptionnels sont proposées pour la première fois : des photos
de famille et des documents rares mais aussi des partitions
manuscrites de films emblématiques du cinéma (Ali Baba et
les Quarante Voleurs, Et Dieu… créa la Femme, Alphaville, Mr Arkadin, La Mort en ce Jardin, etc.).
Réparti en cinq grands thèmes qui parfois se
mêlent, le parcours de l'exposition débute avec la petite enfance, puis la
jeunesse et le drame familial de la déportation. Pendant les
années de guerre, Misraki est
en Amérique du Sud avec Ventura et ses collégiens. C’est en Argentine (où il compose sept
bandes originales) qu’il devient véritablement compositeur pour
le cinéma.
Viennent les années d’après-guerre où Paul Misraki fonde une
famille et côtoie à nouveau le monde de la chanson et du cinéma.
Compositeur curieux de tout, Misraki touche tous les genres :
le cinéma populaire, avec Ray Ventura et des réalisateurs tels
Jean Boyer, Bernard Borderie et, plus tard, Patrice Leconte ;
la Nouvelle Vague (Godard, Chabrol) et ses affiliés (Vadim,
Melville) ; les grandes signatures du cinéma français et
international (Jacques Becker, Orson Welles, Luis Buñuel,
Jean Delannoy, etc.).
Dans les films ou pour le music-hall, Misraki n’abandonna
jamais la chanson. Côtoyant les grands interprètes de son temps
(Trenet, Lumière, Salvador, Joséphine Baker, Nicoletta ou
Yves Montand), il fait aussi chanter les actrices (Danielle Darrieux,
Ginger Rogers).
Paul Misraki aujourd’hui, c’est, entre autres, la reprise de son opérette Normandie ou ce spectacle autour de son œuvre, Qu’est-ce
qu’on attend pour être mômes ?
Enfin, deux documents vidéo complètent le parcours. Dans le
premier Paul Misraki, Remo Forlani et Jean-Claude Brialy
simulent la création de la chanson « Les Volets Clos ». Le second
réunit Ray Ventura,
Paul Misraki, Coco Aslan et Henri Salvador racontant les débuts
de leur périple sud-américain.
Commissaires d’exposition :
Philippe Gonin (CGC UMR CNRS uB 7366)
Christophe Misrachi
Conception et réalisation :
Lilian Vincendeau (CGC UMR CNRS uB 7366)
Philippe Gonin (CGC UMR CNRS uB 7366)
Christophe Misrachi
Exposition réalisée par le Centre Georges Chevrier,
avec le soutien de :
Tout va très bien promotion,
la Maison des Sciences de l’Homme de Dijon,
la SACEM,
la Ville de Dijon,
la Région Bourgogne-Franche-Comté,
le département de musicologie - uB,
l’Université de Bourgogne,
CNRS.
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