Portail Archives Politiques Recherches Indexation Komintern et Fonds français (Paprik@2F)
Ce projet ANR corpus, en partenariat étroit avec les Archives nationales, est porté par plusieurs membres du Centre Georges Chevrier et de la Maison des Sciences de l'Homme de Dijon. Il s’agit de créer un portail numérique sur les archives politiques, en particulier celles du monde communiste, de la galaxie communiste (tant celles produites par l’organisation que celles issues de la surveillance étatique, voire la répression) et de mettre en regard les fonds existants (archives nationales et archives dites de Moscou), tout en ajoutant des fonds qui ne sont pas encore revenus de Moscou – l’amont de la galaxie – tout en incluant les productions (tracts, brochures, affiches, photographies, films) – l’aval.
Le Portail Archives Politiques Recherches Indexation Komintern et Fonds français (Paprik@2F) a pour ambition d’offrir à la communauté scientifique l’accès aux archives via un outil performant, visant à l’exhaustivité des inventaires indexés, pour une histoire renouvelée de la galaxie communiste. L’histoire du communisme a connu plusieurs phases de développement, en partie déterminées par l’accessibilité des archives et par les transformations successives des organisations communistes au long des décennies, allant de la constitution des partis, passant par la mondialisation du mouvement comme sa différenciation, aboutissant à son inscription dans des situations nationales distinctes. Les relations internationales et interétatiques ont été également décisives dans la périodisation de cette histoire.
Aujourd’hui, il s’agit de penser l’entité communiste, sa dimension internationale et générale comme sa différenciation en sections nationales et mouvements dits de masse. Une approche multiscalaire est revendiquée dans cette recherche – allant des lieux de la politisation de son ancrage et du militantisme (le hameau, le village, le quartier, l’usine ou l’atelier, voire le piquet de grève, etc.), jusqu’aux échelons supérieurs liés à l’organisation de la structure, mais aussi aux élections –, mais il faut également distinguer les différentes séquences historiques qui jalonnent l’histoire du communisme. La dialectique entre la longue durée, les périodes décennales ainsi que des séquences événementielles plus courtes doit être pensée pour saisir l’ampleur de ce phénomène historique majeur du premier XXe siècle. Il s’agit d’appréhender les passages, les croisements, les transferts culturels, mais aussi les résistances à l’homogénéisation, l’ancrage dans des contextes nationaux spécifiques ; les moments de fortes cohérences comme ceux d’émiettements (prenant en compte les effets des guerres, des enchâssements horizon révolutionnaire/contre-révolution, les logiques du processus démocratique, les effets induits des relations internationales et des cycles économiques, etc.).
Vingt ans après l’ouverture des archives, la question se pose dans des termes nouveaux pour les chercheurs comme pour les archivistes, du fait de l’ampleur et de la diversité de la masse archivistique. Les bases de données et les inventaires restent dispersés et multiples (base Incomka, inventaire des Archives dépatementales de Seine-Saint-Denis, ressources de Ciné-Archives). Mais bénéficie surtout ce projet d’une expérience ancienne du Centre Georges Chevrier, qui sous l’égide de Serge Wolikow, a initié une base de donnée réalisée par les enseignants-chercheurs, les étudiants et le personnel du Laboratoire avec le logiciel 4D, puis sous d’autres formats. Il est maintenant utile de relier ces bases et de leur donner une cohérence.
Ces bases de données (comme Incomka) sont essentiellement en russe et en anglais au niveau des descripteurs, alors que les langues des documents sont majoritairement le russe, l’allemand et le français. Un travail de traduction invite alors à une meilleure accessibilité, sans négliger un travail en commun entre archivistes (AN et AD), historiens et informaticiens du Centre de ressources numériques de la MSH de Dijon sur la conception du thesaurus.
Les archives produites par les différents organismes du mouvement communiste (Internationale communiste, section nationale [le parti], les fédérations, parfois les cellules de base) sont conservées par diverses institutions, publiques ou privées, dans différents lieux, aussi bien en France qu’en Russie ; différents centres à Moscou, en France (Bobigny, Dijon, Fontainebleau, Pierrefitte, Paris, etc.).
L’objectif de ce projet est de développer un programme de recherche permettant de mieux connaître le phénomène communiste en France, mais aussi dans ses relations européennes (avec les « partis frères ») et internationales. L’étude portera sur le premier XXe siècle avec pour bornes chronologiques 1917-1947.
La principale originalité de l’outil qui sera mis en place pour mener cette recherche est de rendre accessible des informations jusqu’alors dispersées en offrant une seule porte d’entrée vers des informations conservées dans des lieux différents. Ce portail comportera plusieurs « clusters » ou « pôles » (reprenant les inventaires, les indexations, les fichiers numériques) dans lesquels on retrouvera :
Chercheurs et personnels du CGC impliqués (l’équipe est plus large et comprend du personnel des AN, des AD 93, etc. et d’autres enseignants-chercheurs d’autres universités et laboratoires) :
Jean Vigreux (responsable et porteur du projet), Rosine Fry, André Gounot, Julien Hage, François-Xavier Nérard, Xavier Vigna, Lilian Vincendeau, Serge Wolikow et seront aussi mobilisés des doctorants et des post-doctorants (liste non-exhaustive : Mahad Ahmed Nour, Alexandre Courban, Morgan Poggioli…).
Le lancement officiel de ce projet ANR aura lieu le mardi 2 avril 2013 à la MSH de Dijon.
La lettre du Centre Georges Chevrier n° 14 - avril 2013
Consultez la lettre en ligne en cliquant ici
Vous souhaitez,
- vous abonner à La lettre du CGC, cliquez ici ;
- vous désabonner de La lettre du CGC, cliquez ici ;
- nous faire part de vos remarques, cliquez ici.
© Centre Georges Chevrier
Directeur de la publication : Bertrand Tillier
Secrétaire de rédaction : Lilian Vincendeau