Focus - février 2012

Focus – Quatre questions à Florian Humbert


Comment devient-on un historien de la vigne et du vin ?

Mes travaux sur l’histoire de la vigne et du vin ont débuté en 2006, à la faveur d’un stage effectué au centre parisien de l’INAO (Institut National de l’Origine et de la Qualité), dans le cadre du Master 2 Professionnel « Archives des XXe et XXIe siècles européens : du papier au numérique » de l'université de Bourgogne. Concrétisé par la réalisation d’un instrument de recherche sur les archives de l’Institut [accès ci-contre], ce stage fut l’occasion d’acquérir une première expérience en matière de recherche historique dans le domaine viti-vinicole.
Il est à la base du projet engagé l’année suivante, sous la direction de Serge Wolikow, d’étude de l’histoire de cet organisme (mémoire de Master 2 Mondes modernes et contemporains, Mention Histoire contemporaine : Le Comité National des Appellations d’Origine (1935-1947). Etude de la mise en place et du développement des premières délimitations d’appellations d’origine contrôlée), suivi d’un doctorat financé par une allocation Région-Université, débuté en octobre 2007 et conclu en septembre 2011 par la soutenance d’une thèse intitulée L’INAO, de ses origines à la fin des années 1960. Genèse et évolutions du système des vins d’AOC.

Quels sont les projets que vous avez développés au sein du Centre Georges Chevrier ?

Mes quatre années d’études doctorales m’ont permis d’être pleinement associé aux activités de recherche du Centre Georges Chevrier touchant à l’analyse des processus de construction des territoires viti-vinicoles contemporains. Cette implication se traduit par la participation à deux colloques, tant comme organisateur que contributeur, en 2008 [video ci-dessous] et en 2011 : colloque international La construction contemporaine des territoires du Champagne. L’invention de la Champagne viticole (1811-1911-2011). Elle se manifeste plus régulièrement au sein des séminaires organisés conjointement par le CGC, la MSH deDijon et la Chaire Unesco « Culture et Traditions du vin ». Depuis 2010, je participe au projet L’espace pernandais aux échelles de l’histoire, enquête historique centrée sur la commune de Pernand-Vergelesses, empruntant à la démarche de la micro-histoire, et animée par un petit groupe de chercheurs du CGC (Vincent Chambarlhac, Thierry Hohl, Olivier Jacquet, Christophe Lucand et Serge Wolikow).

Intervention au colloque international De Jules Guyot à Robert Parker : 150 ans de construction des territoires du vin, 13-15 novembre 2008, Dijon, Beaune.
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Vos travaux ne se limitent pas au vignoble bourguignon ?

La période de réalisation de la thèse m’a également offert l’opportunité de présenter mes recherches au-delà du seul cadre scientifique du Centre Georges Chevrier.

À deux reprises, à l’occasion d’une séance du séminaire du Laboratoire d’études rurales de l’Université Lyon-2 (« Fabriquer des limites et de l’expertise », séminaire du LER, EA 3728-Usc INRA, 13 mars 2010, Lyon) et d’une Rencontre dedoctorants en SHS sur la modélisation des dynamiques spatiales organisée par le GdR Modélisation et Dynamiques Spatiales (GdR 3359 MoDyS InSHS-CNRS), j’ai ainsi pu confronter mes réflexions au regard d’une communauté élargie de chercheurs en sciences humaines et sociales.
Mon parcours de doctorant a enfin été marqué par plusieurs projets de diffusion et de valorisation des savoirs scientifiques auprès d’un plus large public. L’expérience formatrice fut dans ce cadre la réalisation, en 2008-2009, à la faveur du dispositif du doctorat-conseil, du numéro hors série du centenaire de La Champagne viticole, journal du Syndicat Général des Vignerons de la Champagne. J’ai par la suite participé, en compagnie d’Olivier Jacquet, à l’édition 2010 de la Nuit des chercheurs, mettant notamment à l’honneur « Les experts de la vigne et du vin ». Plus récemment, j’ai pu apporter ma contribution, aux côtés de plusieurs chercheurs du CGC, à la rédaction du catalogue de l’exposition itinérante Champagne ! De la vigne au vin (Paris, Hazan, 2011).

Et aujourd’hui ?

Mes recherches sur l’histoire contemporaine de la vigne et du vin s’inscrivent aujourd’hui dans le cadre d’un post-doctorat financé par la région et effectué à la MSH de Dijon, sous la direction de Serge Wolikow. Mes travaux portent sur l’étude de l’évolution des territoires d’AOC de la Bourgogne à travers la mise en place d’un système d’information géographique (SIG). Les premiers éléments issus de ce projet font actuellement l’objet de restitutions au sein de différents séminaires : séminaire du réseau Information Spatiale et Archéologie, 19 janvier 2012, Dijon ; séminaire Citeres, UMR 6173, « La construction historique des territoires viticoles. Approches économiques et sociales », 20 janvier 2012, Tours ; séminaire L’espace pernandais aux échelles de l’histoire, « Enquêter, filmer : mettre en récit Pernand-Vergelesses », 23 janvier 2012, CGC UMR CNRS 5605, Dijon [en écoute ci-dessous].

Intervention au séminaire L’espace pernandais aux échelles de l’histoire, « Enquêter, filmer : mettre en récit Pernand-Vergelesses » : L'enquête aux archives : le cadastre sa mise en récit à l'aide de systèmes géo-référencés :
[30'17]

 

Publications


La lettre du Centre Georges Chevrier n° 2 - février 2012
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