Classer et inventorier.
Des gestes archivistiques rvlateurs dĠintentions
historiographiques
Ç Et on sait lĠimportance mthodologique quĠont prise
ces espaces et ces distributions Ç naturelles È pour le classement,
la fin du XVIIIe sicle des mots, des langues, des racines, des
documents, des archives, bref pour la constitution de tout un milieu dĠhistoire
[É] o le XIXe sicle retrouvera, aprs ce pur tableau des choses,
la possibilit renouvele de parler sur les mots. Et dĠen parler non plus dans
le style du commentaire, mais sur un mode quĠon estimera aussi positif, aussi
objectif que celui de lĠhistoire naturelle. La conservation de plus en plus
complte de lĠcrit, lĠinstauration dĠarchives, leur classement, la
rorganisation des bibliothques, lĠtablissement de catalogues, de
rpertoires, dĠinventaires reprsentent la fin de lĠge classique, plus
quĠune sensibilit nouvelle au temps, son pass, lĠpaisseur de lĠhistoire,
une manire dĠintroduire dans le langage dj dpos et dans les traces quĠil a
laisses dans un ordre qui est du mme type que celui quĠon tablit entre les
vivants. Et cĠest dans [un] temps class, dans [un] devenir quadrill et
spatialis que les historiens du XIXe sicle [ont] entrepris
dĠcrire une histoire enfin ÒvraieÓ. [1]È
Classer et inventorier sont deux gestes hritiers des
mthodes de classification des sciences naturelles et de la taxinomie, qui se
sont affirms au XIXe sicle, dans le prolongement dĠun vaste
mouvement qui visait dnombrer et tiqueter lĠensemble de la cration et des
connaissances. Aprs l're des accumulations et des collections, bref quand le
nombre des units tait devenu tel quĠil exigeait un ordre, quĠon ne pouvait
plus se contenter dĠun simple alignement ou empilement, il fallut donc penser
le classement et lĠinventaire ; pas seulement des tres vivants, mais
galement des objets artificiels et idaux,
des sciences et techniques, des livres, des Ïuvres dĠart et bien sr des
archives. Ainsi que le note Michel Foucault dans Les mots et les choses,
le XIXe sicle a connu Ç un
bouleversement du connatre, de son apprhension et de son exposition :
des cadres lĠintrieurs desquels [lĠhistoire] fonctionnait [2] È.
A ce titre, le mouvement documentaire, qui sĠouvre en 1830 et sĠtend jusquĠ
la fin des annes 1870, illustre parfaitement cette agitation du connatre qui
se marque par le rve dĠune publication exhaustive des traces du pass. Cette
Ç fivre documentaire È semble avoir permis une prise de conscience
technique, impliquant un rajustement des mthodes de travail, autant qu'une
prise de conscience pistmologique, impliquant une rvaluation des besoins
documentaires. Classer et inventorier aux archives naissent alors dĠune double
ncessit : la premire de rationaliser, elles deviennent ainsi
proprement parler un ordonnateur, acqurant une capacit propre mettre en
fonction les gestes, en sdimentant, en quelque sorte les desseins
organisationnels et productifs ; et la seconde, dpassant cette premire
ncessit, dĠcrire les informations les concernant. Mais cette double prise de
conscience pistmologique et technique tait galement la traduction de la
ncessit dĠun rajustement du programme de connaissance.
Le projet initial de Franois Guizot en 1833, lors de la cration du Comit des Travaux Historiques, tait de faire Ç une publication gnrale de tous les matriaux importants et encore indits de [lĠ]histoire È. La publication des documents tait une approche novatrice, certes, mais elle induisait au pralable le classement complet des fonds, en ce qui concernait les archives. Bien que Franois Guizot, dans la circulaire aux Prfets du 22 novembre 1833, demandt instamment un tat rel de la situation des archives locales, il conclut un mois plus tard dans son Rapport au Roi, que les Ç manuscrits et les monuments originaux qui ont t jusquĠ prsent mis au jour ne surpassent gure en nombre ni en importance ceux rests indits [3] È. Si Guizot et nombre dĠrudits autour de lui estimaient que la masse des indits reprsentait environ lĠquivalent de celle des textes dj publis, ce nĠest pas tant par mconnaissance des fonds dĠarchives que par la surestimation des triages rvolutionnaires. Cette sous-valuation, bien sr participait gagner lĠacceptation du projet, car pour pouvoir atteindre son but il devait pouvoir accder aux sources, toutes les sources de lĠHistoire ; les sources narratives, comme les sources de premire main : les bibliothques communales et les dpts dĠarchives dpartementaux ou communaux, devaient donc tre explors. Mais le ministre avait largement sous-estim la masse documentaire indite que pouvait receler les archives. DĠailleurs, lĠinventaire gnral des archives, dress vers 1784 sous le ministre Bertin, qui existait en France avant la Rvolution, devait suffire mener les premires investigations : Ç ces premiers renseignements suffiront aux premires recherches ; mesure que lĠon pntrera dans les dpts publics pour explorer les richesses, on prouvera le besoin de les mettre en ordre ; de premires amliorations susciteront le zle qui aspire des amliorations nouvelles, et le zle crera des ressources. Les autorits locales, les conseils gnraux et municipaux seront naturellement provoqus et conduits, on peut lĠesprer, rintgrer leurs archives dans des lieux convenables, et faire dresser le catalogue des pices quĠon y conserve. Il convient donc ds prsent de se mettre lĠÏuvre, sans prtendre commencer par un travail de classement gnral, qui offrirait dans lĠtat actuel des choses, plus dĠembarras que dĠavantages, et que nos recherches amneront dĠailleurs presque ncessairement [4] È. En 1835, la mission de Michelet [5] dans le sud de la France fit ressortir la richesse des fonds dĠarchives en ce qui concernait les manuscrits et autres richesses littraires et scientifiques restes inutilises et inconnues des rudits. Guizot le souponnait dj, Michelet lui apportait la confirmation. Le ministre pressa alors les Prfets de faire soigneusement examiner et cataloguer les archives dpartementales et demanda des exemplaires de tous les catalogues manuscrits qui, souligne-t-il, ne doivent pas seulement tre des inventaires, mais des analyses raisonnes. Seulement, les archivistes sont rares et bien souvent novicesÉ Les prescriptions ne sĠexcutent pas et ce rve dĠune publication acheve des sources du pass formul par Guizot sĠaffronte la ralit. Avant dĠditer, il faut tablir des inventaires. LĠurgence nĠtait plus seulement de sortir du chaos les Ç quelques È documents indits, mais de classer les dpts. Ds le dbut de 1839, le gouvernement central souhaite mettre fin au chaos qui gangrne les dpts provinciaux ; mais lĠenjeu tait trop important pour quĠon laisst la tche aux rudits. Pour surseoir cette confusion dans les archives dpartementales et communales, qui dpendaient du ministre de lĠIntrieur et non de celui de lĠInstruction publique comme le Comit, Duchtel fit parvenir dans toutes les Prfectures une circulaire pour la garde et la conservation des archives [6] ds aot 1839, promettant de Ç complter [ces mesures] par des instructions ultrieures [7] È. Durant les deux annes qui sparent 1839 et 1841, lĠAdministration prpara une nouvelle instruction, fondatrice en matire archivistique, qui plus que de simples instructions de classement, tablissait un cadre de classement uniforme et affirmait la notion de respect des fonds. Cette nouvelle ralit provoqua, aux alentours de 1840, une perturbation des cadres mthodologiques et un sentiment dĠurgence technique et scientifique : lĠinventorisation devait imprativement prendre le pas sur lĠdition exhaustive des richesses palographiques de la France.
Avec le Comit des Travaux Historiques et Scientifiques Guizot Ç nĠabsorba pas les archives, il les impulsa [8] È ; la rponse conceptuelle et mthodologique qui, partir des annes 1840 devait accompagner la patrimonialisation des documents provoque par la politique ministrielle pour dvoiler les fonds dpartementaux dĠarchives devait maner du ministre de lĠIntrieur, dont les archives locales dpendaient. En 1841, Natalis de Wailly [9], alors chef de la section administrative aux Archives nationales, contribua lĠordonnancement rationnel des archives. Il collabora avec Lon Gadebled, chef du service des archives du ministre de lĠIntrieur, la rdaction de la circulaire du 24 avril 1841 pour la mise en ordre et le classement des archives dpartementales. SĠinscrivant dans lĠesprit dĠordre et de nomenclature qui traversait alors lĠre du temps, il dfinit le Ç fonds [10] È et trace un cadre de classement uniforme pour les archives locales en France. Pour Natalis de Wailly Ç il importe de bien comprendre que ce mode de classement consiste runir tous les titres qui taient la proprit dĠun tablissement, dĠun mme corps ou dĠune mme famille et que les actes qui y ont seulement rapport ne doivent pas tre confondus avec le fonds de cet tablissement, de ce corps, de cette famille [11] È. Cette nouvelle approche ne doit pas tre sous-estime : ce principe aida largement les archivistes surmonter la varit des problmes empiriques qui se posaient avec lĠhtrognit des anciens systmes. La part dĠinnovation tait tout de mme restreinte puisque le concept tait dj connu et utilis [12]. Elle semble avoir toutefois une vise toute pragmatique : pouvoir insrer les recherches rudites contemporaines dans la droite ligne des recherches rudites anciennes, en un mot ne pas rompre la tradition. En effet, lĠÏuvre du Cabinet des chartes ayant t une Ïuvre essentielle de copie des originaux, elle nĠavait pas dmembr les fonds. Pour Natalis de Wailly, la mthode de classement par fonds tait la plus favorable aux recherches, mais en tait finalement une consquence directe : le systme reprenait les coordonnes spatiales [13]. Ds lors, la continuit entre les deux systmes pouvait oprer. LĠoriginalit du concept rside dans lĠinformation consigne organique : ce qui compte, cĠest la provenance.
Car la modernit du discours ne se trouve pas seulement l o on lĠattend : elle nĠest pas tant dans la cration du concept Ç fonds È que dans le nouveau rapport cognitif quĠil labore au pass, qui trouve ses racines dans la pense de la fin du XVIIIe sicle. Ce nouveau principe si prement dfendu par Natalis de Wailly devant la Commission des archives, contraste avec les prcdents critres : il tait considr comme le reflet de Ç lĠordre naturel des choses È et reposait sur Ç son architecture constitutive È. Natalis de Wailly tablissait ainsi que les archives ne devaient tre classes ni en fonction dĠune conception idologique du classement, comme les systmes de classification scientifique de Cuvier, de Lin ou de Bzelin, ni dans la proccupation dĠune recherche particulire que lĠon pourrait y mener en crant des catgories artificielles comme celles de Camus et de Daunou aux Archives nationales, mais en fonction de leur Ç nature intrinsque È. Il revenait aux sources des mthodes dites de classement Ç naturelles È, inspires de la taxinomie et sĠinscrivait dans un effort de codification intellectuel hrit de la tradition encyclopdique des Lumires. CĠest justement lĠhritage de cette transposition de la pense naturaliste dans le domaine documentaire qui fonde en partie la modernit du discours de classification des archives sous la monarchie de Juillet. Bruno Delmas lĠa dĠailleurs qualifi de Ç rvolution copernicienne [14] È. Du point de vue pistmologique, la dmarche des sciences naturelles constitue un quivalent de lĠexprimentation et de lĠobservation par lĠintermdiaire dĠinstruments. CĠest cette mutation scientifique majeure, reprise par Montfaucon en 1719 dans la prface de lĠAntiquit explique, qui fonde une nouvelle science de lĠesprit : la Ç connaissance mdiate [15] È. Dornavant, la thorie et les techniques de lĠexprimentation sĠinterposant entre le savant et son objet ont intgr les proccupations documentaires. Tout un arsenal dĠoutils se dveloppa pour ordonner, donc connatre et conserver le monde intellectuel.
Ceci ncessite de nouvelles manires de faire, de nouveaux arts de faireÉ tant scientifiques que mthodologiques. De cette collation systmatique et rationnelle germa paralllement une rformation totale des pratiques et des gestes.
A cet gard, le XIXe sicle nĠinnove pas plus quĠil nĠinvente, il illustre simplement la prise de conscience dĠune ncessit en ce domaine et rige un vritable code de la pratique au travers dĠinstructions et de circulaires. LĠinstruction pour la garde et la conservation des archives dpartementales du 8 aot 1839 et surtout la circulaire du 24 avril 1841 pour la conservation et la mise en ordre des archives dpartementales donnrent aux archives locales les premires directives de classement. Ces deux actes administratifs, dus lĠinitiative du ministre de lĠIntrieur, le Comte Duchtel, prescrivaient dĠabord une mthode uniforme de classement, ainsi que la rdaction dĠinventaires dtaills suivant un mme plan. Seulement bien que ces dernires se soient parfois imposes avec difficults, elles nĠtaient pas un carcan rglementaire a priori, mais labores partir de lĠexistant, des rponses pragmatiques des situations concrtes. Classer et inventorier avait donc un objet : uniformiser les pratiques locales. Ce faisant elles tablissent, un nouvel art de faire, avec des gestes et des pratiques particulires et normes. Dans la circulaire dĠavril 1841, lĠadministration avait dans un souci didactique dtaill les gestes de classement de lĠarchiviste [16]. Ces gestes se dcomposent en quatre temps, selon une mthode prcise et codifie : Ç Reconnaissance sommaire et numrotage provisoire È, Ç formation de bulletins analytiques È, Ç disposition prparatoire un classement systmatique È, Ç ordre et classement des fonds [17]. È Afin de pouvoir se retrouver dans tous ces documents et que sĠopre un dnombrement total du dpt, car lĠorigine, il sĠagissait dĠtablir un tableau des fonds, lĠarchiviste devait dresser pour chacun dĠentre eux Ç un bulletin ou une carte È. Elle devait contenir trois indications : Ç 1Ħ [le] fonds auquel appartenait [lĠ]article, 2Ħ la matire, 3Ħ [et] la date. È pour tablir Ç un relev complet sur fiches de tous les dossiers, afin que tout ft dans un ordre gal [18] È. LĠinstruction tablit des techniques intellectuelles, cĠest--dire quĠelle cre un ensemble indissociable de mthodes et dĠoutils permettant de traiter les documents [19], elles actent leurs points dĠapplications communs : le dnombrement et lĠnumration. En proposant cette approche, Natalis de Wailly venait de sortir les archives de lĠanarchie matrielle et intellectuelle dans laquelle elles taient tombes.
Les choses en taient donc l quand, le 20 janvier 1854, le comte de Persigny, alors ministre de lĠIntrieur, prescrivit tout en laissant subsister les cadres de classement, un nouveau cadre dĠinventaire sommaire suivant un modle unique pour tous les dpartements. Complt par cette nouvelle instruction, lĠart de faire des premiers temps volua. Les circulaires, partir de 1854, transforment les simples gestes de lĠarchiviste en vritables technologies [20] : lĠobjectif dĠnumration se substituent de vritables procdures de description des savoir-faire. Le vocabulaire sĠtoffe, les gestes se prcisent, les normes se fixent. LĠinstruction de 1854 tait claire Ç le but de lĠnumration des archives tait dĠen connatre le contenu È. Alors fallait-il encore les dcrire. Au dbut de lĠentreprise, ne disposant que dĠun personnel peu exerc, lĠAdministration nĠavait d prsenter que Ç la base de rdaction des inventaires È, ces derniers devaient, suivant des spcimens trs concis, au fur et mesure que Ç les articles dĠun fonds taient numrots, comporter une notice sommaire sur les documents compris dans lĠarticle quĠils reprsentent [21] È. En bref, lĠarchiviste devait ajouter dans lĠordre numrique les articles dfinitivement classs : les inventaires taient alors en quelque sorte un tableau du dpt et devenaient dfinitifs. CĠest la table des matires qui devait permettre de dterminer successivement les fonds Ç qui raison de leur intrt administratif, historique ou artistique devaient tre lĠobjet dĠune srie dĠinventaires spciaux dtaills [22] È. La thorie sĠaffrontant la pratique, les tendances locales finirent par avoir raison des rigidits de lĠarchive. En raffirmant lĠimportance de la confection de lĠinventaire sommaire, les instructions ont modifi non plus seulement les gestes de lĠarchiviste, mais lĠaventure intellectuelle que recouvraient les actes de classer et dĠinventorier. Ce faisant, elles font fi des anciennes conceptions pour embrasser de nouvelles problmatiques. On redfinit la forme de lĠinventaire : il sĠagissait toujours dĠun catalogue par fonds o pour chaque article on ajoutait quelques citations courtes. On appelait cela procder par Ç chantillonnage È.
Le changement opr par les inventaires sommaires rside surtout dans la rdaction des articles, car lĠtablissement Ç des tables dpartementales des matires fondues, rsumes et publies en un seul corps dĠouvrage qui constituerait le rpertoire gnral des archives de la France, rendant prompts et faciles les renseignements ainsi que les communications [23] È ne fut jamais mis en Ïuvre. Les bulletins ou cartes archivistiques, simples fiches apparues ds lĠinstruction dĠavril 1841, prennent, eux, une nouvelle dimension. Sans que son format ne soit rglement, cet outil fut une vritable innovation permettant de raliser le classement, les index, etc. On est bien loin de la simplicit des circulaires. Ce nouvel outil renversa les codes de la pratique : classer et inventorier deviennent des actions discursives. CĠest lĠinstruction complmentaire pour la rdaction de lĠinventaire sommaire du 24 mai 1867 portant sur la rdaction de la notice qui entrine lĠinnovation. En effet, les premires pratiques demandaient aux archivistes de consacrer quinze vingt lignes la rdaction des articles ; en 1867, le ministre de lĠIntrieur, La Valette, propose de donner un peu souplesse aux pratiques et, en sĠalignant sur une tendance rpandue dans les archives locales, dĠautoriser proportionner lĠanalyse lĠimportance du sujet. Ce qui a chang, cĠest non seulement lĠespace dans lequel on donne voir et comprendre les textes, mais galement la diversification de lĠutilit documentaire. Dans la tradition diplomatique, lĠanalyse consiste dcrire le contenu et la forme du document pour en permettre la critique et lĠexploitation future. A prsent, lĠanalyse de lĠarticle ne concerne plus le document lui-mme, mais une unit de description tant pour les besoins ultrieurs de la recherche que pour ceux immdiats de la gestion du fonds. Une telle activit avec ce quĠelle fait intervenir de choix et de possibilits relve dj du retour critique sur le pass et dĠune premire interprtation. Chaque choix de citation engage inluctablement une certaine vision de lĠHistoire qui appartient dj la pratique historienne. Ce que met en jeu le passage des techniques intellectuelles aux technologies, cĠest une autre apprhension des sources de lĠHistoire. Les inventaires sommaires nĠtaient donc plus de stricts instruments de recherches ; leur aspect tait anomique et non hirarchique, mais ils avaient un contenu intellectuel. SĠtablit alors un rapport complexe entre la ncessit dĠorganiser les fragments discontinus du rel dans lĠcriture et une certaine obsession taxinomique extrmement sensible.
Ces manires de faire sont autant de manires de dire que dĠcrire les archives. La monarchie de Juillet a souhait crer une aire police dĠrudition, de nomenclature et de classement : lĠespace du connatre sĠest retrouv quadrill, ordonnanc, uniformis.
Cette mutation des reprsentations archivistiques fut fondamentale. Et cĠest certainement partir du second Empire, sous lĠgide du Comte de Persigny, dont lĠaction fut essentielle pour la politique des archives, que ces intentions historiographiques devinrent le plus visibles. La confection et la publication des inventaires sommaires furent bien des gards aussi importantes quĠavait t le lancement des Documents indits dans les annes 1830-1840. L o lĠentreprise des Documents indits avait induit une remise en question mthodologique, les inventaires sommaires infrent de nouvelles orientations historiographiques.
Les archivistes tant nationaux que dpartementaux, archivistes-palographes ou simples rudits convertis la profession ont t les tmoins privilgis, partir des annes 1840, de la ncessit qui sĠimposait lĠhistoire de la mise en ordre matrielle et didactique. LĠlaboration des nouvelles problmatiques mises en Ïuvre par lĠhistoriographie librale, nĠa semble t-il pu trouver sa pleine ralisation que grce aux volutions mthodologiques auxquelles il a fallu sĠadonner. La cration institutionnelle des archives, les nouvelles exigences du dchiffrement et de lĠdition, et la mise en place dĠun nouveau mode dĠexposition des documents sont intrinsquement lies et rvlatrices dĠune seule et mme interrogation : quel sens doit recouvrir lĠhistoire ? Il sĠagissait alors de pouvoir allier deux ncessits a priori difficilement conciliables : lĠorganisation gnrale et progressive des faits et lĠunion des catalogues et du rcit chronologique comme lĠavait suggr Franois Guizot dans ses Cours dĠhistoire moderne.
Ds les premires pages de son Cours, Guizot exprime la nouvelle hgmonie du fait en Histoire : Ç Partout la mthode scientifique sĠtend et sĠaffermit ; partout on sent la ncessit de prendre les faits pour base et pour rgle ; on est persuad quĠils sont la matire de la science, quĠaucune ide gnrale ne peut avoir de valeur relle si elle nĠest sortie du sein des faits, si elle ne sĠen nourrit constamment mesure quĠelle grandit. Les faits sont maintenant, dans lĠordre intellectuel, la puissance en crdit [24]. È De ces faits, les premires pages de l'Histoire de la civilisation en Europe en fournit un rpertoire soigneusement hirarchis, depuis Ç les faits matriels, visibles, comme les batailles, les guerres, des actes officiels des gouvernements jusquĠaux faits moraux cachs, qui nĠen sont pas moins rels [É les] faits individuels qui ont un nom propre ; [les] faits gnraux auxquels il est impossible dĠassigner une date prcise, quĠil est impossible de renfermer dans des limites rigoureuses, et qui nĠen sont pas moins des faits comme dĠautres, [et les] faits historiques, quĠon ne peut exclure de lĠhistoire sans la mutiler [25] È. Mais Guizot ne sĠarrtait pas l, dans lĠHistoire de la civilisation en France, il prcisait la physionomie de lĠHistoire : Ç il sĠagissait de reprsenter sous forme [de tables] les faits spciaux de lĠpoque qui tiennent de prs aux faits gnraux et qui aboutissent immdiatement lĠhistoire de la civilisation. La dmarche ne produit point le pass vivant et anim, comme le rcit ; mais elle en relve la charpente et empche les ides gnrales de flotter dans le vague et au hasard [26] È. Toutefois, la science historique ne se limite pas chez Guizot un dispositif politique gnral. Ç DĠune certaine manire elle est la fois la grammaire et lĠinstrument dĠune technique de gouvernement [27]. È Guizot propose dĠailleurs de Ç chercher bien autre chose quĠun savoir È [28] Cette nouvelle conception de lĠhistoire semble avoir investi le champ dĠapplication des sciences historiques. Les ambitions de lĠhistoriographie librale ont largement dpass la monarchie de Juillet et survcu au passage de Franois Guizot au ministre de lĠInstruction publique.
Ainsi, dans sa circulaire de 1854 [29] sur les inventaires sommaires, le comte de Persigny montre, de faon intressante, que la valeur de ces diverses histoires nĠtait pas seulement intellectuelle ou politique, mais minemment pratique. Comme il le dit devant la Commission des archives en 1854, lors de sa sance de rorganisation, cĠest essentiellement cause du Ç dveloppement industriel [30] È que lĠopinion publique et le gouvernement se sont sentis concerns par la mise en ordre et lĠinventorisation des archives. Ç CĠest tort en effet que lĠon reprsente la socit franaise comme uniquement attache aux intrts matriels. Il subsiste toujours en France un esprit chevaleresque qui pousse aux recherches historiques, lĠamour des choses du pass. En outre, la proccupation mme des intrts matriels devait faire comprendre lĠimportance des Archives ; elles renferment en effet le dpt officiel des enseignements du pass ; non seulement pour lĠtude de lĠhistoire gnrale et locale de la politique, etc. ; mais encore pour les intrts de la proprit, de la famille ; elles nous ont conserv les travaux et essais tents dans les sciences, les arts, le commerce, lĠindustrie, etc. On a senti le besoin de consulter ces enseignements du pass pour tablir le prsent et prparer lĠavenir [31]. È Et surtout en tablissant Ç le travail [dĠinventaire] dans de justes proportions [32] È et cĠtait un des nouveaux buts assign la Commission des archives rorganise, ces collections de lĠhistoire locale devaient offrir aux habitants de prcieuses leons sur les projets et les exprimentations tentes dans les sciences, les arts, lĠindustrie, le commerce, lĠagriculture, etc. Plus que les anciens projets dĠinventaire des Cartulaires et du Tableau numrique par fonds quĠavaient mens la premire Commission, les nouveaux inventaires sommaires devaient conduire la recherche historique locale.
Classer et inventorier dpassent le statut de techniques intellectuelles et de technologies : ce qui sĠest gliss de novateur dans le produit de ces gestes, cĠest une nouvelle faon de nouer les choses, le renouvellement de la question du lien classer/inventorier, du lien entre la collection des objets et les informations crites les concernant. Spatialisant et dcrivant lĠhistoire, ces gestes fondamentaux agissent comme un vritable rvlateur des intentions historiographiques qui sĠtaient labores dans les annes 1820-1830 au moment mme o lĠAdministration sĠtait intresse la classification. Sous le second Empire, le comte de Persigny, alors ministre de lĠIntrieur, raffirme ces ambitions. Dans son discours du Forez, il justifie lĠutilit du point de vue matriel, ainsi que lĠimportance historique et scientifique des inventaires sommaires : Ç A ct de lĠhistoire des faits et des grands vnements, batailles, guerres, traits, mariages, etc. il reste tudier une autre face du pass que lĠon avait jusquĠ ce jour laiss presque entirement dans lĠombre, et cĠest prcisment la plus intressante pour le penseur. Je veux parler de lĠhistoire de la condition des personnes au point de vue moral, au point de vue intellectuel et point de vue matriel. Les institutions, les lois, les rglements de police et dĠadministration tout cela est en quelque sorte le programme de lĠhistoire. SĠil importe de ne pas ignorer ce programme, il importe plus encore de savoir comment et dans quelle mesure on lĠa excut [33]. È Ç Voulez-vous possder cette solution aussi curieuse que difficile È poursuivait-il Ç en dĠautres termes voulez-vous savoir si lĠpoque actuelle est en progrs sur le Moyen-Age ? Vous nĠavez quĠun moyen dĠy parvenir. Il faut dĠabord que vous rendiez un portrait trs fidle des mÏurs, de lĠinstruction, du bien-tre des diverses classes de la population au Moyen-Age. È[34] La rfrence Guizot est vidente. Et ce titre, classer et inventorier apparaissaient comme la possibilit de rsoudre LA question de lĠhistoire : les progrs de la civilisation. Ç JĠavais donc raison de dire que la question la plus grave de lĠhistoire, celle qui doit dominer toutes les autres, la question du Progrs ne pouvait tre rsolue dĠune manire solide et irrfutable par une tude approfondie des pices dĠarchives. È De faon tout fait intressante, le comte Persigny, montre combien la varit des faits historiques peut participer aux progrs de la nation. Il est vident que la recherche aux archives devait dans un premier temps servir seulement les ambitions nationales de lĠhistoriographie : on trouverait dans les archives locales des documents pour servir lĠavance de lĠhistoire nationale. rudits et savants avaient toutes les cartes en main pour rpondre aux souhaits du ministre et des grands historiens, et lĠesprit statisticien du temps.
Au moment o les ambitions gnralistes de Franois Guizot avaient enfin t traduites, on assiste la dissociation progressive des orientations historiographiques de lĠrudition provinciale de celle de lĠhistoriographie nationale. Un dplacement dĠintrt se marque : de lĠambition gnraliste assigne aux inventaires sommaires et aux archivistes de prendre part aux progrs des sciences on est pass des proccupations rgionalistes. Car l o lĠhistoire avait attendu des professionnels des archives un rajustement du programme de connaissance par la normalisation des instruments de recherche, la simplification des mthodes dĠaccs lĠinformation contenue dans les documents permettait une appropriation de lĠhistoire locale pour elle-mme. Persigny le prcisait, lĠhistoire de la gravure ne pouvait se passer dĠune tude exhaustive des archives de Jacques Callot Nancy, celle de la Ligue des archives conserves en Cte-dĠOr, etc. La perspective nĠest dfinitivement plus celle des Moreau et des Brquigny au XVIIIe sicle. DĠailleurs dans le mme rapport lĠEmpereur, le comte de Persigny rappelle, Ç que lĠtude de nos provinces [É] p[eut] seule donner lĠintelligence complte et la juste apprciation de lĠensemble des faits [35] È. A ce titre, ce que lĠinspecteur gnral Stadler appelait procder par Ç chantillonnage È, cĠest--dire lĠintroduction de la citation du document, a jou un rle fondamental dans lĠapprhension des faits historiques. LĠarticle apparat comme le mode de classement du pr-crit et de la gense du texte. Le mode de classement interne choisi par lĠadministration est au final parfaitement linaire et chronologique : les citations doivent reflter lĠintrt et la diversit des documents. LĠarticle constitue alors une chronique analytique du droulement des faits qui se substitue par avance au discours historique susceptible dĠtre construit partir des archives. Le discours du fonds se substituant aux documents, lĠinventaire devient le premier rcit dĠune histoire objective, livrant au lecteur lĠinattendu, la vie, les mÏurs de lĠhomme dans une socit et une poque donne. LĠarchiviste de la ville de Dijon, Philippe Valle, le raffirme dans lĠintroduction de son inventaire sommaire : Ç ces documents clairent dĠun jour inattendu le fonctionnement journalier des institutions communales, la condition matrielle et morale de toutes les classes de la socit, lĠtat des arts, du commerce, de lĠagriculture, en un mot de tous ces cts si intressant de lĠhistoire locale que ddaignait jadis lĠrudition, mais que partout actuellement on sĠattache mettre en lumire [36] È.
Pour conclure, il est noter lĠimportance des gestes de classement et dĠinventorisation dans le dveloppement de lĠactivit de connaissance : le changement de paradigme a engendr le franchissement dĠun nouveau seuil pistmologique dans lĠhistoriographie. En devenant des gestes la fois cognitif et de connaissance, classer et inventorier ont pu matrialiser dans lĠinventaire sommaire les ambitions historiographiques de la priode Romantique, mais ont surtout donn corps aux conditions intellectuelles qui ont permis lĠaffirmation de lĠhistoire locale. En effet, ce long XIXe sicle a cristallis un mouvement qui le dpasse et qui sĠaffirme, en parti dans le non-dit des pratiques : lĠaffirmation dĠune histoire qui fut capable dĠintgrer lĠapport technique et mthodologique pour mieux comprendre le pass et le rinterroger.
Julie Lauvernier
[1] Foucault Michel, Les mots et les choses. Une
archologie des sciences humaines, Paris, Gallimard, 1966, red. 2007. p. 143.
[2] Foucault Michel, Les mots et les choses. Une
archologie des sciences humaines, Paris, Gallimard, 1966, red. 2007. p. 143.
[3] Guizot Franois-Pierre-Guillaume, Rapport au roi du 31
dcembre 1833, in Collection de documents indits sur lĠhistoire de France
publie par ordre du Roi et par les soins du ministre de lĠInstruction
publique. Rapports et pices, Paris, Imprimerie royale, 1835, p. 5-6.
[4] Guizot Franois-Pierre-Guillaume, Rapport au Roi du 27
novembre 1834, in Collection de documents indits sur lĠhistoire de France
publie par ordre du Roi et par les soins du ministre de lĠInstruction
publique. Rapports et pices, Paris, Imprimerie royale, 1835, p. 14.
[5] Michelet Jules, Rapport au ministre de lĠInstruction
publique sur les bibliothques et les archives des dpartements du sud ouest de
la France (aot-septembre 1835), Paris, Ducessois, 1836, 28 pages.
[6] Instruction du 8 aot 1839, pour la garde et la
conservation des archives dpartementales, Bulletin officiel du ministre de
lĠIntrieur, Paris, Paul Dupont, 1841, p. 157-160.
[7] Instruction du 8 aot 1839, pour la garde et la
conservation des archives dpartementales, Bulletin officiel du ministre de
lĠIntrieur, Paris, Paul Dupont, 1841, p. 160.
[8] Charmes Xavier, Le Comit des travaux historiques et scientifiques. Histoire et documents., 3 volumes, Paris, Imprimerie nationale, 1886.
[9] Wailly, Jean-Nol (dit Natalys de) (1805-1886) : juriste (ancien avocat), il entre aux Archives royales en 1830. En 1841, il est chef de la section administrative. En 1852 il succde Michelet comme chef de la section historique. Puis en 1854, il devient conservateur du dpartement des manuscrits la Bibliothque nationale.
[10] Natalys de Wailly dfinit le fonds dĠarchives, en les
termes suivant : Ç Rassembler les documents par fonds, cĠest--dire
runir les titres qui proviennent dĠun corps, dĠun tablissement, dĠune
famille, dĠun individu [É]. È, in Instruction du 24 avril 1841, pour
la mise en ordre et le classement des archives dpartementales et communales, Bulletin
officiel du ministre de lĠIntrieur, Paris, Paul Dupont, 1841.
[11] Instruction du 24 avril 1841, pour la mise en ordre et
le classement des archives dpartementales et communales, Bulletin officiel
du ministre de lĠIntrieur, Paris, Paul Dupont, 1841, p. 91.
[12] Delsalle Paul, Une histoire de lĠarchivistique, Presses Universitaires du Qubec, 1998. et Lodolini (Elio), Respect des fonds et principe de provenance : histoire, thories, pratiques, LGA, nĦ 168, 1995, p. 201-212. [en ligne : www.piaf-archives.org]
[13] CHAN : AB XXVI 1*, sance du 8 juin 1841. A cet
gard il donne un exemple : Ç Si par exemple on vient chercher une
pice cite par les auteurs de la Gallia Christiana, on sait quĠelle
appartient au fonds de telle abbaye, que les archives de cette abbaye
doivent se trouver dans tel dpartement, ce qui suffit pour ouvrir la voie des
recherches. Dans tout autre classement que celui par fonds on court un grand
risque de ne savoir o demander cette pice, surtout si elle nĠest connue que
par une simple mention. È
[14] Nous nous rfrons aux propos de Br. Delmas, voir Hottin Christian, Ç LĠarchivistique est-elle une science ?, Ractions aux journes dĠtudes organises par lĠEcole des Chartes et lĠAssociation des archivistes franais la Sorbonne les 30 et 31 janvier 2003 È, Labyrinthe, nĦ 16, automne 2003, p. 99-107.
[15] Voir Pomian Krzysztof, Sur lĠhistoire. Folio Histoire, Paris, 1999.
[16] Il fallait lors de la publication de la premire circulaire clairer tant les lves chartistes que les rudits nouvellement promus archivistes
[17] Instruction du 24 avril 1841, pour la mise en ordre et le classement des archives dpartementales et communales, Bulletin officiel du ministre de lĠIntrieur, Paris, Paul Dupont, 1841, p. 91.
[18] Desjardins Gustave, Le service des Archives dpartementales. Confrences
faites aux lves de lĠEcole des Chartes les 10, 18, 25 et 30 juin 1890,
Supplment aux Archives historiques, artistiques et littraires, nĦ 9, Paris,
juillet 1890.
[19] Fayet-Scribe Sylvie, Histoire de la documentation en France. Culture, science et technologie de lĠinformation. 1895-1937, Paris, CNRS dition, 2000, Avertissement, p. 7.
[20] Ç Introduit dans la langue savante vers 1800, le mot
technologie se rfre aux machines, aux matriaux, aux outils, aux modes de
fabrication utiliss par les ingnieurs. [É] Une telle spcialisation ne
correspond pas son histoire dans la langue grecque qui l'a cre : le
vocable est compos
d'un premier lment nominal, , dont l'tymologie est obscure, et dont le sens gnral
est art ou artifice ; le second membre, , driv bti sur le thme de , dsigne la description attentive d'un phnomne ;
il s'agit de dresser l'inventaire des procdures qui caractrisent les savoirs
et savoir-faire qui chappent aux dductions spculatives (), mais reposent sur des connaissances
exprimentales. È, in Charpin Franois, Etymologie et histoire du mot
technologie, Solaris, nĦ 4, 1997.
[21] Instruction du 24 avril 1841, pour la mise en ordre et le classement des archives dpartementales et communales, Bulletin officiel du ministre de lĠIntrieur, Paris, Paul Dupont, 1841, Ç rdaction des inventaires È.
[22] J. A.L., Les Archives dpartementales, in Revue archologique, t. 10, 1853, p. 750.
[23] J. A.L., Les Archives dpartementales, in Revue archologique, t. 10, 1853, p. 750.
[24] Guizot Franois, Cours dĠhistoire moderne. Histoire de la civilisation en France, tome I, introduction, p. 27-31.
[25] Guizot Franois, Cours dĠhistoire moderne. Histoire de la Civilisation europenne, Introduction, p. 6.
[26] Guizot Franois, Cours dĠhistoire moderne. Histoire de la civilisation en France, tome II, XXe leon, p. 120.
[27] Escudier Alexandre, Le rcit historique comme
problme thorique en France et en Allemagne au XIXe sicle, thse de
doctorat nouveau rgime, universit de Lille III [microfiches].
[28] Guizot Franois, Cours dĠhistoire moderne. Histoire de la civilisation en France, tome I, introduction, p. 27-31.
[29] J. A.L., Les Archives dpartementales, in Revue archologique, t. 10, 1853, p. 747.
[30] CHAN : AB XXVI*3, Registres de la commission des
archives, puis de la commission suprieure des Archives dpartementales,
communales et hospitalires, sance du 18 janvier 1854.
[31] CHAN : AB XXVI*3, Registres de la commission des
archives, puis de la commission suprieure des Archives dpartementales,
communales et hospitalires, sance du 18 janvier 1854.
[32] CHAN : AB XXVI*3, Registres de la commission des
archives, puis de la commission suprieure des Archives dpartementales,
communales et hospitalires, sance du 18 janvier 1854.
[33] Luce Simon, Ç De lĠutilit matrielle et
pratique, de lĠimportance historique et scientifique, de la porte morale et
sociale des travaux dĠarchives propos dĠun discours de son Excellence M. le
compte de Persigny È, B.E.C., t. xxiv, 1863, p. 237-251.
[34] Luce Simon, Ç De lĠutilit matrielle et
pratique, de lĠimportance historique et scientifique, de la porte morale et
sociale des travaux dĠarchives propos dĠun discours de son Excellence M. le
compte de Persigny È, B.E.C., t. xxiv, 1863, p. 237-251.
[35] Persigny Franois de, Ç Rapport lĠEmpereur.
Archives dpartementales È, in Bulletin officiel du ministre de
lĠIntrieur, 1862, Paris, Paul Dupont, p. 251
[36] Vallee Philippe, Introduction, Inventaire sommaire des archives communales de la ville de Dijon antrieures 1790, tome IV, 1900.