Cette Transversale se propose d’interroger les multiples représentations que peut engager la souffrance, qu’elle soit physique, psychique ou morale. Phénomène profondément subjectif, car intimement lié au sujet qui se déclare souffrant ou qu’une tierce personne déclare comme tel, la souffrance pourra être interrogée sous l’angle de la pluridisciplinarité, qui anime le Centre Georges Chevrier. La souffrance peut, en effet, investir des espaces aussi divers que le politique, le religieux, l’espace social ou encore l’espace du travail. Ses représentations peuvent, quant à elles, faire l’objet d’imaginaires, être le produit d’une construction culturelle ou de manifestations sociales. La représentation de la souffrance peut en outre être intériorisée – représentation mentale, conceptualisée ou normalisée, par exemple, par le droit ou les normes sociales –, ou extériorisée – dans l’œuvre d’art, plastique ou musicale. Chacune d’entre elles pourra cependant être réelle, mais, subjectivée par le sujet qui la construit, aussi imaginée, fantasmée, voire douée d’une charge symbolique forte. Les représentations de la souffrance induisent par ailleurs une réflexion sur les acteurs/auteurs de celles-ci et sur les personnes morales ou physiques qui s’engagent dans leur appréhension, compréhension et, inévitablement, leur interprétation. La souffrance n’étant alors pas vécue avec la même intensité, tolérée de la même manière et, par conséquent, représentée selon des dispositifs analogues par l’ensemble de ces acteurs, il peut être pertinent de s’interroger sur l’existence d’une possible convergence des représentations – chargée d’empathie par exemple – ou, au contraire, d’une inévitable divergence, voire d’une incompréhension ou d’un paradoxe entre ces représentations. C’est donc l’ensemble de ces interrogations, que les quatre communications retenues se proposeront de soulever au cours de cette Transversale.