3 juin 2021 - uB – Forum des savoirs de la MSH de Dijon
de 14 h 00 à 18 h 00 (accès/informations pratiques ici)


Transversales : Journée d'étude doctorale du LIR3S :
Penser la nature et l’environnement en SHS

Organisation : Arnaud Malaty (doctorant en histoire contemporaine, LIR3S UMR CNRS uB 7366)

 


 

La prise en compte de la nature en SHS s’impose aujourd’hui mais reste un terrain risqué. Le concept même de nature pose problème puisqu’il induit par définition un dualisme avec l’Homme et ne laisse percevoir qu’une opposition avec la culture qui s’est répercutée dans la pratique scientifique. Le monde « naturel » ne peut donc exister que si l’Homme s’en exclu et projette sur lui un regard extérieur, oubliant parfois en chemin l’impact qu’il a toujours eu sur ce qu’il cherche à déterminer et étudier. Le concept d’environnement, plus propice à intégrer l’Homme, peut permettre de dépasser les apories de celui de nature et aller au-delà des clivages entre champs disciplinaires. En effet, l’environnement est un terme relatif et polysémique, son sens évolue en fonction de qui l’utilise et pourquoi. De plus, le terme d’environnement sous-entend un processus, il évolue dans le temps, alors que la nature apparaît faussement immuable. Les études environnementales semblent donc le meilleur moyen à ce jour pour dépasser les clivages nature/culture étudiés par Philippe Descola et réconcilier sciences humaines et naturelles.

Loin de n’être qu’une querelle sémantique, la réflexion sur ces cadres de pensées théoriques influe directement la recherche scientifique en lui permettant de questionner la place et l’impact de l’Homme dans l’ensemble du monde biotique et abiotique, mais également en ancrant les discours dans une temporalité des bouleversements des fonctionnements globaux du système terre et en interrogeant la responsabilité des actions humaines. La dégradation accélérée des environnements et l’ombre de la catastrophe climatique créent bien évidement un contexte propice pour repenser les discours sur l’Homme et la Nature et évaluer nos responsabilités et capacités de résiliences face aux changements environnementaux.

Ces réflexions environnementales semblent d’autant plus nécessaires car notre représentation du concept de nature influe directement sur les politiques et pratiques de gestion et de protection. Ainsi, depuis la fin du XIXe siècle et toujours aujourd’hui, préserver la nature revient bien souvent à la protéger de l’Homme. La création des parcs naturels partout dans le monde témoigne de ce dualisme où l’Homme est perçu uniquement comme destructeur. Que ce soit autour de l’idée de wilderness des parcs américains , des cœurs de parc nationaux français – soulignons les tensions récentes pour la création du parc Bourgogne-Champagne – ou encore les parcs africains parfois érigés contre les ethnies locales.

L’objectif de cette journée transdisciplinaire est de réfléchir aux concepts et à l'épistémologie des questions environnementales en mobilisant les méthodes et les techniques des Sciences Humaines et Sociales. Comment, au gré des générations et des populations, les questions relatives à la nature et à l’environnement se sont posées, ont évolué, se sont diversifiées, en fonction des objectifs recherchés, de l’adhésion ou non de la société, des savoirs mobilisés, de l’instauration de politiques publiques, de la création d’un droit spécifique, de l’influence des contextes internationaux et de bien d’autres facteurs encore.

 

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Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin"
UMR 7366 CNRS-uB

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