5 mars 2021 – En visioconférence via Teams –
15 h. - 18 h.
Atelier de philosophie sur le plaisir [2]
Organisation et contact : Guillaume Coqui (LIR3S UMR CNRS uB 7366)
L'atelier de philosophie, qui a vocation à courir sur plusieurs années, veut fournir un cadre de rencontre, de réfléxion et d'instruction commune aussi bien aux professeurs de philosophie du secondaire qu'aux étudiants et chercheurs de toutes disciplines qui pourraient être intéressés par ses travaux.
Programme [au format pdf ici]
- Julie Giovacchini (Centre Jean Pépin, UMR 8230 CNRS-ENS-PSL) :
Plaisir, amour et lien social dans l’épicurisme
Dans les textes épicuriens, le plaisir se présente comme un concept paradoxal : plurivoque, impossible à déinir, et pourtant structurant. Il est ce vers quoi tout s’oriente, la boussole de toute activité humaine, mais pour autant il a de multiples visages et engage des décisions parfois contradictoires ou contre-productives. Les ambiguïtés du plaisir sont particulièrement problématiques dans le domaine socio-politique : le champ social est en effet un espace privilégié dans lequel le plaisir peut jouer pour les épicuriens un rôle éminemment positif, d’harmonisation collective et de pacification, mais il est également peut-être le lieu le moins propice à la construction et à l’épanouissement de relations humaines gratiiantes et agréables. Comment les théories politiques épicuriennes surmontent-elles cette contradiction ?
- Stéphanie Genand (uB / CPTC, EA 4178) :
Le plaisir chez Sade
« Le degré de violence dont on est ému, caractérise seul l’essence du plaisir », déclare le personnage de Noirceuil dans l’Histoire de Juliette de Sade (1799). Ce récit, l’un des plus célèbres et surtout l’un des plus libertins du corpus sadien, ne cesse en effet d’interroger la nature et l’origine du plaisir : qu’est-ce qui nous plaît ? D’où vient la diversité de nos « goûts » ? Y en a-t-il d’illégitimes ? Et que se passe-t-il en nous lorsque nous éprouvons du plaisir ? Le plaisir, ainsi envisagé, ne soulève pas seulement des questions physiques (est-ce le corps ou l’âme qui le sent ?) : il déie aussi la morale (y a-t-il de bons et de mauvais plaisirs ?), la politique (faut-il légiférer sur le plaisir ?) et plus généralement la violence ou la troublante proximité entre le plaisir et la douleur : s’il est un choc, le plaisir n’est-il pas toujours douleur ? Mieux vaudrait alors parler de « jouissance » que de plaisir, comme Lacan le fait relisant Sade. L’Histoire de Juliette, roman éminemment philosophique, invite donc à rouvrir le dossier complexe du plaisir chez Sade.
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