30 septembre 2019 – uB - Salle 319, 3e étage du bâtiment droit
(accès/informations pratiques ici)

 

Journée d'études : Claude-Pierre Molard (1759-1837). Un technicien dans la cité

Organisation : Liliane Hilaire-Pérez (EHESS-IUF), François Jarrige (CGC, UMR CNRS uB 7366-IUF), Edmond Dziembowski (Centre Lucien Febvre,Université de Franche-Comté), Valérie Burgos (Centre Koyré)

[Journée organisée avec le soutien du Centre Alexandre Koyré, du Centre Georges Chevrier (uB), du Centre Lucien Febvre (Université de Franche-Comté), de la Commission d’histoire de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, de l’Institut universitaire de France]


 

Claude-Pierre Molard est une figure clé de la technologie au tournant des XVIIIe et XIXe siècles. D’abord secrétaire puis démonstrateur du tout nouveau Conservatoire des arts et métiers né de la Convention, il en est l’un des premiers administrateurs jusqu’en 1816. À ce jour, exceptés les travaux de René Tresse et Dominique de Place, Molard n’a pas fait l’objet d’une étude approfondie de son itinéraire, du Jura natal à l’École d’artillerie de La Fère, ni de ses fonctions, multiples car il participe à toutes les institutions technologiques créées depuis la fin de l’Ancien Régime. Au cours des années 1780, il accompagne Alexandre Théophile Vandermonde dans la gestion de l’Hôtel de Mortagne, dépôt d’inventions étroitement lié aux ateliers innovants des Quinze-Vingts que lui-même supervise sous la Révolution. Membre de la Commission temporaire des arts en 1794, académicien en 1815, il participe aussi aux sociabilités nouvelles, à Paris et en province, telles la Société d’agriculture du département de la Seine, la Société d’encouragement pour l’industrie nationale, la Société philosophique des sciences et arts utiles de Saint-Claude. Il est de tous les jurys d’examen des expositions des produits de l’industrie. Molard, technicien, ne laisse pas une œuvre théorique à la différence de son successeur, Gérard-Joseph Christian. C’est un praticien mais aussi un promoteur de la technologie à un moment où l’idée de progrès devient un sujet d’intéressement politique et social, mobilisant de multiples niveaux de l’administration, mais aussi toutes les strates du monde du travail et des publics de plus en plus variés, en même temps que se développent l’imprimé technique, la presse spécialisée et que la question des machines commence à animer le débat public.

Cette journée d’étude se donne pour but d’une part de mieux connaître la formation et les activités de Claude-Pierre Molard. Il s’agit à la fois d’analyser ses sociabilités à l’échelle régionale et d’étudier son rôle dans la mise en réseau d’institutions et de lieux de production entre la fin de l’Ancien Régime, la Révolution et l’Empire, en somme son rôle de coordinateur de l’action publique, ses pratiques du contact et de l’interrelation, ses modes de gestion parallèles et connectés d’instances diverses, son travail d’administrateur technicien. D’autre part, l’enjeu est aussi de cerner la pensée de Molard, non pas l’œuvre d’un théoricien mais la réflexion d’un acteur central dans les recompositions des savoirs techniques et leur institutionnalisation sous de multiples formes. Enfin, le colloque entend s’ouvrir à l’étude des sites, des sociétés et des institutions que Molard (ainsi que son frère) a fréquentés, de manière à contribuer à la construction d’une histoire des lieux de savoirs techniques dont les dynamiques (politiques mais aussi économiques), connues en partie, méritent un approfondissement et un travail de synthèse collectif.

 

Programme

 

  • Liliane Hilaire-Pérez (EHESS-IUF) et François Jarrige, (Université de Bourgogne-IUF) :
    Introduction générale

  • Virginie Duede et Florence Coutier (Musée des Maisons comtoises) :
    Les Bouchoux au XVIIIe siècle

 

Molard technicien

 

  • Laurent Brassart (Université de Lille/IRHIS) :
    Claude-Pierre Molard, agir en technicien au service de la politique agricole impériale (1799-1815)

  • François Jarrige (Université de Bourgogne-IUF) :
    Les frères Molard et l’introduction des batteuses mécaniques en France

  • Philippe Bruyerre :
    Claude-Pierre Molard et les moulins à planche de Hollande : un « transfert de technologie » impossible ?

  • Discussion générale

 

Molard technologue

 

  • Patrice Bret (Centre Koyré) :
    Molard et le Rapport à l’empereur sur les sciences depuis 1789

  • Jérôme Baudry (École Polytechnique Fédérale de Lausanne) :
    L’examen savant des inventions. Claude-Pierre Molard à l’Académie des sciences, 1815-
    1837

  • Christiane Demeulenaere (Centre Koyré) :
    Claude-Pierre Molard et le Comité consultatif des arts et manufactures

 

Molard en contexte

 

  • Patrice Bret :
    Hommage à Jean-Louis Eytier. François-Emmanuel Molard, les premières écoles des arts et métiers et la littérature technologique

  • Laëtitia Zicavo :
    Emmanuel Molard : un administrateur du Conservatoire des arts et métiers en mission en Angleterre

  • Daniel Vaugelade :
    Quelle conception La Rochefoucauld-Liancourt avait-il de l’enseignement et de l’éducation ?

  • Discussion générale et conclusions

 


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Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin"
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