18 juin 2019 – uB – 2 bd Gabriel – Salle du Conseil de Lettres (rdc du bâtiment Lettres)
de 10 h. à 17 h. (accès/informations pratiques ici)
Journée d’études : La question pavillonnaire
Organisateurs : Hervé Marchal, Virginie Dejoux et Matthieu Gateau (CGC UMR CNRS uB 7366)
Selon les sondages les plus récents, plus de 80 % des Français,
voire près de 90 % d’entre eux, souhaitent vivre en pavillon.
C’est dire si l’attrait pour le pavillon ne faiblit pas et doit
être pris en compte, d’une façon ou d’une autre, pour
penser l’avenir de notre pays en termes d’aménagement du
territoire.
Se focaliser sur le pavillonnaire, c’est aborder de front son avenir
à un moment où plus que jamais il se trouve de fait au centre de
tout un ensemble de préoccupations relatives à l’extension
des agglomérations urbaines, à l’aménagement des
territoires communaux et naturels, à la protection des paysages et des
terres arables, à la préservation du cadre de vie et plus
fondamentalement à l’organisation des sociétés
post-carbones. De même, s’arrêter sur la figure du
pavillon, n’est-ce pas interroger la situation de millions de
ménages confrontés à une conjoncture socio-économique
qui ne leur est pas forcément favorable alors qu’ils sont
contraints d’être mobiles, et ce parfois d’autant plus
qu’ils font l’acquisition d’un pavillon éloigné
de toute centralité, pavillon dont le principal attrait réside
alors dans le prix du foncier concurrentiel ? Se centrer sur le
pavillonnaire, c’est en outre comprendre des formes majeures de
ségrégation et d’agrégation de populations, dans la
mesure où les lotissements semblent être de plus en plus le
théâtre de replis sur soi et de séparatismes. Ce qui, au
demeurant, ne laisse pas d’interroger les choix opérés en
la matière par les habitants eux-mêmes – notamment par les
classes moyennes (Damon, 2013) – et par les décideurs
politiques, ainsi que les stratégies mises en œuvre par les
constructeurs et les promoteurs immobiliers.
Par extension, interroger le phénomène pavillonnaire, c’est
s’intéresser aux nouveaux contours de la géographie
électorale, autrement dit aux effets politiques de la vie en pavillon,
vie bien souvent éloignée des grandes centralités
politiques, économiques et culturelles. C’est aussi, par voie de
conséquence, réfléchir aux modes de gouvernance locaux et
globaux, à l’intégration des populations vivant en pavillon
au sein des dynamiques métropolitaines, et donc à la
solidarité entre territoires (fiscalité, équipements,
participation citoyenne…).
De fait, le phénomène pavillonnaire suscite bien d’autres
questions. Comment comprendre l’engouement toujours aussi fort pour
la maison individuelle alors qu’elle tend encore à
s’éloigner géographiquement des centres-villes étant
donné que les agglomérations urbaines ne cessent de
s’étendre ? Pourquoi le pavillon est-il toujours autant
plébiscité quand les temps de transport s’allongent et que
le réseau (auto)routier est de plus en plus saturé, du moins dans
les grandes agglomérations ? Comment saisir la place croissante
occupée par l’habitat individuel dans les espaces
périurbains à l’heure où les préoccupations
exprimées en termes de développement durable deviennent centrales
dans les politiques publiques, notamment en matière
d’économie d’énergie, d’approvisionnement
énergétique, d’artificialisation des sols, de protection de
l’environnement ? Derrière ces questions émergent
inévitablement les problématiques relatives aux modes de vie, aux
mobilités, aux sociabilités, aux manières d’habiter ou
encore à la gouvernance territoriale.
Intervenants
- Caroline Varlet, LAVUE UMR 7218 - École Nationale Supérieure d’Architecture Paris la Villette
-
Laurence Costes, LIRTES EA 7313 (Université Paris-Est-Créteil)
-
Jean-Paul Sanderson, Université catholique de Louvain
-
Thierry Eggerickx, Université catholique de Louvain
-
Jean-François Léger, CRIDUP EA 134 (Université Paris 1)
-
Jean-Marc Stébé, 2L2S EA 3478 (Université de Lorraine)
-
Éric Doidy, INRA Dijon
-
Matthieu Gateau, CGC UMR 7366 (Université de Bourgogne)
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Virginie Dejoux, CGC UMR 7366 (Université de Bourgogne)
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Maryse Gaimard, CGC UMR 7366 (Université de Bourgogne)
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Charly Dumont, CGC UMR 7366 (Université de Bourgogne)
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Hervé Marchal, CGC UMR 7366 (Université de Bourgogne)
-
Jean-Christophe Marcel, CGC UMR 7366 (Université de Bourgogne)
Entrée libre, gratuite, sans inscription,
dans la limite des places disponibles
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