17 mai 2019 – uB – 2 bd Gabriel – Rdc du Bâtiment Droit-Lettres, Salle du conseil de Lettres, 17 h. - 19 h. (accès/informations pratiques ici)


Atelier de philosophie sur la guerre :
La guerre comme écran : génocide des Tutsi au Rwanda et contre-représentations fictionnelles

Organisateur : Guillaume Coqui (CGC UMR CNRS uB 7366)

 

L'atelier de philosophie, qui a vocation à courir sur plusieurs années, veut fournir un cadre de rencontre, de réfléxion et d'instruction commune aussi bien aux professeurs de philosophie du secondaire qu'aux étudiants et chercheurs de toutes disciplines qui pourraient être intéressés par ses travaux.

Le thème de la guerre a été retenu pour l'année universitaire 2018-2019. Ce ne sont pas seulement les dimensions politique et militaire, mais également les aspects anthropologiques de la question qui retiendront cette année l'attention.

 

Présentation de la séance

« Est-ce qu’ils diraient de l’Holocauste qu’il s’agissait de simples tueries interethniques entre Sémites et Aryens ? Non bien sûr […] c’était en réalité la folie meurtrière des nazis s’exerçant contre des hommes et des femmes sans défense » fait dire Boubacar Boris Diop à l’un des protagonistes de son roman Murambi, le livre des ossements, résumant ainsi une grande part de ce qui fait écran à la représentation du génocide des Tutsi au Rwanda, encore trop souvent perçu, 25 ans après, comme une guerre interethnique. La communication reviendra sur la fabrique des prétendues ethnies rwandaises, stéréotypes pourtant largement diffusés par la représentation mass-médiatique (en particulier télévisuelle) de l’événement au moment de sa perpétration. Ces images ont participé à la transmission d'une réalité tronquée et partielle des événements dont on perçoit, encore aujourd’hui et en dépit d’évolutions notables, des traces et des conséquences ; contribuant à alimenter de façon plus ou moins innocente des rhétoriques négationnistes. De nombreux romanciers entendent ainsi prendre le contre-pied des images diffusées sur nos écrans. Nous nous demanderons dès lors quels sont les moyens dont dispose la littérature pour concurrencer la force de fascination de l’image dans nos sociétés contemporaines et son ancrage dans les mémoires. Peut-on mettre à jour ce que l’on pourrait appeler un « style iconique » ? À moins que la littérature n’ait davantage affaire avec le fait de « survoir », selon la formule de Bernard Noël, c’est-à-dire, peut-être, de faire voir ce qui ne se voit pas, au sens de « ce qui devrait être montré », mais aussi et surtout, au sens de nous redonner accès à l’invisible, face au tout-visible médiatique.

 

Intervenante

  • Virginie Brinker (Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures – EA 4178, uB)

 

 

Toutes les séances de l'atelier ici


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Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin"
UMR 7366 CNRS-uB

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