L'atelier de philosophie, qui a vocation à courir sur plusieurs années, veut fournir un cadre de rencontre, de réfléxion et d'instruction commune aussi bien aux professeurs de philosophie du secondaire qu'aux étudiants et chercheurs de toutes disciplines qui pourraient être intéressés par ses travaux.
Le thème de la guerre a été retenu pour l'année universitaire 2018-2019. Ce ne sont pas seulement les dimensions politique et militaire, mais également les aspects anthropologiques de la question qui retiendront cette année l'attention.
Présentation de la séance
Peut-on fonder philosophiquement l'appel à la guerre civile ? La guerre ne constitue-t-elle pas plutôt le dehors de la philosophie, sa négation ou sa dénégation ? Entre ces deux positions, il s'agira ici de se demander quelle attitude critique la philosophie peut bien adopter à l'égard d'un objet dont la première séance de l'atelier a montré la complexe approche. On utilisera les discours contestataires des années 1960-70, dont ceux de la gauche prolétarienne, pour illustrer les justifications et les rejets de la guerre civile. À l'instar de la seconde séance de l'atelier, très critique à l'égard de l'hypothèse naturaliste de la guerre, on questionnera alors directement le vitalisme reposant au fond des discours qui appellent à la guerre civile ou qui recourent du moins à des métaphores bellicistes. Ce faisant, on pointera la distance importante entre Foucault et Deleuze sur la question de la guerre, malgré les nombreux commentaires qui tendent à les rapprocher, voire à expliquer le premier par le second. On verra que cette distance s'ancre bien sûr dans une interprétation de Nietzsche, mais aussi dans une discussion avec d'autres penseurs politiques classiques comme Hobbes ou Marx.
Intervenant
Mathieu Fontaine (professeur agrégé de philosophie, docteur en philosophie)