6-7 décembre 2018 – uB - Salle des séminaires et amphithéâtre de la MSH de Dijon (accès/informations pratiques ici)
Colloque : Une fonction « groupe » dans les histoires littéraires (Moyen Âge-XXIe siècle) ?
Organisateurs : Laurence Giavarini (CGC, UMR 7366 CNRS-uB) et Guillaume Bridet (Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures)
[Co-organisation Centre Pluridisciplinaire Textes et Cultures (CPTC) et CGC UMR 7366 CNRS-uB]
Ce colloque est la suite de l'atelier de travail À quoi servent les groupes dans les histoires du littéraire ? qui a eu lieu à
l’université de Bourgogne en novembre 2016. Le groupe nous y est
apparu comme ayant, voire étant une « fonction »
dans l’histoire littéraire, une fonction qu’il vaut la
peine de repérer, en essayant d’en montrer le caractère
opératoire : bien pratique, le groupe met de l’ordre dans
les écrits, il met de la chronologie dans le temps, il assure une
prise sociale de la littérature et justifie par là
l’histoire littéraire.
Comme il y a une « fonction auteur » dont Foucault a
montré l’efficacité au niveau des classements, de la
constitution des « œuvres », et dans le
« mode d’existence, de circulation et de fonctionnement de
certains discours à l’intérieur d’une
société », il y aurait une « fonction
groupe » dont nous proposons de travailler
l’efficacité proprement historiographique du point de vue des
discours sur la littérature. Comme la fonction auteur implique une
historicisation des modes de recours à l’auteur, la fonction
groupe ne peut se penser que dans des découpages historiques
précis. Le colloque voudrait ainsi être l’occasion
d’une confrontation critique entre le discours de l’histoire
littéraire sur les lieux, collectifs ou non, de production de la
littérature, sur la sociologie résistante de ces lieux, et ce que
l’on peut analyser comme l’existence sociale de la
littérature, sur le fait qu’elle constitue un objet du monde
social parmi d’autres. La proposition de penser les groupes dans les
histoires littéraires – qu’il s’agisse
d’histoires existantes plus ou moins reconnues comme telles, de
gestes historiographiques ponctuels ou d’histoires qui seraient
encore à écrire – est une occasion pour remettre la
littérature dans le monde social et politique, ce qui implique aussi
de penser les lieux et les moments où ce monde intervient dans la
production et la visibilité de la littérature. Ce qui implique en
outre une confrontation de l’enquête historique avec ce que les
écrits disent eux-mêmes de ce monde, et en particulier des
groupes, notamment parce que l’on ne peut pas toujours, pour les
écrits du passé, établir la réalité de certaines
sociabilités ou pratiques sociales exhibées. De ce point de vue,
si ce colloque propose d’inclure la littérature dans la
réflexion sur la manière dont se « dit » et
se « vit » l’ordre social, il invite aussi à
une réflexion sur les usages contemporains de catégories
construites dans le passé, à une confrontation entre celles-ci et
celles qui appartiennent à nos sociétés.
L’hétéronomie sociale du littéraire peut en effet
s’analyser à travers une réflexion sur les modalités
d’émergence des catégories utilisées quand on qualifie
un écrit littéraire, voire sur leur nature même de
« catégories ».
[Programme ici et résumés ici - au format pdf]
Interventions en écoute
Jeudi 6 décembre
Identification et désidentification dans l’histoire littéraire
Le groupe en actions
Vendredi 7 décembre
Le groupe de poètes, un lieu de l’histoire littéraire
L’individu, le collectif ou l’individu collectif ?
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