L'atelier de philosophie,
qui a vocation à courir sur plusieurs années, veut fournir un cadre de rencontre, de réfléxion et d'instruction commune aussi
bien aux professeurs de philosophie du secondaire qu'aux étudiants et chercheurs de toutes disciplines qui pourraient être
intéressés par ses travaux.
Pour l'année 2016-2017, le thème de la mémoire a été retenu. Les travaux de l'atelier font varier les approches de cette notion à la fois complexe et centrale pour les questions du rapport entre l'esprit et le corps et pour l'abord des notions d'identité personnelle et collective.
Présentation de la séance
La seconde grande œuvre de Bergson, Matière et mémoire, fut publiée en 1896, c’est-à-dire au début de ce que l’on nomme traditionnellement « l’âge d’or » de la neurologie, en raison des développements sans précédent dans notre connaissance de l’anatomie cérébrale et des modèles fonctionnels attribués à ces nouvelles représentations du cerveau. L’intention initiale de Bergson était de pouvoir constituer une œuvre de philosophie qui résoudrait l’ancien problème du dualisme, c’est-à-dire du rapport entre le corps et l’esprit, à la lumière du concept de mémoire enrichi de ces découvertes contemporaines. Ainsi s'attache-t-il à proposer une doctrine philosophique falsifiable, c’est-à-dire dont les conclusions majeures peuvent être mises à l’épreuve du temps. Nous nous sommes donc proposé de reprendre les lignes de force du contexte scientifique original de la publication de Matière et mémoire, puis, tout en éclaircissant les principales thèses de cette œuvre sur la relation entre la mémoire et le cerveau, d'en souligner les limites et les différents prolongements dans les développements contemporains de la neurophysiologie et des sciences cognitives.