Arnaud Portier
Clinique des variations de l’humeur chez Gustave Courbet à la lecture de sa correspondance
La correspondance complète d’un artiste sur une longue période de sa vie est d’une grande richesse clinique et autorise alors une « autopsie psychologique » du personnage. C’est particulièrement vrai dans le cas de la correspondance de Courbet qui couvre une quarantaine d’années de sa vie. Ce qui frappe le psychiatre à la lecture de ces lettres, c’est tout d’abord la grande labilité de l’humeur qu’on y perçoit. Par une analyse clinique de ces lettres sur la vie entière, confrontées aux témoignages de ses contemporains et biographes, nous avons pu émettre l’hypothèse que Courbet souffrait d’un trouble affectif bipolaire. Cette hypothèse sera illustrée par l’étude de deux lettres de 1854, décrivant deux états thymiques opposés.