19-21 octobre 2016 – uB – Amphithéâtre de la Maison des Sciences de l'Homme de Dijon (accès/informations pratiques ici)


Colloque international :
Vulnérabilités et territoires
(27e journées scientifiques de la Société d'Ecologie Humaine)

[Co-organisation : Société d’écologie humaine et Centre Georges Chevrier]

 

APPEL A COMMUNICATIONS

 

 

La Société d’écologie humaine, en partenariat avec le Centre Georges Chevrier, se propose d’appréhender lors de ses prochaines journées scientifiques, les interactions entre les populations en situation de vulnérabilité et leur environnement, matérialisé par le territoire.

En effet, les différentes formes de vulnérabilité présentent la plupart du temps une dimension spatiale liée au territoire occupé par les populations. Le territoire est entendu ici comme un lieu d’interactions entre les individus et un environnement physique plus ou moins délimité. Ainsi, certains territoires, de par leur contexte démographique (vieillissement de la population), géographique et écologique (climat, conditions environnementales, salubrité,…), économique (déprise industrielle), social, culturel, politique (conflits) produisent des situations de fragilités et de risques de vulnérabilités pour les populations.

 

Argumentaire

 

La notion de vulnérabilité recouvre de nombreuses dimensions : sociales, démographiques, sanitaires, économiques, géographiques, politiques, cognitives psychologiques… D’abord utilisée par la médecine, l’économie, les statistiques puis, à partir des années 1970 dans les expertises sur le développement, elle gagne depuis les années 1990-2000 les différentes sciences humaines et sociales, notamment depuis que le développement durable est devenu un thème central de nombreuses recherches pluri et interdisciplinaires.

Largement discutée, la vulnérabilité renvoie à des définitions multiples. Elle peut rendre compte de l’ensemble des facteurs qui constituent la fragilité d’une société, d’un territoire, d’une population, d’une structure, d’un écosystème, d’une organisation, d’un système politique, etc... La notion de vulnérabilité peut également faire référence à des disparités sociales (pauvreté, exclusion, relégation spatiale, etc.), à des catégories évolutives d’âge ou de santé (vieillesse, maladie, handicap, etc...), à des déséquilibres conjoncturels ou systémiques (économiques, environnementaux, psychologiques), etc... Elle contribue à qualifier l’état de personnes ou de groupes exposés à des risques qui se déploient souvent selon plusieurs dimensions à la fois (par exemple, les risques de maladie, de pauvreté, d’isolement sont souvent liés) et dont la nature peut varier.

L’idée de vulnérabilité émerge d’un processus de comparaisons très généralement implicite. Le flou de la notion de vulnérabilité et la grande extension qui peut lui être donnée ont sans doute à voir avec le fait que les références pour ces comparaisons sont, elles aussi, rarement explicitées.

La notion de vulnérabilité présente également des enjeux éthiques et politiques. L’identification de populations en situation de vulnérabilité conduit à reconnaître leurs difficultés, mais peut également participer de leur stigmatisation. Cela conduit à s'interroger sur les effets de l'usage d'une telle notion, et la manière dont elle conduit à « détourner » certains pans de la réalité, ceux qu'on considère soumis à la vulnérabilité. La vulnérabilité s’inscrit en outre dans la durée et selon des étapes plus ou moins marquées qui constituent un processus de «vulnérabilisation».

La vulnérabilité peut enfin être abordée par ce qui permet de l’atténuer, la compenser ou même la positiver. Il en est ainsi de la résistance, de l’adaptabilité, de la mitigation et surtout de la résilience. Ce concept est employé avec des acceptions très diverses : pour certains auteurs il s’agit de la capacité à rebondir pour avancer, pour d’autres, il intègre l’idée que le changement est inhérent à tout système et caractérise sa capacité à absorber des chocs tout en maintenant certaines fonctions clefs. Enfin, pour certains auteurs, la résilience est une manière d'afficher en positif ce que la vulnérabilité présente en négatif, même si elle n'est pas l'inverse de la vulnérabilité.

Ces journées scientifiques seront l'occasion pour les chercheurs de toutes disciplines et les acteurs de la société de confronter leurs approches des vulnérabilités, afin de contribuer à alimenter une réflexion pluridisciplinaire et transversale dans une dimension internationale incluant les pays en développement.

 

Propositions attendues

 

C’est en partant de ce constat que nous attendons des communications qui pourront s'inscrire dans les axes thématiques suivants :

  • Vulnérabilités et disciplines

On pourra tout d'abord s'interroger sur la place que tiennent les questions de vulnérabilité dans les différentes disciplines et sur les évolutions observées durant les dernières décennies. Quelles définitions de la vulnérabilité ? Comment chaque discipline évalue et prend en compte une situation de vulnérabilité ? Quels sont les facteurs par lesquels on définit une situation de vulnérabilité, sur la base de quels critères ? Qui définit ces critères ? Quels sont les faits marquants des évolutions constatées ? Quelles échelles temporelles et spatiales pour analyser les vulnérabilités (échelle nationale, régionale, locale,...) ?

  • Représentations de la vulnérabilité

Quelles représentations se font les hommes de la vulnérabilité, quelles perceptions en ont-ils ? Quelles perceptions ont d’elles-mêmes les populations en situation de vulnérabilité ? Ces représentations ne rendent-elles pas plus vulnérable que l’exposition au risque ?

  • Spécificités des situations de vulnérabilités

Les vulnérabilités étant multiples, des communications pourront porter sur les différentes situations de vulnérabilités dans leur dimension territoriale. Quelles sont les différentes composantes de la vulnérabilité (sociale, économique, géographique, culturelle,…) ? Quels en sont les facteurs et les mécanismes ? Certaines vulnérabilités sont réelles mais d’autres n’apparaissent que potentielles. Elles peuvent être créées, amplifiées (intérêt économique, politiques)…?

  • Vulnérabilité et territoires

L’approche territoriale sera l’entrée privilégiée : territoires socialement et spatialement relégués (espaces périurbains, espaces ruraux, bidonvilles des pays en développement) qui accueillent des populations vulnérables, en exclusion sociale et économique. Ces territoires peuvent renforcer la vulnérabilité, voire la logique de l’exclusion pour les populations les plus fragiles (chômeurs, classes populaires, personnes âgées, immigrés,…). Les espaces urbains sont aussi vecteurs de vulnérabilité par la densité de population car la ville dense favorise l’anonymat et l’isolement. L’absence de territoire reconnu officiellement peut aussi créer des vulnérabilités (peuple touareg). On sera ainsi amené à discuter des enjeux territoriaux de la vulnérabilité.

  • Vulnérabilités, territoires et acteurs sociaux

La lutte contre les vulnérabilités et les réponses apportées par les différents acteurs au sein des territoires pourront également être l’objet de communications. Quelles stratégies sont développées ? Cette lutte passe par l’accompagnement des populations, par des politiques sociales, des politiques associatives locales (création de lien social), le développement de la solidarité. L’approche par la résilience est aussi une manière d’aborder les solutions opérationnelles face à la vulnérabilité. Comment modifier notre regard et agir sur les risques mais aussi comment changer nos représentations sur nos vulnérabilités ?
Ces thématiques ne sont pas exclusives les unes des autres et les propositions pourront aussi bien émarger à une seule ou à plusieurs d’entre elles. Il pourra s’agir de contributions d’ordre théorique, de présentation de travaux de recherches originaux, avec approche comparative (dans le temps et/ou dans l’espace) ou non, etc. Les analyses internationales, en Europe mais aussi dans les différents continents, seront particulièrement appréciées.

 

Modalités de soumission des propositions de communications

 

Les propositions de communication (400 mots maximum ; police calibri 11) devront indiquer :

  • Titre de la communication ;
  • Coordonnées précises du ou des auteurs : nom, prénom, laboratoire ou institution de rattachement, adresse électronique ;
  • Résumé de la communication (originalité du sujet, aspects théoriques, méthodologiques, éventuels résultats obtenus) ;
  • Mots-clés (maximum 5) ;
  • Eventuels éléments de bibliographie permettant de situer le sujet traité.

Les propositions devront être soumises par voie électronique, avant le 15 février 2016.
Adresse d’envoi des propositions : journees.seh2016@u-bourgogne.fr
L’avis du comité scientifique sera communiqué aux auteurs fin mars 2016.
Le bulletin d’inscription, le programme et les modalités pratiques seront diffusés dans une seconde annonce et mis en ligne sur le site de la SEH. www.ecologie-humaine.eu

 

Organisation

 

Responsables scientifiques :

  • Maryse GAIMARD, Université de Bourgogne
  • Bernadette BICHET, Société d’écologie humaine
  • Francis RIBEYRE, Société d’écologie humaine

 

Comité scientifique :

  • René Joly ASSAKO ASSAKO, géographe, Université de Yaoundé, AEHA, Cameroun
  • Mamadou SALIOU BARRY, démographe, Guinée
  • Bernadette BICHET, pharmacienne, Société d’écologie humaine, France
  • Eric DOIDY, sociologue, INRA-CESAER, France
  • Franck DUBOIS, historien, Université de Bourgogne, France
  • Maryse GAIMARD, démographe, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier, France
  • Matthieu GATEAU, sociologue, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier, France
  • Bah Jean-Pierre KOUAKOU, socio-anthropologue, Université de Bouaké, Côte d'Ivoire
  • Françoise LAFAYE, ethnologue, Université de Lyon, ENTPE, UMR Environnement Ville et Société, France.
  • Dany LAPOSTOLLE, géographe-urbaniste, Université de Bourgogne, Théma, France
  • Bernadeta LELONEK-KULETA, psychologue, Université catholique de Lublin, Pologne
  • Jean-Christophe MARCEL, sociologue, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier, France
  • Marceline MBETOUMOU, anthropologue, Université N’Gaoundéré, AEHA, Cameroun
  • Ameur OUESLATI, géomorphologue, Tunisie
  • Francis RIBEYRE, écologue, Société d’écologie humaine, France

 

Comité d'organisation :

  • Daniel BLEY, Société d’Ecologie Humaine, UMR 7300 ESPACE-Arbois, France
  • Myriam BOREL, Université de Bourgogne, France
  • Gaël CLOITRE, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier, France
  • Maryse GAIMARD, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier, France
  • Matthieu GATEAU, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier, France
  • Jean-Christophe MARCEL, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier, France
  • David VALAGEAS, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier, France
  • Nicole VERNAZZA-LICHT, Société d’Ecologie Humaine, UMR 7300 ESPACE- Nice, France

 

Frais d'inscription

 

  • Plein tarif : 60 euros
  • Etudiants : 15 euros
  • Membres des institutions organisatrices : 25 euros (gratuité pour les étudiants)

L’adhésion à la SEH pour 2016 : 25 euros & 5 euros pour les étudiants

 

Information et contact

 

Pour toute demande d’informations s’adresser à :
journees.seh2016@u-bourgogne.fr ou par téléphone au : 03 80 39 52 14 ou 03 80 39 56 07

 

Site du colloque : www.ecologie-humaine.eu

 

[Télécharger l'appel à communications au format pdf]

 

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