16 juin 2016 - 14 h. - 17 h. - Salle Georges Chevrier (accès/informations pratiques ici)

Séminaire « Coopérer » : Du Teikei aux AMAP

Organisateurs : Alexia Blin, Stéphane Gacon, François Jarrige, François-Xavier Nérard et Xavier Vigna



L’histoire de l’économie sociale repose sur quelques études classiques qui ont mis en valeur l’émergence, la diversité et l’organisation de ce qu’on a pris l’habitude d’appeler le « tiers secteur ». Ce séminaire entend moins se pencher sur les cadres juridiques et les structures du mouvement coopératif que sur l’activité ordinaire des coopératives. Aborder la trivialité de la vie quotidienne en coopérative implique de s’interroger sur les logiques de fonctionnement d’un groupe qui se fixe un horizon d’attente élevé, sonder les logiques démocratiques et hiérarchiques, la nature des échanges et les mécanismes de la décision dans un contexte souvent difficile et qui contribue à attiser les tensions : les nécessités économiques (les règles de l’économie de marché, les grandes crises cycliques, le besoin d’une gestion fine), et politiques et sociales (le poids du libéralisme ou de l’étatisme, la force de l’idéologie dominante). Partant de là, il s’agit de s’intéresser aux aléas de la vie communautaire et à la part de sacrifice de soi qu’elle implique, à la manière dont l’idéal est confronté à la réalité, amendé, édulcoré pour que la coopérative tienne. Pensée dans une perspective globale et sur la longue durée de l’histoire des associations et des coopératives (XIXe-XXIsiècle), cette réflexion mettra l’accent cette année sur la question délicate des sources d’une histoire des acteurs de la vie sociale.

 

  • Hiroko Amemiya (CIAPHS, Université de Rennes 2) :
    Du Teikei aux AMAP – comment re-lier les producteurs et les consommateurs ?

    Au Japon, dès les années 1970, en France à partir de 2001, les initiatives citoyennes à la recherche des aliments sains ont fait émerger des systèmes d’échanges innovants qui relient directement les producteurs aux consommateurs. Ces initiatives de circuits courts peuvent-elles se développer comme nouveau modèle de systèmes alimentaires apportant la sécurité ? Quelles sont les clés de réussite pour que ce système puisse être « économiquement viable, socialement équitable et écologiquement soutenable » ?

    Je me propose d’étudier de près le système Teikei au Japon et les AMAP en France dans leur contexte socioculturel. Le Japon est tenu pour être le premier pays du monde pour le nombre de coopérants en proportion de la population. Ils sont aujourd’hui 21 millions sur 127 millions de Japonais. Pourtant, ce chiffre n’a pas de rapport avec l’idéal formulé par Teruo Ichiraku (1906-1994), fondateur de l’association de l’agriculture biologique du Japon et leadeur du mouvement du Teikei. Ichiraku a échoué dans son projet de créer les réseaux de coopératives qui relient les coopératives de consommateurs, de pêcheurs et d’agriculteurs auquel il a voué son mandat de haut responsable de la coopérative agricole nationale. L’échec l’a poussé vers une démarche alternative, celle du système Teikei fondé sur l’idée de coopération entre producteurs et consommateurs. Ceux-ci sont re-liés pour s’entraider et les produits agricoles sont répartis selon l’esprit du don. Les chartes d’Amap s’inspirent du système Teikei pour renforcer les liens dans une économie solidaire. Après avoir étudié le Teikei et les Amap, je vous proposerai d’aborder la question du potentiel de l’agriculture conviviale, comme nouvelle initiative d’économie sociale et solidaire dont l’objectif est de restaurer les liens entre l’homme et la Nature.

  • Léo Coutellec (Mouvement Inter-Régional des AMAP) :
    Les AMAP ou la recherche d'une autre relation entre initiatives citoyennes et mouvement politique

 

 

Entrée libre, sans inscription

 

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Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin"
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