4-6 novembre 2015 - Faculté de Médecine de la Timone, 27 bd. Jean Moulin et MUCEM, Marseille

Colloque international : Traces matérielles de la mort de masse.
L’objet exhumé


Partenaires :
UMR 7268 - Anthropologie bioculturelle, Droit, Ethique, Santé ; LABEX ENHE - Écrire une Nouvelle Histoire de l’Europe ; UMR 7366 - Centre Georges Chevrier ; UMR 8138 - IRICE - Identités, Relations internationales et civilisations de l’Europe ; Pôle d’Archéologie Interdépartemental Rhénan (PAIR).

 

Comité organisateur :

Sophie Baby, Université de Bourgogne - UMR 7366 Centre Georges Chevrier ; Michaël Landolt, Pôle d’Archéologie Interdépartemental Rhénan - UMR 7044 Archimède ; François-Xavier Nérard, Université de Paris I - UMR 8138 IRICE ; Michel Signoli, UMR 7268 ADES ; Queralt Solé, Universitat de Barcelona ; Fabrice Virgili, CNRS - UMR 8138 IRICE ; Annette Wieviorka, CNRS - UMR 8138 IRICE ; Laetitia Delouis, UMR7268 ADES

 

Présentation

« A boot is more human than a bone »
(Leyla Renshaw)

La pratique d’enfouissement des cadavres s’enracine dans l’histoire longue des violences de masse, qu’elles aient été produites dans le cadre d’affrontements guerriers, de génocide ou de répression politique. Celle de leur exhumation semble s’inscrire, elle, dans une dynamique propre à un XXe siècle à la fois traversé par des violences extrêmes d’une ampleur inédite et marqué par l’épanouissement de la figure victimaire. Le développement de l’archéologie funéraire, les progrès de la médecine légale qui permet l’identification ADN des cadavres des années après le décès, associés à l’intérêt croissant de nos sociétés pour le passé et sa mémoire ainsi qu’à la soif de justice et de réhabilitation mémorielle des victimes, ont contribué à l’essor de la quête des cadavres enfouis à la hâte dans des contextes extrêmes partout dans le monde.

Traces matérielles du massacre, ces fosses et les restes qu’elles contiennent sont un outil à la disposition des chercheurs certes, mais aussi des familles, de la justice et des États pour établir une vérité méconnue, oubliée, refoulée ou niée. On le devine : les motivations des uns et des autres ne concordent pas nécessairement et les conflits associés (qu’ils soient symboliques, politiques, immobiliers ou diplomatiques) sont à la hauteur du degré de sensibilisation des sociétés au passé soulevé par ces traces.

Ce colloque réunit chercheurs, praticiens et experts autour d’une dimension spécifique de ces traces : l’objet exhumé. En effet, si les fosses communes abritent les restes humains des victimes, elles contiennent aussi divers objets qui interpellent tout autant les professionnels des exhumations, les chercheurs que les proches des victimes. Trop souvent laissés à la marge, considérés comme des appendices des restes osseux, ces objets sont non seulement riches en informations, mais aussi porteurs d’émotions et d’interrogations multiples. C’est à ces objets, signifiants en soi, à leur fonction dans la pratique exhumatoire et à leurs usages postérieurs dans les pratiques de réinhumation et d’entretien du souvenir, que ce colloque est consacré.

Ces 3 journées s’annoncent très internationales et résolument pluridisciplinaires : y sont attendus archéologues, historiens, anthropologues, historiens de l’art, politistes, criminologues venus des États-Unis, du Royaume-Uni, d’Espagne, d’Autriche, de Russie, d’Urkaine.
Une conférence inaugurale sera impartie par Mme Jan Ramirez, Conservateur du Mémorial du 11 septembre à New-York, le 5 novembre au soir.

 

Programme

 

Mercredi 4 novembre
Faculté de Médecine – Amphi Toga – Aix Marseille Université

 

9 h 30 : Accueil des participants

10 h 00 : Ouverture :
Georges LEONETTI, Doyen de la Faculté de Médecine d’Aix-Marseille Université Michel SIGNOLI, Directeur de l’UMR ADES

Introduction :
Sophie BABY, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier
François-Xavier NERARD, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR IRICE

 

 

10 h 30 : SESSION 1 – LES OBJETS EXHUMES ENTRE PASSE ET PRESENT
Présidence : Sophie BABY, Université de Bourgogne, Centre Georges Chevrier

  • Layla RENSHAW, Kingston University :
    Objects, Memory and Imaginative Assemblages from the Mass Graves of the Spanish Civil War

  • François-Xavier NERARD, Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, UMR IRICE :
    Qu’a-t-on fait des objets des fosses soviétiques ?

 

14 h 00 : SESSION 2 – LES OBJETS, TRACES MATERIELLES DES CONFLITS
Présidence : Laurent OLIVIER, Conservateur en chef du patrimoine, Musée d’archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye

  • Louise LOE et Kate BRADY, Okford Archeology :
    Les objets des fouilles de Fromelles, traces du premier conflit mondial

  • Michael LANDOLT et Lucie GEANT CAPARROS, Pôle d’archéologie interdépartemental rhénan et Communauté d’agglomération du Douaisis :
    Quel statut pour les objets retrouvés dans les sépultures de combattants des conflits contemporains en France ?

  • Lourdes HERRASTI et Jimi JIMENEZ, Sociedad de Ciencias Aranzadi :
    Objets associés récupérés dans les fosses de la Guerre civile en Espagne

  • Vladimir MOTREVITCH, Académie juridique de l’Oural - Ekaterinburg :
    Exhumation of the Remains of Bodies of the World War II Prisoners of War in the Ural Region : Legal Base, Sources, Methods and Results of the Search and Exhumation Works

 

17 h 30 : SESSION 3 – TRACES, ABSENCES ET DESTRUCTIONS

  • Jane E. KLINGER, Holocaust Memorial Museum / University of Delaware :
    When So Few Traces Remain

  • Annette Wieviorka, CNRS, UMR IRICE :
    Présentation du film Archeologia, d’Andrzej Brzozowski

18 h 15 : PROJECTION du film Archeologia, d’Andrzej Brzozowski

 

 

 

Jeudi 5 novembre
Faculté de Médecine – Amphi Toga – Aix Marseille Université

 

9 h 30 : SESSION 4 – L’OBJET-PREUVE ?

  • Admir JUGO, University of London :
    Claims of Ownership - Artefacts and personal effects from mass graves in Bosnia and Herzegovina as symbols of persons, forensic evidence or public relics ?

  • Florence RASMONT, Université Libre de Bruxelles :
    Vêtement et accessoires des victimes du génocide des Tutsi au Rwanda : entre preuves judiciaires et deuils privés

  • Keith SILIKA, Staffordshire University :
    Mass Graves in Zimbabwe

  • Yuri SHAPOVAL, Académie des Sciences – Kiev :
    Traces matérielles des purges staliniennes : le site de Bykovnia

 

14 h 30 : SESSION 5 – APPROPRIATIONS
Présidence : Anne CAROL, Aix-Marseille Université, TELEMME

  • Dorothée DELACROIX, Université Jean Jaurès – Toulouse :
    Ouvrir les fosses communes au Pérou : « envoyer au Ciel » les objets trouvés ou les commercialiser ?

  • Zuzanna DZIUBAN, Vienna Wiesenthal Institute for Holocaust Studies :
    Atopic objects : the uncanny travels of the things stolen from mass graves

 

16 h 30 : SESSION 6 – LES OBJETS DE LA CATASTROPHE

  • Gaelle CLAVANDIER, Université Jean Monnet - Saint Etienne :
    Traces mémorielles (corps et objets) de deux catastrophes aériennes qui ont eu lieu à Chamonix en 1950 (Malabar Princess) et 1966 (Kangchenjunga)

  • Frédéric DOZIERES, Section de recherches de la gendarmerie des transports aériens de Roissy CDG
    Les effets personnels au cours de l'enquête judiciaire relative à un accident d'aéronef. De leur découverte à leur devenir.

 

18 h 00 : KEYNOTE SPEAKER

  • Jan Ramirez - 9-11 Memorial New York :
    Memorial traces of life, death, violence and history at « Ground Zero »

 

 

Vendredi 6 novembre
Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée

 

9 h 30 : SESSION 7 – OBJETS REINVESTIS : LES OBJETS EXHUMES ET L’ART

  • Margarita SAONA, University of Illinois, Chicago :
    Touching the Trace of the Real

  • Stephenie YOUNG, Salem State University :
    Forensic Topographies : Photography, Aesthetics and the Post-Yugoslav Document

  • Christopher NELSON, University of Chapel Hill - North Carolina :
    From Among the Dead: The Rhythms of Sacrifice in Contemporary Japan

 

CONCLUSION

 

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Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche
"Sociétés, Sensibilités, Soin"
UMR 7366 CNRS-uB

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