20 mars 2014 - Amphithéâtre de la MSH - 14 h. - 17 h.
Conférence-débat : Histoire du rock : regards franco-britanniques
Organisateur : Philippe Poirrier
dans le cadre du cycle « Cultures et sociétés » de la MSH en partenariat avec le CIMEOS
David Looseley (Université de Leeds, Royaume-Uni) :
Repenser le populaire. Quelques réflexions sur le rock en France et en Angleterre
Le regard que porte David Looseley sur l’histoire du rock français est un regard de chercheur anglophone. Par ailleurs, il aborde ici cette histoire à la lumière de celle du rock anglophone, domaine où il est observateur participant plutôt que chercheur attitré. Il adopte ainsi une optique comparatiste, essayant de mieux identifier quelques questions fondamentales concernant le rock. Il s’intéresse en particulier aux valeurs culturelles telles qu’elles se traduisent dans les discours publics sur le populaire – discours qui participent à la construction sociale des musiques populaires et qui forcément soulèvent des questions de dénomination. David Looseley examine les musiques populaires non pas comme des catégories esthétiques stables, mais comme des objets rhétoriques : souvent débattus de façon conflictuelle, et toujours dynamiques.
Philippe Gonin (Université de Bourgogne-Centre Georges Chevrier) :
The Cure : Pornography (1982), autopsie d'un album
Si l'œuvre musicale rock est d'abord définie comme un objet enregistré, il devient évident qu'il importe en premier lieu de tenter de percer le mystère de la production sonore. Au-delà de la composition même de la structure des chansons, un disque, c'est un son. Il convient donc de se poser la question du comment tel son a été produit, quels effets, quelles manipulations de studio ont été réalisés. Quelles volontés et quels hasard ont conduit à ce résultat que l'on considère comme l'œuvre. C'est à ces questions que tente de répondre cette conférence à travers l'exemple d'un groupe, The Cure et de l'un de leurs albums phare : Pornography. Publié en 1982, Pornography est le premier sommet d'une œuvre discographique qui vient couronner une première période marquée par les trois albums (Seventeen Seconds, Faith, Pornography) que l'on nomme la trilogie glacée. L'analyse de Philippe Gonin s'appuie sur des archives (demos et bootlegs), mais aussi sur le témoignage exclusif du producteur de l'album : Phil Thornalley.
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