20 janvier 2012 - 10 h. - 12 h. 
                          avec Anne Paillet, MCF de sociologie, Université Versailles - Saint-Quentin: Le travail de l'éthique en réanimation néonatale : retour sur une enquête sociologique 
                            
                          Séminaire "Ethique et soin" 
                          L’éthique fait son apparition dans
                            le monde du soin dans les années 1960, à partir du moment où la médecine –
                            grâce à la recherche scientifique – se trouve en capacité d’agir dans des
                            situations de plus en plus nombreuses. Se pose alors une question inhabituelle
                            pour le monde médical de l’époque : est-il toujours de l’intérêt du
                            patient que la médecine ait une position thérapeutique active ? Pour bien
                            faire, ne faut-il pas parfois s’abstenir ? Faire ou s’abstenir ?
                          C’est l’invention du dilemme éthique.  
Aujourd’hui, le terme éthique est
                            utilisé par tous les soignants, médecins, infirmiers, psychologues, aides
                            soignantes… La réflexion, le questionnement éthique permet d’arriver, pour
                            reprendre une expression des soins palliatifs, à la « moins mauvaise des
                            solutions » en ce qui concerne une situation particulière. Pour autant, si
                            l’on interroge les soignants, on se rend compte que l’éthique a des usages et
                            des définitions pour le moins variables d’un service à l’autre. Différentes
                            éthiques s’affrontent – de la conviction, de la responsabilité – en
                            fonction des buts poursuivis par les soignants. On ne prend pas soin de la même
                            manière en réanimation et en soins palliatifs, ce qui fait qu’une même action,
                            l’euthanasie par exemple, sera définie dans un service comme relevant d’une
                            nécessité éthique (le médecin doit prendre ses responsabilités face aux dégâts
                            que peut générer la médecine), alors qu’elle fera figure de mauvaise pratique
                            ailleurs.  
                          Les buts poursuivis sont aussi
                            variables en fonction du statut professionnel des soignants (une infirmière n’a
                            pas la même approche qu’un médecin), ce qui peut donner lieu, en fonction de la
                            culture du service, à de grandes discussions éthiques ou au déni d’une
                            quelconque compétence éthique à qui n’est pas médecin. 
                          La question de ce séminaire est alors,
                            après avoir préalablement défini les termes utilisés, de savoir ce que
                            l'éthique fait au soin, ce que le soin fait à l'éthique. En bref, il s'agit,
                            dans une approche critique, d'interroger les usages de l'éthique par les
                            soignants : A quoi sert l'éthique? Quelle éthique? L'éthique existe-elle ou
                            n'est-elle que morale professionnelle, déontologie ? L'éthique est-elle un
                            concept ou une notion ? Que cache l'éthique ?… 
                          Ce séminaire, pluridisciplinaire
                            tant du côté des auditeurs que des communicants (philosophe, psychologue,
                            psychiatre, sociologue, anthropologue, médecin…), souhaite
                            permettre un éclairage multiple d’un même objet de recherche.  
                           
                        Organisateur : Florent Schepens (Maître de conférences de sociologie)
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